L`Eglise Maronite P. Karam RIZK Directeur de l`Institut d`Histoire

L’Eglise Maronite
P. Karam RIZK
Directeur de l’Institut d’Histoire
Université Saint-Esprit de Kaslik (Liban)
Cet exposé vise la présentation des grandes phases de l’histoire des Maronites tout en
indiquant les articulations problématiques afin d’ouvrir de nouvelles pistes aux
"maronitologues", car une œuvre historique est souvent aussi intéressante par les questions
qu’elle soulève que par les réponses qu’elle apporte. Cet exposé prend en considération les
résultats de la recherche relatifs à l’histoire des églises orientales et les découvertes
heuristiques au niveau des sources écrites et non écrites. Quiconque d’ailleurs sait combien le
sujet traité a besoin d’être rafraîchi et les préjugés bannis.
Les Maronites en tant que peuple ont une histoire millénaire, celle de l’homme fixé sur la côte
orientale de la Méditerranée et en Syrie septentrionale. Ethnologiquement, ce peuple qui
existe avant l’antiquité, gréco-romaine est composé de plusieurs races, issues du mélange des
civilisations dont le Proche-Orient fut le creuset. Néanmoins, on affirme que l’élément
araméo-phénicien prédomine chez lui. évangélisé dès l’âge apostolique, il enracine son
histoire dans le christianisme dont il adopte la forme maronite au milieu du Vème siècle.
Déjà la Bible réserve une large place à la civilisation cananéenne et phénicienne et mentionne
à plusieurs reprises les Cèdres du Liban, Tyr, Sidon et d’autres villes dans les colonies de la
Méditerranée, délimitant ainsi le pays de Canaan, considéré comme la terre promise.
Le Christ révolutionne l’histoire et transforme les types des relations entre les êtres humains.
Sa rencontre avec la cananéenne s’offre comme le premier signe de l’universalisme du
message chrétien qui s’annonce au monde via les Apôtres selon un rythme plus accéléré,
notamment après l’an 37. La côte libanaise sera privilégiée comme point de passage des
Apôtres et de leurs auxiliaires avant qu’ils ne s’installent à Antioche où émerge le nom de
"chrétiens" pour la première fois.
Si la côte a reçu très tôt la Bonne Nouvelle, l’évangélisation de la montagne libanaise se fait
attendre. Elle s’accomplit au Vème siècle par des disciples de saint Maron de qui les
Maronites tirent leur nom. Maron est un personnage historique.St.-Maron Il est
communément reconnu comme le fondateur d’une voie monastique originale l’anachorétisme
ou la vie en plein air (hypèthre) dont le stylisme n’est qu’une variante. Il se fixa aux environs
de Cyr sur le versant occidental de l’Amanus, près d’un temple païen qu’il avait consacré au
culte du vrai Dieu. Prêtre, Maron accomplissait des miracles et sa réputation se répandait dans
la contrée et augmentait le nombre de ses disciples. Vers 405, St. Jean Chrysostome, de son
exil de Cucuse, lui adressa une lettre et se recommanda à sa prière l.
La date de sa mort ainsi que le lieu de son sépulcre sont inconnus. Théodoret de Cyr,
l’historien de l’église, particulièrement du monachisme syrien, n’avait pas besoin de
consigner un fait notoire. Selon les spécialistes son trépas devait arriver vers 410, sûrement
avant 423, date de l’accession de Théodoret au siège épiscopal de Cyr. Son inhumation devait
avoir lieu dans un bourg qui réussit à recueillir ses dépouilles.
Des controverses christologiques passionnées se déclenchèrent suite à la mort de St. Maron,
divisèrent les chrétiens au Vème siècle. Ephèse ne mit pas fin au déchaînement, mais causa la
deuxième dislocation dans l’unité de l’église en produisant l’église nestorienne.
Celle-ci se développa en dehors des limes de l’Empire et rayonna dans tout l’Orient.
