SUITES MECANIQUES LOMBO-SACREES ET LOMBO-PELVIENNE EN GENERAL I ) GENERALITES : Les motifs de consultations sont extrêmement diversifiés en Médecine Ostéopathique, depuis la sinusite jusqu’à la métartasalgie, on peut affirmer qu’il s’agit bien d’une médecine générale fonctionnelle à raisonnement mécaniste.L’unité fonctionnelle inférieure, décrite au début de ce support de cours : selon un triangle dont la base est dessinée par la projection plane du périnée et des muscles pelvitrochantériens, ainsi que les repères anatomiques pubiens, coxo-fémoraux et coccygiens et dont le sommet se trouve en L3 (centre de gravité du corps), la contrainte antérieure matérialisée par le psoas et la résistance postérieure par la masse commune sacro-lombaire ; cette entité fonctionnelle est impliquée dans la plus grande majorité des schémas fonctionnels pathologiques soit à titre primaire, soit à titre secondaire et au niveau du raisonnement soit à titre directeur, soit à titre compensatoire. La colonne lombaire possède un rôle de mouvement, mais aussi un rôle de soutient : elle est robuste, s’élargit de haut en bas, les vertèbres de répartition des charges ; elle subira les influences venant du haut essentiellement jusqu’à L3 et les influences venant du bas de L3 à L5. Ceci est du à L3 apex de la lordose lombaire et la géométrie fonctionnelle de l’unité moyenne et de l’unité inférieur. L’anneau pelvien constitué du sacrum, des iliaques et des coxo-fémorales recevra de même les sollicitations venues du haut intéressant plus particulièrement le sacrum et venues du bas pour les coxo-fémorales et les iliaques. Le fonctionnement physiopathologique de l’unité fonctionnelle inférieure s’inscrit schématiquement dans un système binaire agoniste, antagoniste, prépondérant selon 3 possibilités : a) Psoas + M.C.S.L contre pelvi-trochantériens b) Pelvi-trochantériens + M.C.S.L contre psoas c) Psoas + pelvi-trochantériens contre M.C.S.L. Le diagnostic devra faire apparaître les différenciations fonctionnelles qui vont constituer le schéma morbide de l’individu ; tous les mouvements que nous faisons sont producteurs et consommateurs d’énergie ; il y a une relation intime entre production d’énergie, mobilité et fonctionnement neurovégétatif, donc avec l’hémodynamique également. Pour l’ensemble du rachis, il y a donc un empilement d’environ 26 niveaux de leviers du premier genre : ces bras de leviers peuvent varier de longueur et de rapport. S’il y a disfonction d’un de ces niveaux à fortiori de plusieurs, il y aura une nouvelle recherche d’équilibre antérieurement, postérieurement ou latéralement, donc modification du passage de la ligne centrale de gravité du corps, au travers des structures et par la même, mauvaise utilisation des structures par recherche d’équilibre. « FORME – STRUCTURE – FONCTION « Nombre de problèmes dégénératifs peuvent trouver leur système causal au niveau du système locomoteur lésionnel ou compensé. Cela souligne l’importance du système musculo-squelettique de soutient et le concept ostéopatique. Il implique l’ensemble du tissu conjonctif et des muscles, ainsi que ce qu’ils contiennent : les fluides, les échanges cellulaires et métaboliques. L’équilibration de l’unité lombo-pelvienne sur les membres inférieurs se fait essentiellement par les Ischios jambiers, qui tiennent un très grand rôle dans le diagramme mécanique : charge sur le sacrum dans le plan frontal (postérieur) face au plan de réponse de l’appui au sol au niveau des acétabulums. Les interdépendance des lésions pluri-segmentaires ainsi que les rapports viscères système musculo-squelettique sont toujours à rechercher ; les unités fonctionnelles les unes les autres en fonction de leurs besoins. Si l’on trouve une lésion dans l’une d’elle, elle va diffuser et chercher du crédit compensatoire à l’intérieur et chercher du crédit compensatoire à l’intérieur de sa propre unité fonctionnelle, si ce crédit n’est pas disponible, ou insuffisant, la lésion recrutera des adaptations dans les unités fonctionnelles voisines, ou et vers le système périphérique. Dans le schéma corporel adaptatif vont entrer en jeu, différentes priorités : - l’équilibre : l’horizontalité du regard, la bonne position des canaux semis circulaires ; la commande neuro-musculaire, à partir des informations qui viennent à l’œil, de l’oreille interne, des tendons, des ligaments. Ces différents composants vont faire réagir le plan musculaire et aponévrotique pour la mise en place des systèmes compensatoires. Il est bon de rappeler que si l’on a une disfonction en qualité ou en amplitude ou bien les deux à un niveau quelconque, l’information