Besoins médicaux non couverts

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Etude Leem : Besoins
médicaux non couverts en
France en 2006
Pathologie : Insuffisance cardiaque
Février 2007
Insuffisance cardiaque - 2006
1/13
SOMMAIRE
SOMMAIRE .......................................................................................................................................................... 2
1
PRESENTATION DE LA PATHOLOGIE ................................................................................................ 3
1.1
HISTOIRE NATURELLE DE L’INSUFFISANCE CARDIAQUE ........................................................................... 3
1.2
DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES ................................................................................................................. 4
1.2.1
Prévalence ....................................................................................................................................... 4
1.2.2
Incidence ......................................................................................................................................... 4
1.2.3
Morbi-mortalité ............................................................................................................................... 4
2
LES OBJECTIFS DE SANTE PUBLIQUE ............................................................................................... 5
2.1
2.2
3
LES DIFFERENTS STADES DE LA PATHOLOGIE ............................................................................. 6
3.1
4
LES CONSTATS DU RAPPORT GTNDO (2003) ........................................................................................... 5
OBJECTIFS DE LA LOI DE SANTE PUBLIQUE ............................................................................................... 5
SCHEMA DE SYNTHESE ............................................................................................................................. 6
LES STRATEGIES THERAPEUTIQUES ACTUELLES OU A VENIR ............................................... 7
4.1
POSITIONNEMENT DES THERAPEUTIQUES SELON LES DIFFERENTS STADES DE LA PATHOLOGIE ................ 7
4.1.1
Prévention de l’insuffisance cardiaque ........................................................................................... 7
4.1.2
Traitement de l’insuffisance cardiaque ........................................................................................... 8
4.2
LES AMELIORATIONS ATTENDUES AU NIVEAU DES THERAPEUTIQUES ACTUELLES ................................. 10
4.2.1
Prévention de l’insuffisance cardiaque ......................................................................................... 10
4.2.2
Prise en charge de l’insuffisance cardiaque ................................................................................. 10
5
LES THERAPEUTIQUES EN DEVELOPPEMENT ............................................................................. 11
6
CONCLUSION............................................................................................................................................ 13
7
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .................................................................................................. 13
Insuffisance cardiaque - 2006
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1 PRESENTATION DE LA PATHOLOGIE
1.1
Histoire naturelle de l’insuffisance cardiaque
L’insuffisance cardiaque est une incapacité du cœur à assurer le débit sanguin
nécessaire aux besoins de l'organisme. C’est une maladie grave qui réduit
considérablement le pronostic vital des patients. Des épisodes de
décompensation conduisent à des hospitalisations. L’insuffisance cardiaque
grave est inscrite sur la liste des affections longue durée et donne droit à une
prise en charge à 100% par l’assurance maladie.
Les principaux facteurs de risque amendables du risque cardio-vasculaire
global sont les suivants : tabagisme, hypertension artérielle, dyslipidémie (en
particulier hypercholestérolémie, LDL-cholestérol bas, HDL-cholestérol haut),
diabète de type 2, obésité et sédentarité1. Par ailleurs, l’insuffisance cardiaque
peut être provoquée par différentes étiologies, concomitantes ou non :
insuffisance coronaire, valvulopathie, troubles du rythme cardiaque. La
survenue d’un infarctus du myocarde (qui est d’origine ischémique / coronaire)
est une cause fréquente d’insuffisance cardiaque2.
Une définition simple de l’insuffisance cardiaque n’est pas possible, car il
n’existe pas de valeur seuil de la dysfonction cardiaque. Le diagnostic associe
l’existence de symptômes, tels que la dyspnée ou la fatigue, au repos ou à
l’effort, ou un œdème des chevilles, à une preuve objective de la dysfonction
cardiaque au repos, de préférence par échographie2. Les patients insuffisants
cardiaques sont ainsi par définition symptomatiques. La classification retenue
dans les recommandations françaises est celle donnée par la NYHA (New
York Heart Association) :

Classe I : Pas de limitation de l’activité physique ordinaire :
l’exercice physique normal ne provoque ni fatigue indue, ni
dyspnée, ni palpitations