Chalcédoine accentua les scissions et engendra les églises-Nations : copte éthiopienne,
arménienne, syriaque. Cette dernière se scinda en 2 groupes : l’Eglise monophysite orthodoxe
et l’église maronite. Celle-ci se réclama de Maron dont 1"’école" ascétique survécut à la mort
du fondateur. C’est ainsi que Théodoret de Cyr s’exprime à propos de ce phénomène : "C’est
lui qui a planté pour Dieu le jardin qui fleurit aujourd’hui dans la région de Cyrrhus".
L"’école" ascétique se transforma en monastère, fondé en 452 très probablement par
l’empereur Maurice, mais organisé sous l’égide de Théodoret, qui infléchit l’ascèse dans le
sens de la modération, conformément aux décrets de Chalcédoine. C’était normal de redonner
la dignité à l’être humain et d’en revaloriser le corps, soumis auparavant à une austérité
"martyrisante", puisque l’essence de la définition de Chalcédoine énonce que le Christ est une
personne unique en deux natures : humaine et divine parfaites. "Nous enseignons tous d’une
seule voix, proclament les pères conciliaires, un seul et même Fils, NSJC, le même parfait en
divinité, le même parfait en humanité, le même Dieu vraiment et homme vraiment, fait d’une
âme raisonnable et d’un corps, consubstantiel au Père selon la divinité, consubstantiel à nous
selon l’humanité, semblable à nous en tout hors le péché, engendré du Père avant les siècles
quant à sa divinité... engendré de Marie, la Vierge, la Théotokos quant à son humanité, un
seul et même Christ, Fils, Seigneur, Fils unique, que nous reconnaissons être en deux natures,
sans confusion ni changement, sans division ni séparation ; la différence des natures n’est
nullement supprimée par l’union, mais, au contraire, les propriétés de chacune des deux
natures restent sauves et se rencontrent en une seule personne ou hypostase"2.
Cette définition constitue l’âme de l’être maronite : une foi inébranlable en Dieu qui requiert
une fidélité indéfectible au magistère de l’église. Ainsi le monastère de St. Maron, premier
foyer orthodoxe, se fixa un double but : défendre la doctrine de Chalcédoine et évangéliser les
contrées encore païennes. C’est autour de ce monastère, situé vraisemblablement en Syrie
Seconde, que se forma l’église maronite. Le site exact du monastère demeure inconnu.
L’ignorance de son adresse donna lieu aux multiples théories soigneusement rassemblées par
H. Suemann3. Les fouilles archéologiques et la concordance des sources écrites devraient
mener à délimiter la place du couvent. Pendant trois siècles, le monastère dirigea la lutte pour
la défense du chalcédonisme et sa suprématie fut reconnue universellement dans les
assemblées synodales et les débats dogmatiques organisés devant les maîtres de la Syrie, tour
à tour byzantins et arabes. Les discussions théologiques dégénérèrent en bataille surtout lors
de l’installation de Sévère au siège d’Antioche. En 517, tombent les premiers martyrs
maronites de Chalcédoine, victimes d’une embuscade tendue par les Monophysites aux
abords de Larissa, alors qu’ils se rendaient pour une réunion en vue d’une réconciliation4. La
fermentation théologique et intellectuelle manifestée vers 591, en 658-659, toujours frustrée,
devait se muer en une organisation institutionnelle. Les moines de Beth Maron ou de la
maison de Maron, ainsi appelés par les sources, et leurs évêques, attachés à la communion et à
la charité, auraient bien voulu rester là si des événements majeurs ne s’étaient pas déclenchés,
déterminant un cours inflexible.
