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les organisations à qui elles s’adressent)» (2009 :20). Mais il faut expliciter que par cette
transposition, il est impossible de considérer le territoire comme un simple produit ou une
entreprise. En revanche, si la marque implique la notion de consommation, le territoire n’est
pas du tout éloigné de ce concept. Bourdin (2005 :72) énonce l’idée « que le territoire (la
ville) de la consommation ne voudrait pas dire ville où s’exerce la consommation ou ville qui
est déterminée par elle, mais ville qui se fait dans la consommation. L’ambiance, l’événement
et le récit jouent un rôle central ». La marque ne peut se limiter à qu’une fonction marchande
mais elle reste et restera toujours intimement lié à la notion de marché (Kapferer, 1991). La
marque parait légitime car nous pouvons considérer que les territoires ont constitué un
véritable marché, les territoires sont en compétition les uns avec les autres pour « réceptionner
le choix d’un individu ». Noisette et Valléguro vont plus loin en disant que « l’on se dirige
vers la constitution d’un marché de villes à logique de marque » (2010 :133). En revanche, ils
ne considèrent pas que tous les territoires ont besoin d’une marque, que le choix se trouve
dans l’univers concurrentiel dans lequel évolue le territoire et surtout dans « la cohérence
stratégique : qu’est-ce que peut apporter un positionnement de marque ? » (2010 : 133).
Ainsi, nous considérons à l’instar d’Ashworth (1994) que le marketing territorial est
tout à fait légitime dans le sens où nous pouvons adapter les techniques et la philosophie du
marketing aux différents échelons du territoire. La transposition du concept de marque parait
surprenant à intégrer du fait de l’abstraction intellectuelle qu’elle impose mais surtout parce
qu’elle impose d’analyser les conditions et les besoins qu’elle présuppose. L’évolution de la
structuration des pratiques de marketing territorial vers ce nouvel outil qu’est la marque
apparaît comme un phénomène nouveau en quête d’une structuration théorique. Dans cette
étude, nous avons décidé d’étudier la marque de territoire Only Lyon. Cette démarche de
marque territoriale est un cas exemplaire en France et réunit 13 partenaires du bassin
économique de la région lyonnaise
.Ce territoire a fait le choix de se positionner dans un
marché territorial avec l’utilisation d’une marque dans les pratiques de promotions et de
communication territorial que nous nommons marketing territorial. Nous ambitionnons de
comprendre par ce cas, la structuration d’une marque de territoire, à savoir, ses dimensions et
ses répercussions dans les pratiques de marketing territorial. L’objectif est clair, nous
abordons ce nouveau phénomène au cœur des pratiques de marketing territorial afin
d’analyser, de décortiquer et de comprendre son utilisation.
Les 13 partenaires sont : Aderly, Aéroports de Lyon, Cci de Lyon, CGMPE du Rhône, Chambre des Métiers et de
l’Artisanat du Rhône, Cité des Congrès de Lyon, département du Rhône, Eurexpo, Grand Lyon, Lyon Tourisme et Congrès,
Medef Lyon-Rhône, Université de Lyon et Ville de Lyon.