(concile d`Epaone)

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Concile d’Epaone
Sigismond, roi des Burgondes, réunit les évêques de son royaume, au nombre de vingt-cinq, dans la
ville d'Epaone, aujourd'hui St Romain-d'Albon, près de Vienne en Dauphiné. Les principaux prêtres y
furent appelés, et les laïques furent engagés à y assister, afin, dit la convocation, "que le peuple puisse
connaître ce que doivent régler les seuls évêques."
Le concile d'Epaone régla les droits du clergé, et plaça les membres sous la juridiction ecclésiastique,
et même leur donna un certain pouvoir sur la société laïque. Au nombre des décrets de ce concile on
remarque les suivants:
- Un abbé ne doit vendre les biens de son abbaye que sous l'autorisation de l'évêque. Il ne doit pas affranchir ses serfs
(esclaves), car il semble injuste que tandis que les moines sont assujettis chaque jour au travail de la terre, leurs serfs
puissent jouir du repos de la liberté.
- Un évêque ne doit pas vendre les biens de son église sans l'aveu de son métropolitain, il peut seulement conclure d'utiles
échanges.
- Si un abbé trouvé en faute ne veut pas recevoir un successeur de son évêque, l'affaire doit être portée au métropolitain.
- La chasse est défendue à tous les prêtres, et ils ne doivent avoir ni chiens, ni faucons.
- Si quelqu'un a tué son serf sans le consentement du juge, qu'il expie cette effusion de sang par une pénitence de deux
ans. Même pénitence aux catholiques tombés dans l'hérésie.
- Un serf coupable de crimes atroces, et qui aurait pris asile dans une église, est exempt seulement de peines corporelles.
- Le concile déclare nuls les dons ou legs faits par les prêtres et les évêques sur les biens des églises; il défend aux prêtres
de desservir, sans le consentement de leur évêque, une église dans un autre diocèse; d'assister aux repas des hérétiques;
et permet aux laïques d'accuser des clercs; il défend de placer des reliques de saints dans des chapelles de campagne, à
moins qu'il n'y ait dans le voisinage des prêtres pour les desservir; il défend aux évêques et clercs de recevoir des femmes
passé l'heure des vêpres; il enjoint à tous les évêques de se conformer à l'ordre des offices établi par le métropolitain; il
interdit aux jeunes moines ou clercs l'entrée des monastères de femmes, à moins qu'ils n'y aillent voir une mère ou une
soeur.
- Les nobles doivent venir à Noël ou à Pâques recevoir la bénédiction de l'évêque.
- Il est permis aux évêques de disposer de leurs biens propres, mais point de ceux de l'Eglise; le conseil condamne à
restitution sur leurs propres biens les prêtres et les diacres qui auraient disposé des biens de l'Eglise, et déclare nuls les
affranchissements qu'ils auraient faits.
- Il défend aux clercs de se livrer à la magie ; il ne veut point qu'on ordonne des clercs factieux, usuriers et vindicatifs.
- Il est défendu aux clercs non consacrés d'entrer dans la sacristie et de toucher les vases sacrés; aux diacres de s'asseoir
en présence des prêtres.
S'occupant aussi de la société laïque, le concile d'Epaone défendit le mariage entre parents de sang d'un proche degré, mit
au ban de l'Eglise tout meurtrier qui se serait soustrait à ses juges, et décida que le prêtre ne pourrait refuser l'extrêmeonction à l'hérétique mourant.
Source : Histoire du Canton de Vaud par Auguste Verdeil (1795-1856)
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