Classe II : Limitation modeste de l’activité physique ordinaire :
patient asymptomatique au repos, mais l’activité physique
ordinaire entraîne des symptômes

Classe III : Réduction marquée de l’activité physique ordinaire :
patient asymptomatique au repos, mais un effort modeste
entraîne des symptômes

Classe IV : Impossibilité de poursuivre une activité physique sans
gêne : patient symptomatique même au repos et gêne accrue par
toute activité physique.
Insuffisance cardiaque - 2006
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1.2
Données épidémiologiques
Prévalence
Il n’existe pas de réelle étude épidémiologique de l’insuffisance cardiaque du
fait de difficultés diagnostiques (nature des signes cliniques, co-morbidités…).
La maladie est souvent dépistée à un stade avancé.
La prévalence en Europe de l’insuffisance cardiaque (IC) dans la population
générale est néanmoins estimée entre 0,4% et 2%, ce pourcentage croissant
rapidement avec l’âge2. Elle serait en France de l’ordre de 1%3, les deux tiers
des patients étant âgés de plus de 70 ans4. La prévalence de l’IC pourrait
augmenter du fait de l’allongement de l’espérance de vie, de l’amélioration de
la prise en charge de l’hypertension et des cardiopathies ischémiques et de la
réduction de la mortalité post-infarctus2,3.
Incidence
L’insuffisance cardiaque toucherait 120 000 nouveaux patients chaque
année3.
Morbi-mortalité
Les cardiopathies ischémiques (ou insuffisance coronaire) est la cause la plus
fréquente d’insuffisance cardiaque et l’occlusion coronaire l’évènement le plus
fréquent dans cette population de patients. On estime entre 2% et 5,4% le
risque annuel d’infarctus du myocarde chez les patients atteints d’insuffisance
cardiaque chronique. Le risque annuel d’accidents vasculaires cérébraux est
compris entre 1 et 2%, versus moins de 5% dans la population générale des
50-75 ans2.
Le nombre d’hospitalisations pour insuffisance cardiaque était en 1998 de
l’ordre de 150 000 annuels4.
Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité
en France, avec 32% des décès et l’insuffisance cardiaque est associée à
23% de ces décès. La mortalité attribuable à l’insuffisance cardiaque est ainsi
estimée à 30 000 décès annuels, survenant dans 90% des cas chez des
patients âgés de plus de 70 ans. Les troubles du rythme cardiaque seraient
responsables de 40 à 50% des décès liés à l’insuffisance cardiaque3.
A la différence des autres affections cardiovasculaires, la mortalité de
l’insuffisance cardiaque serait en augmentation2. Le pronostic vital au moment
du dépistage est mauvais : la moitié des patients nouvellement diagnostiqués
mourra au cours des 4 années suivantes. Lorsque l’atteinte est sévère, plus
de la moitié des patients meurent au cours de l’année2.
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2 LES OBJECTIFS DE SANTE PUBLIQUE
2.1
Les constats du rapport GTNDO (2003)
Le rapport GTNDO (Groupe Technique National de Définition des Objectifs)
propose les orientations suivantes pour améliorer la prévention et la prise en
charge de l’insuffisance cardiaque :

Prévention en population générale des maladies cardiovasculaires : réduire la consommation de tabac, diminuer la
pression artérielle de la population, diminuer la prévalence des
dyslipidémies et de l’obésité

Prévention pour les patients à risque : améliorer le dépistage des
principaux facteurs de risque, développer la prise en charge
multifactorielle des facteurs de risque et améliorer le suivi des
traitements.

