Insuffisance cardiaque - 2006
1 PRESENTATION DE LA PATHOLOGIE
1.1 Histoire naturelle de l’insuffisance cardiaque
L’insuffisance cardiaque est une incapacité du cœur à assurer le débit sanguin
nécessaire aux besoins de l'organisme. C’est une maladie grave qui réduit
considérablement le pronostic vital des patients. Des épisodes de
décompensation conduisent à des hospitalisations. L’insuffisance cardiaque
grave est inscrite sur la liste des affections longue durée et donne droit à une
prise en charge à 100% par l’assurance maladie.
Les principaux facteurs de risque amendables du risque cardio-vasculaire
global sont les suivants : tabagisme, hypertension artérielle, dyslipidémie (en
particulier hypercholestérolémie, LDL-cholestérol bas, HDL-cholestérol haut),
diabète de type 2, obésité et sédentarité
. Par ailleurs, l’insuffisance cardiaque
peut être provoquée par différentes étiologies, concomitantes ou non :
insuffisance coronaire, valvulopathie, troubles du rythme cardiaque. La
survenue d’un infarctus du myocarde (qui est d’origine ischémique / coronaire)
est une cause fréquente d’insuffisance cardiaque
.
Une définition simple de l’insuffisance cardiaque n’est pas possible, car il
n’existe pas de valeur seuil de la dysfonction cardiaque. Le diagnostic associe
l’existence de symptômes, tels que la dyspnée ou la fatigue, au repos ou à
l’effort, ou un œdème des chevilles, à une preuve objective de la dysfonction
cardiaque au repos, de préférence par échographie2. Les patients insuffisants
cardiaques sont ainsi par définition symptomatiques. La classification retenue
dans les recommandations françaises est celle donnée par la NYHA (New
York Heart Association) :
Classe I : Pas de limitation de l’activité physique ordinaire :
l’exercice physique normal ne provoque ni fatigue indue, ni
dyspnée, ni palpitations
Classe II : Limitation modeste de l’activité physique ordinaire :
patient asymptomatique au repos, mais l’activité physique
ordinaire entraîne des symptômes
Classe III : Réduction marquée de l’activité physique ordinaire :
patient asymptomatique au repos, mais un effort modeste
entraîne des symptômes
Classe IV : Impossibilité de poursuivre une activité physique sans
gêne : patient symptomatique même au repos et gêne accrue par
toute activité physique.