Stiglitz surenchérit même en déclarant que les collaborateurs de Clinton
étaient au bon endroit et au bon moment. L’objectif majeur de Clinton était
de maîtriser le déficit, il fallait réduire les dépenses ou augmenter les impôts.
Mais ces deux solutions menaçaient de ralentir l’économie. Finalement la
stratégie d’équilibre budgétaire fut un succès et le déficit se transforma
rapidement en excédent.
Pour Stiglitz, cette réussite est due au contexte historique.
Il s’explique : le Fédéral Reserve Board mena dans les années 1980
une politique d’austérité, visant à augmenter les taux d’intérêts afin de
juguler l’inflation. (De 13.5% en 1980 à 3.2% en 1983). Mais rapidement, les
conséquences se firent sentir avec une hausse de chômage, et un système
bancaire ravagé, par les taux d’intérêts fort, mettant en situation de faillite
les caisses d’épargne de prêts immobiliers. Pour les sauver, Reagan les
autorisa à évaluer très haut leurs profits futurs. Mais cela ne fut pas
suffisant, et le « pari de la résurrection » fut tenté en consentant des prêts à
hauts risques, mais à haut rendement. Reagan dû en 1988 employer de
lourdes dépenses (1 milliard de dollars) pour sauver les caisses
d’épargne. Finalement, il réussit à sauver son erreur de 1980 mais le
budget général en avait souffert et, la récession de 1990 était amorcée.
Ces taux d’intérêts élevés eurent aussi des conséquences hors des USA,
notamment en Amérique Latine, qui avait beaucoup emprunté aux USA et
dont les pays durent bien vite se déclarer en défaut de paiement et donc
fragilisèrent le système bancaire Américain.
Bush Senior mit en place des réglementations bancaires
restrictives afin d’assainir les bases financières, mais les banques durent
aussi dans cet effort, réduire leurs prêts.
Dès lors, l’économie Américaine s’assèche et la Federal Reserve
reprend les maladresses, en traitant les bons d’Etats à long terme dont le
rendement est sensible aux variations du taux d’intérêt, incitant les banques
à placer leur argent en bons d’état, plutôt que de proposer des prêts pour les
entreprises créatrice d’emploi. En 1991, la Federal Reserve baisse enfin
ses taux d’intérêts.
Bill Clinton, bénéficia de ces erreurs de gestion économique pour être
élu. Mais sa politique de réduction du déficit, fut « un coup de chance »