Concernant l’insuffisance cardiaque spécifiquement (les limites
des données épidémiologiques ne permettent pas de proposer
des objectifs quantifiés) : diminuer la mortalité et la fréquence des
réhospitalisations pour décompensation aiguë ; améliorer la
qualité de vie des patients atteints
Aucune recommandation ne porte spécifiquement sur l’amélioration de
l’arsenal thérapeutique existant.
2.2
Objectifs de la loi de santé publique
Le programme national de prévention des risques cardiovasculaires 20022005 insiste donne également des orientations sur la conduite à tenir en
matière de prévention d’accidents cardiovasculaires et d’insuffisance
cardiaque.
La loi de santé publique du 9 août 2004 fixe l’objectif suivant pour
l’insuffisance cardiaque : diminuer la mortalité et la fréquence des
réhospitalisations pour décompensation aiguë.
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3 LES DIFFERENTS STADES DE LA PATHOLOGIE
3.1
Schéma de synthèse
Prévention de l’insuffisance
cardiaque chronique
Prise en charge des facteurs de risque
amendables: hypertension, diabète,
obésité, dyslipidémie, tabac, sédentarité
Prise en charge d’une éventuelle
dysfonction ventriculaire gauche
Prise en charge de
l’insuffisance cardiaque
chronique
Diététique, activité physique, arrêt tabac,
antidiabétiques, antihypertenseurs,
hypolipémiants, médicaments de l’obésité
(anorexigène, inhibiteur des lipases
pancréatiques)
IEC, ARA II, bêtabloquants, antagonistes de
l’aldostérone, glycosides cardiaques
Prise en charge globale des facteurs de risque
amendables: hypertension, diabète, obésité, dyslipidémie,
tabac
Classes II à IV de la NYHA
- Traitements pharmacologiques au long court: IEC,
diurétiques, bêtabloquants, inhib. de l’aldostérone, ARA II,
glycosides cardiaques, antithrombotiques
- Entrainement à l’effort (stades II et III)
- Traitement chirurgical, stimulateurs cardiaques
implantables, défibrillateurs cardiaques implantables
(stades III et IV)
- Derniers recours (stade IV): transplantation cardiaque,
dispositifs d’assistance ventriculaire
Légende :
Rouge : besoin médical non couvert en terme de thérapeutique spécifique
Bleu : améliorations attendues au niveau des thérapeutiques actuelles
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4 LES STRATEGIES THERAPEUTIQUES ACTUELLES OU A VENIR
4.1
Positionnement des thérapeutiques selon les différents stades de la
pathologie
Les recommandations professionnelles établissent qu’il est nécessaire
d’établir l’étiologie de l’insuffisance cardiaque pour établir une stratégie de
prise en charge adéquate.
L’insuffisance cardiaque peut avoir plusieurs origines : ischémique
(insuffisance coronaire), valvulaire (rétrécissement ou insuffisance valvulaire),
troubles du rythme cardiaque. Elle peut être droite ou gauche (cas le plus
fréquent) et diastolique prédominante ou systolique (cas le plus fréquent, mais
de prévalence inconnue). Elle peut également être aiguë (apparition récente,
ou décompensation de la forme chronique) ou chronique. L’insuffisance aiguë
se traduit par des signes de congestion pulmonaire et/ou périphérique.
L’insuffisance cardiaque chronique, qui peut donner lieu à des épisodes aigus,
est la forme la plus fréquente, qui sera traitée dans ce document.
L’insuffisance cardiaque était autrefois associée à une dysfonction systolique
ventriculaire gauche et une fraction d’éjection basse était un critère de
sélection pour les études. On connaît aujourd’hui la forme d’insuffisance
cardiaque avec fonction systolique ventriculaire gauche préservée (ou
insuffisance cardiaque diastolique pure), mais elle est moins documentée sur
le plan thérapeutique, par manque de données. Les recommandations
actuelles concernent ainsi principalement la forme associée à une dysfonction
ventriculaire systolique gauche.
Prévention de l’insuffisance cardiaque
La prise en charge des facteurs amendables du risque cardiovasculaire
participent, par définition, à la prévention de l’insuffisance cardiaque :
tabagisme, sédentarité, hypertension, diabète, dyslipidémie, obésité. Il existe
des recommandations spécifiques, notamment pour les 4 derniers facteurs de
risque et le rapport GTNDO souligne ainsi la nécessité de développement
d’une prise en charge multifactorielle des facteurs de risque.
La prise en charge de l’hypertension, du diabète, des dyslipidémies et de
l’obésité repose en première intention sur des mesures hygiéno-diététiques et
sur l’activité physique. En cas d’échec de ces mesures, des traitements
médicamenteux peuvent être mobilisés, individuellement ou en association :

Antihypertenseurs : diurétiques thiazidiques, bêtabloquants,
inhibiteurs calciques, inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC),
antagonistes de l’angiotensine II (ARA II)5

Antidiabétiques : biguanides, insulinosecréteurs (sulfamides,
glinides), glitazones, inhibiteurs des alphaglucosidases et
insuline6.

