Cancer et immunothérapie : les déboires de BMS profitent à Merck

LaTribune.fr
08 août 2016
Cancer et immunothérapie : les déboires de BMS profitent à Merck
Merck est le numéro 2 dans l'immunothérapie contre les cancers derrière BMS. (Crédits : © Jeff Zelevansky /
Reuters)
Les résultats d'un essai clinique de l'Opdivo, un traitement en immunothérapie contre le type
de cancer du poumon le plus répandu s'est avéré décevant, faisant plonger l'action du
groupe pharmaceutique Bristol-Myers Squibb en Bourse. Le laboratoire Merck, qui
développe un traitement concurrent, a vu son titre bondir.
La recherche clinique dans l'immunothérapie contre le cancer n'est pas un long fleuve
tranquille. Début juillet, la biotech Juno Therapeutics avait stopper momentanément un
essai clinique dédié à un traitement contre la leucémie chez les adultes. C'est au tour de
Bristol-Myers Squibb (BMS) de connaître des difficultés. Le groupe n'a pas atteint les
objectifs d'efficacité attendus pour un essai de phase III (dernière phase avant un lancement
sur le marché) de son Opdivo destiné à une prescription contre les cancers du poumon les
plus répandus, ceux dits "non à petites cellules", a-t-il annoncé vendredi 5 août. Son
médicament d'immunothérapie vedette n'a pas réussi à ralentir la progression des
symptômes de la maladie auprès de patients atteints d'un cancer du poumon à un stade
avancé.
A la clôture de la Bourse, à New York, vendredi, l'action du groupe perdait 15,99% à 63,28
dollars, malgré la publication d'un communiqué qui se veut rassurant. Le laboratoire
pharmaceutique américain se dit fier de ce qu'a et ce que va accomplir son Opdivo. Il promet
de continuer les essais cliniques en testant une combinaison de ce traitement avec le Yervoy
(un produit utilisé contre les mélanomes avancés).
Un coup de boost pour le Keytruda de Merck ?
Merck, dont la croissance est alimentée par l'oncologie et les vaccins notamment, a vu son
titre prendre 10% en Bourse à New York, vendredi, à 63,86 dollars. Le groupe
pharmaceutique travaille sur le Keytruda, un traitement concurrent à celui de BMS, contre le
même type de cancer du poumon. Merck a d'ailleurs publié des résultats positifs pour ce
traitement en juin, montrant des amélioration par rapport à la chimiothérapie classique et
rallongeant l'espérance de vie des patients atteints de cancers du poumons "non à petites
cellules". Il a été approuvé pour cette application en août par la Commission européenne.
Pour rappel, l'immunothérapie vise à booster les défenses immunitaires afin de détruire les
cancers.
L'Opdivo est le médicament le plus vendu de BMS et a enregistré 840 millions de dollars de
chiffre d'affaires au premier semestre. Le Keytruda atteint quant à lui les 314 millions de
dollars de revenus sur la même période pour Merck, qui pour l'instant reste en deuxième
position dans le marché de l'immunothérapie contre le cancer.
Quatre grands groupes très actifs dans le domaine
Outre Merck et BMS, actuellement leaders dans l'immunothérapie contre les cancers,
Astrazeneca et Roche tentent de creuser leur trou.
Ce dernier dispose de neuf traitements en immunothérapie lancés en phase clinique au
début de l'année 2015. Le numéro 1 dans les anticancéreux cherche des relais de
croissance pour pallier la perte des brevets à venir de plusieurs blockbusters, dont le Rituxan
et l'Avastin.
Jan-Yves Paillé
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