Définition de l’anticléricalisme
L’auteure souligne que le mot est en quelque sorte le décalque du clérical « clérical », c’est-à-dire
l’ensemble des personnels religieux. L’anticléricalisme est le rejet des institutions religieuses, en
particulier catholiques.
Dès le Moyen Âge, au moment où les réformes grégoriennes (Nom donné au mouvement animé et
dirigé dans la seconde moitié du xie siècle par la papauté, particulièrement à l'initiative du pape
Grégoire VII. L'objectif proclamé de la réforme grégorienne fut de rétablir la discipline et de
corriger les mœurs des clercs afin de mieux encadrer la société laïque et de faire davantage
pénétrer dans les esprits et dans les âmes les obligations de vie découlant du dogme chrétien.
Pratiquement, il s'agissait de mettre en place un meilleur épiscopat, grâce auquel le recrutement
des prêtres et le contrôle de leur activité seraient améliorés, ce qui, finalement, devait être
profitable à la santé morale de tous les fidèles.) renforçaient à la fois la spécificité, l’organisation et
le pouvoir des clercs, ces derniers étaient la cible des fabliaux.
Ceux-ci, historiettes satiriques, visaient les excès et les défauts supposés tant du clergé régulier que
séculier. Derrière les moqueries, se profilait déjà la critique du pouvoir jugé envahissant des clercs.
Il n’est dès lors pas étonnant qu’ils inspirent la figure de « Tartuffe » chez Molière.
La Révolution française, pour la première fois, met des anticléricaux au pouvoir. Une partie
minoritaire des révolutionnaires, en particulier dans le peuple parisien, va très loin dans ce rejet des
clercs – le journal de Marat, L’Ami du peuple, en étant un exemple connu.
Ce sentiment peut aller jusqu’à l’assassinat pur et simple des prêtres et des sœurs, ainsi lors des
« massacres de Septembre » des prisons parisiennes en 1792 ou des noyades collectives à Nantes en
1793-1794.
Informé, clair et nourri, l’ouvrage de Jaqueline Lalouette permet de repérer plusieurs tendances
longues de l’anticléricalisme. Citons-en trois. Des moines gloutons aux scandales d’agressions
sexuelles commises par des prêtres, la moralité (douteuse) des clercs est un classique du discours
anticlérical. De même, l’idée que ces derniers seraient toujours en (recon)quête d’un pouvoir (social,
économique, culturel, politique) constitue un puissant levier de l’anticléricalisme.
https://books.openedition.org/pup/11563?lang=fr
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