Hypolipémiants : statines, fibrates, résines, inhibiteurs
l’absorption intestinale du cholestérol, acide nicotinique7.
Insuffisance cardiaque - 2006
de
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
Médicaments contre l’obésité : anorexigène et inhibiteur des
lipases pancréatiques8,9.
Par ailleurs, des patients asymptomatiques ayant déjà une dysfonction
ventriculaire gauche peuvent bénéficier d’un traitement au long court par IEC
en première intention, et d’autres classes thérapeutiques peuvent également
être mobilisées : ARA II, bêtabloquants, antagonistes de l’aldostérone,
glycosides cardiaques. Les IEC, bêtabloquants et antagonistes de
l’aldostérone sont notamment indiqués en cas d’infarctus du myocarde, afin
d’améliorer la survie et prévenir les récidives, qui peuvent entraîner
l’insuffisance cardiaque2.
Traitement de l’insuffisance cardiaque
4.1.1.1 Prise en charge non pharmacologique2
De façon générale, l’éducation du patient et de sa famille sont un élément
important de la prise en charge de l’insuffisance cardiaque.
La surveillance du poids doit être faite afin de pouvoir adapter la prise en
charge avec le médecin dans le cas d’une prise de poids rapide inexpliquée.
D’un point de vue nutritionnel, les apports en sodium et en alcool doivent être
modérés. Chez les patients obèses, la perte de poids est recommandée.
Le sevrage tabagique doit être envisagé avec le patient. Enfin, la pratique
d’une activité physique régulière est recommandée, mais elle ne doit
déclencher aucun symptôme et les efforts épuisants doivent être évités. Les
patients stables (stades II et III) peuvent utilement bénéficier de séances
d’entraînement à l’effort.
4.1.1.2 Prise en charge pharmacologique2
Le traitement pharmacologique est également un élément central de la prise
en charge de l’insuffisance cardiaque, qui a permis de réduire de façon
importante le risque de progression de la maladie, la mortalité et les
hospitalisations des patients.
L’arsenal thérapeutique est important et comprend de nombreuses classes
pharmacologiques complémentaires : IEC, diurétiques (de l’anse, thiazidiques,
métolazone et d’épargne potassique), bêtabloquants, inhibiteurs de
l’aldostérone, antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA II),
glycosides cardiaques et antithrombotiques (dont les antiagrégants
plaquettaires).
Les IEC sont indiqués en première intention chez tous les patients ayant une
diminution de la fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) < 40-50%,
qu’il y ait ou non des symptômes d’insuffisance cardiaque. Au démarrage, ils
sont administrés en doses croissantes, jusqu’à atteindre la dose cible
maximale de l’IEC prescrit. Les effets indésirables potentiels du traitement
Insuffisance cardiaque - 2006
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doivent donner lieu à une surveillance du patient sur chacun d’entre eux :
toux, insuffisance rénale, hypotension, hyperkaliémie…
Des diurétiques doivent être prescrits lorsqu’il y a une surcharge hydrique,
avec surcharge pulmonaire ou œdèmes périphériques. Ils sont prescrits en
association avec un IEC et/ou un bêtabloquant. Plusieurs classes de
diurétiques peuvent être mobilisées et prescrites individuellement ou en
association, selon des schémas thérapeutiques tenant compte principalement
de la sévérité de l’insuffisance cardiaque, mais également de la présence
d’une hypokaliémie (notamment pour les diurétiques d’épargne potassique).
Les bêtabloquants sont également recommandés chez les patients avec
diminution de la FEVG sous traitement standard, dont IEC et diurétiques. Ils
sont également administrés en doses croissantes, jusqu’à atteindre la dose
cible.
D’autres classes thérapeutiques peuvent être mobilisées, en association ou en
remplacement des traitements sus-cités, selon des schémas thérapeutiques
complexes, dépendants de paramètres tels que : la sévérité de la maladie,
l’origine de l’insuffisance cardiaque (systolique ventriculaire gauche ou non,
coronaire ou non), de contre-indications ou intolérances éventuelles aux IEC,
la présence d’une fibrillation auriculaire, un antécédent d’infarctus du
myocarde ou d’évènements thromboemboliques. Il s’agit des inhibiteurs de
l’aldostérone, des antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA II),
des glycosides cardiaques et des antithrombotiques (dont les antiagrégants
plaquettaires).
4.1.1.3 Dispositifs et chirurgie2
Des interventions chirurgicales (avec ou sans dispositifs médicaux
implantables) peuvent être envisagées, principalement aux stades avancés de
la maladie (stades III et IV), chez les patients qui restent symptomatiques
malgré un traitement médical optimal :

