développement de l’industrie de la Soie au 19ème siècle est à l’origine de la confessionnalisation de la
société libanaise. Voici sa thèse :
1. Il reprend les positions d’Ussama Makdissi ( Ussama Makdisi, The Culture of Sectarianism.
Community, History, and Violence in Nineteenth-Century Ottoman Lebanon, / Berkeley,
University of California Press, 2000, XV + 259 p.) selon laquelle « l’ancien régime du Mont
liban (…) était dominé par une hiérarchie au sein de laquelle le rang séculier plutôt que
l’appartenance religieuse définissait la politique (…) »
2. Le développement de l’industrie de la soie a entraîné un développement inégal du capitalisme.
Les conceptions européennes de l’époque ont imposé aux industriels le choix de la « nation »
maronite comme lieu d’investissement, laissant de côté les Druzes. En conséquence,
a. Des villages maronites se sont enrichis grâce aux investissements européens dans
l’industrie de la soie
b. Des communautés druzes sont restées à l’écart de ce développement
3. Le développement inégal a crée un antagonisme de classe qui est devenu par la suite un
antagonisme lié à la confession.
a. La bourgeoisie naissante était chrétienne, les seigneurs féodaux étaient druzes.
b. Des révoltes paysannes éclatèrent dans les années 1860. Elles étaient menées par
paysans maronites et druzes sous l’autorité de seigneurs druzes. Ces révoltes furent
réprimées brutalement.
c. Ces révoltes ont abouti au protocole de 1861 du mont Liban établit entre les
puissances européennes et l’empire ottoman. Il stipulait que le mont Liban serait
dirigé par un conseil de membres nommés par leurs communautés respective, sous
l’autorité d’un catholique étranger au mont Liban et nommé par Istanbul.
4. La construction du grand Liban en 1945 reprend cette organisation en l’élargissant aux autres
confessions.
5. L’auteur conclu par ces mots : « le confessionnalisme au Liban est un reflet de la modernité.
C’est une histoire moderne. Ce n’est ni une histoire profonde, ni une tradition : c’est un reflet
des contradictions au sein du capitalisme et, fondamentalement, une expression déformée de la
lutte des classes. »
Dans son article, l’auteur fait le lien avec l’époque actuelle. Il cite plusieurs faits qui étayent cette
thèse. Plusieurs manifestations contre la pauvreté sont décrites avec des slogans économiques plus
que religieux. Ainsi cette manifestation du syndicat des enseignants de 2006 contre la précarisation
du travail. Des banderoles portaient les inscriptions « nous ne sommes ni chrétiens ni musulmans,
nous sommes pauvres » ou « le morceau de pain n’a pas de religion ». L’auteur écrit que les
différents mouvements politiques ont étouffé ces revendications pour diffuser des revendications
confessionnelles.
Conclusion générale :
Les implantations européennes de sériculture au Liban au 19ème siècle ont développé et
transformé le pays (création d’une bourgeoisie, d’une infrastructure et d’écoles),
Il est certain que le choix des européens d’investir dans les villages maronites et de recruter
une main d’œuvre maronite à créé un déséquilibre économique et social.