B) Trouble mictionnel irritatif : Syndrome d`hyperactivité vésicale

publicité
Sémiologie urologique
Introduction
-
L'examen clinique en urologie conduit dans 95% des cas au Diagnostic.
-
Il faut savoir analyser la douleur :







Siège
Type
Intensité
Horaire
Irradiation
Facteurs déclenchants/aggravants/calmants
Signes associés
I) Douleur d'origine rénale
-
= Douleur haut appareil urinaire
-
= Lombalgie : douleur située au niveau de la fosse lombaire (angle costo-vertébral postérieur; entre le rebord de la 10ème
côte et la crête iliaque). C'est une douleur isolée c’est-à-dire que quand on va palper/percuter les apophyses épineuses cela
ne provoquera pas de douleur
Remarque : la douleur rénale fait rarement mal en antérieur (au niveau de l'hypochondre). Quand les douleurs sont très
intenses (ex : colique néphrétique), qu'elles ne sont pas soulagées par les anti-inflammatoires et les antalgiques simples, elles
peuvent irradier un peu au niveau de l'hypochondre mais le siège initial d'une douleur d'origine rénale est la lombalgie.
-
Liée à la mise en tension de la capsule rénale (très innervée par de fins rameaux nerveux) : ↗ Volume du parenchyme rénal
soit car il y a un obstacle entrainant une ↗ Taille de la voie excrétrice, soit il y a un processus infectieux (ex : pyélonéphrite)
et donc un œdème du tissu néphronique et la capsule va être mise sous tension.
-
Causes :
-

Obstacle des voies excrétrices = Colique néphrétique+++  douleur aiguë en fosse lombaire droite liée à un obstacle
de la voie excrétrice souvent un petit calcul qui va migrer dans l'uretère (dans la voie excrétrice supérieure) et qui va
dilater le haut appareil urinaire et mettre en tension la capsule rénale.

Œdème/Inflammation : pyélonéphrite (un foyer de néphrite va donner un œdème du parenchyme rénal qui va être
transmis à la capsule à l'origine de la douleur) ; tumeurs rénales (plus rares, plutôt responsables de lombalgies
chroniques ou de gêne à la longue).

Hémorragies du parenchyme rénal : malformation artério-veineuse; traumatismes (AVP : patients qui vont avoir des
fractures parenchymateuses rénales  déchirures de la capsule); tumeurs

Ischémie = infarctus rénal : thrombose de l'artère rénale ou d'une de ses branches  douleur lombaire aiguë due aux
phénomènes neurologiques et au relargage de cytokines dans l'ischémie
Diagnostics différentiels de la lombalgie d'origine urologique :


Lombalgie d'origine rhumatologique ou discale : douleur + médiane avec syndrome rachidien
Lombalgies pariétales, musculaires : douleurs souvent provoquées par l'effort
..
A) Colique néphrétique (+++)
1) Caractéristiques
-
C'est un Dg clinique, les examens complémentaires sont parfois utiles pour trouver l'étiologie.
-
= Colique frénétique : patient très algique, qui bouge dans tous les sens sur son brancard, que l'on n'arrive pas à soulager/à
calmer, le patient se tord de douleur.
≠ Douleur d'origine pancréatique : patients prostrés, en chien de fusil dans le brancard, ils ne bougent pas.
-
Début brutal ("coup de tonnerre dans un ciel bleu")
-
Non rythmé par l'horaire : elle peut être le jour, la nuit… à n'importe quel moment !
-
Unilatérale
-
Pas de caractère mécanique ou inflammatoire :
≠ Douleur d'arthrose (dérouillage matinal…) et Lombalgie aiguë commune (Lumbago) = caractère mécanique
≠ Pathologie inflammatoire comme la polyarthrite rhumatoïde avec des douleurs rhumatologiques lombaires = caractère
inflammatoire
-
Lombalgie intense+++
-
Sans position antalgique
-
Parfois en coup de poignard
-
Irradiant vers le pli inguinal et les OGE (scrotum chez l'homme, grandes lèvres chez la femme)
Comment expliquer sur le plan anatomique et physiologique qu'il y a une migration de la douleur?
 Phénomène des douleurs projetées : le hile rénal est à l'aplomb de la première vertèbre lombaire donc c'est la racine L1 qui
est responsable de l'innervation sensitive de la capsule rénale. Au niveau de L1, on a la chaine vertébrale orthosympathique
avec des rameaux communicants gris qui vont envoyer des influx au niveau des étages médullaires sus et sous jacent sauf
que L1 est aussi la racine nerveuse du nerf ilio-hypogastrique et du nerf ilio-inguinal; ce dernier suit le muscle grand psoas
donc la douleur va suivre le grand psoas jusqu'au creux inguinal et jusqu'aux OGE. Donc la douleur irradiée a toujours une
explication physiopathologique. Cela permet de faire le Dg différentiel des douleurs d'origine digestive et gynécologique.
-
Il faut différencier la CN simple de la CN compliquée. La CN est compliquée dans plusieurs cas :

Fièvre : /!\ Toute CN fébrile jusqu'à preuve du contraire est une pyélonéphrite sur obstacle = urgence chirurgicale
(mortelle)

Rein unique : urgence car cela peut donner une IR aiguë et toutes les complications qui en découlent
/!\ Toute IR aiguë est obstructive jusqu'à preuve du contraire. Quand un patient arrive avec une IR aiguë, il faut tout
de suite éliminer un obstacle car quand on a un obstacle la prise en charge est chirurgicale en plus d'être médicale.

