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1) Définitions
La métacognition désigne la réflexion que fait une personne sur les opérations
mentales qu’elle a utilisées lors d’une activité d’apprentissage (mémorisation,
raisonnement, observation, résolution de problème...). Le préfixe méta indique qu’il
s’agit d’opérations mentales exercées sur des opérations mentales.
1-1. Activité par laquelle le sujet s'interroge sur ses stratégies d'apprentissage et
met en rapport les moyens utilisés avec les résultats obtenus. (Ph. Meirieu)
1-2. La métacognition désigne l'analyse que le sujet fait de son propre
fonctionnement intellectuel. Savoir que l'on a des difficultés avec les
fractions, que l'on comprend mieux un problème si l'on fait un schéma sont
des connaissances métacognitives. (Sciences Humaines no 98)
1-3. La métacognition se rapporte à la connaissance qu’on a de ses propres
processus cognitifs, de leurs produits et de tout ce qui y touche…
La métacognition se rapporte, entre autres, à l'évaluation active, la régulation
et l'organisation de ces processus en fonction des objets cognitifs.
(J.H.Flavell 1976 !)
METACOGNITION
Extraits de la Charte de la coopération à l’Ecole :
1. La démarche coopérative permet la mise en place d’une véritable évaluation
formative permanente, dans la mesure elle s’appuie sur des contrats,
instaure des pauses méthodologiques et des moments coopératifs de
réflexion métacognitive…
2. Il ne peut pas y avoir d’apprentissages sans évaluations. La démarche
coopérative permet la mise en place d’une véritable évaluation formative
permanente, dans la mesure elle s’appuie sur des contrats, instaure des
pauses méthodologiques et des moments coopératifs de réflexion
métacognitive
..
PAUSES METHODOLOGIQUES
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Les pauses méthodologiques
La démarche coopérative instaure des pauses méthodologiques et des moments
coopératifs de réflexion métacognitive.
Séquence inscrite dans le temps de travail ou d'apprentissage de l'élève.
C'est une “pause dans la succession des actes d'apprentissage, dans la mesure
l'apprenant est invité à s'analyser en train d'apprendre, pour prendre conscience de
la finalité de ce qu'il réalise.
Simultanément il analyse aussi comment il travaille, comment et pourquoi il réussit ou
il échoue. Il est acteur dans son apprentissage en coopération avec l'enseignant.
L'enseignant n'est pas le guide unique et éclairé.
Rien sur cette notion dans la plupart des ouvrage de psychopédagogie . Comme si
l'apprentissage était l'acquisition brute de savoirs et de conditionnements opérants,
où l'apprenant est objet en état de sujétion.
2) Ce qui attire notre attention sur le sujet
L’une des questions majeures qui se pose aujourd’hui, à tout niveau du système
d’enseignement, c’est de parvenir à améliorer et à étendre la réussite des élèves. Il
s’agit de faire en sorte que plus d’élèves réalisent à l’école, des apprentissages plus
efficaces, plus durables et plus profonds.
2-1. L'importance de la métacognition
Tous les chercheurs pédagogues sont d'accord pour dire qu'il faut constamment
offrir aux élèves la possibilité d'un retour réflexif sur les raisons de la réussite ou
de l'échec au cours de ce que l'on appelle les pauses thodologiques. Or, il faut
reconnaître que, très souvent à l'école, on s'en tient à la “bonne méthode” sans aller
chercher plus loin et sans offrir aux élèves un véritable choix.
Le moment de réflexion métacognitif permet aux élèves d'intérioriser leur
démarche en passant progressivement de la critique extérieure de l'enseignant à une
autocritique. Il est important d'amener les élèves à exercer progressivement un
contrôle et un pilotage de plus en plus conscients, lucides et efficaces sur leurs
apprentissages.
2-2. Métacognition et motivation
“En psychologie cognitive, la motivation est souvent liée à la métacognition.
L'image de soi, l'évaluation que le sujet fait de sa capacité à mener à bien une tâche,
le sens qu'il lui attribue peuvent susciter, par exemple, plus ou moins d'anxiété et le
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mener à la réussite ou à l'échec. C'est par ce biais que les émotions peuvent jouer un
rôle important dans la régulation de 1'activité cognitive au niveau de la sélection des
tâches prioritaires, de leur ordonnancement dans le temps, des décisions d'abandon
” (Sciences Humaines no 98).