La naissance de l’Eglise maronite
La vacance prolongée du siège patriarcal chalcédonien suite à l’assassinat du patriarche en
610, la conquête arabe de la Syrie en 634, l’appui que les nouveaux maîtres prodiguaient aux
Monophysites, les vexations et les humiliations obligèrent des groupes de Beth
MaronJean_Maronà quitter la Syrie pour se réfugier ès d’autres confrères installés au Mont-
Liban. Davantage, ces facteurs obligèrent les responsables de Beth Maron à fonder leur propre
église, la seule chalcédonienne, et à transférer le siège patriarcal d’Antioche au Mont-Liban.
Chalcédoine engendre ainsi des églises-Nations. Les douleurs de sa naissance auraient duré
plus de deux siècles et demi. L’église maronite naquit alors un peu loin de son berceau initial.
L’histoire semble avoir donné raison aux premiers Maronites. Le Mont-Liban devint un asile
de liberté et d’autonomie, un pôle d’attraction pour toutes les minorités, chrétiennes ou
musulmanes, qui chérissent ou partagent ces valeurs. Presque tous les hiérarques transférèrent
leurs sièges au Mont-Liban à partir du XVIIème siècle.
Les Maronites et le monothélisme
Certains historiens sont habitués à étiqueter les églises "dissidentes" - et à chacun son
orthodoxie - par une hérésie. Aux Maronites, on confère facilement le monothélisme, erreur
doctrinale qui attribue une seule volonté (thélèma) au Christ. N’est-ce pas une façon
détournée de saboter le dogme de Chalcédoine ? Les accusateurs sont légion. Jean Damascène
aurait ouvert le feu. Il fut relayé par Thimothée (+820), patriarche des Nestoriens, Dionysius
al-Tell Mahré (+845), patriarche jacobite d’Antioche, Eutychès, patriarche d’Alexandrie au
début du Xème siècle et d’autres. L’accusation fut introduite en Occident par le biais de
Guillaume de Tyr (1 127-1181 ?) ; Le Quien l’a propagée. Mgr Clément Joseph David reprit
le dossier, puis S. Vailhé, et récemment K. Salibi et Matti Moosa. Les plus modérés disent
qu’une partie minime des Maronites aurait embrassé l’hérésie monothélite au sens moral,
c’est l’avis du professeur Carcione. La liste d’accusateurs peut encore s’allonger. Les
historiens maronites, les sortants du Collège maronite de Rome, rétorquèrent et qualifièrent
ces accusations de calomnies. Ils furent appuyés par Messeigneurs Debs et Darian.
Nous ne voudrions pas raviver une polémique. Mais, les accusations sont portées rapidement
et se basent sur quelques documents écrits : correspondance ou interpolation manuscrite,
auxquels on désire ramener la vie de toute une église. Certes, l’hérésie monothélite fut
condamnée au concile de Constantinople en 680. Les Maronites acquiescent depuis toujours
aux décrets bien qu’ils ne fussent pas représentés au concile et nullement inculpés
nommément.
Le monothélisme aurait été transmis ou imposé aux Maronites par leur ami, l’empereur
Héraclius, qui séjourna en Syrie de 629 à 634, donc par un canal officiel. Personne ne peut
nier l’amitié de l’empereur byzantin avec les chalcédoniens maronites. Mais l’Ekthèsis
(exposé), l’édit ainsi appelé puisqu’il était affiché aux portes de Sainte-Sophie, ce compromis
théologique qui s’inscrit dans la politique religieuse de Constantinople, était destiné aux
chalcédoniens syriaques comme aux monophysites. Conçu par le patriarche de Constantinople
Sergius (610-638) et l’empereur, il fut proclamé en 636, après l’échec du monoénergisme et le
retrait de l’empereur de la Syrie. En effet, Héraclius escomptait toujours pouvoir rallier tout le
monde, notamment dans les provinces, pour faire face aux dangers perse et arabe. Les
historiens maronites soulignent que le monothélisme arriva en Syrie vers l’an 727, colporté
par certains prisonniers byzantins. A ce moment, leur église était installée ailleurs, à l’abri de
toute contamination5.