CN hyperalgique avec calcul enclavé, résistante au TT antalgiques (Stade I, II, III, anti-inflammatoires…) (- grave) = CN
grave nécessitant dans la plupart des cas une prise en charge chirurgicale.

Dans tous ces cas là, il va falloir souvent dériver les urines en urgence.
2) Etiologies
-
La principale cause est la maladie lithiasique (lithiase): correspond à la migration d'un calcul dans la voie excrétrice
supérieure ou au niveau du pyelon  Obstruction  Dilatation des cavités pyélocalicielles  Mise en tension de la capsule
 CN
Remarque : il faut différencier la lithiase (= maladie) du calcul (= fragment lithiasique dans le rein qui va migrer). On ne dit
pas " Il y a une lithiase dans l'uretère" mais "Il y a un calcul dans l'uretère".
-
Causes tumorales (+++ population + âgée 50-60ans, population + exposée aux tumeurs). Deux mécanismes :


Compression intrinsèque : compression de la lumière urétérale = tumeur urothéliale
OU
Compression extrinsèque: par exemple une adénomégalie (adénopathie iliaque, adénopathie lombo-aortique) qui va
aller comprimer l'uretère et qui va donc être responsable d'une dilatation en amont et d'une CN.
 Donc cela peut être le mode de découverte d'une pathologie tumorale néoplasique, cela peut être également toutes les
tumeurs rétro-péritonéales de l'enfant (néphroblastome…) et de l'adulte surtout, par ordre de fréquence, les lymphomes,
sarcomes etc…
/!\ Toute masse rétro-péritonéale chez l'homme jeune (<40ans) est un K du testicule jusqu'à preuve du contraire. Penser
+++ à la palpation des testicules car le K des testicules est l'un des K les plus fréquents chez l'homme jeune et ils ont
souvent une dissémination ganglionnaire rétro-péritonéale. Donc devant un patient aux urgences avec CN et scanner
montrant une énorme masse rétro-péritonéale  examen des testicules.
-
Caillottage de la voie excrétrice urinaire : hématurie macroscopique : elle peut être liée :

A une cause tumorale : tumeur pyélique avec douleur urétérale, cela saigne, il y a un caillot qui bouche  CN

A une malformation artério-veineuse entrainant un saignement dans la voie excrétrice

A un Infarctus rénal avec une transformation hémorragique
3) Diagnostics différentiels
a) Causes digestives
-
Colique hépatique : douleur en hypochondre droit et épigastre irradiant en bretelle
-
Péri-hépatites (Syndrome de Fitz-Hugh-Curtis)
-
Appendicite aiguë : douleur en fosse iliaque droite. Etant donné que la CN a une irradiation vers les OGE, c'est une douleur
également qui fixe la fosse iliaque droite. LA fosse iliaque droite correspond également au point urétéral inférieur donc un
calcul enclavé dans l'uretère iliaque ou pelvien peut donner une douleur de fosse iliaque.
-
Colite infectieuse/ischémique
-
Maladie de Crohn/ RectoColite Hémorragique (RCH)
-
Hématomes rétro-péritonéaux : ex : patients âgés sous anti-vit K qui peuvent faire des hématomes du psoas ou alors dans le
cas d'un traumatisme.
b) Causes rhumatologiques
-
Lombosciatique : douleur irradiant vers la fesse
-
Lombalgie aiguë commune (Lumbago) : facteur déclenchant : port de charge lourde = douleur mécanique avec syndrome
rachidien
-
Causes musculaires et articulaires (arthrose lombaire/tassement ostéoporotique)
c) Causes gynécologiques /!\ A ne pas oublier !
-
GEU+++ : /!\ Toute douleur abdomino-lombaire chez une femme en âge de procréer est GEU jusqu'à preuve du contraire
donc toute douleur abdomino-lombaire chez une femme en âge de procréer nécessite un dosage des β-HCG pour
éliminer la grossesse, pour mettre en route certaines thérapeutiques (car certains médicaments sont CI pendant la
grossesse) et puis surtout pour faire des examens d'imagerie.
Recommandations actuelles devant une CN : faire un bilan biologique pour vérifier qu'il n'y ait pas de signes
inflammatoires ou de critères de gravité biologiques (IR aiguë, hyperleucocytose etc…) et sur le plan de l'imagerie faire un
scanner abdominal sans injection donc une irradiation : on ne peut pas le faire si on a pas vérifié que la patiente n'est pas
enceinte. Douleur abdomino-lombaire chez une femme en âge de procréer nécessite un dosage des β-HCG
-
Torsion annexe : ex : torsion d'un kyste ovarien : douleur du flanc ou de la fosse iliaque pouvant irradier vers les OGE car
l'ovaire est au contact de l'uretère à droite (flirt ovaro-urétéral).
-
Salpingite
B) Douleur lombaire per mictionnelle
-
Souvent liée au reflux vésico-urétéro-rénal : reflux d'urine de la vessie vers le haut appareil urinaire.
-
Actif : pendant la miction, lorsque l'on va avoir une contraction détrusorienne, l'urine, plutôt que de partir uniquement dans
la filière urétrale va aussi aller dans l'uretère  mise en tension de la voie excrétrice supérieure douleur lombaire per
mictionnelle
OU
-
Passif : reflux non symptomatique responsables de pyélonéphrites à répétition. On le dit passif car on le voit à la
cystographie rétrograde : quand on gonfle la vessie avec du PDC, on voit un reflux du PDC dans l'uretère voir dans les cavités
pyélocalicielles
-
Le reflux vésico-urétéro-rénal est lié à un défaut de valve antireflux de l'uretère dans sa portion intra-murale (vésicale,
portion dans le détrusor). Normalement l'uretère distal à des caractéristiques qui font que normalement l'urine n'a pas a
refouler vers le haut appareil.
Normalement on a une obliquité du trajet urétéral par rapport à la muqueuse vésicale.
Il y a des fibres musculaires qui entourent /réent une sorte de sphincter.
Il y a également une longueur d'uretère intra-mural qui doit être en moyenne 4 à 5x le
diamètre du méat urétéral. Tout ceci consiste à créer une valve antireflux.
Lorsque l'on a une anomalie anatomique, cad une distance de l'uretère intra-mural qui
est courte, un défaut d'obliquité, un défaut des gaines/ des fibres musculaires circulaires notamment
du muscle trigonal cela peut entrainer une hyperlaxité trigonale et un reflux vésico-urétéral.
-
Critères de qualité de la valve antireflux :



