Introduction à la psychiatrie de l`enfant

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Introduction à la psychiatrie de l'enfant
M. BOUSSSIDAN, cours n°1, le 2/02/2004.
I. Sources théoriques de la pédopsychiatrie de l'enfant
A. Introduction
Ce sont des courants de pensée et des pratiques qui sont à la source de la psychiatrie de
l'enfant en tant que discipline. On trouve au sein de la pédopsychiatrie une grande
hétérogénéité des sources, les pp étant parfois séparés par leurs références théoriques.
Leur rôle est principalement de juger du caractère pathogène ou maturatif d'une conduite d'un
enfant, souvent sur demande des parents. Une priorité est donc de tenter de définir le normal
et le pathologique dans le développement de l'enfant. Un préalable indispensable est de
connaître à la perfection le développement normal d'un enfant, surtout les différents stades
maturatifs, avant d'aborder le champ des conduites pathologiques. La PPC est marquée depuis
sa naissance par une pratique empirique, et a d'abord été une pratique.
On distingue deux courants historiques d'origine :
 le courant de l'éducations des enfants : il part des premiers pédagogues et éducateurs,
ceux dont le rôle était d'éduquer les enfants "éducables" (i.e. hors les débiles, les
enfants sauvages...).
 La psychiatrie de l'adulte : il se base sur des études de pathologies mentales d'adultes.
Les psychiatres cherchaient à retrouver des entités nosographiques de l'adulte chez
l'enfant - "adultomorphisme".
On sait que cette dernière démarche est incorrecte. On peut illustrer cela par le symptôme de
dépression. On savait qu'il existait un état similaires chez l'enfant (Spitz) ; mais en
recherchant des éléments diagnostics similaires à ceux de l'adulte, on devait conclure à
l'absence de syndrome dépressif chez l'enfant. Spitz avait parlé de dépression anaclitique,
Klein de position dépressive. Il représente aujourd'hui une entité clinique reconnue, avec des
critères diagnostiques.
La multiplication de référents constitue une mosaïque conceptuelle...
B. Historique
1. Bases neuro-anatomiques et neurophysiologiques des
comportements.
On admet une notion : la maturation neurophysiologique des structures nerveuses serait reliée
à la maturation des conduites humaines. Dans les processus de maturation, il y aurait d'abord
l'anatomie. Il existe des fonctions qui sont sous le contrôle de cette anatomie. Et il existe un
fonctionnement, qui consiste en la mise en jeu de ces systèmes. L'acquisition de la propreté
sphynctérienne (# ex. réducteur ?!?) : cette fonction est sous la dépendance de structures
anatomiques (not. du cône terminal de la moelle épinière). Le fonctionnement, c'est le
contrôle. ??
On tente d'établir une correspondance entre maturation anatomique et établissement de
fonctions. Si la maturation est nécessaire, elle n'est pour autant pas suffisante. Le concept
d'immaturité par ex., ne renvoie pas à des structures anatomiques.
Il y a un équipement inné qui va intervenir dans les conduites avec d'autres facteurs (entre
autres l'environnement).
Il existe une localisation cérébrale ; certaines aires corticales ont sous leur dépendance des
fonctions majeures (aphasies par ex.).
2. Théories psychanalytiques
Ce sont les sources les plus importantes selon G. Boussidan. Freud ne s'est jamais occupé
d'enfants et n'en a jamais rencontré (# A l'appui de cela, on peut noter que l'histoire du petit
Hans est une fumisterie ! cf. Benesteau, 2002, ou Van Rillaer, 1980). L'enfant serait au cœur
de la psyK, mais reconstruit, modélisé...
L'observation des enfants a été le fait d'Anna Freud, de Spitz, Bowlby...
Ils ont fourni des concepts et des bases à la psycho du développement.
3. Développement cognitif
Les deux sommités en furent Piaget et Wallon, qui ont élaboré des systématisations du
développement de l'enfant, et étudié avec des modèles expérimentaux les capacités
d'adaptation de l'enfant, en situation, influencé par l'expérience et l'exercice.
Ils admettent a priori une maturation somatopsychologique normale. Ils ont proposé des
stades, et d'autres ont tenté de les intégrer, dans des tables de correspondance.
4. Théories diverses
Ethologie humaine : Montagné, Cyrulnik : c'est l'étude du comportement du bébé dans son
cadre de vie normal (et non en labo). Elle vient de l'éthologie animale (Lorenz, Harlow...). Il
s'agit pour elle d'analyser les interactions et interrelations.
Théorie systémique, ou de la communication : elle vient de l'école de Paulo Alto. C'est un
modèle US inspiré de la cybernétique. Au départ, les relations étaient envisagées linéaires, par
axes. La révolution qu'a introduite la TGS (théorie des grands systèmes, de Paulo Alto) fut de
concevoir les relations comme boucles, ou tout item interagit avec tout. Il est alors impossible
de ne pas communiquer, cette absence de communication même étant une communication.
C'est un postulat de base qui a servi à étudier la famille comme système, où on analyse les
modalités de relation.
Comportementalisme... (# !!!??)
