Les maladies mentales des adultes sur psymedic http://web.net-time/psymedic/pages/TroublesMtx.htm
Font l'objet d'un commentaire argumenté les 4 items suivants :
La schizophrénie
Le trouble bipolaire
Les troubles dépressifs
Les troubles anxieux
Précisons que la question de la personnalité pathologique prémorbide est toujours à l'étude actuellement. Il
faut rappeler sommairement la notion même de personnalité :
La personnalité résulte de l'intégration dynamique des différentes composantes : biologiques,
génétiques, affectives, etc... qui expliquent le fonctionnement interactif de l'individu par rapport à lui
même et à ses pairs dans son environnement socioculturel.
Les traits de personnalités quant à eux n'ont pas un caractère pathologique en eux mêmes, pouvant se
rencontrer chez des sujets sains, exempts de troubles mentaux.
La personnalité apparaît précocement dès l'enfance, elle se consolide et s'affirme à l'adolescence pour
finalement se stabiliser de manière durable avec l'âge adulte.
L'être humain étant complexe et malléable à la fois , la personnalité est amenée à se corriger ou à se
modeler en fonction des évènements, du contexte, des traitements psycho-chimiothérapiques etc...
La psychiatrie actuelle reconnaît généralement 3 types de personnalités ou structures pathologiques sur
lesquels viennent se greffer des troubles mentaux plus ou moins sévères en termes de pronostic selon
les cas :
La personnalité névrotique : axe des troubles dépressifs et anxieux principalement.
La personnalité psychotique : axe des troubles psychotiques et apparentés (schizophrénie etc...)
La personnalité limite, entre névrose et psychose.
Notons que les écoles de pensée étant nombreuses, les avis divergent encore quant à cette classification
tripartite plutôt formelle.
Le DSM-IV TR ne rend pas compte des concepts de névrose et de psychose, notions nées en Europe. Les
deux termes ont disparu du manuel diagnostique américain dès 1980, date de parution du DSM-III, ceci
dans le souci d'une approche "athéorique" des maladies mentales. Dans le DSM-IV TR, il est question
respectivement de "troubles de l'humeur/ anxieux" et de "schizophrénie et autres troubles psychotiques".
Le terme borderline quant à lui correspondrait à celui de limite en France.
Les personnalités pathologiques répertoriées dans le DSM-IV TR sont les suivantes :
paranoïaque
schizoïde
schizotypique
borderline
histrionique
narcissique
évitante
dépendante
antisociale
obsessionnelle-compulsive
Une personnalité pathologique peut précéder un trouble mental caractérisé comme une schizophrénie mais
elle peut également très bien rester constante au fil du temps sans évoluer défavorablement ou dégénérer
en une psychose ou un autre trouble grave ou envahissant.
Notre propos ici n'est pas de traiter la personnalité pathologique mais les principales maladies mentales
caractérisées mentionnées plus haut.
Pour les termes spécialisés ou techniques, reportez vous directement au glossaire
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LA SCHIZOPHRENIE
La description
La schizophrénie est une maladie mentale grave caractérisée par un ensemble de symptômes très
disparates entraînant un dysfonctionnement important dans plusieurs domaines de l’existence
(professionnel, social, affectif etc...) sur une période longue et le plus souvent de manière durable avec des
épisodes de mission ou au contraire d'exacerbation, tous les schémas évolutifs étant en principe
possibles, favorables ou défavorables, une récupération complète ab initio et ad integrum étant rare.
Contrairement aux idées reçues, la schizophrénie ne présente pas obligatoirement un aspect
impressionnant, certaines formes de la maladie pouvant être peu spectaculaires. Cependant, dans la
majorité des cas, la schizophrénie est une affection particulièrement sévère excluant généralement une vie
complètement normale pour le sujet. En effet, elle implique un certain nombre de perturbations
importantes du comportement, de déficits cognitifs, affectifs (désorganisation, discordance, ambivalence
affective etc...) et une perte de contact avec le monde réel se traduisant notamment par un délire d'ampleur
et de nature variables , des hallucinations auditives notamment, une dépersonnalisation et une
déréalisation. La schizophrénie ne signifie ni double personnalité ni démence en dépit de la croyance
populaire répandue : les malades sont rarement dangereux, sinon pour eux mêmes, ou violents à l’égard
d’autrui, sauf en période de crise aiguë dans certains cas. Par contre, c’est une affection particulièrement
douloureuse pour le malade et son entourage proche.
