Séquence 4 – Séance 1 : LA n°1 : « Le Buffet » d`Arthur Rimbaud

Séquence 4 Séance 1 : LA n°1 : « Le Buffet » d’Arthur Rimbaud
Arthur Rimbaud (1854-1891) :
Issu d’une famille bourgeoise de Charleville, Rimbaud est un jeune homme brillant mais indiscipliné et fugueur.
Révolté par la guerre (celle de 1870 contre la Prusse), l’Eglise et la bourgeoisie, il se lance très jeune dans l’écriture
poétique, poussé par son professeur Georges Izambard (ses premiers vers connus datent de 1869 : il n’avait alors que
15 ans). Il se fait alors remarquer par des poètes célèbres, dont Verlaine, avec lequel il fuguera et aura une liaison qui
s’achèvera de manière violente (1871-1873). A vingt ans, après une crise existentielle très grave, il arrête définitivement
d’écrire. Il erre ensuite en solitaire, s’engage dans l’armée, serte, puis devient agent commercial, et enfin trafiquant
d’armes en Afrique. C’est là que s’arrêtent ces pérégrinations, dans la mesure où, atteint par la gangrène, il est rapatrié
d’urgence en France, où il décèdera après avoir été amputé d’une jambe, en 1891.
Ses œuvres sont toutes extrêmement célèbres :
- Poésies (1868-1871) : des poèmes d’adolescence, écrits selon des formes, des rythmes et des vers réguliers.
- Une Saison en enfer (1873) : récit poétique en prose de la « saison » vécue par le poète en compagnie de son
ami Verlaine
- Illuminations (1886) : il s’agit d’un recueil regroupant une cinquantaine de poèmes en prose.
Rimbaud est célèbre par son génie fulgurant et ses innovations poétiques, ce qui en fait un poète de la modernité.
Séquence 4 Séance 1 : LA 1 : « Le Buffet » d’Arthur Rimbaud
Arthur Rimbaud (1854-1891) :
Issu d’une famille bourgeoise de Charleville, Rimbaud est un jeune homme brillant mais indiscipliné et fugueur.
Révolté par la guerre (celle de 1870 contre la Prusse), l’Eglise et la bourgeoisie, il se lance très jeune dans l’écriture
poétique, poussé par son professeur Georges Izambard (ses premiers vers connus datent de 1869 : il n’avait alors que
15 ans). Il se fait alors remarquer par des poètes célèbres, dont Verlaine, avec lequel il fuguera et aura une liaison qui
s’achèvera de manière violente (1871-1873). A vingt ans, après une crise existentielle très grave, il arrête définitivement
d’écrire. Il erre ensuite en solitaire, s’engage dans l’armée, serte, puis devient agent commercial, et enfin trafiquant
d’armes en Afrique. C’est là que s’arrêtent ces pérégrinations, dans la mesure où, atteint par la gangrène, il est rapatrié
d’urgence en France, où il décèdera après avoir été amputé d’une jambe, en 1891.
Ses oeuvres sont toutes extrêmement célèbres :
- Poésies (1868-1871) : des poèmes d’adolescence, écrits selon des formes, des rythmes et des vers réguliers.
- Une Saison en enfer (1873) : récit poétique en prose de la « saison » vécue par le poète en compagnie de son
ami Verlaine
- Illuminations (1886) : il s’agit d’un recueil regroupant une cinquantaine de poèmes en prose.
Rimbaud est célèbre par son génie fulgurant et ses innovations poétiques, ce qui en fait un poète de la modernité.
Séquence 4 Séance 1 : LA n°1 : « Le Buffet » d’Arthur Rimbaud
« Le Buffet » est un sonnet en alexandrins écrit par Arthur Rimbaud en 1870. Il n’appartenait pas à l’origine à un
recueil précis, le poète l’ayant rédigé, comme ses autres poèmes de l’époque, sur un feuillet volant, qu’il avait remis
à Paul Demeny, poète et éditeur, espérant ainsi être publié. Ce n’est que bien plus tard que tous les poèmes de
cette époque ont été réunis et publiés en recueil. Ce poème met en scène un objet banal, qui se transforme
progressivement en un objet extraordinaire, sous le regard du poète. Mais comment le poète parvient-il à donner
vie à l’objet pour en faire le témoin du temps qui passe ? Tout d’abord, nous verrons comment le buffet s’anime peu
à peu sous les yeux du lecteur. Puis nous étudierons dans quelle perspective le regard du poète le transfigure.