C. Pratique de la pédopsychiatrie clinique
La pratique est imprégnée du modèle médical, par ex. pour le recueil des symptômes.
Un symptôme est un signe qui traduit un état pathologique, il peut être objectif (tremblement)
ou subjectif (angoisse). Mais cette distinction est souvent inopérante chez le jeune enfant,
chez qui il manque notamment la maturité du lgg.
Quand on trouve une association régulière et systématique de plusieurs symptômes, on parle
de syndrome.
Quand un syndrome et qu'on lui reconnaît une cause précise, on parle de maladie. (Un
symptôme ne suffit pas à définir une maladie.)
Une manière de procéder consiste à regrouper les symptômes recueillis pendant l'entretien
autour de certains axes, par ex. cognitif, psychologique, neurologique.
Il s'agit dans un premier temps d'écouter les parents, recueillir leur énumération de ce qu'ils
présentent comme symptômes ou dysfonctionnement.
Le deuxième temps de l'analyse consiste en une systématisation. Il s'agit, pour l'exemple du
développement, de déterminer si les conduites en question relèvent du développement normal
ou pathologique, d'une crise, d'un retard cognitif, si elles sont imputables à l'environnement
ou à une structure psychopathologique. Il se pose un pb autour de la notion de structure, qui
est censée être en maturation chez l'enfant...
Il faut noter que la demande est généralement parentale ou sociale (institution, foyer,
justice...), l'enfant ne demandant rien.
Il faut se demander si le symptôme a un caractère maturant et s'inscrit dans une évolution
normale, ou s'il signe une déviance ou une potentialité pathologique. A noter que le
développement de l'enfant rend des déviances résolubles.
D. Le normal et le pathologique
Ce pb a intéressé beaucoup de philosophes et médecins. Canguilhem (qui était les deux) a
engagé une nouvelle tournure. Pour lui, les critères de normalité ne peuvent se limiter au
recueil des symptômes ou à l'évaluation des conduites. Il n'y a pas de définition possible du
normal ou du pathologique de façon dissociée. On ne peut se baser que sur leur opposition
dialectique. Le normal n'est ni absence de symptôme, ni définissable statistiquement. Le
normal n'est pas la santé.
Le PP est un médecin auquel on demande rarement de répondre à un pb théorique, mais plutôt
pratique : faut-il intervenir ou s'abstenir, en fonction de l'état de l'enfant ?
1. Normal et pathologique en psychopathologie de l'enfant
Il y a tjs une implication familiale dans la genèse et l'évolution des troubles névrotiques. Sur
quoi peut-on se baser pour poser un diagnostic ? Les tentatives d'évaluation peuvent se faire
selon 4 axes : symptomatique, structurel, génétique (au sens de genèse, développement, non
de chromosomes), et environnemental.
2. Normalité et conduite symptomatique
Il faut se demander si une conduite (mentalisée ou agie) représente, au sein du fonctionnement
de l'enfant, un rôle pathogène ou organisateur. Une conduite peut être la trace d'un processus
organisateur, qui n'est pas compris comme tel par les parents, qui y voient un indice
pathologique. Ce clivage entre normal et pathologique repose sur l'idée que le champ du
fonctionnement mental serait en bipartition, binaire, ce qui est une erreur, selon le docteur. Il
y aurait un continuum enter les deux, et même : il y aurait des conduites symptomatiques qui
sont normales. Par ex. : les phobies chez les jeunes enfants sont fréquentes, et font parties du
développement normal de l'enfant ; cf. le petit Hans. De même, le bégaiement physiologique
est une phase du développement normal. Le symptôme ne permet donc pas de distinguer le
normal du pathologique.
On peut alors faire une analyse économique et dynamique.
Formations réactionnelles ?
Une instance psychique (par ex le Moi) est-elle amputée de ses fonctions par ce symptôme ou
bien n'est-il pas atteint (ce serait alors une formation réactionnelle) ?
Le symptôme est-il une entrave à la poursuite du développement maturatif ?
On rencontre des "enfants transparents", chez qui l'absence apparente de symptôme n'est ^pas
signe de santé. Ici, la normalité de surface, adaptative, constituerait une pathologie : le faux
self pour Winnicott l'ourson, qui servirait d'interface avec le monde. A l'âge adulte, ces
enfants montreraient une incapacité de faire face à la conflictualité.
3. Normalité et structure
Structure est pris au sens de fonction mentale, et non au sens lacanien.
Débat théorique. La structure n'existe pas chez l'enfant comme chez l'adulte ; elle est en
construction. On ne devrait donc pas pouvoir poser le diagnostic de névrose. D'autres auteurs
pensent qu'il faut en tenir compte même si elle est construction. Pour Freud, nous sommes
tous des névrosés, car nous affrontons tous les mêmes conflits œdipiens avec les mêmes
mécanismes de défense.
Ce serait donc l'intensité des pulsions et des mécanismes de défenses qui marquerait la
différence entre normal et pathologique. Chez le malade : compulsion de répétition. Chez le
sain : gamme étendue de mécanismes psychiques, en fonction des besoins.
Chez l'enfant, il y aurait intrication constante de mouvements de progression-régresssion, de
remaniements, ce qui empêche de parler de structure fixe. Il ne serait néanmoins pas interdit
de prendre en compte la structure dans son état présent.