Obliquité du trajet sous muqueux dans la paroi vésicale
Fixation par la gaine de Waldeyer (fibres musculaires lisses qui entourent l'uretère et qui jouent un rôle de sphincter)
Bonne longueur du trajet sous muqueux (4 à 5 fois celle du diamètre urétéral)
Remarque : ce sont des règles générales que l'on utilise en chirurgie quand on doit par exemple réimplanter un uretère
dans la vessie : on essaye de faire un trajet sous muqueux suffisamment long sinon il va y avoir un reflux d'urine
 C'était les causes liées à une anomalie anatomique de la valve antireflux
-
On peut avoir un reflux vésico-urétéral qui provient lorsque l'on a un trouble vésico-sphinctérien notamment avec une
hyperpression détrusorienne. Cette valve anatomique est faite pour supporter une pression d'≈15cmH 2O donc la pression
dans la vessie est aux alentours de 10cmH2O de base, quand on a une contraction détrusorienne, elle peut augmenter un
peu pour permettre à l'urine de passer dans l'appareil urétral (pour la miction).
Quand on a une anomalie de pression détrusorienne par exemple l'hyperactivité du détrusor dans les vessies neurologiques
(ex : SCP : hyperactivité du détrusor fréquente) : régimes de pression très élevés, avec des pressions vésicales au
remplissage qui peuvent être supérieures à 40cmH2O. Quand on a une augmentation de pression à 40cmH2O avec des
contractions non inhibées du détrusor  reflux d'urine (= cause fonctionnelle plutôt qu'anatomique).
-
Propriétés viscoélastiques de la vessie :
Elles sont énormes : une vessie a une capacité d'≈300-350 mL et les capacités de cette vessie, par l'intermédiaire de sont
muscle détrusor, vont faire qu'elle est capable de se distendre, de passer de l'état vide à 300-350mL sans augmenter sa
pression c'est ce qu'on appelle la compliance (permet des augmentations de volume pour des modifications de pression qui
sont très faibles). La vessie est capable d'augmenter fortement ses volumes pour des variations de pression qui sont en
général < 5-10 cmH2O. La compliance normale est entre 30 et 50 (pas à retenir).
Rappel : pour calculer une compliance: ΔV/ΔP, donc la compliance est le rapport des variations de volume sur les variations
de pression.
 En résumé Les propriétés viscoélastiques de la vessie permettent de maintenir une pression normalement faible
(<15cmH2O) pendant toute la durée de remplissage (compliance), s'opposant ainsi au reflux des urines dans l'uretère.
-
Péristaltisme urétéral :
L'uretère est un conduit musculo-fibro-élastique. L'uretère est constitué d'une muqueuse
(= urothélium), de plusieurs tuniques musculaires lisses (longitudinale externe, circulaire interne)
et un adventice. Les tuniques musculaires permettent la progression du bol urinaire donc l'uretère
va avoir un péristaltisme permettant la progression des urines des cavités pyélocalicielles jusqu'à la vessie.
La partie pyélique (proximale) de l'uretère on va avoir de nombreuses contractions mais avec de petites
amplitudes par contre au niveau de la partie pelvienne (distale), les contractions sont plus espacées dans
le temps mais sont de plus grandes amplitudes  Donc dans les conditions physiologiques, la fréquence
des contractions diminue des calices vers la vessie et l'amplitude des contractions augmente le long de
l'uretère.
Remarque : quand on opère un uretère, on voit très bien des reptations (péristaltisme) au niveau de l'uretère
Quand on a un obstacle (ex : un calcul enclavé), l'uretère va se dilater et va dans un premier temps essayer de lutter contre
l'obstacle cad qu'il va augmenter ses contractions (à la fois en fréquence et en amplitude) et quand on a une dilatation trop
importante, les fibres musculaires vont être étirées donc les contractions péristaltiques ne vont plus être efficaces =
dépassement du système. Ce système permet d'éliminer spontanément des calculs <7mm (en se contractant, l'uretère
propulse l'urine mais également les obstacles tels que les petits calculs).
-
Physiopathologie du RVU (récapitulatif) :

