L’asthme Chapitre 11 L’asthme est une pathologie inflammatoire chronique des voies aériennes, responsable d’une obstruction bronchique réversible et variable dans le temps. Cette obstruction est due à : - Une hypersécrétion de mucus. - Une bronchostriction par bronchospasmes des muscles lisses. - Un œdème bronchique. I) Clinique C’est une maladie chronique qui débute le plus souvent dans l’enfance. La crise d’asthme est caractérisée par une dyspnée paroxystique sifflante, de survenue variable au fil du temps. Elle se déroule en 2 phases : - Une phase sèche (allongement du temps expiratoire, sibilants). - Une phase catarrhale (expectoration mucineuse collante). Elle est réversible au SALBUTAMOL et les examens sont normaux entre 2 crises. Il est important de rechercher les facteurs déclenchant. II) Les formes cliniques - - Toux sèche nocturne. Attaque d’asthme ou syndrome de menace locale : o Crises à répétition. Asthme aigu grave : o Impossibilité à parler. o FC > 120 / min. o FR > 30 / min. o Débit expiratoire de pointe < 150L / min. o Troubles de la conscience. o Risque d’arrêt respiratoire. Asthme à dyspnée continue : o Trouble ventilatoire obstructif fixé. o Accès dyspnéiques sifflants. o Réversibilité partielle. III) Diagnostic Le diagnostic est essentiellement clinique. L’interrogatoire est donc d’une grande importance ++. IL est cependant possible de réaliser des examens complémentaires : - EFR (exploration fonctionnelle respiratoire) avec test pharmacodynamique : test de Page 1 sur 3 - provocation non spécifique à la métacholine à la recherche d’une hyper-réactivité bronchique. Tests spécifiques. IV) Bilan étiologique Certains éléments favorisent l’apparition de crise d’asthme : - Les facteurs immuno-allergiques constituent un terrain atopique : o Poussières de maison. o Acariens. o Phanères de chat ou de chien. o Moisissures. o Pollens (rythmé par les saisons). o Trophallergènes (aliments). o Facteurs professionnels (rythmés par le travail). Il est alors recommandé d’effectuer des tests cutanés (prick-tests) pour doser les IgE totales et spécifiques. - Les infections respiratoires : o Sinusite. o Rhinite. o Bronchite. - Les irritants : o Tabac. o Pollution. o Intolérance à l’aspirine (= triade de Fernand-Widal). - Les reflux gastro-oesophagiens. - L’effort (asthme d’effort). - L’aspergillose broncho-pulmonaire allergique (= réponse allergique à un champignon spécifique). - La vascularite de Churg et Strauss (= inflammation des vaisseaux sanguins de petits calibres). V) Classification de la sévérité de l’asthme Stade 1 Asthme intermittent Stade 2 Asthme persistant léger Stade 3 Asthme persistant modéré Fréquence des symptômes diurnes < 1 fois par semaine (asymptomatique et DEP normal entre les crises) Fréquence des Débit expiratoire de symptômes nocturnes pointe DEP ≤ 2 fois par mois ≥ 80% Variabilité ≤ 20% ≥ 1 fois par semaine < 1 fois par jour ≥ 2 fois par mois ≥ 80% Variabilité comprise entre 20 et 30% Quotidiens (crises après un effort) > 1 fois par semaine 60 à 80% Variabilité > 30% Page 2 sur 3 Stade 4 Asthme persistant sévère Continus (activités limitées) Fréquents ≤ 60% Variabilité > 30% VI) Traitement Comme l’asthme est une maladie chronique, le traitement sera un traitement au long cours. Contrôle de la maladie : l’objectif est l’absence de symptômes - Education du patient. - Apprentissage des principes thérapeutiques. - Apprentissage de l’adaptation des thérapeutiques en fonction de l’évolution. Contrôle de l’environnement : - Arrêt du tabac. - Eviction des allergènes. - Désensibilisation (?). - Corticoïdes en inhalation (en traitement de fond uniquement (absence de passage systémique)). - Corticoïdes per os ou IV (en cure de courte durée, en cas de gravité uniquement). - Anti-leucotriènes. - Broncho-dilatateurs β2-mimétiques d’action rapide (traitement de la crise (Ventoline * ou Bricanyl *)). - Broncho-dilatateurs β2-mimétiques d’action de longue durée (associés à la corticothérapie. - Anti-cholinergiques (Atrovent *) associés aux β2-mimétiques (Combivent *, Bronchodual *). Stade 1 Stade 2 Stade 3 Stade 4 β2-mimétiques d’action rapide (à la demande) Corticoïdes inhalés Corticoïdes inhalés 800 µg / jour 800 à 2.000 µg / jour β2-mimétiques de longue durée d’action Corticoïdes per os Page 3 sur 3