4. Normalité et développement
Hypothèse de la dysharmonie des lignes de développement (psychologie du moi, Hartman).
Y sont liés les concepts de maturation (structure) et de développement (ensemble
d'interactions enfant-environnement, positives et négatives). Il est difficile de discerner les
processus de maturation et de développement.
Pour A. Freud, il y aurait plusieurs lignes de développement : de dépendance à autonomie, de
développement du corps (auto-narcissisme) à jouet (investissement sur un objet externe),
d'incontinence à continence, etc. Pour A. Freud, il pourrait y avoir dysharmonie (décalage
temporel) entre les lignes. Celle-ci serait normale, mais un déséquilibre excessif serait
pathologique.
La notion d'immaturité pet s'appliquer à plusieurs domaines : on parle ainsi d'immaturité
affective (ne supporte pas la frustration), émotionnelle (labilité émotionnelle), psychomotrice.
5. Normalité et environnement
"Un enfant tout seul, ça n'existe pas". Winnicott, très inspiré...
L'entourage social a une grande importance, et un symptôme peut être le témoin d'une
pathologie de l'entourage, comme indice d'une opposition saine à des conditions
environnementales pathogènes.
6. Conclusion
L'opposition normal et pathologique est dialectique. Le développement et maturation sont en
eux-même sources de conflit (ce ne sont alors pas des symptômes à soigner ou à faire
disparaître !). Winnicott dit aussi que grandir est un acte agressif.
Le comportementalisme, on n'en parle même pas. (# reformulation personnelle :"le
cognitivisme et le comportementalisme, c'est pas bien, bouh", mais j'espère avoir mal
compris...)
Schéma regroupant différents modèles explicatifs de (la dyslexie ??).
On compte 5 types de modèles conceptuels sur le joli schéma : sémiologique (signes,
descriptif), lésionnel (anatomique), ontogénétique (développement personnel), analytique,
environnemental.
Dans le modèle lésionnel, il y a une tautologie (# il me semble que ce jugement péremptoire
ne tient pas compte de la valeur heuristique d'un postulat posé *avant* que n'existe la moindre
explication valable ; c'est d'ailleurs méconnaître même la signification de 'postulat'. Cf. :
http://minilien.com/?vkmy24UBUm un texte de Sylvie Daigneault).
Y en a des qui parlent de pulsion épistémophilique, qui serait inhibée par des mécanismes de
défense, ou du refoulement... (# Queski faut pas entendre !)
Développement. La dyslexie pourrait s'expliquer en terme de déficit maturatif, liée à un
retard...
Pour les modèles culturels ou socio-économiques, il y aurait inadéquation entre les processus
de développement de l'enfant et les demandes environnementales.
Pour le docteur, il faut s'ouvrir à l'existence de l'ensemble des données. Il ne s'agit pas
forcément d'intégration, mais au moins de compréhension.
Chercher le sens du symptôme...
Cours n° 2, du 16/02/04
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II. Troubles et organisations d'apparence névrotique
A. Psychopathologie des conduites névrotiques de l'enfant
Une question théorique tient à la validité de la notion de névrose chez l'enfant : peut-elle
exister chez l'enfant ? (oui / non / nsp, barrez les mentions inutiles).
Dans la théorie psychanalytique, il faut distinguer névrose infantile et névrose de l'enfant.
Le concept de "névrose infantile appartient à la métapsychologie freudienne , ce n'est donc
pas une entité clinique, pathologique. Tout le monde a fait sa névrose infantile. Mais ce n'est
pas de cela qu'il est question.
Pou définir une névrose, au sens psychopathologique du terme, il faut un certain nombre de
critères : des symptômes névrotiques, ainsi qu'une structure névrotique. Tout le monde a des
symptômes névrotiques, sans pour autant être névrosé.
Existe-t-il une structure fixe chez l'enfant qui permette de définir une névrose ? Ou celle-ci
n'est pas figée ?
Il faut accepter de parler d'organisation (ou de trouble) d'apparence névrotique, ce qui
n'implique pas la notion de névrose stricto sensu.
Freud affirme que la névrose existe au temps de l'enfance. (remarque sur l'autisme ???)
Définition de névrose :
 Maladie de la personnalité à l'origine de laquelle les facteurs psychologiques jouent un
rôle important (affection psychogène),
 n'altérant pas le système de la réalité (contrairement à la psychose),
 qui s'exprime par des symptômes reconnus par le patient comme pathologiques,
 et détermine des troubles des conduites sociales mineures, mais qui peuvent atteindre
un point invalidant (not. dans le cas de TOC graves).
1. Angoisses et anxiété chez l'enfant
Inhibition, symptôme et angoisse
La place de l'angoisse dans le développement de l'enfant : à la base de toutes les
symptomatologies on rencontre le pb de l'angoisse. Les conduites pathologiques ne sont que
des stratégies de l'enfant pour juguler, affronter l'angoisse (en tant que moment, fait de
développement).
Une définition éculée de l'angoisse est celle de peur sans objet.