Cause mécanique/anatomique:
o
o
o
o

Cause fonctionnelle:
o
-
↘ Longueur trajet intra-mural de l'uretère
Perte de l'obliquité du trajet
Hyperlaxité du trigone vésical
Déficience des fibres inter-urétérales et de la gaine de Waldeyer et déficience du soutènement musculaire de
l'uretère
Hyperpression vésicale/ Neurovessies
Une fois le Dg de RVU posé, il faut prouver le Dg, pour se faire on fait une cystographie rétrograde et per mictionnelle
(examen de référence) : Pour tout examen urologique (cystoscopie, fibroscopie, cystographie rétrograde et per mictionnelle
etc…) il faut d'abord vérifier la stérilité des urines (ECBU négatif).
Cystographie rétrograde +++ : en pratique on met un petit cathéter dans l'urètre et on remplit la vessie à rétro et on fait des
clichés standards sur la vessie à différents stades de son remplissage et on recherche s'il n'y a pas une opacification de la
voie excrétrice supérieure. Elle permet grader le RVU :

Grade I : La vessie s'est remplie et on une opacification du bas uretère qui n'est pas dilaté

Grade II : Visualisation de tout l'uretère et des cavités non dilatées

Grade III : Dilatation de l'uretère sans dilatation des cavités

Grade IV : Dilatation à la fois de l'uretère et des cavités

Grade V : Ballonisation : le rein est une "poche d'urine" : mégauretère (en général diamètre >3mm) et ballonisation des
cavités pyélocalicielles
 Ce sont des reflux passifs liés au remplissage rétrograde
-
Il y a aussi des reflux actifs : quand on va uriner, on a une contraction détrusorienne, une relaxation du sphincter et parfois
on va avoir une augmentation de pression vésicale liée à la miction qui peut également entrainer un reflux. Donc les reflux
actifs sont + péjoratifs que les reflux passifs, ce sont eux qui provoquent des douleurs per mictionnelles.
-
Traitements des RVU :
Ce sont surtout des pathologies de l'enfant : /!\ Toute pyélonéphrite avant l'âge de 2ans est un reflux jusqu'à preuve du
contraire.
Chez la petite fille, avoir une pyélonéphrite n'est pas péjoratif car l'urètre est très court, il y a une contamination de la
sphère digestive  on ne fera pas une cystographie rétrograde dès le premier épisode
Chez le petit garçon qui fait une pyélonéphrite  Cystographie rétrograde en première intention

RVU de grade I ou II :
o
Episode isolé de pyélonéphrite de grade I ou II (+++) : on ne les opère pas, on les surveille, car il y a une maturation
de la valve antireflux qui s'effectue avec la croissance de l'enfant qui devrait régler le problème.
o
Episodes répétés de pyélonéphrite (ex : tous les 2mois) : on traite car sinon il risque d'abimer son potentiel
néphrogénique.

RVU de grade III : Injection endoscopique de MACROPLASTIQUE® ou DEFLUX® : on injecte dans la vessie au niveau du
méat urétéral, une substance qui ne va pas se résorber pour surélever le méat et créer un obstacle distal au méat.

RVU de grade IV et V :
o
Si parenchyme rénal non détruit : réimplantation urétéro-vésicale : le traitement endoscopique ne suffisant
probablement pas, il faut faire une réimplantation de l'uretère à un autre endroit de la vessie.
o
Si parenchyme rénal détruit : cela ne sert à rien de traiter le reflux  on traite le rein détruit cad en général faire
une néphrectomie soit surveiller avec un risque d'infection secondaire c'est pourquoi on propose souvent dans les
reins détruits très refluants avec une absence de fonctionnalité une néphrectomie.
II) Douleur d'origine vésicale
-
= Douleur du bas appareil urologique
-
Hypogastrique, rythmée par les mictions et par le niveau de remplissage de la vessie
-
Irradiant vers l'urètre ou le sacrum
Rappel : caractéristiques normales de la miction : complète, non douloureuse, volontaire (on doit pouvoir pisser quand on en
a envie), rapide, sans effort de poussée et sans gène associée.
III) Douleurs inguino-scrotales
 Motif de consultation très fréquent. Tous les Dg sont cliniques, il n'y a pas besoin d'examens complémentaires pour poser le
Dg.
-
Début progressif ou brutal, chronique ou aigüe
Ex : la hernie inguino-scrotale occasionne des douleurs chroniques, pesanteur au niveau du pli inguinal, parfois petite
tuméfaction observée que le patient arrive à réduire.
-
Causes :

Vasculaires : torsion cordon spermatique (donne en général une douleur scrotale mais il peut y avoir une douleur sur
un testicule non descendu (testicule ectopique) = urgence),…

Infectieuses : orchite+++ (infection du testicule donnant en général une douleur inguino-scrotale intense, tuméfaction
de l'ensemble du testicule, grosse bourse chaude), hydrocèle, varicocèle

Digestives : hernie inguinale, crurale (femmes, sous le ligament inguinal, à coté des gaines vasculaires)

Tumorales : tumeur du testicule, tumeur du cordon

Douleurs projetées : ex: colique néphrétique qui donne des douleurs au niveau du pli inguinal et du scrotum par les
dermatomes L1 qui sont les territoires des nerfs ilio-inguinal et ilio-hypogastrique.

