B) La France des Capétiens
Comtes de la région parisienne, ils deviennent membres de la famille royale. En 987, Hugues Capet
monte sur le trône, et cette famille restera sur le trône jusqu'à la fin de la royauté française. Au
départ, on assiste à la période « d'échauffement de cette dynastie ». En Allemagne, la royauté
saxonne démarre en force. En France le roi est d'une famille de comtes peu puissants, la dynastie
commence petitement. Ce sont eux qui grâce à l'Eglise et grâce au consentement des autres féodaux,
ils accèdent au trône, avec un pouvoir limité et par certains contesté au nom de la fidélité à la
dynastie carolingienne (mais les Carolingiens allaient bientôt s'éteindre). Les Capétiens vont devoir
acquérir une légitimité, par le sacre qui jouera un rôle primordial : héritage carolingien. Les
capétiens auront un véritable charisme, un ensemble de dons spirituels et moraux reconnus à une
famille, par lesquelles les guerriers reconnaissaient un chef, une sorte de héros. Ils ne sont pas très
riches ni grands fonciers, mais on les reconnait comme rois. On lui donne le pouvoir de guérir des
maladies comme les écrouelles, ce qu'on appelle la thaumaturgie.
Quels sont leur atouts ? Demandons-le nous.
Les atouts : Les rois de France ne sont pas très riches, leurs domaines sont très limités, ils ne
possèdent pas tout le royaume, la féodalité est beaucoup plus forte. Il n'est maître que dans
ses domaines, qui n'est « que » l'Ile-de-France, mais ce sont de bonnes terres de cultures
(blé, vignes, etc...) Les limites territoriales sont compensées par leur richesse de production.
Ailleurs ce sont les rois, mais ils ne possèdent pas le sol. Le problème se pose au niveau de
la succession. Nous avons affaire à une dynastie aux moyens limités. Hugues Capet en 987
est un roi élu, et l'élection est la règle en droit. Avons-nous une hérédité de fait ? Non, mais
la formule est originale : on ne passe pas tout de suite à une hérédité de fait qui sera
instaurée aux alentours de 1200 avec Philippe-Auguste. La formule est une formule à deux
rois : un roi en place, celui qui règne, le rex coronatus et l'autre roi, désigné, le rex
designatus. Hugues est sacré, et a un fils Robert, et en décembre 987, Robert est sacré. C'est
une association sacrée, pour que le fils soit officiellement associé au pouvoir, il doit être
sacré. Chez les derniers carolingiens, un roi avait fait de son vivant le sacre de son fils. C'est
une mesure de précaution très efficace puisque pendant les deux premiers siècles il y a une
hérédité de fait. La couronne devient l'expression de l'autorité, elle désigne aussi le concept
d'autorité, la royauté elle-même. Une abstraction naît : au roi est lié une réalité intemporelle
qui est la royauté. On en vient à hâter la procédure pour les cas de décès inopinés. Sur le
plan successoral, c'est une réussite.
Les relations féodales sont une arme à double tranchant. Les rois français vont s'efforcer de
cohabiter avec la féodalité. Les rois capétiens doivent tenir comptes des grands féodaux qui
sont leurs vassaux mais qui sont plus riches, plus puissants, plus grands que le roi, et les rois
doivent user de leur féodalité avec prudence. Les Ducs de Normandie sont plus puissants,
plus grands, et vont devenir rois d'Angleterre : ils seront vassaux du roi de France, plus
puissants et rois d'un autre pays, situation fort délicate qui va provoquer les guerres entre la
France et l'Angleterre. Alors qu'en Allemagne les rois commencent bien et terminent mal
avec la féodalité, la France commence petitement mais finit par maîtriser la féodalirté.
L'Angleterre n'a jamais fait partie de l'Etat carolinigien. Il a été envahi par des barbares
venus du nord de l'allemagne, les Angles et les Saxons. Elle a donc un héritage culturel
germanique : elle finira partagée en sept royaumes. C'est une royauté faible : 1066 : une
bataille suffira pour que Guillaume le Conquérant soit roi d'Angleterre. Guillaume avait des
prétentions successorales à faire valoir en Angleterre, et sera le seul à conquérir l'Angleterre.
Ils vont gouverner l'Angleterre de 1066 à 1154, lorsqu'une autre dynastie française viendra
au trône