L'anxiété est un degré légèrement inférieur, et n'est pas pathologique, alors que l'angoisse peut
l'être. La différence n'est pas tant dans la quantité, mais dans la capacité à faire face à
l'envahissement de l'angoisse. Elle survient quand l'individu ne peut répondre de manière
adéquate à une tension psychique menaçante. Elle correspond à une tension dont le sujet
ignore la nature.
Différentiation des cris du nourrisson, et incapacité de la mère à distinguer le registre de
l'angoisse : cette inadéquation entre détresse et réponse est à l'origine de perturbations parfois
graves.
Spitz a décrit l'"angoisse du 8e mois", (de l'étranger) : ce qui est angoissant pour l'enfant, c'est
de ne plus voir apparaître le visage de la mère (et c'est vers le 8e mois qu'est développée la
possibilité de différentiation des visages).
Plus l'enfant est jeune, et plus la manifestation de l'angoisse sera évidemment corporelle
(vomissements, douleurs à l'abdomen, etc., avant la verbalisation) et vice versa.
L'angoisse est censée être constitutive du sujet humain. Mais, a contrario, on peut grandir sans
angoisse.
Trois temps chez le nourrisson :
1) l'enfant établit des relations d'objet (à sa mère), qui sont d'abord partielles,
2) la réaction de l'enfant à la disparition de l'objet de son champ visuel apparaît : c'est
l'angoisse de séparation (sic) ; il n'est pas encore capable de mentaliser l'absence. A
noter que cette réaction n'est pas considérée comme pathologique : c'est son nondépassement qui le serait, et il y aurait alors à chercher du côté de la réponse donnée à
l'enfant.
3) Dans le troisième temps, l'enfant a appris à mentaliser l'absence (fort-da) : on n'est
plus dans l'angoisse de la perte de l'objet, mais dans celle de la perte d'amour.
2. Conduites phobiques chez l'enfant
Le lien tissé par l'enfant peut être indifférencié du lien à sa mère (ou toute personne de
référence) ? ??????pas sûr de mes notes?????!!!
Non : dans ses liens très précoces, l'enfant ne connaît personne d'autre que la mère (pas même
le père (sic)). La différentiation de ce qui est de l'ordre du "mère" ou du "non-mère" (??!!) se
fait à travers les comportements qui s'adressent à lui (selon la terminologie de Winicott) :
 non-mère : handling, qui correspond aux gestes "utilitaires", de réponse aux besoins
(biberons, couches, portage simple...),
 mère : holding, qui englobe la prise en charge complète, qui passe par le soin, et
surtout par la réponse à la détresse, qui va l'éteindre.
Phobie : crainte non justifiée d'un objet ou d'une situation dont la confrontation est pour le
sujet source d'une réaction intense d'angoisse.
Face à l'apparition de la phobie, l'enfant (comme l'adulte), va utiliser des stratégies défensives,
toujours les mêmes : conduites d'évitement, ou emploi d'objets contraphobiques (investis d'un
pouvoir conjuratoire).
L'organisation de la vie (familiale) autour du symptôme est une connerie, quand les parents
font ça, c'est foutu.
C'est la compréhension ou le refus du symptôme qui déterminer son évolution ultérieure. Pour
reconnaître un symptôme, il faut toujours le lire dans son évaluation économique et
dynamique. Il existe des peurs normales (peur des chiens...).
On peut distinguer 2 (voire 3) types :
 les peurs,
 les phobies archaïques,
 les phobies de la période œdipienne
a) Les peurs
Il faut différentier les peurs des phobies. Les peurs font partie du développement normal.
Pour qu'une peur puisse se signifier, il faut qu'il existe une amorce d'une individualité (qui
n'existe pas suffisamment chez les psychotiques, qui se mettent en conséquence facilement en
danger). La phobie se constitue quand cette peur envahit le Moi de l'enfant, et entrave ses
capacités adaptatives et évolutives.
b) Les phobies
A ce moment, on va distinguer les phobies archaïques (ou prégénitales) des œdipiennes, sur le
plan de la chronologie, du développement.
Si le symptôme est le même selon qu'il apparaisse à un moment ou à un autre, les moyens de
défense sont, eux, différents, selon le niveau de structuration du Moi. Les conséquences
dynamiques des 2 types de phobie sont opposées.
Phobies archaïques : ce sont les peurs les plus précoces (par ex. envers l'étranger), entre 6 et
18 mois (la limite étant ≈ 3 ans, du fait du lgg). Elles sont dites archaïques car elles
correspondent à l'incapacité du nourrisson d'élaborer mentalement l'angoisse, de symboliser
l'absence. Plus tard, l'enfant va se "fabriquer une mère" qui va l'accompagner lorsque la mère
réelle est absente. Quand il ne parvient pas à symboliser l'absence, il est soumis à l'angoisse,
et la seule échappatoire est une décharge motrice (qui put être l'automutilation).
