CM Histoire Médiévale
21/09/11
Pour contraindre les clercs et les prêtres à adopter cette règle, on menace de leur
interdire d’exercer la messe. S’ils résistent, le peuple a pour interdiction d’assister à
leurs offices tant que leur vie n’est pas conforme. Les mouvements populaires
débordent la papauté : les clercs ne peuvent pas donner de sacrement valable si leur
vie n’est pas conforme.
Texte 16 : les clercs de l’église de Cambrai veulent organiser une résistance contre la
réforme avec les clercs de l’église de Reims. Les réformes leur sont étrangères. De
nombreux conciles sont convoqués : la patrimonialisation des offices est désormais
interdite (ex : transmission des charges de père en fils).
TOUS les clercs ont interdiction de mariage. C’est une référence au concile de Nicée
(4e siècle). Un débat sur le célibat a suscité des désaccords. Les églises orientales
étant contre, la décision a été laissée à la volonté de chaque église. Vers 1050 en
Occident, la plupart des prêtres sont mariés : la réforme éradique ce phénomène. Il
est aussi interdit aux fils de prêtres d’exercer des charges sacrées.
Les défenseurs des anciennes traditions perdent la partie. Les contestations
s’affaiblissent, malgré la persistance de quelques résistances notamment à propos du
concubinage au 17e, qui concerne encore 10 à 20% des clercs. Mais le mariage des
prêtres disparaîtra.
La lutte contre la simonie est l’un des principaux leitmotivs des réformateurs
grégoriens. Pour eux c’est un sacrilège, une hérésie. L’argent est utilisé en matière
religieuse. On accède aux charges ecclésiastiques en payant ceux qui sont capables
de la faire obtenir (cf. texte p22). Jusqu’à la réforme, c’est l’objet de négociations
avec les pouvoirs laïcs, ça fait partie du système. Dès la réforme, l’opprobre est jetée
sur les transactions concernant les choses d’église : les achats de charges et le don
d’argent en échange d’un sacrement. Exemple de l’archevêque de Tours qui obtient
l’épiscopat contre de l’argent pour le roi de France. L’archevêque est scandalisé de
cette accusation portée par le légat du pape.
La volonté de séparer les statuts de clerc et de laïc a des conséquences sur
l’organisation sociale : on impose les libertés ecclésiastiques.
III. Les libertés ecclésiastiques
On revendique des privilèges sociétaux pour les hommes de Dieu. On contrôle l’accès
aux charges ecclésiastiques, et ce à tous les échelons de la hiérarchie. L’Eglise
revendique le droit d’investiture sur les candidats à la charge. Les systèmes politiques
antérieurs sont mis sans dessus dessous.
Les prélats étaient utilisés comme les agents du gouvernement impérial, notamment
en Germanie où ils sont un soutien contre les aristocraties locales. Dans les
royaumes, les souverains ou les princes contrôlaient les charges ecclésiastiques de
manière stratégique pour les alliances.