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produits marocains ; secteur financier plus accessible aux plus petites entreprises ; main d’œuvre mieux
formée et institutions de protection sociale et du marché de l’emploi efficaces.
Certes, des progrès significatifs ont été accomplis dans tous ces domaines (comme en témoigne la nette
avancée du Maroc au classement établi par le rapport Doing Business dans son édition de 2012, qui a
constitué en fait la plus forte progression au plan global), mais il faut absolument renforcer l’impact
des réformes sur la société toute entière, et en particulier, sur les investisseurs privés. Il reste des défis à
relever pour assainir le cadre des affaires, notamment dans des domaines comme celui de la réforme
réglementaire, qui requiert une grande coordination interinstitutionnelle, et où il reste un écart entre la
lettre de la Loi et l’application de cette dernière à chaque investisseur. Même s’il existe des plans pour
développer les exportations (Émergence et Maroc Export), et même si le Maroc a adopté un ambitieux
programme de libre-échange, certains aspects de la politique commerciale — dont la logistique et le
financement du commerce — continuent de présenter des faiblesses. D’impressionnantes réformes ont été
engagées dans le secteur financier, mais elles doivent encore s’appliquer aux PME locales qui ont
toujours très peu accès au crédit.
Pour l’avenir, le défi consiste à appliquer et coordonner toutes les politiques qui influent sur le
développement du secteur privé — la réussite des programmes sectoriels engagés par le gouvernement
(dans l’industrie, le commerce, l’agriculture, le tourisme, la formation professionnelle, etc.) dépendra de
la capacité de ce dernier à coordonner, appliquer et évaluer les politiques à divers niveaux et par le biais
de divers organismes. Cette entreprise s’est avérée particulièrement difficile par le passé, chaque fois
qu’une forte coordination interinstitutionnelle était de mise — en particulier, pour lever les contraintes
intersectorielles qui continuent de miner l’activité économique, et surtout les PME locales. Tous ces plans
de soutien et interventions sont aussi lourdement entravés par des problèmes intersectoriels qui continuent
de peser sur l’activité économique : disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée ; accès à la terre et au
crédit pour les PME ; règlementation — et son application par les administrations concernées
notamment — complexe, souvent arbitraire et appliquée au cas par cas ; et faiblesses judiciaires.
La série de prêts programmatiques à l’appui des politiques de développement (DPL) proposée pour
financer le programme d’appui à la compétitivité économique du Maroc (ECPS) vise à soutenir les
mesures de réforme de la gouvernance économique prises par le Gouvernement marocain pour
renforcer la concurrence et améliorer les politiques de promotion de la compétitivité : limitation de la
liberté d’action dans l’application de la réglementation ; lutte contre les comportements
anticoncurrentiels ; amélioration de la coordination gouvernementale et de la participation du secteur
privé à la prise de décisions ; renforcement de l’efficacité, la transparence et l’éthique de responsabilité
dans la prise de décisions au sein de l’appareil gouvernemental ; et accroissement de l’accès à
l’information ; sont tous des objectifs importants qui seront pris en compte dans les réformes spécifiques
soutenues par le programme.
À terme, le niveau accru de compétitivité de l’économie marocaine se traduira par un surcroît
d’investissements et de création d’emplois, en particulier dans les secteurs à plus forte valeur
ajoutée. Ce que l’on attend, au bout du compte, d’un niveau plus soutenu de développement et de
compétitivité du secteur privé, ce sont des emplois de meilleure qualité et à plus forte valeur ajoutée
qui permettent d’absorber les volumes croissants de jeunes marocains dotés de degrés d’instruction
plus élevés. Les travaux de recherche antérieurs montrent que des emplois stables sont le meilleur
moyen pour les individus d’échapper à la pauvreté et à la précarité. L’objectif à long terme de cette
série de prêts à l’appui des politiques de développement en matière de compétitivité consiste
précisément à permettre des gains de productivité dans l’économie marocaine, et tout
particulièrement au niveau des petites et moyennes entreprises, dans l’optique d’un renforcement de
la création d’emplois et de la réduction de la pauvreté.