Psychogène (quand on a éliminé toutes les autres causes)
IV) Douleurs périnéales
-
Il faut différencier les douleurs périnéales antérieures et postérieures. Le périnée est divisé en deux parties, en pratique on
a en arrière le coccyx, en avant la symphyse pubienne, sur les côtés les branches ischio-pubiennes, tubérosités ischiatiques
donc en arrière l'appareil digestif avec l'anus et en avant l'appareil uro-génital. Donc les douleurs périnéales ant sont des
douleurs de l'appareil uro-génital alors que les douleurs du périnée post sont des douleurs d'origine dig cad rectum et canal
anal.

Douleurs périnéales antérieures : causes uro-gynécologiques (kyste vaginal, fibrome utérin, …)

Douleurs périnéales postérieures : causes digestives : rectum et canal anal (crise hémorroïdaire,…)

Douleur en arrière du scrotum / anus (au niveau urologique) : Prostatite aiguë/chronique : elle peut être responsable
d'un syndrome périnéal (douleurs périnéales intenses), peut provoquer également un ténesme (tension douloureuse
de la région anale avec sensation de brulure et envie constante d'aller à la selle, envies impérieuses)
Dg différentiel : douleurs d'origine neurologique notamment le syndrome du canal d'Alcock (= syndrome canalaire) :
compression du nerf pudendal (S2-S3-S4) contre le grand ligament sacro-sciatique. C'est un dg difficile à poser : gens qui se
plaignent de douleurs périnéales chroniques typiques des douleurs neurologiques (décharges électriques, brulures,
picotements au niveau du périnée), qui ont été explorées sur le plan digestif, qui n'ont pas de pathologies urologiques, qui
ont très mal lorsqu'ils sont sur une selle de vélo = réveil des douleurs par majoration de la compression du nerf pudendal
sur le grand ligament sacro-sciatique
V) Troubles urologiques du bas appareil urinaire (TUBA) ou troubles
vésico-sphinctériens (TVS)
-
La miction est normalement un acte volontaire qui permet une vidange vésicale complète indolore sans effort de poussée
et avec une fréquence permettant de maintenir des activités entre deux mictions.
-
Quand ces critères de normalité ne sont pas remplis, cela donne place à des signes fonctionnels urologiques : ils sont de
deux types de syndromes (voir cours du Pr Saint) :

Syndrome Irritatif :
o
o
o

Pollakiurie : ↗ Fréquence des mictions en petites quantités la journée et Nycturie ou pollakiurie nocturne : réveils
nocturnes provoqués par l'envie d'aller uriner
Impériosité : besoin urgent irrépressible d'uriner qui peut s'accompagner de fuites si on ne peut pas pisser dans les
3mn
Brulures mictionnelles
Syndrome obstructif : traduit un obstacle anatomique ou fonctionnel à l'écoulement de l'urine au niveau des voies
urinaires basses: Dysurie, Pollakiurie, Faiblesse du jet, Gouttes retardataires, Miction en deux temps
A) Troubles mictionnels obstructifs
 Obstacle sur la voie urétrale ("robinet fermé") : le patient est obligé de pousser/de muscler sa vessie pour éliminer l'urine =
Syndrome dysurique ou dysurie :
-

Faiblesse du jet (patient qui "pisse sur les chaussette") avec jet qui se fait par poussées (miction difficile hachée)

Nycturie +++ car sa vessie se vide mal (un lever nocturne n'est pas pathologique, à partir de 2 cela devient
pathologique)


Miction en deux temps : le patient est obligé d'y retourner 5mn après
Gouttes retardataires

Sensation de mauvaise vidange vésicale (longueur pour pisser, surtout le matin au réveil, parfois obligé de s'assoir pour
pisser)

Définition débit métrique (explorée par un débitmètre) : on fait pisser le malade dans un bocal, il y a un capteur qui
mesurer le volume uriné et le temps que le patient met à emmètre ses urines et cela permet de calculer un débit. La
dysurie correspond à un débit max <15ml/s.
Causes :

Hypertrophie bénigne de prostate (+++ fréquent) : Homme >50ans

Sténose urétrale : ↘ Calibre de l'urètre responsable d'une dysurie. Elle peut être d'origine infectieuse (2ndaire à une
urétrite), traumatique (+++) (trauma périnéal, AVP avec fracture du bassin, fracture des branches ilio-ischio-pubiennes,
fracture du cadre obturateur pouvant s'accompagner de plaies de l'urètre pouvant 2 ndairement donner des sténoses de
l'urètre)
Remarque : l'urètre est un tissu fragile qui cicatrise mal
/!\ La sténose de l'urètre est une CI absolue au sondage vésicale car sinon on peut aggraver la lésion voir créer une
fausse route urétrale
B) Trouble mictionnel irritatif : Syndrome d'hyperactivité vésicale
-
C'est un Dg clinique. Il associe :



-
Pollakiurie
Impériosités mictionnelles
+/- des fuites cad une incontinence par impériosités.
Causes :

Cystite (+++ fréquent) : chez la femme : inflammation liée à l'infection, la muqueuse vésicale est irritée donc la vessie se
contracte de manière anarchique, impériosités et brulures mictionnelles.
Donc devant un syndrome d'hyperactivité vésicale il faut d'abord faire un ECBU pour éliminer une cystite

Tumeur vésicale (Phénomène inflammatoire local) : /!\ Tout syndrome d'hyperactivité vésicale chez un homme est
une tumeur vésicale jusqu'à preuve du contraire  il faudra toujours explorer en faisant une fibroscopie/cystoscopie
afin de ne pas méconnaitre un processus tumoral vésical
Exemple : patient de 55ans qui arrive avec une petite hypertrophie prostatique à l'examen clinique mais avec comme
plainte principale une pollakiurie (besoins urgents)  pris en charge à la clinique : le chirurgien résèque la prostate une
première fois  pas d'amélioration des signes  2ème résection  IDEM, en fait c'est une tumeur vésicale infiltrée.

