II. ORIGINE DES AMINOACIDES DANS LES ORGANISMES VIVANTS
Concernant l’origine des aminoacides, les organismes vivants se divisent en deux groupes :
- ceux qui sont capables de synthétiser tous les vingt aminoacides naturels, et chez lesquels les aminoacides sont
donc d’origine endogène
- et ceux qui sont incapables de synthétiser certains aminoacides; ces aminoacides qui leur sont indispensables,
doivent leur être fournis dans le milieu (ou dans l’alimentation) et sont donc d’origine exogène.
1. Synthèse des aminoacides
La synthèse des aminoacides peut être subdivisée en plusieurs étapes : la formation d’ammoniac, l’incorporation
d’ammoniac dans un composé organique (en général sous forme d’acide glutamique), la synthèse du squelette
carboné des aminoacides (c’est-à-dire la formation des -cétoacides correspondants) et enfin le transfert du
groupement aminé de l’acide glutamique à ces divers -cétoacides par transamination.
A. Formation d’ammoniac
La plupart des micro-organismes et des végétaux utilisent l’ammoniac qui se forme lors de la dégradation des
substances organiques azotées. On peut également observer la formation d’ammoniac à partir de substances
minérales : l’azote atmosphérique et les ions nitrite et nitrate par réduction.
B. Incorporation de l’ammoniac dans un composé organique
Les quatre processus les plus importants permettant la « fixation » de NH3 sous forme organique sont :
- l’amination réductrice de l’acide -cétoglutarique en acide glutamique par la glutamate DH;
- l’amination de l’acide fumarique en acide aspartique ;
- la formation de carbamyl-phosphate ;
- la formation d’une amide comme la glutamine.
Les divers modes de formation de l’ammoniac et son incorporation dans les composés organiques peuvent être
considérés dans le cadre général du cycle de l’azote.
C. Synthèse du squelette carboné des aminoacides
Les -cétoacides correspondant à un certain nombre d’aminoacides sont des produits courants du métabolisme
intermédiaire, notamment de la glycolyse et du cycle de Krebs; c’est le cas particulier de l’acide pyruvique
(-cétoacide correspondant à l’alanine), de l’acide -cétoglutarique (correspondant à l’acide glutamique), de
l’acide oxalo-acétique (correspondant à l’acide aspartique). Certains autres -cétoacides dérivent plus ou moins
directement de composés du métabolisme intermédiaire, comme par exemple l’acide 3-phospho-hydroxy-
pyruvique (correspondant à la phospho-sérine) qui provient de l’acide 3-phospho-glycérique par
déshydrogénation. Mais alors que les micro-organismes et les végétaux sont capables de former une dizaine
d’-cétoacides, les animaux supérieurs et l’Homme en particulier sont incapables de réaliser la synthèse de la
majorité d’entre eux et il faut leur fournir dans l’alimentation les aminoacides correspondants, ce sont les
aminoacides « indispensables ». En ce qui concerne les organismes capables de synthétiser cette dizaine d’-
cétoacides, les réactions nécessaires sont parfois nombreuses et complexes, notamment pour les aminoacides
aromatiques..
D. Transfert du groupement aminé sur les -cétoacides
De façon générale, les aminoacides peuvent être formés à partir des -cétoacides correspondants, par
transamination. Comme l’acide glutamique est le principal composé résultant de l’incorporation de NH3 sous forme