L`appareil respiratoire I - Généralités : Il y a 2 sortes de respiration

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L’appareil respiratoire
I - Généralités :
Il y a 2 sortes de respiration dans un organisme :
 la respiration cellulaire :qui est un processus par lequel les cellules produisent de l’énergie
par dégradation de molécules organiques,
 la respiration mécanique : qui est un processus par lequel l’oxygène nécessaire à la
respiration cellulaire est absorbé à partir de l’atmosphère et le processus par lequel le gaz
carbonique est rejeté.
L’appareil respiratoire a 2 constituants essentiels :
 un système de conduction qui permet le transfert entre l’atmosphère et le système
circulatoire des gaz inspirés et expirés
 un système de surface d’échanges passifs entre le sang et l’atmosphère
Le système de conduction commence par un tube unique (trachée) qui se subdivise par des
voies aériennes de diamètre décroissant.
Les branches terminales vont se finir dans des sacs (alvéoles) où se font les échanges gazeux.
L’ensemble de ces alvéoles forme le parenchyme pulmonaire.
L’appareil respiratoire se divise en 2 parties séparées par le pharynx :
 les voies aériennes supérieures : nez, sinus et muqueuse nasale,
 les voies aériennes inférieures : appareil broncho-pulmonaire.
II - Voies aériennes :
A - Voies aériennes supérieures :
Séries de cavités communicantes qui
sont le nez, les sinus et le rhinopharynx.
1 - Fonction :
 Leur première fonction est de
filtrer, humidifier et régler la
température de l’air inspiré.
 Par ailleurs dans ces cavités se
situent
les
récepteurs
de
l’olfaction.
 En outre, les sinus se comportent
comme des caisses de résonance
pour la parole.
 Quant au rhinopharynx, il est relié
par les trompes d’Eustache aux
cavités de l’oreille moyenne et c’est
ce qui permet d’équilibrer les pressions
d’air
entre
l’oreille
moyenne
et
l’environnement extérieur.
1
2 - Composition :
Ces voies aériennes supérieures contiennent 2 revêtements :
a - Une muqueuse respiratoire :
Elle est formée d’un épithélium cylindrique pseudostratifié cilié comprenant en outre
des cellules caliciformes à mucus.
L’épithélium est soutenu par une lame basale et un tissu conjonctif (appelé ici chorion).
Ce chorion contient de nombreuses glandes séreuses et muqueuses.
Muqueuse = épithélium + TC sous-jacent ou chorion
b - Une muqueuse olfactive :
Les fosses nasales comprennent 3 cornets osseux : inférieur, moyen, et supérieur. Elles
s’ouvrent sur l’extérieur par les narines.
Les fosses nasales sont tapissées par une muqueuse respiratoire et une muqueuse
olfactive.
L’épithélium olfactif est situé dans le plafond de la cavité nasale. Si on le déploie, il
mesure 250 mm² de chaque côté.
On y trouve 3 sortes de cellules :
 Cellule de soutien : pas grand rôle dans l’olfaction. Ce sont des cellules hautes, minces
avec des tonofibrilles centrales et un plateau cuticulaire au sommet.
 Cellules basales : cellules de remplacement : petites cellules coniques situées au pied des
cellules de soutien.
 Cellules olfactives : cellules nerveuses bipolaires dont la portion apicale est une dendrite
modifiée qui s’étend du noyau jusqu’à la surface de l’épithélium alors que la portion
proximale est un axone qui passe dans le tissu conjonctif et qui forme un faisceau avec les
axones voisins.
De la surface des cellules olfactives partent 6 à 8 cils d’à peu près 200 µm de long qui
sont excités par contact avec les molécules odorantes.
Sous cet épithélium, on trouve une glande tubulo-alvéolaire de Bowman.
La sécrétion des glandes de Bowman permet à la surface de cet épithélium olfactif de
rester humide et d’autre part de fournir le solvant nécessaire pour les molécules odorantes qui
sont pour la plupart plus solubles dans les lipides que dans l’eau.
