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Coup de projecteur sur…
Les organismes de régulation dans le secteur de la communication
Dans le dernier quart du XXème siècle sont apparues dans le paysage public des instances
de régulation : dans le domaine des médias, la plus connue est le CSA, mais on peut citer
aussi l’ARCEP, l’ARPP, voire la CNIL, HADOPI ou la HALDE. Cette gouvernance nouvelle
résulte de la volonté de réguler certains secteurs, c'est-à-dire de créer des instances
indépendantes qui organisent la concurrence. Comme l’écrit Francis Balle, « Certains
domaines ne peuvent être soumis aux seules lois du marché ni aux seules règles de la
concurrence, et réclament une régulation spécifique » (« Médias et sociétés », 2011). Et,
évoquant le CSA et ses ancêtres, il relève « la volonté de la puissance publique de mettre
un écran entre d’un côté le pouvoir politique et, de l’autre côté, la radio et la télévision,
instruments privilégiés de la liberté d’expression ».
Ainsi, entre le marché livré aux seules lois de la concurrence et l’administration politique
directe du secteur (du style « Ministère de l’information », du début de la Vème
République), sont nées des « autorités administratives indépendantes » qui assurent une
régulation dans différents domaines : télévisions et radios pour le Conseil supérieur de
l’Audiovisuel ; communications électroniques et postes pour l’ARCEP ; sans être réellement
dénommée autorité de régulation, on y peut ajouter la CNIL (Commission nationale de
l’informatique et des libertés). Dans le droit fil de ces autorités administratives
indépendantes, citons encore l’ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la
publicité) qui est un organisme privé d’autorégulation de la publicité.
La régulation, un mode de gouvernance
La création de ces autorités administratives indépendantes, inspirées des modèles anglo-
saxons pour ce qui est du CSA, consacre, ce que Serge Robillard, dans la revue
« Communication et langages » (n°106, 1995), appelle « une autolimitation des
interventions publiques » qui instaure à travers la régulation « une forme nouvelle d’action
administrative » (Yves Gaudenet). Celle-ci consiste à mettre en place des règles qui ne
sont ni les règlements édictés par la puissance publique, ni les lois du marché, des règles
qui favorisent l’autodiscipline et sont appuyées sur un certain nombre de sanctions ; les
avis ou les décisions prises par ces instances sont susceptibles de recours administratifs.
Mais, au-delà de ces définitions, la régulation au fil des années a créé en quelque sorte sa
propre culture : la question centrale reste l’indépendance du pouvoir politique, question
lancinante qui est posée à chaque nomination. Précisément, le mode de nomination de
l’ensemble de ces instances assure normalement un pluralisme politique, il consacre de
plus une reconnaissance professionnelle de la part de leurs pairs des personnes nommées.
A l’indépendance du pouvoir politique fait écho l’indépendance des membres nommés qui
ne doivent pas être dans une situation de conflits d’intérêts.