• Un Etat et un espace en recomposition : la Russie
A. Un territoire à réaménager
L’éclatement de l’URSS a privé la Russie d’une partie de ses façades maritimes et de ses
débouchés terrestres. Pour retrouver la maîtrise des flux énergétiques destinés à
l’exportation, elle doit repenser son réseau de transport.
Pour suppléer aux ports baltes, cinq ports, reliés aux gisements de Sibérie occidentale,
sont en cours d’aménagement près de Saint-Pétersbourg. Sur la mer noire, Novorossisk
s’impose désormais comme le principal débouché des gisements d’hydrocarbures de la
mer Caspienne et des nouveaux Etats indépendants d’Asie centrale : Kazakhstan,
Azerbaïdjan.
L’élargissement de l’UE vers l’Est ouvre de nouvelles perspectives : la Russie souhaite
valoriser sa position intercontinentale. Des travaux sur l’axe ferroviaire du transsibérien et
du Baïkal-Amour-Magistral (BAM) visent à améliorer la desserte du pont transsibérien
entre l’Europe et Vladivostok, port ouvert sur l’aire de l’Asie orientale.
B. Une nouvelle donne spatiale
La Russie se caractérise par d’importants contrastes régionaux. Les migrations internes
opposent les régions attractives, la partie européenne ouverte sur le monde, aux régions
de la Sibérie, plus périphériques. Incertitudes politiques dans les territoires où vivent des
peuples non-russes, dégradation des conditions de vie dans les régions à fortes
contraintes climatiques expliquent un mouvement de rétraction du peuplement russe et la
faiblesse des investissements dans les régions difficiles.
En Russie d’Europe, les agglomérations concentrent les pouvoirs économiques,
financiers, politiques. Disposant d’une main d’oeuvre qualifiée, de pôles d’innovation
technologique et de bonnes infrastructures de communication, elles affirment leur fonction
d’organisation régionale. C’est le cas de Nijni Novgorod, de Samara dans la région de la
Volga ou d’Ekaterinbourg dans l’Oural dont l’aéroport est relié à huit métropoles
européennes.
Les écarts de richesse entre les sujets de la fédération sont très importants. Les riches
régions détentrices de ressources naturelles exportables sont nettement privilégiées, alors
que la modernisation des vieux bastions industriels de l’Oural et du sud de la Sibérie est
difficile.
C. Moscou, «centre» de la Russie
Moscou (11 millions d’hbts) s’affirme comme le centre incontesté de la nouvelle Russie. La
capitale contrôle l’essentiel de l’activité économique et affiche une prospérité insolente.
Elle abrite le siège des principales sociétés, concentre 40% des revenus et plus de la
moitié des opérations financières du pays.
Moscou aspire au statut de ville mondiale. La municipalité favorise les grands projets
architecturaux : le centre d’affaire de Moskva City, situé à proximité du centre historique,
possédera le plus haut gratte-ciel d’Europe, la tour de la fédération (367m). En proie à une
intense spéculation immobilière, Moscou est une des villes les plus chères au monde, et
aussi une des plus violentes.
Comparée Moscou, Saint-Petersbourg (5millions d’Hbts), contribue pour une faible part de
l’activité de la Russie. Métropole culturelle, disposant d’une population au niveau de
formation élevé, la ville pourrait, dans l’avenir, se trouver au coeur de la fenêtre maritime
de la Baltique, ouverte vers l’Europe.