Ces molécules vont se concentrer dans les membranes des cellules olfactives où se
trouvent les récepteurs.
L’homme peut distinguer à peu près 10 000 odeurs et chaque odeur consiste en différents
groupes chimiques qui vont activer les récepteurs des cellules olfactives.
Le cerveau analyse ensuite la combinaison des récepteurs activés.
Particularité de la muqueuse olfactive : les cellules olfactives ont une durée de vie limitée
et sont remplacées par des cellules basales (cellules souches).
Cette régénération de neurones sensoriels est un cas unique dans le système
nerveux.
2
B - Les voies aériennes inférieures : l’arbre broncho-pulmonaire :
Les voies aériennes inférieures commencent par le larynx qui se poursuit dans le thorax par
la trachée qui va se subdiviser en 2 bronches primaires ou principales droite et gauche.
De chaque bronche principale, on a une bronche secondaire ou lobaire qui se subdivise en
bronches tertiaires ou segmentaires qui se subdivisent en bronchioles qui se subdivisent en
bronchioles terminales qui subdivisent en bronchioles respiratoires qui s’ouvrent dans les
canaux alvéolaires qui s’ouvrent eux-même dans les alvéoles.
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1 - Composition :
a - L’épithélium respiratoire :
C’est un épithélium pseudostratifié cilié à cellules très hautes, interrompues par des
cellules caliciformes à mucus et à la base de cet épithélium des cellules de remplacement.
Il y a d’autres cellules : les cellules K (Kulchitsky).
Ces cellules appartiennent au système mérocrine diffus. Ce sont des cellules éparses qui
ont un rôle sécréteur. On les retrouve dans l’appareil respiratoire, la thyroïde, le rein, l’appareil
digestif.
Les cellules endocrines dispersées sécrètent des peptides et amines impliqués dans la
régulation autonome surtout chez les jeunes enfants.
Parmi ces produits, ceux identifiés sont la sérotonine, la calcitonine, la bombésine et une
leucine : la leucine enképhaline.
b - Le chorion :
Le chorion est un tissu fibroélastique (collagène + élastine).
Dans ce chorion sont disséminés des îlots lymphoïdes qui appartiennent au tissu
lymphoïde associé aux muqueuses.
Ce tissu lymphoïde est aussi désigné sous le nom de système MALT (Mucosa
Associated Lymphoïd Tissu).
C’est un tissu à fonction immunologique, spécialisé dans la production d’anticorps de
type IgA libérés dans la lumière pour lutter contre l’invasion de micro-organismes.
c - Couche de muscle lisse :
A la suite du chorion, il y a une couche de muscle lisse qui devient d’autant plus
important que le diamètre de la voie aérienne diminue.
Ce muscle lisse contrôle le diamètre des différents conduits et règle la résistance à l’air
dans l’arbre bronchique.
Il est géré par le système nerveux autonome et les hormones de la médullo-surrénale :
 L’activité sympathique entraîne une relaxation de ce muscle et donc une dilatation des
voies aériennes.

L’activité parasympathique entraîne la constriction des voies aériennes.
d - Le tissu conjonctif sous-muqueux :
Le tissu conjonctif sous-muqueux contient des glandes séreuses et muqueuses devenant
de moins en moins nombreuses dans les voies aériennes de plus en plus petites.
e - Tissu cartilagineux :
On a un tissu cartilagineux qui constitue une sorte de squelette pour le larynx, la trachée
et les bronches. Ce cartilage est pratiquement absent au-delà des bronches tertiaires ce qui
empêche le collapsus des voies aériennes pendant l’inspiration et l’expiration.
f - L’adventice :
Encore plus à l’extérieur, il y a l’adventice qui relie l’appareil respiratoire au tissu
avoisinant.