Les symptômes
Pour simplifier, les symptômes de la maladie sont subdivisés en 2 types : positifs et négatifs. Les
symptômes positifs, appelés aussi “productifs”, reflètent l’exacerbation et la distorsion des fonctions
cérébrales normales, les symptômes négatifs ou déficitaires correspondent au contraire à une diminution
ou à une perte de ces mes fonctions. Les symptômes négatifs sont plus difficiles à évaluer parce qu’ils
sont moins bruyants et peuvent se rencontrer dans d’autres troubles mentaux. Quand la maladie se déclare
ouvertement, une crise psychotique avec manifestations productives (positives) est en général suivie d’une
phase de symptômes négatifs mais ce n’est pas obligatoire, les modes d’entrée dans la maladie étant
nombreux et hétérogènes. La phase positive coïncide donc seulement parfois avec le début de la
schizophrénie, qui peut être précédée de signes pré morbides annonciateurs : repli sur soi, bizarrerie du
comportement, croyances étranges, échec scolaire, perte de volonté entre autres. Les symptômes négatifs
sont en général constants une fois installés, répondant moins bien aux traitements psychotropes d’où
souvent une incapacité ou des difficultés à vivre de manière autonome pour les malades . Les symptômes
positifs ont tendance à être transitoires et réapparaissent par poussées bien qu'ils puissent également
devenir chroniques et enkystés.
Les symptômes positifs usuels sont :
Les hallucinations psychosensorielles/psychiques : elles peuvent concerner les 5 sens mais les
hallucinations auditives sont de loin les plus communes. Il s’agit de perceptions sensorielles
vécues uniquement par le sujet en l’absence de stimulus extérieur objectif. Couramment, les
patients schizophrènes perçoivent des “voix” intérieures ou extérieures souvent menaçantes
auxquelles ils obéissent parfois : ordres, injonctions, injures etc.... Les voix les poussent alors à des
comportements violents ou dangereux dans un certain nombre de cas, entraînant alors des
complications médico-légales.
Les idées délirantes ou dans une moindre mesure les idées surinvesties : les idées délirantes sont
des croyances erronées basées sur une interprétation fausse de la réalité extérieure. Le sujet peut
avoir des convictions tenaces que personne d’autre ne partage et cela en dépit de preuves évidentes
et vérifiables. Par exemple, il peut avoir l’impression d’être suivi, persécuté etc... alors que ce n’est
manifestement pas le cas. Les idées délirantes sont classées selon leur contenu : elles peuvent être
bizarres (ex : croire que des extra-terrestres habitent à côté de chez soi, que les feux rouges sont le
signe d’un cataclysme ou encore que des insectes envahissent le corps), non bizarres et pourtant
irrecevables (ex : croire que la police surveille le domicile ) etc... Les idées de référence, où le
patient croit être le centre des évènements ou des faits qui l’entourent sont également typiques :
ainsi, il peut être persuadé que le journal télévisé parle de lui ou qu’un article de magazine le
concerne personnellement. Les idées surinvesties sont d’une moins grande intensité mais restent
déraisonnables. Souvent , les idées délirantes ont une connotation mystique ou religieuse (Dieu, le
Diable etc…)
Les troubles du comportement : ils sont de nature variable et peuvent être à l’origine
d’internements en milieu spécialisé : des accès incontrôlés de violence, des manifestations
d’agitation avec attitudes inappropriées ( vociférations en public, rires bruyants immotivés, etc...),
des mouvements répétitifs et stéréotypés, des attitudes bizarres, des comportements vestimentaires
incongrus (tenue négligée, inadaptée à la saison etc...), un discours désorganisé, logorrhéique avec
déraillement (coq à l'âne) surviennent fréquemment lors de la schizophrénie. Les malades en crise
psychotique aiguë peuvent également ne plus communiquer de manière logique avec autrui ou
sembler “ailleurs”, ce qui les rend incompréhensibles aux yeux d’une personne saine.