Syndrome d'hyperactivité vésicale neurogène = Neurovessie : SCP, AVC, maladie de Parkinson, Spina Bifida,
syringomyélie…  les troubles mictionnels peuvent parfois être inaugural de la maladie neurologique.
Dans la SCP on estime qu'il y a des signes fonctionnels urinaires dans 95% des cas au moment du Dg. Les signes urinaires
peuvent être évocateurs/ précurseurs de SCP dans 50 à 80% des cas selon les études.

Idiopathique : cause inconnue
C) Incontinence urinaire
a) Incontinence par regorgement
-
Troubles de la vidange vésicale qui fait que par trop plein la vessie va fuir (+++ Homme âgé)
Cas typique : aux urgences, un patient vient pour une rétention de vessie (globe vésicale), on appelle l'urologue pour qu'il
vienne le sonder mais au moment où il arrive, le patient vient d'uriner = il a fuit par regorgement mais il a encore 400-500mL
dans la vessie.
b) Incontinence Urinaire d'Effort (IUE) = insuffisance sphinctérienne
-
Quasi uniquement chez la femme car la femme a un urètre court (3-4cm) vertical, des ATCD obstétricaux (le trauma
obstétrical favorise l'apparition de l'IUE), le prolapsus peut également majorer l'IUE (l'homme est protégé par car il a un
urètre de 15cm, un trajet périnéal, une prostate); fuites survenant uniquement lors d'efforts : port de charges lourdes,
efforts physiques, toux, rire, éternuements, montée d'escalier. Ces fuites peuvent être liées à une insuffisance
sphinctérienne ou peuvent être liée à l'hypermobilité cervico-urétrale.
-
Interrogatoire : " j'ai des fuites dès que je porte un pack d'eau, dès que je tousse, je ris, je marche rapidement mais je n'ai
pas de besoin impérieux"
-
Examen clinique : en position gynécologique, on examine la patiente vessie vide et pleine :

Vessie pleine, on fait tousser la patiente et en général une fuite apparait.

Manœuvres de soutènement :

-
o
Manœuvre de soutènement sous-urétral ou manœuvre d'Ulmsten : on met le doigt ou la pince sous l'urètre e on
demande à la patient de tousser, si la fuite disparait (= manœuvre positive) cela veut dire que cette fuite peut être
corrigé par la mise ne place d'une bandelette.
o
Manœuvre de soutènement sous-cervical ou manœuvre de Bonney : on met les doigts sous le col de la vessie, on
fait tousser la patiente, si la fuite disparait, la manœuvre est positive.
Ces manœuvres sont prédictives de la réussite d'un traitement chirurgical par mise en place d'une bandelette
Facteurs de risque de l'IUE : grossesses multiples, carence ostrogénique liée à la ménopause, (incontinence sphinctérienne
après chirurgie prostatique (les gens qui ont une prostatectomie radicale pour cancer peuvent avoir une insuffisance
sphinctérienne liée à une lésion du sphincter strié de l'urètre))
c) Incontinence urinaire par hyperactivité vésicale (par impériosités)= instabilité vésicale
 Voir tableau
-
Interrogatoire : "j'ai des besoins urgents, cela survient n'importe quel moment de la journée, quand je met la clé dans la
porte j'ai une petite fuite, quand je vois l'eau couler j'ai une fuite, si j'attend + de 5mn j'ai des fuites"
d) Incontinence mixte
-
Association IUE et IU par hyperactivité vésicale. Problème : laquelle doit-on traiter en premier? Souvent prise en charge
urologique nécessaire.
 Donc 3 grands syndromes à retenir dans le cadre des TVS : Syndrome Dysurique,
Syndrome d'hyperactivité vésicale et Incontinence urinaire
D) Examen clinique
-
95% des Dg en urologie
-
Interrogatoire +++ :






-
ATCD personnels
ATCD familiaux
Exposition à des toxiques urinaires : une hyperactivité de vessie peut être due à une tumeur de vessie donc devant un
homme fumeur qui a travaillé au contact de colorants, d'amines aromatiques il a toutes les chances de faire une
tumeur de vessie (il faut explorer sa vessie).
Signes fonctionnels obstructifs et irritatifs
Hématurie macroscopique?
ACTD d'infections urinaires?
Examen clinique

Fosses lombaires : une douleur à la percussion de la fosse lombaire = contact lombaire ou signe de Giordano (ex : CN)

Hypogastre : patient qui se plaint de dysurie et qui a mal au ventre = possible globe vésical (voussure sus-pubienne avec
matité centrale convexe à la percussion souvent remontant au dessus de l'ombilic ≠ ascite (matité déclive))

Touchers pelviens (TR, TV) : ils permettent d'apprécier le testing musculaire notamment dans l'IUE : permet de
rechercher des signes qui associent souvent une insuffisance sphinctérienne

Orifices herniaires

OGE : notamment testicule (penser au K chez homme jeune)