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2 - Les différentes parties des voies respiratoires inférieures :
a - La trachée :
C’est un tube flexible composé, de l’intérieur vers
l’extérieur, par :
− En bordure de la lumière, un épithélium respiratoire :
C’est un épithélium pseudostratifié cilié à cellules
muqueuses avec de petites cellules de remplacement et
reposant sur une lame basale très épaisse (la plus épaisse
de l’organisme).
La fonction de cet épithélium est en relation avec sa
structure. Il produit un tapis muco-ciliaire (tapis muqueux) fait
par des cellules caliciformes.
Les particules inspirées sont captées par le mucus. Les cils, par leurs
ondulations coordonnées, vont entraîner le mucus et les poussières
captées vers le pharynx où ces particules sont avalées et inactivées dans l’estomac.
Lorsque cet épithélium est irrité ou lésé par la fumée de tabac, il subit une métaplasie : il
devient un épithélium pavimenteux stratifié avec d’une part perte de l’activité ciliaire et
d’autre part perte des cellules caliciformes à mucus d’où accumulation des poussières
inhalées, de quelques sécrétions qui proviennent du chorion, et la toux.
− Sous l’épithélium, un chorion conjonctivo-vasculaire :
C’est un tissu conjonctif lâche très vascularisé.
Epithélium + chorion = muqueuse
− Sous le chorion, un sous-muqueuse (= tissu conjonctif lâche) :
On y trouve des glandes mixtes séro-muqueuses.
La sécrétion de ces glandes s’ajoute à la sécrétion caliciforme pour former le tapis.
Le chorion et la sous-muqueuse sont très vascularisés ce qui sert à ajuster la température
de l’air inspiré à la température du
corps.
Cette régulation se fait au
niveau d’un plexus constitué de
fines veinules.
− Au niveau de la paroi la
plus externe, un anneau de
cartilage fibroélastique
(adventice) :
Il a une forme de fer à
cheval. Les pointes de ce
fer à cheval sont reliées par
le muscle lisse trachéal
dorsal.
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b - Bronches primaires ou principales :
Elles ont la même structure que la trachée mais :
− l’épithélium respiratoire est plus bas avec plus de cellules caliciformes.
− Le chorion est plus dense et contient une importante quantité d’élastine.
Il va être séparé de la sous-muqueuse par une couche discontinue de muscle lisse.
On y trouve de très nombreux mastocytes qui vont libérer de l’héparine et de l’histamine
en cas de besoin.
L’histamine entraîne un gonflement de toute la muqueuse par constriction du muscle lisse
et vasodilatation.
Ces constrictions/vasodilatations sont en partie responsables de la situation clinique de
l’asthme.
− Il y a une sous-muqueuse avec moins de glandes que dans la trachée.
− La charpente cartilagineuse est sous forme de plaque plus ou moins reliées entre elles par
du tissu conjonctif.
c - Bronches secondaires :
− Elles ont un épithélium encore plus bas.
− Il n’y a rien à dire sur le chorion et la sous-muqueuse : ce sont les mêmes que
précédemment.
− La charpente cartilagineuse est faite de plaques plus petites et arquées et sont reliées
entre elles un peu plus par du muscle lisse que par du tissu conjonctif.
d - Bronche tertiaire :
− C’est
un
épithélium
cylindrique
simple.
Le
nombre
de
cellules
caliciformes
a
encore
diminué.
− Le chorion est mince,
surtout formé de fibres
d’élastine
et
il
est
complètement
entouré
d’une mince couche de
muscle lisse en spirale.
Cette disposition en spirale
permet le raccourcissement et la
constriction des bronches pendant
l’expiration.
Les glandes séro-muqueuses sont
rares.
− La charpente cartilagineuse est réduite à quelques plaques irrégulières. En principe, il
n’existe plus de cartilage en dessous de ces bronches. Dans l’adventice de ces bronches, on
voit des agrégats lymphocytaires dans le tissu MALT.
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e - Bronchioles :
Elles ont un diamètre
inférieur à 1 mm. Elles ont
une lumière festonnée.