Les symptômes négatifs les plus fréquents sont :
L’émoussement affectif : il s’agit de la réduction de la capacité à exprimer et ressentir les
émotions. On parle d’affect émoussé et même d’affect abrasé quand cette capacité naturelle a
disparu complètement. Le visage du sujet est souvent monotone, impassible, parfois immobile
avec une expression vide et une réduction des mouvements oculaires. L’émoussement affectif est
très couramment observé dans la schizophrénie
La pauvreté de la pensée : elle se reflète dans la pauvreté du discours ou alogie. Le patient semble
avoir des difficultés à produire du langage, ce qui entraîne des réponses brèves et peu nombreuses
aux sollicitations extérieures. L'alogie n'est pas systématique mais la production du discours peut
être perturbée même si elle n'est pas réduite en termes de contenu. Ainsi, des phénomènes de
barrage ( brusque interruption du discours sans motif dont le sujet n'a généralement pas
conscience) ou de fading ( évanouissement du discours durant lequel la pensée du sujet paraît
suspendue) sont couramment observés.
Le retrait social : il se manifeste parfois insidieusement et progressivement dans les débuts de la
maladie. Peu à peu, le sujet s’isole et a tendance à éviter les contacts sociaux. Les conséquences
peuvent être très invalidantes : perte des amis, abandon du travail, repli autistique etc...
Le manque de volonté dirigée vers un but : la perte de motivation et d’énergie sont des symptômes
significatifs de la maladie. On observe une détérioration dans le fonctionnement normal des
activités : le patient peut commencer à éprouver des difficultés scolaires, ne pas terminer son
cursus universitaire ou encore ne plus participer aux tâches quotidiennes (toilette, préparation des
repas, etc...). Il ne s'agit pas de paresse ou de mauvaise volonté de la part du sujet mais d'une réelle
perte de l'élan vital.
Cette incapacité globale à assumer les exigences de la vie est plus ou moins marquée selon les cas mais
reste la principale caractéristique de la maladie.
L’apparition de la maladie et ses incidences
Elle survient généralement chez le sujet jeune, vers la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte,
plus tardivement chez la femme que chez l'homme. Cependant, elle peut également apparaître chez
l’enfant et autour de 35-40 ans bien que cela soit beaucoup plus rare.
La maladie toucherait environ 1% de la population globale toutes cultures confondues. Les deux sexes
sont atteints en égale proportion bien que certaines formes de schizophrénie puissent concerner l’un ou
l’autre sexe plus particulièrement.
Environ 30 % des personnes schizophrènes tentent de se suicider, 10 % y parviennent avec “succès”.
50 % des patients développent une dépendance (alccolique ou autre)
Les différents types de schizophrénie
On distingue plusieurs sous-types de schizophrénie dont :
La schizophrénie de type paranoïde : les idées de persécution, de grandeur ainsi que les hallucinations
vivides ou enkystées dominent dans cette pathologie d'apparition généralement tardive. Le fonctionnement
global semble relativement préservé d’où un pronostic moins sombre que celui des autres schizophrénies.
La schizophrénie désorganisée ou hébéphrénique : il s’agit d’une forme grave de schizophrénie où les
affects sont inadéquats et le comportement totalement inadapté avec des perturbations du discours
(discours désorganisé, schizophasie, c'est à dire un ensemble de troubles de la conversation et du langage (
plan syntaxique ou sémantique, impulsions verbales, néo-langage incompréhensible, mutisme, etc..). Le
sujet est incapable de s’occuper de lui même pour des activités simples (prendre un bain, préparer un
repas, par exemple) et se livre à des comportements puérils et bizarres : ricanements sans rapport avec la
situation présente, réactions contradictoires, ambivalence affective etc...
La schizophrénie de type catatonique : les perturbations de la psychomotricité sont au premier plan dans
cette affection : immobilité, stupeur, "flexibilité cireuse" ( catalepsie) ou au contraire excitation
catatonique font partie du tableau clinique. Le négativisme psychomoteur se traduit notamment par une
clinophilie (tendance pathologique à rester au lit). C’est l’une des formes les plus sévères de
schizophrénie.
