Corrigé Bac blanc 2010
Exercice II 1 Subduction dans la région de Sumatra
La région de l’île de Sumatra est une frontière de plaques tectoniques. Les informations apportées par le document vont
permettre de vérifier que c’est une zone de convergence et de déterminer le sens de cette subduction. /0.25
Les isobathes de la carte fournie indiquent l’existence d’un important relief négatif, la fosse océanique de Java qui desecnd
jusqu’à plus de 7000m. Elle borde l’île de Sumatra parallèlement à un relief positif portant des volcans actifs entourés de
laves et de projections volcaniques qui indiquent un volcanisme de type explosif. On observe aussi le long de la fosse un
chapelet d’îles séparé de Sumatra par le bassin de Montuvaï. La carte informe que ces îles sont formées de terrains
sédimentaires plissés : elles correspondent à des zones émergées d’un prisme d’accrétion. /1
La région est également caractérisée par une activité sismique intense avec une distribution particulière des foyers des
séismes : ceux-ci sont de plus en plus profonds lorsqu’on s’éloigne de la fosse en direction de l’île, ce jusqu’à plus de 200
km de profondeur. Or les foyers sismiques ne peuvent se trouver que dans la lithosphère cassante dont l’épaisseur moyenne
est de 100 km. Le plan suivant l’emplacement des foyers sismiques, appelé plan de Wadati-Bénioff, matérialise donc
l’enfoncement de la plaque indienne sous la plaque eurasienne portant Sumatra. Une partie des sédiments portés par la
plaque subduite sont « rabotés » et s’empilent sous forme d’écailles en surface, constituant le prisme d’accrétion évoqué ci-
dessus. /1,5
Bilan
L’ensemble des caractéristiques recensées sur les documents sont les marqueurs d’une zone de subduction intra-océanique,
où, ici, la plaque indienne converge vers la plaque eurasienne et s’enfonce sous elle, d’où les séismes mentionnés. /0.5
Faire un schéma très simple, titré et légendé /0.75
Exercice II 2 Obligatoire Homo floresiensis
Des fossiles d’homininés découverts en Indonésie sur l’île de Florès ont conduits leurs découvreurs à créer une nouvelle
espèce. Les documents fournis vont nous permettre de caractériser et de justifier la création d’Homo floresiensis. /0,25
Les données relatives au fossile LB1 et aux restes associés sont rassemblées dans le document 3. Pour pouvoir être rattachés au
rameau humain, ces fossiles doivent présenter au moins un des caractères dérivés propre à l’homme. Le crâne de la femelle
LB1 est arrondi et constitué par une boîte épaisse ; l’arcade zygomatique est large ; les volumes crâniens sont compris entre
380 et 530 cm3 ; le trou occipital semble situé sous la boîte crânienne, indiquant que le fossile est bipède, caractère dérivé
qui fait bien de lui un homininé. La face de LB1 est peu prognathe avec un bourrelet sus orbitaire peu prononcé. On nous
indique également que l’individu, comme ses congénères, était de petite taille : entre 1,06 et 1,20 m. /1,5
Le tableau du document 1 présente en parallèle des caractéristiques d’homininés déjà bien connus : Australopithecus, Homo
erectus et H. sapiens. En les comparant à celles de LB1, on pourra replacer ce dernier dans la classification des homininés.
C’est du crâne d’H. erectus que ressemble le plus celui de LB1 mais il a un volume beaucoup plus faible, de l’ordre de celui
d’Australopithecus. Sa taille est aussi bien plus faible que celle du « grand » H. erectus, 1,60m en moyenne. Cette dernière
donnée peut expliquer le volume crânien, proportionné à la petite taille du sujet. LB1 serait donc en quelque sorte un H. erectus
miniature. /1
Les H. erectus ne sont cependant pas définis que par des caractéristiques physiques : cette espèce avait une culture lithique bien
développée dont l’emblème est le biface, silex taillé par eliminations d’éclats sur ses 2 faces. Les spécialistes pensent qu’il
existait des ateliers de taille au sein des populations d’H. erectus, ce qui sous entend une organisation sociale et la capacité de
langage pour la transmission de cette culture. D’autre part, des traces de foyers sont souvent associées aux restes d’H. erectus,
ce qui montre qu’il maîtrisait le feu. C’est d’ailleurs la première espèce d’Homininés à présenter cette capacité. Rapprocher
LB1 d’H. erectus oblige à vérifier si lui aussi partage ces technique et culture. La seconde partie du document 3 apporte à ce
sujet tous les renseignements nécessaires. Les fouilles qui ont mis à jour LB1 ont permis de trouver des outils en pierre taillée,
variés et spécialisés : pointe, poinçon, lame associés à des restes d’éléphants nains. Les Homo de Florès avaient donc
développé une industrie lithique performante, plus complexe même que celle des H. erectus, qui leur permettait de chasser
ces éléphants ; mais le texte souligne que la chasse aux éléphants nécessite la coopération de plusieurs chasseurs … ce qui
laisse supposer l’existence d’une organisation sociale et d’un langage. Les éléphants tués pouvaient être cuits puisqu’on en
retrouve des restes carbonisés, ce qui indique ces populations de Florès avaient acquis la maîtrise du feu. /1,5
Comme leurs caractéristiques morphologiques, les spécificités techniques et culturelles du petit peuple de Florès le rapprochent
des H. erectus. Il faut maintenant se demander qu’elle pourrait être leur origine.
Le document 2 informe sur la colonisation de la planète par les homininés. On peut constater que des restes d’Homo erectus,
grand voyageur, prouvent sa présence à Java de -1,8Ma à -25000ans. L’île de Florès est, elle, habitée depuis 95000ans. Il est
tout à fait justifié de penser que la colonisation de Florès s’est faite depuis Java par un petit groupe d’H. erectus, qui
aurait emporté avec lui la culture spécifique de cette espèce. L’isolement géographique sur l’île de Florès a pu amener à une
évolution spécifique des individus, un nanisme notamment et le perfectionnement de l’industrie. /1,5
L’étude de ces documents permet donc bien de comprendre pourquoi les paléontologues de Florès ont proposé de classer les
restes des petites hommes de Florès dans une nouvelle espèce, Homo floresiensis, descendant d’H. erectus. Cette espèce
s’est d’ailleurs maintenue sur l’île plus longtemps que les populations d’H. erectus voisines et a vécu contemporainement à
l’installation d’H. sapiens en Australie (-50000ans)et sur Bornéo (-40000ans). /0.5