− L’épithélium
est
cylindrique mais plus bas
que précédemment.
Il n’y a que de rares
cellules caliciformes qui
sont
progressivement
remplacées
par
d’autres
cellules : les cellules de Clara.
Les cellules de Clara sont des cellules sécrétoires.
La sécrétion est séreuse et va intervenir dans la formation du SURFACTANT (film sécrété à
la surface des alvéoles pour les empêcher de se collaber).
Ces cellules sont riches en glycogène et en cytochrome P 450 qui intervient dans tous les
phénomènes de détoxification.
Ce sont des cellules en dôme (au niveau de leur pôle apical) et comportent des
microvillosités.
− Le chorion est extrêmement mince, pratiquement confondu avec les cellules des muscles
lisses.
− On observe une couche circulaire mais aussi à disposition spiralée : c’est le muscle de
Reissessen.
f - Les bronchioles terminales :
Elles ont un diamètre inférieur à 0,5 mm.
− Elles ont un épithélium formé de cellules cubiques qui sont d’abord ciliée puis qui
perdent leurs cils.
− Sous l’épithélium, on trouve quelques fibres de collagène puis des muscles disposés en
faisceaux obliques.
Les glandes séro-muqueuses ont complètement disparu.
Chaque bronchiole terminale se substitue en branche encore plus petite : les bronches
respiratoires.
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g - Les bronchioles respiratoires :
Elles ont un diamètre inférieur à 0,3 mm.
Leur lumière est incomplète et s’ouvre dans un canal très court qui donne accès aux
alvéoles pulmonaires.
L’épithélium est cubique mais il devient de plus en plus plat.
Sous l’épithélium on trouve quelques fibres musculaires lisses.
h - Les canaux alvéolaires :
Les canaux alvéolaires ont une paroi qui se présente sous la forme de petits amas de
cellules musculaires lisses plus des fibres de collagène et d’élastine.
Ces canaux sont recouverts d’un épithélium pavimenteux.
Les canaux se terminent dans un sac alvéolaire. Chaque sac étant l’ensemble de plusieurs
alvéoles.
i - Alvéoles :
Chaque alvéole est constituée par une cavité ouverte sur un côté et revêtue de cellules
épithéliales pavimenteuses : les PNEUMOCYTES.
Autour de chaque alvéole, on observe un abondant réseau capillaire pulmonaire et
chaque alvéole est séparée de l’alvéole adjacente par un SEPTUM.
Dans ce septum, on trouve des fibres élastiques et de réticuline.
Les septa, présentant de petites ouvertures d’environ 8 nm de diamètre appelées pores
alvéolaires, vont permettre d’égaliser les pressions entre les alvéoles et une circulation d’air
collatérale en cas d’obstruction des bronchioles.
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3 - Ultrastructure des alvéoles pulmonaires :
Il y a 3 constituants essentiels de la paroi alvéolaire :
- L’épithélium de surface
- Le tissu conjonctif
- Les vaisseaux sanguins
L’épithélium est composé de cellules appelées pneumocytes et on va trouver les
pneumocytes de type I et les pneumocytes de type II.
 Les pneumocytes de type I :
Ce sont les plus nombreux, on les appelle aussi cellules alvéolaires bordantes.
Ce sont de grandes cellules très aplaties avec des noyaux très chromatiques. (= la
chromatine est très condensée).
Leur rôle essentiel est la barrière air-sang.
 Les pneumocytes de type II :
Ce sont des cellules arrondies, avec de gros noyaux, une chromatine décondensée (signe
d’activité).
Ces pneumocytes sont très vacuolisés et sécrètent un agent tensioactif qui est le surfactant.
Ce surfactant, en réduisant la tension superficielle, empêche les alvéoles de se collaber
pendant l’expiration.
Dans les pneumocytes de type II, on observe aussi des CORPS LAMELLAIRES.
