des menaces à éviter. Une telle approche des situations renforce l'intérêt intrinsèque et
approfondit l'implication dans les activités. Ces personnes se fixent des buts stimulants et
maintiennent un engagement fort à leur égard. Elles augmentent et maintiennent leurs efforts
face aux difficultés. Elles recouvrent rapidement leur sens de l'efficacité après un échec ou un
retard. Elles attribuent l'échec à des efforts insuffisants ou à un manque de connaissances ou
de savoir-faire qui peuvent être acquis. Elles approchent les situations menaçantes avec
assurance car elles estiment exercer un contrôle sur celles-ci. Cet ensemble de caractéristiques
d'auto-efficacité favorise les accomplissements personnels, réduit le stress et la vulnérabilité
face à la dépression.
Bandura, dans l’introduction d’un chapitre qu’il consacre à la vie professionnelle (1997),
avance que la vie professionnelle est une « source majeure de l’identité personnelle et du sens
de la valeur personnelle » et souligne un peu plus loin l’enjeu et la difficulté de cette
construction de soi : « En prenant des décisions pour leur carrière, les gens sont aux prises
avec les incertitudes quant à leurs capacités, la stabilité de leurs intérêts, la recherche à court
et long terme de différentes professions alternatives, l’accessibilité des carrières envisagées, et
le type d’identité qu’ils tentent de se construire ». Pour Lent et Brown (1996), la Théorie
Sociale Cognitive des Carrières (TSCC) représente un courant émergeant qui tente de
compléter et de lier des théories de la carrière déjà existantes. Reposant sur un
constructivisme selon lequel l’être humain est capable d’influencer activement son propre
devenir et celui de son environnement, cette théorie met l’accent sur les processus
dynamiques intervenant dans la formation des intérêts, le choix des carrières et dans le
parcours professionnel. Dans la TSCC, les gens forment des intérêts durables pour une
activité quand ils s’y considèrent eux-mêmes comme compétents et quand ils en attendent des
résultats par eux valorisés (Ibid.). Ils choisissent une profession en fonction de leurs intérêts
mais aussi des éléments contextuels qui “ encouragent ” ceux-ci (par exemple support social,
difficultés modérées) (Ibid.). Le niveau et la stabilité de réalisation professionnelle, dans la
TSCC, sont influencés par les aptitudes, le SEP, les attentes de résultats et les objectifs de
performance.
Introduit dans la littérature relative aux carrières par Hackett et Betz en 1981, le SEP est,
selon Lent et al. (1994), l'élément de la théorie sociale cognitive ayant retenu le plus
l'attention dans la littérature carriérologique. Le SEP s'est avéré être un prédicteur des choix
d'études et de carrière et des indices de performance.
Le SEP intervient notamment comme médiateur du développement des intérêts
professionnels, des choix de carrière et des niveaux de performance. Ainsi, les gens
développeraient des intérêts pour les activités dans lesquelles ils conçoivent pouvoir réussir et
cette anticipation de succès est en grande partie étayée par les expériences antérieures
positivement renforcées, elle peut l'être aussi par l'observation des résultats obtenus par
d'autres personnes (modelage). Le choix de carrière et celui des actions pour y arriver (par
exemple études, formation) dépend des intérêts mais aussi des chances estimées de succès,
elles-mêmes dépendantes du SEP et de l'environnement réel et perçu (débouchés,
sélection ...). Plus les gens ont un SEP fort et plus ils envisagent des carrières nombreuses
comme possibles et mieux ils s'y préparent. Les gens s'auto-limitent dans leurs choix de
carrière, souvent parce qu'ils doutent de leurs capacités. Par exemple, les femmes limitent
leurs intérêts pour certaines activités traditionnellement masculines, même si leurs capacités
ne sont pas, en fait, inférieures à celles de ceux-ci (Lent et al., 1994).
Dès 1983, Taylor et Betz ont publié des travaux sur le SEP relatif au processus de choix de