Vert blanc ombre brun
VI Carré magique
Carré magique
Mes quatre saisons aux quatre vents
Quadrille des amours et des adieux
Pesée des silences
Chants nocturnes de héros défunts
Epopées muettes de peuples anonymes
Carré magique
Chacun demeure et revient au carré
Basse opiniâtre d'un grain de terre séchée roulé par le vent
Stridence des épis contre le vent
Pétales frappant l'eau dormante
Cymbales de pas étrangers
Le carré orchestre la page
Racine carrée de mon enfance
Livre blanc enfoui sous la ligne de conscience
L'immobilité réveille le secret des voix
Je suis le Roi Vert
Debout sur ses étriers cheval arqué
Carapaçonné
Brillant comme un scarabée neuf
Statues madrigaux panaches je caracole
En tête du cortège des héros
Je suis la dame blanche qui disparaît au coin de l'allée
Regard au miroir de l'air
Un long cheveu sans fin au bec d'un oiseau
Le pan d'une robe qui se dérobe
Le baiser sacré d'un doigt sur la bouche
Je suis l'inquiète demoiselle au jardin
Yeux sur la fenêtre de la chambre
Petits pas sous la haie
Frissons au moindre bruit
Ceinture de serments carquois de nuit
Arc infini des amours interrompues
Je garde au creux de mes mains la promesse du poète
Jours et fruits je cueille et perds
Triste demoiselle au jardin
Je suis le poète ensanglanté
L'imprononçable Agrippa du jour de sa mort