Ils sont limités par une membrane et formés de lamelles concentriques composées surtout de
phospholipides. Ces phospholipides sont libérés par exocytose et s’étale sur tout le surface
alvéolaire. Là ils vont se combiner avec d’autres produits de sécrétion qui sont surtout des
carbohydrates et des protéines venant aussi des cellules de Clara pour former un treillis
lipoprotéique. Ce treillis s’appelle la MYELINE TUBULAIRE.
Sous l’épithélium, il y a une lame basale et du tissu conjonctif qui contient essentiellement
des fibres élastiques et de réticuline, puis des capillaires pulmonaires.
La
membrane
basale des capillaires
est très souvent accolée
à la membrane basale
épithéliale alvéolaire.
Ces
2
membranes
basales fusionnent. Il se
forme
ainsi
une
interface très fine entre
l’air et le sang.
Autour
de
ces
vaisseaux sanguins, on
trouve des phagocytes
ou
macrophages
appelés
encore
macrophages
alvéolaires
ou
macrophages
à
poussière.
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III - Organisation du lobule pulmonaire et vascularisation :
A - Lobes, lobules, interstitium :
Les poumons sont formés de 3 lobes à droite
et de 2 lobes à gauche.
Chaque lobe est une unité anatomique et
histo-physiologique indépendante.
On peut schématiquement distinguer un
noyau lobaire ou hile.
Sous ce hile va se trouver le manteau
constitué de lobules.
Le hile contient des bronches, des vaisseaux
sanguins (artères, veines), des vaisseaux lymphatiques avec sur leur parcours de nombreux
ganglions lymphatiques, des nerfs et des
ganglions nerveux.
L’ensemble de ces structures est
enveloppé d’un manchon de tissu
conjonctif.
Le manteau est formé de lobules
arrangés sur 2 assises concentriques
séparées par une mince couche de tissu
conjonctif.
Le
manchon
conjonctif
va
également envelopper le lobe et entre
dans le lobe pour subdiviser le lobe en
lobules par de l’interstitium.
Le lobule est aussi une unité
histologique à peu près autonome. Il est
très bien individualisé dans le poumon fœtal,
beaucoup moins bien chez l’adulte en raison de
l’amincissement des cloisons péri-lobulaires.
Il est de forme pyramidale et ses
dimensions sont de 10 à 20 mm de large sur
15 à 25 mm de haut.
Le sommet du lobule reçoit une
ramification bronchique et artérielle et ses
parois
contiennent
des
capillaires
lymphatiques et des veines péri-lobulaires
qui assurent le retour veineux.
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B - Vascularisation :
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C - La plèvre :
Elle est formée de 2
feuillets : la plèvre pariétale
plus externe et la plèvre
viscérale au contact du
parenchyme.
La plèvre pariétale
forme des replis pour former
la plèvre viscérale qui revêt
la surface des poumons.
Les plèvres pariétales et
viscérales sont séparées par
l’espace pleural contenant
très peu de liquide séreux.
La plèvre viscérale est
revêtue d’une couche aplatie
de cellules mésothéliales
reposant sur une membrane basale.
Le tissu conjonctif sous-jacent est essentiellement constitué de fibres de collagène et de
fibres élastiques plus quelques fibres musculaires lisses isolées.
La plèvre viscérale contient un réseau superficiel de vaisseaux lymphatiques qui se
réunissent en plexus profond entourant les vaisseaux sanguins pulmonaires et les voies
aériennes.
La lymphe de ces plexus profonds s’écoule dans le CANAL THORACIQUE en passant par les
volumineux ganglions lymphatiques situés dans le hile.
IV - Pathologies :
A - Asthme :
C’est une affection des voies aériennes caractérisée par une bronchoconstriction réversible
souvent provoquée par des allergènes chez des individus sensibles ou déclenchée par des agents
physiques ou infectieux.
C’est une affection fréquente caractérisée par une instabilité du muscle lisse des parois
bronchéolaires qui entraîne des épisodes de constriction qualifiée de paroxystique.