Revascularisation coronaire en cas d’insuffisance cardiaque
ischémique. Elle doit être envisagée au cas par cas, compte tenu
de la mortalité potentiellement élevée associée à l’intervention.

Chirurgie de la valve mitrale, dans certains cas

Plastie ventriculaire gauche

Chirurgie de l’anévrisme ventriculaire gauche

La pose de stimulateurs cardiaques peut être envisagée chez
certains insuffisants cardiaques présentant une bradycardie, au
stade sévère de la maladie (stades III et IV de la NYHA) :
amélioration des symptômes, réduction des hospitalisations et de
la mortalité.

Des défibrillateurs cardiaques peuvent également être implantés
chez certains patients au stade sévère, pour diminuer la morbimortalité. Ils sont efficaces également pour traiter les récidives de
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certaines arythmies, et chez les patients à haut risque de mort
subite, notamment après infarctus du myocarde.
En dernier recours (stade terminal de la maladie), des traitements de
remplacement cardiaque peuvent être envisagés :
4.2

Transplantation cardiaque : elle augmente significativement la
survie, la capacité à l’effort, le retour au travail et la qualité de vie

Dispositifs d’assistance ventriculaire et cœur artificiel. Ils sont
recommandés à court terme en raison des risques d’infection et
sont utilisés principalement en attente de greffe et dans les cas
de décompensation aigue (infarctus du myocarde notamment).
Leur utilisation au long cours est instaurée en cas de contreindication à la transplantation.
Les améliorations attendues au niveau des thérapeutiques actuelles
Prévention de l’insuffisance cardiaque
Dans le domaine de la prévention cardiovasculaire en général, dont
l’insuffisance cardiaque, l’arsenal thérapeutique est bien développé, si l’on
excepte l’obésité : antihypertenseurs, antidiabétiques, hypolipémiants, et 2
médicaments pour l’obésité, bientôt complétés par une nouvelle classe
thérapeutique (antagonistes sélectifs des récepteurs endo cannabinoïdes-1).
Le diabète, les dyslipidémies, l’hypertension et l’obésité restent néanmoins
fortement prévalentes. Une prise en charge visant à un meilleur respect des
règles hygiéno-diététique (tabac, diététique, activité physique) permettrait une
amélioration certaine du traitement de ces pathologies, ainsi que la recherche
de nouveaux modes d’action pharmacologiques.
Il existe par ailleurs aujourd’hui des traitements de pathologies pouvant
conduire à l’insuffisance cardiaque telles que les cardiopathies ischémiques.
Un élargissement de l’offre thérapeutique peut être attendu dans ce domaine.
L’amélioration du pronostic des patients présentant une cardiopathie
ischémique passe notamment par une meilleure revascularisation
myocardique (angioplastie coronaire / pontage aorto-coronarien). L’objectif
est la récupération myocardique maximale, permettant la préservation de la
fonction ventriculaire gauche. La prévention des récidives de fibrillation
auriculaire (qui est un facteur aggravant) et le traitement préventif des
récidives de troubles du rythme ventriculaire soutenus doivent également être
envisagés.
Prise en charge de l’insuffisance cardiaque
Il existe aujourd’hui un arsenal thérapeutique très fourni pour le traitement de
l’insuffisance cardiaque chronique, qui a démontré ses apports en termes de
ralentissement de la progression de la maladie, de diminution des
hospitalisations et d’amélioration du pronostic vital.
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Néanmoins, la mortalité associée à l’insuffisance cardiaque reste importante
puisque 30 000 décès annuels lui sont attribués, ce qui montre l’ampleur des
besoins médicaux insuffisamment couverts dans ce domaine. Plusieurs voies
d’amélioration pourraient permettre une meilleure prise en charge :

Un dépistage précoce fait partie des améliorations attendues, car
nombre de patients sont dépistés à un stade avancé de la maladie.