Phobies des périodes pré-œdipiennes : (il n'y a pas de rupture stricte, temporelle ni
structurelle, entre les deux.) C'est une phobie de la seconde enfance, correspondant à d'autres
mécanismes mentaux, qui peut se fixer sur tous les objets possibles : nature vent, paysage,
personnage, noir, saleté, école... Cette dernière serait à mettre à part ; bien qu'elle ait
l'apparence d'une phobie, elle serait plutôt en lien avec l'angoisse de séparation, le but
"recherché" étant de rester avec la mère, et non d'éviter l'école (???).
Les phobies de l'enfant s'atténuent en général spontanément vers 7-8 ans, l'attitude de
l'entourage jouant un rôle dans la continuation de ces conduites.
c) Fonctions psychopathologiques des phobies
L'opération de déplacement symbolique (comme la traduction de la peur du père par la peur
du cheval), peut aboutir à une surdétermination du symptôme. Il n'y a pas de lien direct entre
une cause A et un symptôme B. C fait des boucles et nœuds et ça passe par A' et C' etc. avant
d'arriver à B. La psyK va tâcher de dénouer ces liens symboliques à rebours.
Il y a un bénéfice secondaire à la névrose (par ex. : rester à la maison (sic)).
3. Les conduites obsessionnelles
L'obsession est une idée qui assiège (obsideo : assiéger), avec un sentiment de malaise dont
l'individu ne peut se défaire. On distingue deux versants : les conduites mentalisées et les
conduites agies.
a) Les rituels obsessionnels
C'est le premier stade de l'apparition des conduites obsessionnelles. Les rituels chez le petit
enfant servent à contenir l'angoisse. Ils sont d'une extrême banalité et sont souvent associés
aux phobies.
Ils peuvent tourner à la pathologie lorsqu'ils sont incompris par les parents, qui ne permettent
pas à l'enfant d'élaborer son angoisse. L'attitude inverse, qui est de trop soutenir ces rituels,
aboutit aux mêmes résultats.
Ils peuvent servir à maintenir un environnement stable, immobile (flagrant dans l'autisme).
Les rituels de coucher peuvent répondre à une phobie du noir, à une angoisse de séparation.
C'est un moment de transition où l'on abandonne le monde du jour (et donc du lien etc.) pour
un monde où l'on est coupé de tout cela : sans transition, rituel, c'est inabordable pour l'enfant.
Aborder cela du côté de l'injonction aggrave l'angoisse. C'est en y répondant dans une certaine
mesure qu'on permet çà l'enfant de construire des modes de représentation qui vont lui
permettre d'y faire face.
Les véritables pensées obsédantes ne se rencontrent que chez les pré-adolescents et
adolescents, chez qui on peut observer un surinvestissement de la pensée, sur n(importe quel
thème (environnement, religion, mort...), mais qui "tourne à vide". Les traits obsessionnels de
l'enfant ne compromettent pas le développement normal. Ce sont souvent uniquement des
conduites à valeur défensive, qui ne vont pas être fixées.
4. Inhibition
L'inhibition est un des symptômes les plus souvent rencontrés dans les consultations pour
pathologie névrotique (30 à 40 % en pédopsychiatrie), bien que ce ne soit pas une forme
rencontrée en elle-même.?????? L'inhibition scolaire est pratiquement le motif de consultation
le plus fréquent. On rencontre deux principaux types d'inhibition :
 inhibition des conduites externes socialisées,
 inhibition des conduites externes mentalisées.
→ rarement de forme pure.
a) inhibition des conduites externes socialisées
Ce sont des enfant calmes "comme des images", soumis, voire isolés, qui n'osent pas jouer
avec les autres enfants, restent chez eux les jours de congé. On observe un mutisme
extrafamilial (ils ne parlent pas hors de la maison).
b) inhibition des conduites externes mentalisées
Ce sont des inhibitions de l'organisation fantasmatique, ou du fonctionnement intellectuel :
rêveries, imagination, que l'on peut remarquer par exemple dans la création de dessin. Cette
inhibition fantasmatique s'accompagne souvent de traits obsessionnels (enfants jouant peu, ou
à des jeux répétitifs). On parle de "niaiserie névrotique". Elle peut avoir une utilité sociale
(insertion sociale).
Ces enfants ne gênent habituellement pas leurs parents. En revanche, leur inhibition
intellectuelle se traduit fréquemment par de l'échec scolaire (d'un type différent de celui dû à
une déficience intellectuelle). Celui-ci est électif : ils peuvent être bons en math par ex. mais
mauvais en français (ils ne comprennent pas ce qu'ils lisent par ex.). Ceci les distingue de
débiles, qui présentent des résultats uniformes. Ce serait ici la langue qui serait frappée
d'interdit, parce que c'est elle qui est porteuse de sens (# !!!!!!!). Elle peut aboutir à une
pseudo-débilité névrotique, qui ne pourrait être levée que par une psychothérapie. Si elle n'est
pas levée, le niveau dépasse rarement celui de 6e ou 5e.
c) Psychopathologie
L'inhibition est une limitation fonctionnelle du Moi pour éviter un conflit névrotique avec le
Ça. Le symptôme est la formation de compromis de ce conflit enter exigence pulsionnelle et
instance interdictrice. L'inhibition, elle, est en-deçà du symptôme : elle évite l'installation du
conflit. L'enfant ne vit pas cela comme une difficulté. Comme c'est un enfant conformiste, il
va se soumettre de façon passive, donc rien ne se passe (# !!!!!!!!!!!!!!!!).