Cette constriction entraîne une diminution du calibre des voies aériennes provocant une
importante résistance au passage de l’air particulièrement lors de l’expiration.
Cliniquement, la respiration est difficile avec un sifflement et une toux.
Les facteurs déclenchant de ce bronchospasme sont des infections bactériennes ou virales,
des changements brutaux de tension, des agents spécifiques de l’environnement.
Il y a aussi l’asthme de l’effort chez le sportif → toux.
Sur le plan histologique, la paroi bronchique est épaissie en raison d’une hypertrophie du
muscle lisse, une hyperplasie des glandes séro-muqueuses, de l’œdème prolongé des tissus
conjonctifs de soutien (sous-muqueuse, adventice) et d’infiltrats abondants de polynucléaires
éosinophiles.
La lumière bronchique est également encombrée de sécrétion muqueuse.
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B - Œdème pulmonaire :
Très fréquent par suite de l’importance de la vascularisation pulmonaire.
C’est l’insuffisance cardiaque gauche qui entraîne un engorgement des capillaires
pulmonaires et la présence d’un transsudat (passe à travers les parois capillaires) phénomènes
responsables d’une congestion et d’un œdème.
Cet œdème pulmonaire crée des conditions favorables à la multiplication de germe qui
pourront entraîner souvent une BRONCHO-PNEUMONIE.
Une congestion pulmonaire chronique peut entraîner de nombreuses petites hémorragies
intra-alvéolaires avec une lyse des hématies par les macrophages.
Avec cette lyse, des pigments ferriques sont libérés et vont s’accumuler à l’intérieur des
alvéoles et donner un aspect macroscopique particulier appelé INDURATION BRUNE.
C - Embolie – Infarctus :
L’embolie est le blocage, dans la lumière d’un vaisseau, d’un embol (corps figuré, caillot,
thrombus).
L’embolie pulmonaire est sous 2 formes possibles :
 Blocage dans le tronc de l’artère pulmonaire ou une de ses branches principales
 Embolie gazeuse : a lieu dans les veines pulmonaires produites dans les accidents de
décompression (passage d’azote dans le plasma et les tissus).
 accumulation de bulles d’azote dans les capillaires et les petites veines
 arrêt de la micro-circulation et stase veineuse avec formation d’une thrombose
secondaire.
 Autre forme d’embolie pulmonaire : chez les drogués
Des particules contaminantes diverses sont embolisées par les viscères où elles vont
déclencher une réaction macrophagique.
Si cette embolisation passe dans les poumons, il y a un syndrome de fibrose interstitielle
avec réaction granulomateuse péri-vasculaire.
Conséquence : oblitération vasculaire → ischémie → nécrose
L’infarctus est la suite de l’embolie. C’est une nécrose tissulaire profonde par ischémie
complète.
D - Pneumonie et broncho-pneumonies :
a - La pneumonie :
La pneumonie, comme la broncho-pneumonie, est généralement due à un streptocoque
(streptococus pneumoniae et hemophillus influenzae).
C’est une infection bactérienne qui va généralement envahir un ou plusieurs lobe du
poumon.
Cette infection va provoquer tout d’abord un œdème pulmonaire avec atteinte de
l’épithélium pulmonaire puis de l’épithélium des alvéoles.
Cette situation entraîne bien souvent un collapsus des alvéoles et une détresse respiratoire
qui se traduit par une toux très grave, de la fièvre.
Si cette pneumonie lobaire n’est pas traitée, le lobe peut se densifier avec des alvéoles
remplies de fibrine et de neutrophiles.
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Cette infection était mortelle avant les antibiotiques.
En phase de résolution, après traitement par antibiotiques, il y a une arrivée de
macrophages qui vont phagocyter les neutrophiles, les hématies et tous les débris cellulaires.
Les amas de fibrines sont éliminés par des fibrinolysine.
