Abréaction
Réaction émotive différée de l’organisme. La réapparition à la conscience de lointains souvenirs pénibles, jusque-là
bloqués ou refoulés, accompagnée de l’extériorisation émotionnelle, verbale ou gestuelle, des sentiments
correspondants, constitue une véritable libération pour l’individu, qui sans cela risquerait d’être plus ou moins
gravement perturbé.
Cette réaction peut se produire accidentellement dans certaines ambiances propices aux confidences, ou à la suite de
libations alcooliques, mais elle est favorisée par les techniques expressives de la psychothérapie et par la psychanalyse.
Ces méthodes, qui révèlent les conflits profonds des sujets, en permettent la résolution. La narco-analyse, employée
dans le même dessein thérapeutique, provoque cette reviviscence émotionnelle libératrice par l’intermédiaire de certains
agents chimiques, tels que les amphétamines, qui stimulent l’activité cérébrale. (V. narco-analyse, psychanalyse,
psychothérapie.)
Absence
Forte distraction. — L’ennui et la fatigue peuvent conduire un individu normal à une baisse de vigilance Si importante
qu’elle perturbe son adaptation au monde et aux circonstances extérieures.
Dans le domaine de la pathologie, l’absence n'est pas seulement une forte distraction, mais bien une véritable éclipse de
la conscience, de courte durée (de une à quinze secondes), qui est due à une souffrance organique du cerveau. Ce ‘est
une forme du ( petit mal ). (V. épilepsie, petit mal.)
Absentéisme
Manque d’assiduité. — En psychologie industrielle, on calcule le taux d’absentéisme dans les entreprises, par catégories
de travailleurs, en faisant le rapport de la somme des temps d’absence pour une période déterminée (sans tenir compte
des jours chômés normalement et des congés de longue durée) au nombre de journées de travail. On constate,
généralement, que ce taux d’absentéisme est moins élevé chez les hommes que chez les femmes et qu’il décroît au
fur et à mesure qu'on s’élève dans la hiérarchie; les sujets occupant des fonctions de direction étant moins souvent
absents que leurs subordonnés. Ce phénomène tient, probablement, au fait que les cadres ont une haute conscience
de leurs responsabilités et considèrent comme un signe de force personnelle leur résistance à la maladie.
Les manœuvres, au contraire, employés à des tâches ingrates, sans signification pour eux, ne se sentent ni engagés ni
concernés par l’entreprise à laquelle ils donnent, par nécessité, une partie de leur temps et de leurs efforts. Il est
possible de réduire un certain absentéisme, peu justifié, en redonnant sa dignité à l’ouvrier, en le sortant de
l’anonymat, en l’associant à l’entreprise et en lui faisant comprendre la valeur sociale de son travail.
Accident
Evénement fâcheux et inattendu, qui entraîne des dommages corporels ou matériels. -D’après les études
statistiques auxquelles procèdent régulièrement de puissants organismes, tel le National Safety Council, aux Etats-Unis,
la mortalité par accidents viendrait en troisième position, après les maladies cardiaques et le cancer; Chez les sujets
jeunes, de moins de quarante ans, les accidents font plus de victimes que n’importe quelle autre cause de mortalité. Les
recherches psychologiques entreprises sur ce problème ont permis à certains auteurs d’affirmer que les quatre
cinquièmes des accidents graves sont dus à des conflits personnels.
Les causes étrangères à l’individu, c est-à dire l’insuffisance des moyens de protection mécaniques, de l’éclairage, des
pauses, etc., n’interviennent que dans un nombre relativement faible d’accidents.
Les accidents n’affectent pas uniformément les travailleurs, selon les lois du hasard, mais seulement un petit nombre
d’individus, comme s'il y avait réellement chez ces derniers une « propension » aux accidents. On a pu citer le cas
d’ouvriers employés à une tâche déterminée qui, en trois ans, n'avaient pas eu un seul accident, tandis que dans le
même groupe, pendant la même période, certains de leurs collègues étaient accidentés quatre - vingt- sept fois. Parmi
les causes d’accidents qui tiennent à l’individu, il y a, d’abord, les inaptitudes (diminution de l’acuité auditive ou
visuelle, déficit de l’intelligence concrète, mauvaise coordination motrice...). Pour compenser ces déficiences et respecter
les conditions du travail, l’ouvrier est obligé de fournir un effort exagéré; il se surmène, devient plus vulnérable, plus
exposé aux accidents. Ensuite viennent les soucis, les conflits personnels, dont le retentissement sur l’attention est très
préjudiciable à la sécurité du travailleur.