I) Un objet banal, mais qui prend vie sous les yeux du lecteur
A) Un objet banal et ancien
Un buffet est « un meuble de salle à manger ou de cuisine servant à ranger la vaisselle, l’argenterie, le linge de table
ainsi que certaines provisions ». C’est donc un objet du quotidien, et la description qui est faite de l’objet dans le
poème ne vèle au premier abord rien d’insolite : « « large buffet sculpté » (v.1) ; précision sur la matière : il
est en « chêne » (v.1). > ce meuble est semblable à de nb buffets rustiques.
Cependant, il renferme des objets très variés : on constate l’absence de provisions ou de vaisselle, au profit du linge
mais aussi de vêtements : accumulation de compléments du nom (v.5-8).
Cet objet n’a donc plus sa fonction initiale, mais il est devenu une sorte de fourre-tout (v.5 : « un fouillis ») où l’on
place tous les objets devenus inutiles (« voir adjectifs : « linges jaunes » (v.6) ; « dentelles flétries » (V.7)).
Cela trahit l’ancienneté du meuble, aspect sur lequel insiste le champ lexical de la vétusté Très vieux », « des
vieilles gens » (v.2) ; « vin vieux » (v.4) ; « vieilles vieilleries » (v.5)…).
B) Un objet associé cependant à de nombreuses sensations
Trois sens sont évoqués :
L’odorat (sens dominant) :
- « verse […] comme un flot de vin vieux » (v.3-4) : comparaison qui semble signaler que le buffet a gardé la trace
de ce qu’il a contenu autrefois.
- « linges odorants » (v.6)
- Répétition du mot « parfum » (v.4, 11).
Le toucher : différente matières sont évoquées : des tissus (chiffons, dentelles, fichus), ainsi que des
cheveux (v.9-10)
La vue : à travers l’évocation des couleurs (« jaunes » (v.6) ; « sombre » (v.1) ; « blancs » et « blonds »
(v.10) ; « noires » (v.14), mais aussi des motifs peints sur les fichus (« où sont peints des griffons », v.8).
Impression que le buffet renferme en réalité tout un monde, comme le montre aussi l’abondance de mots au
pluriel. La répétition du verbe « ouvrir » (v.3 et v.14) semble alors être une invite faite au lecteur à s’y plonger
pour découvrir toutes les richesses qu’il contient.
C) Un objet qui s’anime sous les yeux du lecteur
On remarque une personnification assez rapide de l’objet : passage du verbe d’état utilisé pour décrire c’est »,
v.1) à un verbe d’action verse », v.3) dont le buffet est le sujet. De même, à la fin, le GN « les portes »est
sujet du verbe « s’ouvrent » (v.14).
Le buffet devient alors un être agissant, et se dote d’une personnalité : comparaison entre le « chêne sombre » et
les « vieilles gens » le chêne sombre […] / a pris cet air si bon des vieilles gens », v.2-3) > ce meuble se
caractérise par sa gentillesse : le regard du poète transforme l’objet en personne sympathique.
De plus, on peut noter la manière dont le poète s’adresse à lui : tutoiement (dernière strophe) > complicité,
familiarité entre le poète et l’objet.
Le poète se fait alors l’interprète du buffet : il assimile le bruit qu’il fait à sa volonté de parler (v.13) > on peut
remarquer les allitérations en [v] et en [f] dans les deux premières strophes, et celles en [t] dans la dernière :
elles donnent l’impression au lecteur que le meuble cherche à s’exprimer.
Grâce à un emploi particulier du langage, le buffet se transforme alors en personne sympathique qui déborde de
vie. Mais quel sens le poète veut-il donner à cette personnification ?
II) Un objet transfiguré par le regard du poète
A) Le buffet comme support d’une rêverie
Existence d’un contraste entre les deux premières strophes et les deux dernières, comme le montrent les deux
tirets, qui semblent signaler une sorte de rupture temporelle : on passe en effet de l’indicatif présent (« c’est » à
valeur descriptive) au conditionnel présent (« c’est là qu’on trouverait », v.9).
Le conditionnel, mode de l’irréel, indique qu’à partir du vers 9, le poète laisse libre cours à son imagination : il
semble faire pénétrer le lecteur dans un monde fantastique comme le suggère l’emploi du mot « griffons » (v.8)
> cf note : une des définitions du mot « griffon » est celle d’un « animal fantastique, ailé, à corps de lion et à
tête d’oiseau ».
