Contrôle sur le thème du marché 9/12/13
Le marché du travail selon les néoclassiques
Selon le courant néoclassique, le chômage provient des rigidités du fonctionnement du marché du travail.
Pour ce courant le travail est bien comme un autre qui s’échange sur un marché. L’offre de travail vient des
salariés. Ces derniers arbitrent entre l’acquisition d’un revenu grâce au travail et le loisir. Une hausse de
salaire peut se traduire par une offre supplémentaire ou bien une réduction, le salarié dans ce dernier cas
ayant une préférence pour le loisir. L’offre de travail est une fonction croissante du salaire réel (salaire réel =
salaire net - inflation). La demande de travail des entreprises dépend de la productivité marginale du travail
et du salaire réel puisque pour les néoclassiques la productivité marginale du travail est décroissante à partir
d’un certain niveau. Si les conditions de concurrence pure et parfaite sont respectées sur le marché du
travail, il existe un niveau de salaire d’équilibre qui permet la satisfaction de l’offre et de la demande de
travail. Si l’offre est supérieure à la demande, la baisse du travail conduit certains offreurs à sortir du marché
du travail et des demandeurs à entrer sur le marché. A l’inverse, lorsque la demande est supérieure à l’offre,
le salaire augmente ce qui provoque l’afflux d’offreurs de travail et la sortie de demandeurs de travail. Si un
déséquilibre persiste, c’est en raison de l’existence de rigidités qui empêchent le salaire de se fixer à son
niveau d’équilibre et ainsi la réduction de l’écart entre l’offre et la demande de travail. Les
dysfonctionnements ou rigidités sont de plusieurs types : existence d’un salaire minimum, indemnisation du
chômage, syndicats, législation sur la protection de l’emploi, politique fiscale ou prélèvements sociaux. Il
résulte que le chômage est d’abord et avant tout volontaire.
Source : www.ladocumentationfrançaise.fr
1. Rappelez les hypothèses de la concurrence pure et parfaite.
2. Faites apparaitre sur un graphique représentant les droites d’offre et de demande de travail les mots en
gras dans le texte.
3. A quel arbitrage (choix) les offreurs de travail sont-ils soumis ?
4. Quelles sont les causes du chômage selon les économistes néoclassiques ?
L’approche de Karl Polanyi : échange marchand, redistribution et réciprocité
« Polanyi (un historien de l’économie) distingue une pluralité de modes de circulation de biens et services,
que les sociétés combinent de manières diverses à travers le temps et l'espace : l'échange – et son modèle
de marché – la redistribution – qui requiert le modèle institutionnel de la centralité –, la réciprocité –
encouragée par le modèle institutionnel de la symétrie [...]. Ces modèles désignent les interactions au travers
desquelles sont échangés les biens et ressources dans une société, et la façon dont les groupes d'individus
sont liés entre eux, intégrés à la société dans son ensemble. (...)
Prenant pour exemple la société des Trobriandais (un archipel situé à proximité de la Nouvelle Guinée),
Polanyi met en évidence deux principes de comportement qui ne sont généralement pas associés à
l'économie : la réciprocité et la redistribution. Chez les Trobriandais, la réciprocité touche les relations entre
individus issus d'une même famille tandis que la redistribution touche les individus qui dépendent d'un même
chef. La réciprocité réside dans le fait que l'entretien de la famille est assuré par les parents de la famille de
la mère. Cet entretien fonctionne sur le principe du don-contre-don mais entre membres différents au sein
d'un même groupe : les frères pourvoient aux besoins des sœurs et de leur famille, en échange de quoi ils
reçoivent, à travers les produits reçus par leur épouse de leur propre famille, la subsistance. La redistribution
est assurée par le chef de l'île qui se voit attribuer une partie de la production et la redistribue ensuite, la
production non ponctionnée étant principalement affectée aux évènements festifs de la communauté. (...)
L'enseignement que tire Polanyi de l'étude de ce type de sociétés porte sur l'existence de principes
organisateurs de l'économie différents de ceux décrits et « universalisés » par les économistes classiques
(courant libéral) en particulier par Adam Smith, et qui sont basés sur la recherche du gain dans l’échange.
Florence Degavre et Andreia Lemaître, « Approches substantives de l'économie : des outils pour l'étude des
organisations d'économie sociale », Revue Interventions économiques
5. Quelles sont les 3 formes de circulation des biens selon Polanyi ?
6. Pourquoi est-il nécessaire d’attendre un certain temps avant de rendre un don ?
7. Donnez un exemple d'échange réciproque, d'échange marchand et de redistribution dans les sociétés
modernes
8. A l’aide de vos connaissances et des deux documents proposez une réponse argumentée et illustrée à la
question : échanges marchands et non marchands s’opposent-ils ?