Il est quasiment impossible, hors de propos, de commencer une psychothérapie sans les
parents (on ne parle pas de thérapie familiale, mais plutôt d'entretiens familiaux au sein de la
thérapie d'enfants).
Cours n° 3, le 1/03/2004.
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III.La dépression de l'enfant
A. Historique
Longtemps, la dépression (D) n'a pas existé en tant qu'entité clinique, alors même que la
notion existait. Klein avait formulé le concept théorique de position dépressive, cependant
l'entité clinique ne correspondait pas, puisque l'on cherchait les signes cliniques connus de laD
chez l'adulte ("adultomorphisme"). En 1946, Spitz a décrit ce qu'il a appelé D anaclitique,
dont la forme ultime est l'hospitalisme. Bowlby, lui, a travaillé sur l'attachement, la perte et l
séparation. Il a observé (de manière éthologique), un lien entre les épisodes dépressifs et les
liens d'attachement à la mère.
La fréquence de la méconnaissance du symptôme dépressif chez le nourrisson est élevée,
autant dan l'entourage que chez les professionnels. Il est donc important de savoir reconnaître
les signes, directs et indirects. La D présente une sémiologie variée et dépendante de l'âge ; on
peut la définir selon deux axes, descriptif et temporel.
B. Etude clinique
1. Symptômes directement liés à la D
Ces symptômes sont les mêmes que ceux rencontrés chez l'adulte.
On trouve :
 un état de prostration intense, ils se retirent, s'isolent,
 inhibition motrice marquée : ils cessent toute activité qui leur procurait au préalable du
plaisir (ils cessent par ex. de jouer...),
 chez les E plus grands (l'estime de soi n'apparaît que vers 7-8 ans) : dévalorisation de
soi ("je n'y arrive pas, je ne peux/sais pas"...), (
 sur le plan scolaire : difficultés de concentration et de mémorisation,
 qqs fois aussi : symptômes physiques (anorexie, troubles du sommeil...).
2. Symptômes rattachés à la souffrance dépressive



Passivité, indifférence,
sagesse excessive,
échec scolaire (qui est souvent d'abord un désinvestissement de la chose scolaire
auparavant investie, un désintérêt).
Deux types de symptômes en plus comme mécanisme de défense contre la position
dépressive, contre un envahissement dépressif : l'instabilité et la turbulence (ex. : enfant qui se
met en danger, fugue...).
C ) Equivalents dépressifs
De nature psychosomatique (par ordre de fréquence) :
 énurésie,
 eczéma,
 anorexie...
Axe temporel :
3. Dépression en fonction de l'âge
1 ) D chez le jeune enfant, on trouve des réactions de détresse consécutives à la perte de
l'objet d'attachement (en général la mère). Plus l'enfant est jeune, plus la symptomatologie est
de nature somatique. Anorexie, troubles du sommeil, troubles dermatologiques...
A un stade plu avancé, le développement moteur et intellectuel est perturbé.
2 ) de 2 à 12 ans, l'enfant dispose de moyens plus élaboré comme mécanismes de défense ; il a
acquis le lgg, qui lui permet d'exprimer ce qu'il ressent.
L'ado fera l'objet d'un cours à part.
4. Fréquence et évolution
Selon les études, la prévalence varie de 5 à 25 %.
L'évolution est appréciée différemment selon les auteurs. Une question centrale serait de
savoir si la D de l'enfant doit être considérée comme un prélude nécessaire à l'apparition des
troubles dépressifs chez l'adulte, ou encore si la D de l'enfant menait nécessairement à des D
chez l'adulte.
Il n'y a pas de continuité entre la D ou les moments dépressifs chez l'enfant et chez l'adulte.
A l'adolescence, certains auteurs parlent de dépressivité, comme d'un moment évolutif
normal, non comme une entité clinique. Elle se caractérise par de la morosité, de l'ennui.
Il faut veiller à distinguer moment dépressif et D-maladie.
C. Contexte étio-pathologique
Il faut parler de contexte favorisant l'apparition de la D plutôt que de cause ou d'étiologie au
sens strict.
1. Existence de perte ou séparation
La perte peut être réelle et prolongée (????) (ex. : décès des deux parents, divorce et
disparition de l'un des deux...).
Ce sont surtout des épisodes de séparation qui vont jouer un rôle, avec des effets variables, en
fonction de :
 l'âge de survenue,
 la durée de la séparation,
 sa réversibilité.
(Tableau de carences affectives précoces ??)
Cette D (??) est directement liée à l'angoisse d'abandon, qui n'a rien à voir avec la peur d'être
abandonné, puisqu'elle persiste dans ses effets même quand l'enfant retrouve sa mère après un
épisode de séparation. C'est une angoisse parce que ce qu'elle mobilise, ce sont des fantasmes.
Angoisse de ne plus être aimé ou de ne plus être en contact affectif avec un objet aimé.
2. Environnement familial
Présence ou absence d'épisodes dépressifs dans la famille. Par ex., une mère déprimée semble
inaccessible, indisponible, et entraîne, chez le nourrisson le sentiment qu'il est dans
l'incapacité de la consoler.