Dès lors, le buffet change de statut : de fourre-tout, il devient une sorte de témoin du temps qui passe.
B) Le buffet : un témoin du temps qui passe
Insistance sur l’ancienneté du buffet (voir champ lexical) : idée qu’il est non seulement plein d’objets, mais aussi que
ces objets sont chargés d’une mémoire. Le buffet est en réalité plein de souvenirs : association progressive des
objets aux personnes auxquelles ils ont appartenu chiffons/de femmes ou d’enfants », v.6-7 ; « fichus de
grand’mère », v.8).
Le poète met en évidence les générations qui se sont succédées dans l’utilisation du meuble les mèches/De
cheveux blancs ou blonds »), et ce que chacune y a laissé (« chiffons », « fichus »,…).
Le buffet apparaît comme un objet lourd de secrets (strophe 4) qu’il ne peut cependant pas délivrer tout seul.
C) Le rôle du poète
Le poète est celui qui est capable de voir au-delà de la banalité des objets quotidiens et qui s’en fait le porte-parole :
il est à l’écoute des objets, et sait traduire leur « humeur », livrer leurs secrets.
Séquence 4 Séance 1 : LA n°1 : « Le Buffet » d’Arthur Rimbaud
Répondez de manière détaillée aux questions suivantes, à partir de l’observation du poème de Rimbaud :
1) Quelle est la structure de ce poème ? A quelle genre poétique très connu appartient-il ?
2) Dans la première strophe, quelle image le poète donne-t-il du buffet ?
3) A quelles sensations ce meuble est-il associé ? Pourquoi ?
4) Grâce à quels procédés le meuble prend-il vie ? Pensez à évoquer aussi les sonorités.
5) A votre avis, pourquoi le poète emploie-t-il le conditionnel au vers 9 ?
6) Etudiez la manière dont le poète fait ici référence au temps : quelle image veut-il donner du buffet ?
Séquence 4 Séance 1 : LA n°1 : « Le Buffet » d’Arthur Rimbaud
Répondez de manière détaillée aux questions suivantes, à partir de l’observation du poème de Rimbaud :
1) Quelle est la structure de ce poème ? A quelle genre poétique très connu appartient-il ?
2) Dans la première strophe, quelle image le poète donne-t-il du buffet ?
3) A quelles sensations ce meuble est-il associé ? Pourquoi ?
4) Grâce à quels procédés le meuble prend-il vie ? Pensez à évoquer aussi les sonorités.
5) A votre avis, pourquoi le poète emploie-t-il le conditionnel au vers 9 ?
6) Etudiez la manière dont le poète fait ici référence au temps : quelle image veut-il donner du buffet ?
Séquence 4 Séance 1 : LA n°1 : « Le Buffet » d’Arthur Rimbaud
Répondez de manière détaillée aux questions suivantes, à partir de l’observation du poème de Rimbaud :
1) Quelle est la structure de ce poème ? A quelle genre poétique très connu appartient-il ?
2) Dans la première strophe, quelle image le poète donne-t-il du buffet ?
3) A quelles sensations ce meuble est-il associé ? Pourquoi ?
4) Grâce à quels procédés le meuble prend-il vie ? Pensez à évoquer aussi les sonorités.
5) A votre avis, pourquoi le poète emploie-t-il le conditionnel au vers 9 ?
6) Etudiez la manière dont le poète fait ici référence au temps : quelle image veut-il donner du buffet ?
Séquence 4 Séance 2 : LA n°2 : « Le Cageot » de Francis Ponge
Francis Ponge (1899-1988) :
C’est poète français, auteur du Parti pris des choses, qui dans sa poésie tenta d'abolir la distinction entre le mot et la chose
qu'il désigne.
le 27 mars 1899 dans une famille protestante aisée de Montpellier, Francis Ponge passe pour avoir eu une enfance facile.
Après un double échec à la licence de philosophie et à l'École normale supérieure, il adhéra au communisme. Il commença à écrire,
mais se tint à l'écart du monde littéraire. En 1931, il entra comme employé aux messageries Hachette, et il dut dès lors se discipliner
pour préserver un temps quotidien consacré à l'écriture. Délégué syndical, militant communiste, il perdit son emploi lors des grèves
de 1936, et, en 1940, quitta Paris pour s'engager dans la Résistance.
