Quand un syndrome et qu'on lui reconnaît une cause précise, on parle de maladie. (Un
symptôme ne suffit pas à définir une maladie.)
Une manière de procéder consiste à regrouper les symptômes recueillis pendant l'entretien
autour de certains axes, par ex. cognitif, psychologique, neurologique.
Il s'agit dans un premier temps d'écouter les parents, recueillir leur énumération de ce qu'ils
présentent comme symptômes ou dysfonctionnement.
Le deuxième temps de l'analyse consiste en une systématisation. Il s'agit, pour l'exemple du
développement, de déterminer si les conduites en question relèvent du développement normal
ou pathologique, d'une crise, d'un retard cognitif, si elles sont imputables à l'environnement
ou à une structure psychopathologique. Il se pose un pb autour de la notion de structure, qui
est censée être en maturation chez l'enfant...
Il faut noter que la demande est généralement parentale ou sociale (institution, foyer,
justice...), l'enfant ne demandant rien.
Il faut se demander si le symptôme a un caractère maturant et s'inscrit dans une évolution
normale, ou s'il signe une déviance ou une potentialité pathologique. A noter que le
développement de l'enfant rend des déviances résolubles.
D. Le normal et le pathologique
Ce pb a intéressé beaucoup de philosophes et médecins. Canguilhem (qui était les deux) a
engagé une nouvelle tournure. Pour lui, les critères de normalité ne peuvent se limiter au
recueil des symptômes ou à l'évaluation des conduites. Il n'y a pas de définition possible du
normal ou du pathologique de façon dissociée. On ne peut se baser que sur leur opposition
dialectique. Le normal n'est ni absence de symptôme, ni définissable statistiquement. Le
normal n'est pas la santé.
Le PP est un médecin auquel on demande rarement de répondre à un pb théorique, mais plutôt
pratique : faut-il intervenir ou s'abstenir, en fonction de l'état de l'enfant ?
1. Normal et pathologique en psychopathologie de l'enfant
Il y a tjs une implication familiale dans la genèse et l'évolution des troubles névrotiques. Sur
quoi peut-on se baser pour poser un diagnostic ? Les tentatives d'évaluation peuvent se faire
selon 4 axes : symptomatique, structurel, génétique (au sens de genèse, développement, non
de chromosomes), et environnemental.
2. Normalité et conduite symptomatique
Il faut se demander si une conduite (mentalisée ou agie) représente, au sein du fonctionnement
de l'enfant, un rôle pathogène ou organisateur. Une conduite peut être la trace d'un processus
organisateur, qui n'est pas compris comme tel par les parents, qui y voient un indice
pathologique. Ce clivage entre normal et pathologique repose sur l'idée que le champ du
fonctionnement mental serait en bipartition, binaire, ce qui est une erreur, selon le docteur. Il
y aurait un continuum enter les deux, et même : il y aurait des conduites symptomatiques qui
sont normales. Par ex. : les phobies chez les jeunes enfants sont fréquentes, et font parties du
développement normal de l'enfant ; cf. le petit Hans. De même, le bégaiement physiologique