Conseil de Paris du 6 et 7 février 2012 – Intervention de Sandrine Charnoz SG 52 – Communication du Maire de Paris sur la politique métropolitaine de la Ville de Paris Monsieur le Maire, chers collègues, Je tiens à saluer l’initiative de Paris Métropole qui dans le cadre de sa réflexion sur la gouvernance à venir de notre métropole laisse à chacun de ses membres la possibilité de s’exprimer et je vous remercie Monsieur Le Maire de nous faire partager cette réflexion et débattre ainsi de notre avenir. Si ce débat a lieu aujourd’hui c’est bel et bien parce que nous avons franchi des pas décisifs grâce à Paris qui a su dialoguer avec ses voisins et qui par des actes concrets de coopération a permis de passer du bi-latéral aux partenariats désormais à de multiples échelles sous l’impulsion déterminée de Pierre Mansat. Nous sommes devant une nouvelle étape de la décentralisation qui doit se faire sous l’œil attentif et bienveillant de l’Etat , un Etat non partisan, un Etat au service de tous et non au service de quelques uns, un Etat au service de l’intérêt général et non au service d’une campagne législative personnelle, un Etat décentralisant en compensant ses charges, un Etat solide, un Etat juste et ce dans un climat de confiance retrouvées entre l’Etat et les collectivités locales ! Cet Etat nous l’appelons de nos vœux ! A la lecture de l’excellent rapport de Jean-Pierre Caffet, nous disposons d’un bilan et perspectives métropolitains des politiques parisiennes, grâce à cette communication et aux 30 propositions en débat, nous percevons qu’une nouvelle étape s’impose pour répondre aux des inégalités sociales et territoriales, aux défis de la solidarité, aux défis du développement durable aux défis de l’innovation et du développement économique ! Parmi les 30 actions prioritaires en débat aujourd’hui, je souhaite mettre l’accent sur celle qui traite de l’emploi, de l’innovation et du développement économique. Nous ne pouvons en effet que constater actuellement la segmentation trop importante des politiques métropolitaines notamment dans ce domaine. Pourtant, en économie ouverte, aucune réponse efficace ne saurait être isolée. Le phénomène métropolitain, aujourd’hui 1 fondamental, doit retrouver un nouveau souffle aux travers de nouvelles initiatives et de nouvelles structures. Dans de nombreux domaines et notamment celui du développement économique, les freins sont nombreux et ce malgré des champs de coopérations multiples au sein de la métropole ; les coopérations sont en effet de nature très majoritairement bilatérales entre communes, intercommunalités ou départements : on peut citer par exemple l’étude commerciale sur le devenir de Bercy2 avec Charenton ou encore le plan pépinière –incubateurs conçu pour le territoire parisien étendu en petite couronne à Ivry et à Aubervilliers. Les obstacles récurrents au développement d’une coopération plus large sur cette thématique sont multiples et tiennent autant à l’héritage historique qu’à la place particulière de l’Ile-de-France dans l’économie nationale : la décentralisation inachevée se conjugue à une logique fortement concurrentielle des territoires, les grands syndicats techniques assurent une part du développement et l’Etat fait un retour peu respectueux des libertés locales, souvent par l’outil budgétaire, les nouvelles péréquations en témoignent. Or le développement économique politique structurante pour la région doit dépasser le cadre institutionnel et doit s’appuyer sur une gouvernance réformée dont Paris Métropole doit être le berceau, le creuset. Il s’agit de dépasser l’éternel débat entre les tenants de la coopération volontaire et les tenants de l’intégration imposée. La gouvernance doit s’adapter à la question qu’elle porte et c’est là la clef de la confédération métropolitaine que nous appelons de nos vœux. Deux solutions sont alors possibles : l’approfondissement des politiques coopératives, lorsqu’elles existent, et la constitution d’une véritable interface entre les entreprises et les décideurs publiques sur le modèle d’une agence qui pourrait prendre le nom d’un Conseil de développement économique et durable. Ce Conseil pourrait ensuite intégrer progressivement les politiques coopératives en place. Le contexte n’est pourtant pas évident tant la métropole doit faire face aux volontés recentralisatrices de l’Etat, notamment au travers des Contrats de Développement Territoriaux véritables outils à contre temps qui exacerbent la concurrence au lieu de jouer pleinement un développement solidaire des territoires. Ce Conseil de développement économique et durable devra répondre à une triple finalité : identifier les intérêts communs ou divergents, définir les stratégies et les priorités et les 2 politiques à mettre en œuvre. Il devra ensuite favoriser les implantations de jeunes entreprises, attirer les investisseurs étrangers et établir une sorte de planification souple sur le modèle du soft-law. En parallèle de cet outil stratégique, nous devons poursuivre nos contributions au développement collectif comme l’ouverture du laboratoire Paris Région Innovation aux autres collectivités qui le souhaitent, le recensement des friches pour accueillir les métiers d’art, l’établissement d’un plan hôtelier pour maintenir notre attractivité touristique sans oublier nos valeurs comme la solidarité au travers de notre engagement pour l’insertion professionnelle de tous et surtout des plus jeunes frappés de plein fouet par la crise. Il s’agit de mettre en place une des préconisations de la MIE sur l‘insertion professionnelle des jeunes un forum métropolitain pour l’emploi des jeunes. Ce changement de braquet dans la gouvernance avec ces premiers outils stratégiques pour mener des politiques structurantes pour la métropole nécessite une volonté politique. Paris a clairement cette volonté et cette ambition ! Je vous remercie. 3