Cela peut aussi s'inscrire dans une histoire de la carence parentale ; une mère carencée dans sa
jeunesse va stimuler médiocrement son enfant (sur les trois plans : affectif, verbal, éducatif).
Un type de traitement préventif consiste en l'accompagnement des futurs parent au cours de la
grossesse et des premiers mois de vie. Cette prévention, qui s'adresse à l'axe mère-enfant (#
parce que papa travaille et n'a donc pas à s'occuper de l'enfant ???), et vise à éviter les
épisodes de rupture, les conduites incohérentes. Il faut traiter psychanalytiquement la mère.
Un traitement médicamenteux de l'enfant peut être envisagé, mais jamais en première
intention.
La difficulté de poser un diagnostic va être contourné grâce à un matériel clinique (discours
de l'enfant, des parents.
L'enfant est parfois perçu comme méchant, alors qu'il peut ne s'agir que d'un mécanisme de
défense. Le sentiment de culpabilité apparaît plus tard encore que l'estime de soi.
Il est rarissime de rencontrer des idées de mort chez les enfants, qui sont rarement (voire pas
du tout) liées à la D, contrairement à l'adulte.
Les phrases de l'enfant "je sais pas", "je m'rappelle pas" seraient une défense, une manière
d'être absent à la relation...
IV. Troubles du comportement
On classe dans cette catégorie le vol, la fugue, le mensonge, ainsi qu'un 4e, beaucoup plus
fréquente, l'hyperactivité. C'est un regroupement nosographique qui ne correspond pas à une
unité psychopathologique. Leur seul lien est que ce sont des conduites socialisées...
A. Le mensonge
Tous les enfants mentent parce qu'ils ont cette possibilité de ne pas tout dire, ou de dire ce qui
n'existe pas. C'est avant tout un moyen de se prouver que leur monde interne reste inviolable
(au départ, les enfants penseraient que leur maman peut lire dans leurs pensées). Car l'enfant a
des choses à cacher, et notamment ce qui touche à son ambivalence.
On définit le mensonge comme l'action d'altérer sciemment la vérité, ce qui ne permet son
apparition que vers 8 ans...
Il aurait plusieurs fonctions. Il est le témoin de ce qu'il existe une limite entre son onde
intérieur et les autres. On distingue différents types de mensonges :
A ) Le mensonge utilitaire
C'est un mensonge fait dans le but d'en retirer un avantage (notes, signature...). L'évolution de
ce mensonge dépend de la réaction de l'entourage. Des parents crédules risquent de favoriser
son développement, alors que des parents trop rigoristes... Il ne faut pas faire perdre la face à
un enfant qui ment ; il ne faut pas en réprimer l'usage, mais le rendre inutile.
B ) Le mensonge compensatoire
Il répond à une recherche d'image de soi que le sujet croit inaccessible. Il existe généralement
d'abord sous la forme de rêveries (qui sont banales vers 6 ans), mais devient plus grave
lorsqu'il persiste, et que s'installe une fabulation comme seul mode de relation à autrui. Le
mensonge compensatoire signe une fragilité narcissique qui trouve son aboutissement
pathologique dans
C ) La mythomanie
C'est un recours pathologique au mensonge, celui-ci devenant le seul support narcissique.
B. Le vol
C'est la conduite délinquante al plus fréquente. On ne parle pas de vol avant l'apparition de la
conscience de la différence entre "à moi" / "pas à moi". Sur le plan génétique, l'enfant passe
par une phase où il croit que tout est à lui. La notion de vol nécessite l'établissement du
concept de propriété, puis de bien et de mal (vers 6-7 ans).
Le lieu du vol est souvent domestique.
Une particularité peut tenir à la nature des objets volés : ce qui compte, c'est soit l'acte même,
soit l'objet, pour sa valeur (objets intimes de la mère). Il y aurait une revendication adressée
au propriétaire à partir de l'objet qui lui est dérobé.
Il se fonderait sur une angoisse d'abandon, de séparation. Winicott : "l'enfant qui vole un objet
ne cherche pas un objet mais cherche la mère, sur laquelle il a des droits".
La réaction de l'entourage est importante : il faut éviter l'excessive rigueur et la complaisance.
Il existe aussi des conduites psychopathiques et le vol peut mener à la délinquance. ??
C. La fugue
On ne parle pas de fugue avant 6-7 ans. Il n'y a pas de signe particulier de l'enfant fugueur. Ce
qui marque la fugue, c'est son caractère impulsif. Son but est de quitter un endroit redouté ou
détesté. Une forme particulière en est la fugue scolaire, qui peut traduire une véritable phobie
scolaire.
Il faudrait essayer d'en saisir le sens, ce qu'elle essaie d'amener dans le cadre de la relation
parentale. Pathologie anxieuse ???
La réponse à y donner : il existe des attitudes qui cristallisent le recours à ce mode
d'expression, comme la répression systématique (qui provoque une recrudescence des fugues).
D. L'instabilité psycho-motrice
Le thème de l'hyperactivité est explosif, et objet à polémiques.