Les Maronites et les Mardaïtes
L’amitié d’Héraclius et des Maronites se manifeste autrement, plutôt au niveau institutionnel
que doctrinal. A l’heure actuelle, il est unanimement admis que Héraclius est le nouvel
organisateur de l’Empire byzantin, après Dioclétien et Constantin. Il institua les thèmes, c’est-
à-dire des contingents mobiles stationnés sur un territoire provincial, qui remplace le diocèse.
Les thèmes sont formés par des stratiôtes, à la fois militaires et paysans. Aux razzias arabes
conduites en Asie Mineure, il fallait une armée agile capable d’opérer sur place. Lorsque les
tagmata de Constantinople s’ébranlaient, l’ennemi serait retiré. C’est dans ce contexte de
restructuration de l’Empire qu’il faudra placer les Mardaïtes. Ces troupes furent envoyées au
Mont-Liban pour harceler l’armée des Omeyyades, stopper ses incursions en territoire
byzantin et empêcher les califes de former une flotte qui gênerait le commerce en
Méditerranée. Les Mardaïtes, vraisemblablement de souche non-maronite, s’acquittèrent de la
tâche. Lorsqu’ils furent rappelés en 686 par Justinien II Rinocète, ils seraient scindés en trois
groupes : le premier se rattacha au service de Byzance, le deuxième s’inféoda aux Arabes et le
troisième, probablement le plus nombreux, demeura au Liban et s’intégra aux Maronites.
Le retrait des Mardaïtes affaiblit non seulement les défenses du Mont-Liban, mais brisa celles
de l’empire aux dires de Théophanes : " L’empereur (Justinien II) ayant envoyé (un ordre),
tira les Mardaïtes, au nombre de douze mille hommes (du Liban qu’ils occupaient) brisant
ainsi par l’extrémité la (force de la ) puissance romaine ; car toutes les villes occupées
maintenant (du temps du chroniqueur Théophanes), par les Arabes, sur le haut des montagnes,
depuis les confins de Mopsueste (en Cilicie) jusqu’à la quatrième Arménie, étaient sans force
et inhabitées, par les excursions des Mardaïtes ensuite réprimées. L’Empire romain a souffert
(depuis ce moment) jusqu’à présent toutes sortes de maux et de malheurs de la part des
Arabes "6.
La méconnaissance de l’appareil institutionnel byzantin de cette période, notamment
l’organisation des thèmes, induit les historiens, même maronites, à émettre des hypothèses
peu vraisemblables. Le recours à la grande histoire, celle des relations byzantino-arabes au
Vlle siècle, peut aider à élucider le phénomène des Mardaïtes7.
Certains autres historiens n’excluent pas uniquement tout lien entre Maronites et Mardaïtes,
mais nient l’historicité de Jean-Maron, premier patriarche de l’Eglise maronite. Ils le classent
comme un personnage fictif créé par l’imagination des Maronites pour le besoin de la cause.
Chabot, un des grands syriacisant, tient cette hypothèse. Nau et Breidy répliquent. Ils
parviennent à prouver l’authenticité de ses écrits qu’ils éditent sous le titre d’opuscules
maronites. Après le départ des Mardaïtes, une pénombre règne sur l’histoire des Maronites
jusqu’au dixième siècle.
Le déplacement du centre de gravité vers le Liban
A partir du Xème siècle, la géographie ecclésiastique maronite change. Selon Mass’udî, ils
étaient auparavant répandus en Syrie du Nord : " La plupart de ses membres, écrit-il, résident
dans les monts Liban et Sanir, à Emèse et dans les districts qui en dépendent, comme ceux de
Hamat, de Chayzar, de Ma’arrat an-Nu’màn.