Examen neurologique avec au minimum un testing périnéal pour rechercher une hypo ou anesthésie du périnée et les
ROT  rechercher d'un syndrome de la queue de cheval (syndrome neurogène périphérique) qui s'accompagne
parfois de déficits moteurs, une abolition des ROT, une hypoesthésie en selle et des troubles de défécation et vidange
vésicale (un patient en rétention peut signer un syndrome de la queue de cheval ou aussi un canal lombaire étroit)
E) Physiologie de la miction
-
Elle dépend des trois systèmes nerveux :

Somatique = miction volontaire assurée par l'innervation du sphincter strié de l'urètre par l'intermédiaire du nerf
pudendal (S2-S3-S4)

Végétatif : tout le phénomène de remplissage vésical et de déclenchement du besoin est réflexe : on ne commande pas
l'envie d'uriner.
o
OS = continence : réflexe spinal au niveau de la chaine thoraco-lombaire
o
PS = miction : met en jeu des réflexes entre le tronc cérébral et la ME : reflexe spino-bulbo-spinal par
l'intermédiaire du PMC (centre mictionnel pontin) et PAG (substance grise périaqueducale) qui sont les systèmes
activateurs et inhibiteurs de la miction au niveau des structures supérieures
 Les trois systèmes nerveux sont en interconnexion
 La continence est sous dépendance OS et cette dépendance permet d'activer le sphincter lisse pour le contracter et
d'inhiber le détrusor pour permettre à la vessie de se distendre.
 La miction est sous dépendance OS : cela va provoquer par l'intermédiaire du centre spinal sacré (S2-S3-S4) l'activation du
détrusor (contraction détrusorienne pendant la miction) et un relâchement du sphincter lisse au niveau du col vésical.
Le sphincter lisse peut être atteint dans la dyssynergie vésico-sphinctérienne : absence de relaxation du col ou du sphincter
lisse pendant la contraction du détrusor : le détrusor se contracte pour uriner mais le sphincter lisse est aussi contracté =
obstruction sous-vésicale  dysurie; peut abimer le haut appareil par augmentation de pression au niveau des uretères. Les
premiers symptômes lorsque l'on a une obstruction est que la vessie va essayer de compenser en poussant davantage donc
le muscle détrusor va s'hypertrophier et ensuite il va s'épuiser : a force de s'hypertrophier, la vessie va se distendre ce qui
va entrainer des diverticules (hernies muqueuses à travers le détrusor) et également des trabéculations (fibres musculaires
tendues) = signes de vessie de lutte qui traduisent un obstacle sous-vésical souvent prostatique chez l'homme ou qui
peuvent être fonctionnels comme une dyssynergie vésico-sphinctérienne.
 Le nerf pudendal, faisant partie du système nerveux somatique, va activer ou inhiber le sphincter strié de l'urètre =
commande volontaire
 PS assure la miction par le nerf pelvien/ le centre spinal sacré (S2-S3-S4) ou noyau d'Onuf qui va avoir des afférences PS: ce
noyau active le détrusor pour la contraction et inhibe le sphincter lisse.
 Chaine sympathique dorsolombaire (TH10-L2) qui va être responsable de la continence : pour permettre un remplissage a
basse pression, il faut inhiber le détrusor pour que la vessie se distende (compliance) et il faut activer le sphincter lisse pour
que le col de la vessie soit fermé donc pour éviter qu'il y ait une incontinence au remplissage.
F) TVS et Neurovessies
a) Caractéristiques
-
Les TVS sont parfois révélateurs de maladies neurologiques notamment dans le cadre de la SCP ou de la maladie de
Parkinson
-
Classification ICS (International Continence Society) des Neurovessies
 Permet de caractériser l'activité de la vessie et du sphincter. En fonction du type de dysfonction on peut savoir si c'est une
lésion centrale ou si c'est une lésion périphérique.
-
Il y a deux grandes cadres dans les Neurovessies :

Neurovessie centrale : AVC, SCP, maladie de Parkinson  vessie centrale spastique +/- dyssynergique : vessie de petite
capacité qui va entrainer une hyperactivité vésicale (impériosité…)