L’œdème et le matériel protéique dégradé sont ensuite résorbés par les vaisseaux sanguins
et lymphatiques de l’interstitium.
b - La broncho-pneumonie :
Pour la broncho-pneumonie, c’est la même chose sauf que l’infection atteint les
bronchioles.
Elle atteint surtout les nourrissons, les personnes âgées et les patients atteints de cancers ou
d’insuffisance cardiaque.
E - L’emphysème :
Il se caractérise par une dilatation permanente des voies respiratoires situées en aval des
bronchioles terminales.
Cette dilatation s’accompagne d’une destruction de leur paroi.
Il s’agit de la dilatation des bronchioles respiratoires essentiellement avec destruction de
la paroi et destruction des fibres de soutien.
On observera un collapsus des voies respiratoires.
L’emphysème est souvent associé à des infections bronchiques récidivantes ou chroniques.
F - Fibrose pulmonaire :
Sur le plan clinique, les patients ont un essoufflement quasi-permanent.
La biopsie montrera des parois alvéolaires considérablement épaissies par des dépôts de
collagène.
Il existe un infiltrat inflammatoire chronique essentiellement constitué de lymphocytes.
Dans les stades très évolués, il y a destruction des alvéoles et l’aspect du poumon est dit en
RAYON DE MIEL.
E - Silicose et Asbestose :
1 - La silicose :
Elle atteint les mineurs de charbon et les professions exposées aux poussières de silice.
Les particules de silice inhalées sont phagocytées par des macrophages.
Ces macrophages se regroupent en petits amas à l’origine d’une réaction granulomateuse.
Cette réaction granulomateuse donne naissance à une intense réaction fibreuse qui aboutit à
la formation de NODULES DE TISSU COLLAGENIQUE.
Le centre de chacun de ces nodules devient d’apparence hyaline et tout autour il y aura un
infiltrat cellulaire inflammatoire.
Ceci entraîne une insuffisance respiratoire due à la fibrose et à la diminution des
échanges gazeux.
Il peut y avoir dans ces zones une interruption de la micro-circulation d’où une
hypertension artérielle pulmonaire.
2 - L’asbestose :
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L’amiante est un silicate complexe qui se présente sous la forme de longues aiguilles.
Lorsqu’elles sont inhalées dans le parenchyme pulmonaire, ces fibres sont peu à peu
recouvertes par du matériel protéique et forment les CORPS ASBESTOSIQUES.
La présence de ces corps asbestosiques induit une réaction macrophagique évoluant vers
une fibrose. Les lésions dans ce cas débutent dans les régions sous-pleurales des lobes
pulmonaires inférieurs.
Outre l’insuffisance respiratoire, l’exposition à l’amiante prédispose aux cancers.
Des mésothéliums pleuraux et plus rarement péritonéaux peuvent succéder à l’exposition
à un type particulier d’amiante : l’amiante bleu.
L’amiante normal accroît les risques de cancer des bronches essentiellement chez les
fumeurs.
G - Tumeurs du poumon et de la plèvre :
Les tumeurs pulmonaires sont rarement bénignes.
La plupart des adénomes bronchiques sont des tumeurs cancéreuses provenant des
cellules neuro-endocrines pulmonaires.
Ces tumeurs peuvent être localement invasives et parfois métastasiques.
Ces cellules ont le même aspect que les cellules du tube digestif.
La grande majorité des tumeurs cancéreuses primitives des poumons naissent dans les
bronches et sont souvent appelées CARCINOMES BRONCHOGENIQUES.
Le principal agent causal de ce carcinome est la fumée de cigarette.
Les facteurs moins importants sont l’exposition aux radiations ionisantes, à l’amiante et à
d’autres minéraux comme le nickel et le chrome.
D’autres facteurs possibles mais pas certains : la pollution atmosphérique et les
prédispositions géniques.
La plèvre est le siège de tumeurs rares mais fatales qu’on appelle MESOTHELIUMS
(exposition à l’amiante).
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