La publication, en 1942, du Parti pris des choses le fit reconnaître comme un écrivain de grande valeur. Ce recueil posait les
principaux éléments de son projet poétique : Ponge choisit en effet d'être le poète du quotidien, du matériel, des objets et des
choses l'Huître », « le Savon », « l'Orange », « la Cruche », « l'Appareil du téléphone »). Loin de percevoir et de montrer le
monde à travers sa subjectivité de poète, Ponge prend le parti des choses, et cherche à leur donner par les mots la possibilité
d'une expression. Le poème, sorte d'équivalent neutre de l'objet, devient alors un véritable objet littéraire. Par une savante et
complexe utilisation de l'étymologie, de la graphie, des sons, des jeux de mots, des figures, la poésie de Ponge devient une sorte de
redoublement du réel, qui cherche à abolir la distinction entre le mot et la chose.
De retour à Paris après la guerre, Ponge se mit à enseigner tout en poursuivant son œuvre poétique (Proêmes, 1948, la Rage
de l'expression, 1952, le Grand Recueil, 1961, Nouveau Recueil, 1967). Il écrivit également des essais qui éclairent sa pratique
poétique : Pour un Malherbe (1965), Méthodes (1971), la Fabrique du pré (1971), Comment une figue de paroles et pourquoi (1977).
Salué par Jean-Paul Sartre, puis par Philippe Sollers et le groupe de Tel Quel, qui voyait en lui un des auteurs majeurs de la poésie
contemporaine, Ponge, longtemps lu par un groupe restreint d'initiés, fut consacré, tardivement, par le grand prix de poésie de
l'Académie française en 1984. Il mourut à Bar-sur-Loup le 6 août 1988 à 89 ans.
Séquence 4 Séance 2 : LA n°2 : « Le Cageot » de Francis Ponge
Francis Ponge (1899-1988) :
C’est poète français, auteur du Parti pris des choses, qui dans sa poésie tenta d'abolir la distinction entre le mot et la chose
qu'il désigne.
le 27 mars 1899 dans une famille protestante aisée de Montpellier, Francis Ponge passe pour avoir eu une enfance facile.
Après un double échec à la licence de philosophie et à l'École normale supérieure, il adhéra au communisme. Il commença à écrire,
mais se tint à l'écart du monde littéraire. En 1931, il entra comme employé aux messageries Hachette, et il dut dès lors se discipliner
pour préserver un temps quotidien consacré à l'écriture. Délégué syndical, militant communiste, il perdit son emploi lors des grèves
de 1936, et, en 1940, quitta Paris pour s'engager dans la Résistance.
La publication, en 1942, du Parti pris des choses le fit reconnaître comme un écrivain de grande valeur. Ce recueil posait les
principaux éléments de son projet poétique : Ponge choisit en effet d'être le poète du quotidien, du matériel, des objets et des
choses l'Huître », « le Savon », « l'Orange », « la Cruche », « l'Appareil du téléphone »…). Loin de percevoir et de montrer le
monde à travers sa subjectivité de poète, Ponge prend le parti des choses, et cherche à leur donner par les mots la possibilité
d'une expression. Le poème, sorte d'équivalent neutre de l'objet, devient alors un véritable objet littéraire. Par une savante et
complexe utilisation de l'étymologie, de la graphie, des sons, des jeux de mots, des figures, la poésie de Ponge devient une sorte de
redoublement du réel, qui cherche à abolir la distinction entre le mot et la chose.
De retour à Paris après la guerre, Ponge se mit à enseigner tout en poursuivant son œuvre poétique (Proêmes, 1948, la Rage
de l'expression, 1952, le Grand Recueil, 1961, Nouveau Recueil, 1967). Il écrivit également des essais qui éclairent sa pratique
poétique : Pour un Malherbe (1965), Méthodes (1971), la Fabrique du pré (1971), Comment une figue de paroles et pourquoi (1977).
Salué par Jean-Paul Sartre, puis par Philippe Sollers et le groupe de Tel Quel, qui voyait en lui un des auteurs majeurs de la poésie
contemporaine, Ponge, longtemps lu par un groupe restreint d'initiés, fut consacré, tardivement, par le grand prix de poésie de
l'Académie française en 1984. Il mourut à Bar-sur-Loup le 6 août 1988 à 89 ans.
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