Maron avait un couvent, qui porte son nom, à l’est de Hamat et de Chayzar, constitué par un
vaste bâtiment, entouré de plus de trois cents cellules où logeaient les moines. Ce couvent
possédait, en objets d’or et d’argent et en pierreries, des richesses considérables.Yanouh Il fut
dévasté avec toutes les cellules qui l’entouraient, par suite des incursions réitérées des
Bédouins et des violences du Sultan. Il s’élevait près du fleuve Oronte, fleuve d’Emèse et
d’Antioche "8. Ce témoignage correspond à ce que rapportent Michel le Syrien, Eutychès
d’Alexandrie, Barhebraeus et Lammens9.
L’émigration des Maronites, commencée au Vème siècle, s’acheva par la destruction de leur
couvent en Syrie au Xème siècle. Les données de Mass’ùdî correspondent aux sources
syriaques et grecques relatives au va-et-vient de la population en Syrie du nord transformée en
glacis ou zone tampon. Pour éviter le processus d’implantation et de transplantation pratiqué
sans cesse par les Byzantins et les Arabes et particulièrement récurrent et intense entre le
Xème et le Xlème siècle, les Maronites préférèrent se réfugier au Mont Liban auprès de leurs
confrères que d’être déportés ailleurs. Les travaux de G. Dagron sont concluants. En aucune
fois, la solution vient de la grande histoire, celle de Byzance et des Arabes. La croisade entre
961-967 par Nicéphore Phocas, Jean Tzimiskès et, plus tard, par Basile II, entraîne une
dépopulation. Qui comblera le vide démographique ? Des gens habitués à cohabiter avec les
Arabes et à s’installer sur des frontières. Les Syriens jacobites étaient les mieux préparés.
Ainsi témoignent Michel le Syrien et Barhebraeus10. Entre 954 et 1072, les immigrés
jacobites fondent dans la région reconquise trente sièges épiscopaux et cinquante six
couvents. L’expansion jacobite et la connivence byzantine ne laissent plus de place pour les
Maronites.
Cet exode progressif amena des Maronites dès le IXème siècle à Chypre ils fondèrent
plusieurs monastères selon l’indication des scholies de certains manuscrits conservés dans ces
monastères avant de loger au Vatican11.
Ainsi donc les Maronites décidèrent d’abandonner les riches plaines de la Syrie pour se
réfugier au Liban, de quitter les rives de l’Oronte, où pouvaient s’épanouir les cultures les
plus variées, pour des arides montagnes aux terres informes et sauvages.
" Arrivés au Liban septentrional, peu avant les Mardaïtes, au VIème siècle, ils y avaient mené
une existence précaire, persécutés, décimés par les Abbassides (750-1098), jusqu’à l’arrivée
des Croisés, cependant que leurs communautés, demeurées dans les plaines et les cités
riveraines de l’Oronte, achèvent lentement de se dissoudre "12.
Les Maronites et les Croisés
Guillaume, évêque latin de Tyr, rompit le silence qui avait plané pendant quatre siècles sur la
nation maronite. Voici comment il en témoigne : " Un peuple de Syriens, habitant la province
de Phénicie, dans les montagnes du Liban près de la ville de Byblos... le nombre de cette
population n’était pas peu considérable ; il dépassait disait-on, quarante mille personnes
établies sur les sommets et les pentes du Liban et réparties entre les évêchés, de Byblos, de
Botrys et de Tripoli. C’étaient des hommes courageux, vaillants à la guerre et très utiles aux
nôtres dans les graves affaires que ceux-ci avaient bien souvent avec leurs ennemis "13.
C’est une nouvelle géographie physique et humaine qui se dessine. Les quarante mille
maronites, recensés pour la première fois, se fixent définitivement dans la partie
septentrionale du Liban et leur histoire se lie immédiatement à celle du Comté de Tripoli
(1110-1289) où ils composaient la majorité des habitants, et dont les frontières furent au nord
les châteaux de Raphanée et de Montferrand en face de Tortose, à l’ouest la Méditerranée, à
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