Neurovessie périphérique : Neuropathie diabétique, Neuropathie alcoolique, Hypothyroïdie  vessie périphérique
flasque/hypotonique : vessie très distendue qui se vide mal (résidus post-mictionnelles, infections, lithiases…)
b) Troubles sphinctériens
-
Hypotonie ou atonie du sphincter strié et/ou lisse (surtout en cas de lésion périphérique)
-
Dyssynergie vésico-sphinctérienne striée : absence de relaxation sphinctérienne striée au moment de la contraction du
détrusor = obstacle fonctionnel de la vidange (lésion centrale)
-
Dyssynergie vésico-sphinctérienne lisse : absence d'ouverture du col vésical lors de la contraction du détrusor. Plus rare,
physiopathologie mal connue
c) Etiologies des Neurovessies
-
Lésions hautes/encéphaliques : retenir AVC, SCP, maladie de Parkinson
-
Lésions médullaires: blessés médullaires notamment les paraplégiques qui vont avoir des hyperactivités vésicales ou des
vessies rétentionistes
-
Lésions périphériques : retenir neuropathie diabétique, alcoolique et l'hypothyroïdie
d) Bilan clinique des Neurovessies = évaluation d'une vessie neurologique = examen clinique neurologique périnéal
 Etudie les réflexes, motricité, sensibilité, tonus
-
Reflexe bulbo ou clitorido-anal (S2-S3-S4), réflexe anal à la piqure (S2-S3-S4), réflexe anal à la toux (D12)… absents ou vifs
diffusés (on peut s'en passer)
-
Sensibilité périnéale (tactile thermique et vibratoire) : bourses, verge, vulve, vagin (niveau S2-S3), fesses (niveau S3), face
postérieure des cuisses (niveau S2), pourtour de la marge annale (niveau S4)
-
Tonus anal (TR) : hypotonie (atteinte périphérique) ou hypertonie (atteinte centrale)
-
Motricité = qualité de la commande périnéale (touchers pelviens), cotée en 5 grades
 Testing périnéal
 Permet de tester le périnée et donc de dire quel est le tonus des releveurs de l'anus. En pratique, chez la femme en position
gynéco : on met les deux doigts en crochets sur la fourchette vulvaire postérieure et on demande à la patiente de contracter
le périnée.
On a une échelle permettant de savoir quel est le tonus du releveur. 0 : on ne sent rien, 1: petite contraction mais ça ne
serre pas sur les doigts, 2: contraction faible… 5: très forte contraction qui permet d'expulser les doigts
e) Bilan paraclinique
-
ECBU : car une hyperactivité vésicale peut être 2ndaire à une cystite
-
Catalogue mictionnel : on donne au patient un tableau et sur plusieurs jours il doit noter à quelle heure il urine, quelle
quantité, est-ce qu'il y a eu un besoin urgent? Une fuite? Une douleur?  permet d'éduquer le patient et voir s'il n'y a pas
des défauts de comportements mictionnels, permet de vérifier la diurèse (certains patients sont polyurique), permet
également de repérer les gens qui ne pissent presque pas dans la journée
-
Cytologie urinaire
-
Cystoscopie chez la femme ou fibroscopie chez l'homme
-
Mesure du résidu post-mictionnel : normalement la miction est complète, si on a un résidu de 350mL c'est anormal et cela
provoque des complications
-
Evaluation du haut appareil urinaire (échographie rénale) : car quand on a un TUBA cela peut engendrer des troubles du
haut appareil, comme l'hyperpression détrusorienne qui peut s'accompagner de RVU, d'IR obstructive, de dilatation du haut
appareil.
-
Examen Uro-Dynamique (EUD) pour bien caractériser le TVS : étude physiologique de la miction et du remplissage vésical
qui permet de calculer la capacité de la vessie, les débits et les régimes de pressions. Il permet notamment, de rechercher
une hyperactivité du détrusor (cad est-ce qu'il y a des contractions non inhibées?), de rechercher quelle est la pression du
sphincter (Insuffisance sphinctérienne?, Dyssynergie vésico-sphinctérienne?)
Pour ne pas méconnaitre un processus tumoral
G) Complications des TUBA
-
Lorsque l'on a un obstacle  Vessie de lutte : hypertrophie du détrusor associé à des trabéculations, associé à une vessie
de très grande capacité qui peut se compliquer de diverticules (hernies muqueuses à l'extérieur du détrusor). Il est
important de les surveiller car c'est la muqueuse de la vessie qui fait hernie (il n'y a plus de détrusor autour de la muqueuse,
il y a de la graisse péri-vésicale autour) et donc quand on a une tumeur dans un diverticule il faut la considérer comme
infiltrante du fait de l'absence de détrusor = tumeur à potentiel d'évolutivité important.
Complication de la vessie de lutte (des diverticules) : cela peut se distendre, se bloquer donc possibles rétentions vésicales
aiguës.
-
Complication du haut appareil : dilatation pyélocalicielle, reflux vésico-rénal qui peuvent entrainer une destruction du
capital néphronique et une IR à terme
-
Dans les troubles de vidange on peut avoir des Infections urinaires (l'urine s'infecte): cystite, prostatite, pyélonéphrite
aiguë, pyélonéphrite chronique
-
Dans les troubles de vidange avec rétention vésicale chronique : Lithiases vésicales ++++ (parfois patient avec hypertrophie
de prostate, résidu post-mictionnel chronique à 250mL cad que la vessie n'est jamais vide  un dépôt se forme et calculs
vésicaux apparaissent, parfois 5cm dans la vessie  nécessité de faire une cystoscopie pour le retirer si trop volumineux);
lithiases rénales
-
Dans les vessies neurologiques qui ont notamment des sondages/cathétérismes permanents ou intermittents sont des
facteurs de risque de K de vessie  Un K de vessie sondée est un K épidermoïde et non un K urothélial.
Avoir une sonde vésicale à demeure, au bout de 10ans, multiplie par 2 le R de fait un K épidermoïde de vessie. Donc
surveillance de toutes les patients sondées à demeure (endoscopie tous les 5ans).
-
Complication du traitement des neurovessies (patients sous auto-sondage) : érosions, rétrécissement urètre, infections…
-
Troubles anorectaux, troubles génito-sexuels souvent associés aux troubles mictionnels dans les maladies neurologiques
 altération de la qualité de vie
H) Conclusion
-
Il faut bien examiner pour bien caractériser le TVS et bien traiter. L'examen clinique est fondamental, il permet de faire le
Dg dans la majeure partie des cas. Faire un bon Dg permet d'adapter un bon traitement.
-
But des traitements :

↘ Risque complications (infectieuses +++, lithiasiques, néoplasiques, du haut appareil…)

Préserver la fonction rénale

Rétablir une miction et une continence normale

Améliorer la qualité de vie des patients
Téléchargement