prospective sera perturbée : le seuil lésionnel descendu. - La douleur et le confort : sont les deux autres paramètres de la mise en place des compensations et dans certains cas notamment aigus, disputeront la priorité à l’équilibre. II SUITES MECANIQUES LOMBO-PELVIENNES PROPREMENT DITES : Nous avons vu que l’élément gravitationnel constant est le dénominateur commun à toutes les adaptations, qu’elles qu’en soient les priorités précitées. Par ailleurs, l’iliaque n’a qu’une tendance face à la gravitation, c’est la postériorisation et pour le sacrum l’antériorisation . L’absorption des charges et des contraintes étant plus économique que l’inverse, postériorité iliaque, flexion et torsion sacrés seront les fonctionnements compensatoires dominants, engageant une morbidité lésionnelle de type secondaire ou une prédisposition lésionnelle primaire. 1) COMPENSATION LOMBO-PELVIENNE SUR MEMBRES INFERIEURS INEGAUX : Le crédit compensatoire débutera chronologiquement par ordre d’importance et sans obligation : a) Par l’inclination globale du bassin sur les têtes fémorales – bassin plus bas et en avant du côté court – plus haut et en arrière du côté long. b) Rotoscoliose lombaire selon la 1 ère loi de Fryette avec concavité du côté long. c) Postériorisation iliaque du côté long. d) Plus rarement antériorisation iliaque. e) Torsion antérieure du sacrum du côté long de type gauche ou droite (exemple : membre inférieur droit plus long, le sacrum soumis à la gravitation aura tendance à fonctionner en gauche . L’ensemble de ces possibilités compensatoires n’ont dans ce cas pour but de structures concernées, donc fonctionner au plus près de l’horizontal : - Si l’iliaque se postériorise, il permet au sacrum de descendre légèrement dans le plan frontal. - Si le sacrum effectue une torsion antérieure, c’est pour se soumettre à la répartition des charges, les absorber et se rapprocher de l’horizontal, toutefois son crédit de mobilité est restreint et dans le meilleur des cas, il se présentera dans le plan : supérieur, mais antéro-inférieur dans son fonctionnement par rapport à l’iliaque. La colonne lombaire restant latérale fléchie du côté long et roté du côté opposé. ANALYSE DE LA MECANIQUE COMPENSATOIRE - Membre inférieur long à droite, Iliaque droit en postériorité compensatoire, Sacrum en gauche / gauche (1 ère loi), Lombaires latéraux fléchies à droite, avec rotation vertébrale vers la gauche (1 ère loi). OBSERVATIONS : Exceptionnellement le sacrum fonctionne dans le même sens que les lombaires, selon une relation neutre discale avec une tendance au pincement postérieur et une tension permanente au niveau des ligaments ilio-lombaires à droite – parfois objectivante cliniquement par un épaississement de ceux-ci. NOTA : Le sacrum : s’il en avait le pouvoir, n’a malgré tout aucun intérêt à composer sous l’horizontal, dans ce cas, typiquement lié à la recherche de l’équilibre sur des membres inférieurs inégaux. COMPENSATIONS LOMBO-PELVIS SUR MEMBRES INFERIEUR INEGAUX DESSIN 2°) COMPENSATION SACREE SUR UN PROBLEME REVERSIBLE OU IRREVERSIBLE VENANT DU HAUT : Le sacrum s’adaptera toujours à la recherche de l’équilibre, et en fonction de sa morbidité à s’intérioriser (cette fois, nous considérerons que les membres inférieurs sont égaux). a) Soit L4 ou L5 en E.S.R. (P.S.R.) : la latexion lombaire de côté opposé à l’inclination lombaire et avoir tendance à la torsion antérieure (ex : L5 en E.S.R. droite, le sacrum suivra le « recentrage » autour de la ligne centrale de gravité, et effectuera une torsion gauche / gauche, cette fois ci sous l’horizontale). L’iliaque se postériorisant relativement du côté droit et s’intériorisant relativement à gauche. ANALYSE DE LA MECANIQUE COMPENSATOIRE : - L5 E.S.R. à droite en inclinaison de positionnement à droite (fonctionnelle à gauche) contraignant le sacrum en compensation. Sacrum en gauche / gauche (sous l’horizontal). Iliaque droit en postériorité relative. Iliaque gauche en postériorité relative. L5 en lésion sur le sacrum l’entraîne en contre rotation compensatoire à sa lésion et ceci entre les iliaques – augmentation de la lordose lombaire, tendance au pincement postérieur L5 S1, les ligaments ilio-lombaires ne souffrent pas vraiment. C’est le schéma le moins contraignant. b) Soit L4 ou L5 en F.R.S. (A.R.L.) : 2ème loi de Fryette : La latexion est du même côté de la rotation et en lésion sur le sacrum, pour rétablir l’équilibre ou tenter de « on » pourrait penser que le sacrum va se postério-supérioriser , mais cela est trop simpliste et anti-gravitationnelle , donc peu économique, alors ne confond pas position et fonction. Le sacrum s’antéinfériorisera de l’autre côté, ce qui lui est plus facile d’autant du côté de la rotation inclinaison latérale de la vertèbre lombaire en lésion, sans contraindre d’une façon exagérée les ligaments ilio-lombaires. ANALYSE DE LA MECANIQUE : - L5 en E.R.S. gauche (2ème loi) - Sacrum en torsion gauche / gauche - Iliaque droit en relative postériorité - Iliaque gauche en relative antériorité En fait, le bloc lésionnel L5S1 va se compenser lui même entre les iliaques. 