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INTRODUCTION 
Après  avoir  rapidement  analysé  les  crédits  en  faveur  de  l’audiovisuel 
public pour 2012, la Rapporteure pour  avis s’attachera  à établir un bilan et des 
propositions  concernant  les  réformes  en  cours  de  l’audiovisuel  public  (France 
Télévisions et Audiovisuel extérieur de la France). 
La loi du 1er août 2000 avait eu pour objectif de stabiliser les attentes de 
l’État vis-à-vis de l’audiovisuel public, en inscrivant celles-ci dans des documents 
de  cinq  ans,  les  contrats d’objectifs  et  de  moyens (COM), dont l’ambition  était 
d’assigner aux groupes une visibilité suffisante sur leur ligne stratégique et sur le 
financement qui devait l’accompagner. 
S’agissant de France Télévisions, la remise en cause brutale de son modèle 
économique par la suppression de la publicité quelques mois après la signature du 
contrat  d’objectifs  et  de  moyens  2007-2010  et  les  changements  d’orientation 
décidés par la nouvelle direction auront plongé  le groupe dans une  phase sans 
précédent  d’instabilité  stratégique,  et  ce,  pour  des  résultats que  la  Rapporteure 
pour  avis  juge  plus  que  discutables.  Comme  l’a  indiqué  M. Pascal  Rogard, 
délégué général de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), 
lors de son audition le 28 septembre dernier, « le service public meurt de tous les 
changements qu’on lui fait subir. » 
Alors que la Rapporteure pour avis achève la rédaction de son rapport, 
MM. Patrice Martin-Lalande, rapporteur au nom de la commission des finances 
des crédits en faveur des médias, et Gilles Carrez, rapporteur général du budget 
ont  annoncé  leurs  intentions  de  déposer  des  amendements  destinés  à  réduire 
fortement la dotation en faveur de France Télévisions et à revenir sur le principe, 
inscrit  dans  le  COM,  selon  lequel  le  groupe  pourra  à  l’avenir  conserver  tout 
excédent de recettes propres par rapport aux prévisions.  
Les rapporteurs proposent tout d’abord d’annuler  le  report, prévu par le 
présent projet de loi de finances, de 28 millions d’euros de la dotation 2011 à la 
dotation 2012, alors que ce report est prévu par le COM qui vient d’être adopté 
avec l’avis favorable des commissions des finances et des affaires culturelles et de 
l’éducation.  
Plus grave encore, il semblerait que le Rapporteur général du budget ait 
l’intention  d’opérer  une  réduction  supplémentaire  des  crédits  inscrits  dans  le 
présent projet de loi de finances, au titre des surplus de recettes publicitaires qui 
n’ont  pas  été  prélevés par  l’État  dans les années précédentes ! Il  s’agirait  donc 
d’une remise en cause totale du principe même du COM et bien évidemment du 
COM 2011-2015,  dont  l’élaboration  a  occupé  le  groupe  et  ses  tutelles  pendant 
près d’une année et qui vient tout juste d’être adopté. La Rapporteure pour avis a 
eu largement l’occasion de déplorer l’absence de visibilité que la loi de mars 2009 
fait subir au groupe sur ses ressources futures. Elle n’avait encore pas envisagé la 
remise en cause des ressources passées.