auxquelles ils obéissent parfois : ordres, injonctions, injures etc.... Les voix les poussent alors à des
comportements violents ou dangereux dans un certain nombre de cas, entraînant alors des
complications médico-légales.
Les idées délirantes ou dans une moindre mesure les idées surinvesties : les idées délirantes sont
des croyances erronées basées sur une interprétation fausse de la réalité extérieure. Le sujet peut
avoir des convictions tenaces que personne d’autre ne partage et cela en dépit de preuves évidentes
et vérifiables. Par exemple, il peut avoir l’impression d’être suivi, persécuté etc... alors que ce n’est
manifestement pas le cas. Les idées délirantes sont classées selon leur contenu : elles peuvent être
bizarres (ex : croire que des extra-terrestres habitent à côté de chez soi, que les feux rouges sont le
signe d’un cataclysme ou encore que des insectes envahissent le corps), non bizarres et pourtant
irrecevables (ex : croire que la police surveille le domicile ) etc... Les idées de référence, où le
patient croit être le centre des évènements ou des faits qui l’entourent sont également typiques :
ainsi, il peut être persuadé que le journal télévisé parle de lui ou qu’un article de magazine le
concerne personnellement. Les idées surinvesties sont d’une moins grande intensité mais restent
déraisonnables. Souvent , les idées délirantes ont une connotation mystique ou religieuse (Dieu, le
Diable etc…)
Les troubles du comportement : ils sont de nature variable et peuvent être à l’origine
d’internements en milieu spécialisé : des accès incontrôlés de violence, des manifestations
d’agitation avec attitudes inappropriées ( vociférations en public, rires bruyants immotivés, etc...),
des mouvements répétitifs et stéréotypés, des attitudes bizarres, des comportements vestimentaires
incongrus (tenue négligée, inadaptée à la saison etc...), un discours désorganisé, logorrhéique avec
déraillement (coq à l'âne) surviennent fréquemment lors de la schizophrénie. Les malades en crise
psychotique aiguë peuvent également ne plus communiquer de manière logique avec autrui ou
sembler “ailleurs”, ce qui les rend incompréhensibles aux yeux d’une personne saine.
Les symptômes négatifs les plus fréquents sont :
L’émoussement affectif : il s’agit de la réduction de la capacité à exprimer et ressentir les
émotions. On parle d’affect émoussé et même d’affect abrasé quand cette capacité naturelle a
disparu complètement. Le visage du sujet est souvent monotone, impassible, parfois immobile
avec une expression vide et une réduction des mouvements oculaires. L’émoussement affectif est
très couramment observé dans la schizophrénie
La pauvreté de la pensée : elle se reflète dans la pauvreté du discours ou alogie. Le patient semble
avoir des difficultés à produire du langage, ce qui entraîne des réponses brèves et peu nombreuses
aux sollicitations extérieures. L'alogie n'est pas systématique mais la production du discours peut
être perturbée même si elle n'est pas réduite en termes de contenu. Ainsi, des phénomènes de
barrage ( brusque interruption du discours sans motif dont le sujet n'a généralement pas
conscience) ou de fading ( évanouissement du discours durant lequel la pensée du sujet paraît
suspendue) sont couramment observés.
Le retrait social : il se manifeste parfois insidieusement et progressivement dans les débuts de la
maladie. Peu à peu, le sujet s’isole et a tendance à éviter les contacts sociaux. Les conséquences
peuvent être très invalidantes : perte des amis, abandon du travail, repli autistique etc...
Le manque de volonté dirigée vers un but : la perte de motivation et d’énergie sont des symptômes
significatifs de la maladie. On observe une détérioration dans le fonctionnement normal des
activités : le patient peut commencer à éprouver des difficultés scolaires, ne pas terminer son
cursus universitaire ou encore ne plus participer aux tâches quotidiennes (toilette, préparation des
repas, etc...). Il ne s'agit pas de paresse ou de mauvaise volonté de la part du sujet mais d'une réelle
perte de l'élan vital.