2 DESSINS 3°) COMPENSENTIONS LOMBAIRES SUR LESION PRIMAIRE TRAUMATIQUE DU SACRUM EN TORSION POSTERIEUR Le mécanisme lésionnel se situe dans le deuxième loi de Fryette c’est à dire rotation du même côté que la latexion, la colonne lombo sacrée se trouvant en flexion du 3ème degrés (mouvement producteur de la lésion). Il s’agit d’une lésion sacro-iliaque, associée a un conflit fonctionnel avec L5, le système compensatoire débutera véritablement au niveau L4 et L5. Du côté de la torsion postérieure, l’ilium sera relativement antérieur du côté opposé. Le sacrum sera relativement antéro-inférieur et l’ilium relativement postérieur. ANANLYSE DE LA MECANIQUE - Sacrum en D/G. - Iliaque droit relativement antérieur - Iliaque gauche relativement postérieur - Lombaire en E.S.R Dans ce schéma : les articulaires postérieures L5S1 ainsi que le disque seront sollicités. III COMPENSATIONS LOMBO PELVIS SUR SACRUM EN TORSION POST (=> primaire traumatique) DESSIN 4°) COMPENSATION LOMBO-PELVIENNE SUR PERTE DE COMPENSATION PRIMAIRE TRAUMATIQUE EN TORSION POSTERIEUR DU SACRUM Dans ce schéma physio pathologique de fonctionnement, le sacrum fonctionne préalablement en torsion compensatoire à partir d’un problème venant du haut, il est adapté. Quand survient du côté compensatoire une lésion en torsion postérieure, celle-ci n’est pas susceptible d’inverser les paramètres de positionnement dans l’espace. N’oublions pas qu’il s’agit de perte de mobilité et de perversion de changement et non de déplacement. Dans ce cas, les signes diagnostiques de positionnement seront identiques à ceux d’un sacrum en torsion antérieure, seuls les signes diagnostiques de mobilité seront inversés : le rebond, le mouvement aggravant les signes et bien sûr une symptomotologie lésionnelle. ANALYSE DE LA MECANIQUE - Sacrum lésionnel D/G sur sacrum G/G compensatoire à un problème venant du haut. Ilium droit devient relativement antérieur Ilium gauche devient relativement postérieur Les lombaires s’installent comme auparavant en E.S.R. mais surtout àpartir de L4. CONCLUSION L’importance de la compréhension de ces schémas permet de programmer un traitement cohérent et efficace, l’objectivation des lésions, des compensations et de relativité est essentielle pour indiquer le principe de traitement et mettre en évidence le ou les lésions directrices. IV COMPENSATION LOMBO-PELVIS SUR PERTE DE COMPENSATION EN TORSION POSTERIEUR DU SACRUM DESSIN MANIPULATIONS OSTEOPATHIQUES INDIRECTES PUBIS EN SUPERIORITE Patient : Allongé sur le dos, le membre inférieur du côté lésé pend au dehors de la table. Praticien : Du côté de la lésion, de profil en place sa main qui est vers le sujet sur l’EIAS du côté opposé, soutient par la face postérieure de sa cheville, le membre pendant et tendu du sujet, sa main externe prend contact à la face antérieure du genou. Puis demander une élévation jambe tendue contre résistance, puis relâcher et rechercher la nouvelle amplitude passive et recommencer quatre fois et en deux séries. PUBIS EN INFERIORITE Patient : Allongé sur le dos Praticien : Se tient du côté opposé de la lésion et fait fléchir complètement la jambe sur la cuisse et la cuisse sur le bassin du côté affecté et passer le bras céphalique par dessus le membre du côté lésé et saisir le rebord de la table, le genou du patient repose ainsi au niveau de l’aisselle, la main caudale se place en poing sur l’ischiam du même côté et dans l’axe longitudinal puis faire étendre la nouvelle amplitude passive, puis recommencer quatre fois et en deux séries. DECOAPTATION SYMPHYSAIRE Patient : Allongé sur le dos 1er temps : Genoux serrés, fléchis, pieds sur la table. Praticien : Maintient ainsi avec ses bras les genoux serrés du sujet contre sin abdomen. Puis demande un écartement rapide avec une forme maximum, puis demande de relâcher quatre fois cet effort. 2ème temps : Genoux écarté en amplitude maximum avec les pieds joints. Patricien : Maintient avec ses mains la position acquise puis demande de relâcher. Répéter quatre fois. On peut enregistrer dans cette manipulation un bruit de décoaptation symphysaire. SCHEMATISATION DES LOIS DU MOUVEMENT VERTEBRAL DE H. FRYETTE DESSIN