La schizophrénie simple : c’est une forme moins impressionnante en apparence car les symptômes positifs
( hallucinations, idées délirantes etc... ) sont peu présents ou atténués : ce sont les signes négatifs qui
prédominent avec un affect émoussé et une perte de volonté. Après la détérioration initiale, la maladie
tend à se stabiliser.
La schizophrénie est une maladie hétérogène qui prend souvent un aspect indifférencié.
La schizophrénie de type indifférencié rassemble des éléments divers (délires, émoussement affectif,
désorganisation, etc..). C’est sans doute la forme la plus couramment observée en pratique clinique.
Beaucoup de spécialistes s’accordent à dire que la schizophrénie est une véritable nébuleuse, elle prend en
effet souvent un caractère indéfini où coexistent une multitude de symptômes divers.
Le diagnostic
Poser le diagnostic de schizophrénie est toujours délicat pour le patient comme pour sa famille. Les
premiers "signaux " d’alarme peuvent être très difficilement identifiables par les proches qui se sentent
bien souvent démunis face à cette maladie douloureuse et complexe. Les signes avant-coureurs ne sont pas
toujours aisés à reconnaître surtout si la phase prodromique est lente et insidieuse. Les modes d'entrée
dans la maladie sont nombreux, hétérogènes et parfois trompeurs, par exemple une schizophrénie
naissante peut prendre un aspect pseudo-névrotique. Ainsi, des troubles thymiques marqués, des
obsessions étranges, para-délirantes et non critiquées, des préoccupations hypocondriaques,
dysmorphophobiques ou encore des changements insensibles de la personnalité peuvent être autant de
signes annonciateurs de la maladie. Il n'y pas de symptôme réellement pathognomonique de la
schizophrénie : seule une évolution durable péjorative avec nette détérioration par rapport à l'état initial
prémorbide permet de distinguer la schizophrénie des autres troubles mentaux. Un avis psychiatrique
s’impose si :
Le sujet s’isole de plus en plus et évite les relations sociales
Le comportement du sujet change (même imperceptiblement) et devient incohérent, bizarre ou
inhabituel : manque d’hygiène personnelle, refus de s’alimenter, négligence des tâches habituelles,
échec scolaire progressif etc…
Des troubles thymiques ou anxieux inhabituels apparaissent(phobies, attaques de panique
inexpliquées etc..)
Des perceptions sensorielles étranges surviennent (hallucinations)
Des idées délirantes apparaissent
Une détérioration intellectuelle et affective se produit (perte des amis, échec dans les études,
abandon du travail sans raisons etc…)
Le sujet a un intérêt démesuré et incompréhensible pour des croyances religieuses, des sciences
parallèles ou occultes etc...
Si le sujet “perd pied” peu à peu dans de nombreux domaines de la vie ordinaire.
Des changements dans le comportement peuvent avoir d’autres causes psychiatriques ou organiques (
tumeur au cerveau, chorée de Huntington, maladie d’Alzheimer, troubles de l’humeur etc...) et ne sont pas
toujours imputables à une schizophrénie naissante, d’où la nécessité absolue de consulter avant tout un
neuro-psychiatre compétent et aguerri à la pratique clinique. Il sera à même de poser le bon diagnostic en
prescrivant des examens complémentaires (scanner, IRM etc...), s’il le juge utile.
Les causes de la maladie
L’étiologie de la maladie est encore inconnue à ce jour.
Il y aurait des prédispositions génétiques ou héréditaires à la schizophrénie comme les études dont on
dispose actuellement l’indiquent : ainsi, le frère non jumeau d’un patient schizophrène devient malade
dans 8 % des cas, son faux-jumeau développe la maladie dans 12 % des cas, quant à son vrai jumeau, il a
environ 50 % de risques d’être schizophrène à son tour. Ce pourcentage est même revu à la hausse par
certains scientifiques : (63 %)
La recherche actuelle s’oriente vers les causes biologiques, neuro-développementale et génétique de la
maladie Des théories selon lesquelles des complications lors de l’accouchement pourraient endommager le
système nerveux et favoriser l'éclosion de la schizophrénie sont au coeur de nombreuses études. Des
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