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« Comme le système immunitaire ne détruit pas les cellules cancéreuses comme il le devrait, nous
avons fini par imaginer que celles-ci étaient capables de l'induire en erreur. Nous avons identifié la
manière dont ces tumeurs trompent nos défenses avec différentes protéines. Et nous avons développé
des anticorps qui empêchent cette méprise moléculaire en bloquant l'action de ces protéines sur le
système immunitaire. »
D'autres technologies immunologiques permettent aussi de booster le système immunitaire comme dans
les années 1990. Mais aujourd'hui, l'innovation permet de lui apprendre à cibler les cellules cancéreuses
qu'il doit détruire sans ennuyer les cellules saines et provoquer des réactions inflammatoires et
allergiques.
Des biotechnologies très élaborées et complexes à mettre en œuvre. Mais pour lesquelles on constate
des résultats enthousiasmants pour les cancers résistant aux chimiothérapies et sans solution de
traitement.
Quatre gros laboratoires sur les rangs
Dans les années 2000, les premiers tests d'immunothérapie ont été lancés. Et depuis 2010, certains
laboratoires ont compris que la discipline aurait une grande importance dans l'avenir du traitement
contre le cancer.
Quatre grands groupes pharmaceutiques ont largement investi dans cette nouvelle façon de soigner :
les Américains BMS (Bristol-Myers Squibb) et Merck ainsi que les groupes Roche et Astra Zeneca.
Aujourd'hui, les molécules sur le marché sont le Yervoy® de BMS et le Keytruda de Merck pour le
traitement du mélanome ainsi que l'Opdivo® (BMS) pour le cancer avancé du poumon. Mais de
nombreuses autres sont prêtes à sortir du pipeline. Sur le même cancer, Merck mise sur son Keytruda
aux résultats plus probants que ceux de son concurrent.
Pour le Suisse Roche, un des candidats prometteurs est l'Atezolizumab (anti PDL-1) pour le cancer du
poumon ainsi que celui de la vessie. Le groupe espère soumettre un dossier de demande
d'enregistrement pour ces deux indications courant 2016
Avec l'immunothérapie, les groupes pharmaceutiques ont dû intégrer une nouvelle spécialité car c'est la
biotechnologie qui a permis ces premières innovations. Ainsi, BMS a misé sur ImClone et Astra Zeneca
sur MedImmune. Pour Roche, le rachat de Genentech en 2009 a permis de prendre le virage des
biotechs et cette approche est devenue un axe stratégique de sa recherche en oncologie. Le groupe
suisse possède actuellement une vingtaine de molécules d'immunothérapie à l'étude, dont sept font déjà
l'objet d'études cliniques.
Le Dr Yannick Plétan, directeur médical de Roche Pharma France, détaille la stratégie immuno de son
groupe.
« L'une des voies qui intéresse fortement Roche est la vaccination antitumorale. Plusieurs collaborations
sont en cours, notamment en France avec des discussions très avancées avec un Institut de
cancérologie ayant une expertise reconnue en immuno-oncologie. Roche a par ailleurs récemment
acquis les droits d'une molécule de la société spécialisée en immuno-oncologie, NewLink. Son
mécanisme d'action est différent et complémentaire de celui de l'Atezolizumab. »
Les pépites de l'immuno
En France de nombreuses startups se créent sur ce secteur. Des startups qui permettent de développer
différents modes d'intervention auprès du système immunitaire. Mais qui nécessitent de lourds
investissements en développement et en essais cliniques.
En Bourse, l'immunothérapie permet parfois de bonnes valorisations comme, par exemple, le joli
parcours d'Innate pharma début 2014 (+ 250% en six mois) plus un bel accord récent avec Astra
Zeneca. Si le potentiel est important, les risques sont nombreux pour une activité qui mise sur des