2-3. Les étapes de la métacognition
La métacognition implique :
a)- l'identification des démarches, des procédés, des difficultés (l'élève décrit
comment il s'y prend pour...)
b)- un jugement ou une évaluation de ces démarches ou procédés (l'élève évalue
l'efficacité de ses choix)
c)- la recherche éventuelle d'autres démarches plus pertinentes dans une
perspective de remédiation (l'élève modifie sa démarche...)
La métacognition peut se limiter :
- à la première étape si l'élève ne va pas au-delà de l'identification et de la
description ;
- à la deuxième étape si le sujet se contente d'un jugement ou d'une évaluation sans
prendre aucune décision ;
Lorsque la métacognition comprend les trois étapes, on peut alors parler de
métacognition régulatrice.
Pour Ph. Meirieu, les pratiques métacognitives amènent à se poser quatre types de
question :
1- Quelle est la tâche et à quoi saurai-je que je l'ai réussie ?
2- Quel problème dois-je résoudre pour accomplir cette tâche ?
3- Quelles connaissances dois-je utiliser pour résoudre ce problème ?
4- Quelles stratégies personnelles dois-je mettre en oeuvre ?
La métacognition a des effets sur :
- l'élève qui découvre son propre fonctionnement intellectuel ;
- l'enseignant qui découvre les procédures d'apprentissage différentes des élèves
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EFFETS EFFETS
SUR SUR
L’ENSEIGNANT L’ELEVE
Découverte Découverte
des procédures de son propre
d’apprentissage fonctionnement
différentes intellectuel
des élèves
adéquation
*Logique d’enseignement
* Logique d’apprentissage
PRATIQUES
META COGNITIVES
1
Quelle est la tâche, et à quoi
je saurai que je l’ai réussie ?
2
Quel est le problème que je
dois résoudre pour accomplir
la tâche ?
3
Quelles sont
les connaissances
que je dois utiliser
pour résoudre le problème ?
4
Quelles sont les stratégies
personnelles que je dois
mettre en œuvre ?
PEDAGOGIE
DIFFERENCIEE
E
AUTONOMIE
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C'est aussi un des moyens privilégiés de travailler sur l'erreur.
2-4. Pour aller plus loin...
a)- Bernadette Noël (Sciences Humaines no 56) pense qu'il faut distinguer deux
phénomènes de nature différente qui sont souvent englobés dans les définitions de
la métacognition :
- la connaissance de ses propres processus ;
- la régulation que l'on opère sur ces processus.
Il lui semble utile de distinguer clairement entre opérations mentales qui produisent
des connaissances et opérations mentales qui participent à la régulation des
opérations mentales. Elle réserve le terme de métacognition à des opérations
mentales exercées sur des opérations mentales (opérations de second ordre).
Pour B. Noël, la métacognition semble être un des facteurs qui influencent le plus
favorablement l'apprentissage. Les aides centrées sur l'entraînement systématique
à des stratégies cognitives (techniques de prises de notes, de mémorisation...)ont
montré leurs limites. C'est plutôt la qualité de l'analyse par l'étudiant de ses
propres stratégies et de son propre contexte de travail qui serait déterminante pour
améliorer l'efficacité de son apprentissage. “L'apprenant devient véritablement
autonome lorsqu'il a pris conscience de ses points forts et de ses points faibles,
lorsqu'il comprend que sa réussite dépend avant tout de lui. L'art d'évaluer ses
performances, l'autonomie et la motivation ne sont-ils pas les meilleurs moyens pour
réussir ?”
b)- Pour Philippe Meirieu (Dict. Nathan), un sujet compétent analyse un problème en
ne s'en tenant pas aux indicateurs de surface mais en recherchant les indicateurs de
structure qui caractérisent véritablement la nature du problème. Une telle
conception permet de dépasser le débat entre méthodes strictement disciplinaires
et méthodes transversales.
Le travail, avec les apprenants, sur l'identification des structures de problèmes et
des outils correspondants s'inscrit dans l'ensemble des procédures de
métacognition. Il s'agit donc d'intégrer la réflexion sur les apprentissages dans les
apprentissages afin de faciliter les transferts de connaissances et l'accès à
l'autonomie.
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