TD LA THYROÏDECTOMIE SOINS PRE ET POST OPERATOIRES Thyroïdectomie : opération chirurgicale qui consiste à l’ablation partielle ou totale de la glande thyroïdienne. On essaie dans la majeure partie des cas de préserver une parathyroïde. La thyroïdectomie partielle s’adresse aux nodules froids sans cellules anormales, aux nodules chauds, aux adénomes toxiques, aux goitres multi nodulaires. Elle peut être limitée à un côté : lobectomie partielle ou être étendue aux deux côtés : lobectomie partielle associée à une lobectomie partielle ou totale du côté opposé. La thyroïdectomie presque totale s’adresse aux maladies de Basedow, aux goitres basedowifiés, aux goitres multihétéronodulaires toxiques. La thyroïdectomie totale est faite chaque fois qu’il y a des cellules anormales pour éviter que ne survienne le cancer ou pour l’éradiquer. Risques d’accidents possibles pendant l’intervention : Le risque récurrentiel (1 à 2% du geste chirurgical) : si section du nerf récurrent : atteinte définitive ; si foyer inflammatoire ou ligature : atteinte provisoire ; si la lésion est bilatérale : chute des cordes vocales en arrière avec dyspnée majeure et trachéostomie définitive. Il peut y avoir aphonie ou modification de la voix ou dysphonie. Chirurgie très méticuleuse. Le risque parathyroïdien : apparaît dans l’exérèse large (cancer), surveiller calcémie et rechercher signes d’hypocalcémie (picotements et fourmillements au niveau des extrémités des mains, crampes) avec un contrôle l’après-midi et un contrôle le lendemain si < 90 mg/l (ou 2,20 mmol/l il faut prévenir le chirurgien qui prescrit du calcium en IV ou per os). Le risque hémorragique : très important car glande très vascularisée, il faut donc surveiller le redon +++, le pansement et vérifier si un gonflement du cou et une dyspnée apparaissent pouvant provoquer compression de la trachée voire asphyxie. Le risque respiratoire dû à la lésion du récurrent, la compression due à l’hémorragie, la brèche de la trachée pendant la dissection, la brèche pleurale si goitre plongeant, le patient présente une sensation d’oppression, il faut vérifier +++ et faire une radio pulmonaire. Le risque thyroïdien n’existe pas en post opératoire immédiat car la personne a des hormones circulantes. Si exérèse totale, mettre en place une hormonothérapie à vie. Le risque infectieux comme lors de toute intervention. Le risque de douleurs avec céphalées et otalgies dues à la position en hyperextension au bloc durant l’intervention. Complications possibles après l’intervention : - la désunion des sutures - la suppuration de la loge thyroïdienne - la nécrose cutanée - les hématomes - les ecchymoses 1 17/04/2017 SI pré opératoires : - Bilan sanguin pré op - Radiographie pulmonaire et cervicale - ECG - Scintigraphie thyroïdienne - Bilan ORL - Préparation psychologique car patient anxieux (mettre au calme dans une chambre seule ou repos complet, peu de visites, rassurer +++, renseigner, expliquer les suites opératoires, favoriser le sommeil, donner tranquillisants, sédatifs ou hypnotiques prescrits). - Préparation médicale (il faut que le patient soit euthyroïdien (fonctionnement normal et régulier de la glande thyroïde quelque soit son volume) avant l‘intervention sinon risque de crise thyréotoxique avec libération massive d’hormones pendant l’opération), le traitement médical est prescrit parfois plusieurs mois avant l’intervention (antithyroïdiens de synthèse comme le Néomercazole ou de l’iode minéral comme la solution de Lugol fort et un bêta bloquant comme l’Avlocardyl) - Préparation locale et générale : o La veille : douche complète à l’antiseptique non iodé, dépilation, rasage région et arrêt antithyroïdiens de synthèse. o Le jour : laisser patient à jeun à partir de minuit, prémédication, toilette minutieuse de la région cervicale, habiller le patient et envelopper ses cheveux, enlever les bijoux, lunettes, prothèses, vérifier constantes, préparer dossier administratif (dosser médical complet, dossier pré anesthésique, dossier de soins, dossier transfusionnel, examens biologiques et complémentaires, étiquettes du patient) SI post opératoires : L’opéré doit revenir bien réveillé, les perfusions sont maintenues quelques heures. Dès le retour du bloc : - installation en position ½ assise, toujours soutenir la tête (tension des sutures et douleurs dues à l’hyperextension pendant l’intervention), chambre calme, ½ obscurité. - Surveillance paramètres : pouls, tension (dépistage crise thyréotoxique entre la 6e et 24e heure, risque hémorragique), température (risque crise thyréotoxique), FR (risque récurrentiel), coloration des téguments. - Surveillance générale : rejet de la salive (essuyer, aspirer) car le malade ne peut pas la déglutir ; drainage du redon (aspect, quantité 50 à 100 ml pour 48 heures et retrait du redon le 2e ou 3e jour). - Pansement : vérifier si il y a des saignements, palpation douche, surveiller un gonflement, voir sur les côtés du cou. - Le soir : prise de boisson autorisée, s’il n’y a pas de trouble de la déglutition, prévoir une alimentation hachée pour le lendemain. - Les agrafes seront desserrées le 2e jour. - Un examen ORL est obligatoire avant la sortie. - Normalement, pas de reprise de thérapeutique mais prescription d’hormonothérapie à vie si la thyroïdectomie est totale (Levothyrox) - La sortie du patient a lieu le 4e ou 5e jour après l’intervention. 2 17/04/2017 Crise aigüe thyréotoxique : Syndrome d’hyperactivité métabolique, dû à une surcharge massive en hormones thyroïdiennes. Si préparation mal faite, complication grave qui doit être traitée en urgence (20% de décès). Débute entre 6 et 24e heures après l’intervention. Signes : hyperthermie, agitation intense, déshydratation majeure par une diarrhée, vomissements, polypnée, transpiration +++, trouble du rythme avec tachycardie ou insuffisance cardiaque. Rôle IDE : surveiller température et refroidir le malade avec une vessie de glace, donner antipyrétiques sur PM, repos au lit, calmer le patient et appliquer prescription si besoin, réhydrater avec G5 4 à 5L par 24h + électrolytes sur PM, oxygénation par voie nasale et donner bêta bloquants par IV ou per os, donner corticoïdes et antithyroïdiens de synthèse sur PM à forte dose (pour que la crise cesse) Rappels : Signes hypoglycémie : Palpitation avec tachycardie, pâleurs, sueurs, tremblements, sensation de faim intense, poussée d’HTA, asthénie, anxiété, irritabilité, agitation, confusion, agressivité, difficulté de concentration, céphalées, troubles visuels et auditifs. FF hypo ou hyperglycémie : Alimentation, insuline mal dosée, mauvais point de ponction de l’insuline (lipodystrophie) 3 17/04/2017