Pour les auteurs français, on parle d'IPM comme expression symptomatique, alors que les US
parlent de syndrome hyperkinétique (trouble hyperactivité avec déficience de l'attention,
THADA).
En France, on se réfère à l'origine psychique, aux modalités relationnelles (???). Aux US, on
lui accorde une cohérence clinique propre, une étiopathogénie spécifique (lésion cérébrale, dit
M. Boussidan). Elle est sensible au psychostimulants (comme la ritaline, qui est une
amphétamine !).
Il y a une concordance clinique, mais une différence diagnostique.
1. Description clinique
Dans la majorité des cas, les enfants paraissent sages à la première consultation (timidité,
peur) ; il faut tenir compte de la description des parents, enseignants...
Analyse sémiologique : instabilité motrice et psychique. Les symptômes souvent associés sont
angoisse, agressivité, intolérance aux frustrations, variabilité de l'humeur, faible
investissement du lgg (au profit de la motricité).
Conséquences : l'enfant est considéré comme insupportable. S'il est souvent tenté de lui faire
une place au début, il est ensuite rapidement évincé, mis à l'écart.
Bilan psychomoteur : on observe une motricité explosive, souvent désorganisée.
2. Approche psychopathologique
Instabilité symptomatique
Dans quelle mesure les symptômes ne peuvent-ils pas être appréhendés sous l'angle des
interactions mère-enfant. Psychopathologiquement, la manie peut être un modalité défensive
contre la dépression.
Traitement associé
Approche familiale, approche individuelle de l'enfant, éventuellement médicaments...
Cours n° 4, du 08/03/04
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V. La consultation en psychiatrie de l'enfant et de
l'adolescent
A. Spécificité de la consultation
La consultation en psychiatrie de l'enfant présente certaines spécificités. Elle est une pratique
médicale, mais elle ene relève pourtant pas du modèle médical. Spécificité de la consultation :
c'est un lieu d'écoute et de parole.
Dans l'examen psychiatrique, l'entretien est fondamental : il est toujours le point de départ et
va rester une référence (not. dans l'esprit de tous les protagonistes !). Il va mettre en présence
parentes et enfants, et médecin. Il faut garder à l'esprit qu'en général, l'enfant ne demande rien,
la demande vient des parents.
B. Aspects techniques
Il n'y a pas de consultation type, mais des variantes suivant l'âge de l'enfant. Elle peut se faire
seul à seul avec l'enfant, en présence des parents, ou avec les parents seuls. Il faut recourir à
des modes d'expression correspondant aux modes de pensée de l'enfant (dessins, jeux,
modelages...).
Il n'est pas raisonnable de recevoir un enfant seul avant 5-6 ans, alors que vers 13-14 ans, il
est préférable de le recevoir d'abord seul, puis avec les parents...
C. Visées
Diagnostic :
L'évaluation de la part de normal et de pathologique est impossible à la suite d'une seule
consultation, et réclame des examens complémentaires. Ce premier entretien permet
néanmoins de donner une première orientation au diagnostic.
Il est indispensable de connaître le développement normal de l'enfant !
En même temps que le diagnostic :
 on évalue les possibilités thérapeutiques immédiates (rares) : une seule consultation
suffit parfois à réduire les symptômes de troubles relationnels.

poser les jalons thérapeutiques ultérieurs (à ne pas négliger). Souvent, les parents n'ont
pas d'idée de ce qui va se passer, ni du comment.
On note l'importance des premiers entretiens pour :
 le recueil des symptômes (motif de la consultation),
 l'analyse psychopathologique : elle vise à se faire une idée de la signification
inconsciente des symptômes de l'enfant, de leur place, leur évolutivité.
Attention à la notion de symptôme. Si en médecine elle désigne un signe anatomo-clinique, le
symptôme en psyK ne demande pas à être supprimé, mais décrypté parce qu'il est censé être
porteur d'un sens.
Le sens du symptôme est différent du motif, de la plainte et de la demande.
Le psychiatre psyK ne cherche pas à soigner (guérir) le symptôme -- le symptôme est un
prétexte. Il ne s'occupe pas du symptôme, mais de tout le contexte familial, social, etc.
Aujourd'hui, la majorité des pathologies motivant des consultations tourneraient autour de la
fonction des limites : à la périphérie des apprentissages scolaires, troubles du comportement
(hyperactivité)... La limite renvoie aux refoulements, à la castration, la pathologie
commençant quand un parent dit ne s'y sentir pour rien...
Les enfants qui "marchent" le mieux sont ceux qui répondent à la demande des parents
(demande qu'ils veulent voir satisfaite)... ????
Observer :
 la distribution spatiale de la famille : qui est en avant ? où est le père ? l'enfant ?
 Qui prend la parole et pour dire quoi ?
Il ne faut pas juger. Il faut veiller à ne pas laisser l'enfant en plan, même si la mère par ex.
monopolise la parole...
Repères temporels : l'apparition du symptôme appartient au symptôme.
Noter le champ lexical parfois : ex. : "exécuter, consignes, ordre"...
Le symptôme peut se déclarer qd un parent défaille.
SA VOIR ÇA
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