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MÉTHODES D'ÉCHANTILLONNAGE ET DE COLLECTE DES PARASITOÏDES
Calendrier de l'échantillonnage
On récolte habituellement les parasitoïdes des œufs
en recueillant, au début de l'automne, les bandes
d’œufs produites par M. disstria. Les parasitoïdes ont
terminé leur oviposition à cette date et la plupart de
leurs larves ont terminé leur développement et sont
prêtes à passer l'hiver dans les œufs de l’hôte. Quand
on cherche à vérifier la mortalité naturelle des larves
de parasitoïdes, il faut alors recueillir les bandes
d’œufs après l’hiver, mais avant le début de
l'émergence de la larve de M. disstria. Pour étudier les
parasites des larves, on peut les échantillonner deux
fois au cours de leur développement (Sippell, 1957;
Witter et Kulman, 1979; Parry, 1994). La première
période d'échantillonnage serait le moment où la
plupart des larves ont subi leur troisième mue et ont
entamé leur quatrième instar, ce qui permet de
détecter des parasitoïdes comme Aleiodes
malacosomatos (Mason) qui s'attaquent aux premiers
instars. Dans le cas des parasitoïdes qui s'attaquent
aux derniers instars, le moment optimal serait celui où
25 à 50 % de M. disstria ont commencé à tisser leur
cocon. Les collectes antérieures sous-estimeraient le
parasitisme parce que les adultes des parasitoïdes
seraient toujours en train d'attaquer les larves de
l'hôte. Les collectes plus tardives permettraient
d'estimer correctement la proportion de larves
attaquées, mais de nombreux parasitoïdes seraient
alors sortis de leur hôte en se dispersant, limitant
d'autant les possibilités d'identification. La période
optimale pour l’échantillonnage des chrysalides
s'établit à trois à quatre jours après le début de
l'arrivée des papillons, émergeant des chrysalides non
touchées, avant le début de la sortie des parasitoïdes
de la chrysalide.
Méthodes et plans d’échantillonnage
L’établissement d’un plan d’échantillonnage pour
l’étude des parasitoïdes de M. disstria dépend des
objectifs de l'étude, des niveaux de population de
l'hôte et des ressources disponibles. On en présente ici
quelques principes généraux, lignes directrices et cas
particuliers. Pour mettre au point un plan
d'échantillonnage efficace, il faut faire appel à un
expert connaissant bien la biologie et la dynamique
des populations de la livrée des forêts, et au fait des
principes statistiques gouvernant la recherche
empirique.
Dans l’approche qualitative de l'échantillonnage visant
la recherche des parasitoïdes de M. disstria, il faut
déterminer l'ensemble des espèces parasitoïdes
associées à l'un ou l'autre des stades de
développement dans une région donnée. Le
parasitisme de certaines espèces parasitoïdes peut
varier horizontalement et verticalement dans un
peuplement forestier. Par conséquent, pour être sûr
d'obtenir tous les parasitoïdes présents, il faudra peut-
être établir de nombreuses placettes échantillons, y
compris des placettes de grande taille. Toutefois, un
plan de moindre envergure détecterait les espèces les
plus communes. Les travailleurs doivent savoir que
l'abondance relative des espèces parasitoïdes peut
varier grandement selon l'ancienneté de l'infestation
de M. disstria (Parry, 1994). Ainsi, une bonne étude
devrait comprendre des échantillonnages de
populations endémiques, en expansion et en déclin.
Les études quantitatives s'intéressent quant à elles à
l'abondance et à l'impact des parasitoïdes sur les
populations de l'hôte. La composition des
peuplements (Parry, 1995), les sites de chrysalidation
(Turnock, 1961), les bordures de la forêt (Batzer, 1955;
Parry, 1994), et l'ancienneté de l'infestation (Parry,
1994) peuvent avoir des effets considérables sur les
taux de présence de certaines espèces de parasitoïdes.
Par conséquent, le plan d'échantillonnage doit tenir
compte de cette variabilité spatiale et temporelle du
parasitisme.
Le parasitisme de M. disstria est souvent mesuré selon
les taux apparents de parasitisme (voir Sippell, 1957;
Parry, 1994). Le taux apparent de parasitisme se
calcule en divisant le nombre d’individus parasités
d’un échantillon par le nombre total d’individus dans
cet échantillon (Parry, 1994). Toutefois, ce taux n’est
juste que si l’échantillonnage est réalisé après la fin du
recrutement des hôtes et des parasitoïdes, mais avant
le début du décroissement de l’un et l’autre (Van
Driesche, 1983). En pratique, ce n’est pas possible.
Ainsi, le parasitisme apparent surestime ou sous-
estime les taux réels de parasitisme. Il faut donc
utiliser avec prudence ce concept de parasitisme
apparent et le considérer comme une approximation
relative des taux réels de parasitisme. Pour en
augmenter la précision, il convient de mesurer la
densité des hôtes. Il existe des méthodes
standardisées pour mesurer la densité des bandes
d’œufs (Shepherd et Brown, 1971) et le nombre
d'œufs par bande (Goyer et al., 1987), mais aucune
technique comparable n'est actuellement disponible
pour l'estimation de la densité des larves et des
chrysalides. Pour estimer la densité des larves d'autres
défoliateurs des feuillus, il existe des méthodes qui