Les insuffisants cardiaques sont polymédicamentés pour la plupart,
et ce d’autant plus que nombre d’entre eux présente des comorbidités. Une amélioration de l’observance permettrait de faire
progresser la prise en charge de la maladie.

Le développement de nouvelles approches pharmacologiques
permettant de ralentir encore la progression de la maladie,
notamment chez les patients pour lesquels les traitements actuels
sont moins efficaces.
5 LES THERAPEUTIQUES EN DEVELOPPEMENT
Les entreprises du médicament investissent dans le domaine de l’insuffisance
cardiaque.
Les produits en phase III, en phase d’enregistrement, ou en cours de
commercialisation sont détaillés dans le Tableau 1.
Insuffisance cardiaque - 2006
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Tableau 1 : Produits en phase III ou pré-commercialisation*
Classe thérapeutique
Nbre de
produits
en phase
III
Nbre de produits
en phase d'enreg.
ou de
commercialisation
Indications
Nouveau mode d'action:
Inhibiteur de la rénine
1
IC congestive
Antagoniste sélectif des
récepteurs de l'adénosine
A1
1
IC congestive
Thérapie de modulation
immunitaire qui cible
l'inflammation chronique
1
IC congestive
Antagoniste du récepteur
V2 de la vasopressine
1
IC congestive
métabolite actif de
l'allopurinol
1
Mode d'action déjà connu / commercialisé:
ARA II
1
1
IC à fonction systolique
conservée
IC congestive
Bêtabloquant,
encapsulation
micro
1
IC congestive et dysfonction
ventriculaire gauche
* Sources : Pharmaproject à décembre 2006, Scrip Alert, Press release des
entreprises pharmaceutiques concernées
Insuffisance cardiaque - 2006
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6 CONCLUSION
Globalement, les traitements actuels ont permis d’améliorer la prise en charge
de l’insuffisance cardiaque : ralentissement de la progression de la maladie,
réduction des hospitalisations pour décompensation, réduction de la mortalité.
Néanmoins, le besoin médical reste important : 30 000 patients décèdent
chaque année de cette pathologie, dont la prévalence est importante et devrait
augmenter dans les années à venir.
7 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Méthodes d’évaluation du risque cardio-vasculaire global. HAS (ex-ANAES). Juin 2004. Service évaluation
en santé publique.
2 Recommandations de l’ESC (société européenne de cardiologie). Insuffisance cardiaque et
cardiomyopathies. Archives des maladies du cœur et des vaisseaux, tome 99, n°2 (suppl), avril 2006.
3 Rapport 2003 du GTNDO. Cardiopathies ischémiques, accidents vasculaires cérébraux et insuffisance
cardiaque.
4 Delahaye F, Gevigney (de) G, Gaillard S, Cheneau E. Epidémiologie et impact économique de l’insuffisance
cardiaque en France. Archives des maladies du coeur et des vaisseaux. 1998 ; 91 (11) : 1307-14.
5 Haute Autorité de santé (HAS). Prise en charge des patients adultes atteints d’hypertension artérielle
essentielle. Actualisation 2005. Recommandations professionnelles.
6 Traitement médicamenteux du diabète de type 2. Recommandations de bonne pratique. HAS-AFSSAPS,
novembre 2006
7 AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé). Prise en charge thérapeutique du
patient dyslipidémique. Recommandations. Mars 2005.
8 « Recommandations pour le diagnostic, la prévention et le traitement des obésités en France ». AFERO,
SNDLF, ALFEDIAM. 1998.
9 « Rapport sur la prévention et la prise en charge de l’obésité ». Office parlementaire d’évaluation des
politiques de santé (OPEPS). Octobre 2005.
1
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