FranceMutualite_558

publicité
N° 558
Janvier 2016
REVUE MENSUELLE (10 Nos) fondée en 1959 par
L’ASSOCIATION NATIONALE DE LA PRESSE MUTUALISTE
255, rue de Vaugirard – 75719 PARIS CEDEX 15 – Tél. : 01 40 43 36 81
Abonnement :
Le numéro
......................................................................................................
10 numéros par an (pour 1 abonnement)
...............................
68,00 €
680,00 €
Vente et abonnement à nos bureaux.
Directeur de la publication : Gérard Quittard
Secrétariat de l’ANPM : Carole Corbion, 01 40 43 36 81
Christine Jorez, 01 40 43 61 27
Coordination éditoriale : Laurence Hamon
Rédactrice en chef : Sylvie Irissou
Contact technique : Cyril Dehay, 01 44 49 61 00
Ont collaboré à ce numéro :
Catherine Chausseray, Isabelle Coston, Benoît Saint-Sever, Léa Vandeputte
Réalisé par la CIEM
67, rue Blomet
75015 Paris
Numéro de CPPAP :
0518 G 83108
Numéro ISSN :
0015 – 9670
Dépôt légal :
janvier 2016
Les droits d’utilisation des visuels fournis par la Ciem pour illustrer les
articles de ce numéro sont strictement limités dans le cadre de France
Mutualité (article + photographie). Tout autre usage est interdit.
SOMMAIRE
PRESSE
Les 50 derniers articles ou dossiers de « France-Mutualité »
..............................................
3
SYSTÈME DE SOINS
La Sécurité sociale et la branche maladie en questions (Léa Vandeputte)
Brèves
............
5
..........................................................................................................................................................................................
9
MÉDECINE
Acné : les nouvelles recommandations de la HAS (Catherine Chausseray)
......
11
Parkinson : mieux vivre avec la maladie grâce aux thérapies complémentaires
(Isabelle Coston)
............................................................................................................................................................
14
PRÉVENTION
Cancer : les gestes indispensables (Isabelle Coston)
..............................................................
17
........................................................................
20
.......................................................................................................................................................................................
22
FORME
Bien dormir pour être en forme (Léa Vandeputte)
SANTÉ
Brèves
VIE PRATIQUE / DROITS
Vrai-Faux : connaissez-vous les droits et les devoirs du piéton ?
(Benoît Saint-Sever)
...................................................................................................................................................
25
Les articles de ce numéro peuvent être repris dans le cadre des 50 % de la surface
imprimée des revues mutualistes obligatoirement consacrés à l’information générale.
Janvier 2016 – N° 558 –
2
PRESSE
Les 50 derniers articles ou dossiers
de « France-Mutualité »
Afin de vous aider dans l’élaboration du sommaire de votre revue,
« France-Mutualité » publie chaque mois la liste de ses cinquante
derniers articles ou dossiers, brèves comprises. Vous pouvez
télécharger ces articles sur Mutweb, l’Extranet fédéral : à partir de
l’onglet « Réseaux », « Presse mutualiste », et « Collection “FranceMutualité” ».
Titre
Rubrique
Numéro 557 – Décembre 2015
Complémentaire santé des retraités :
Système de soins
le gouvernement fait un pas vers les mutuelles
Brèves et filets (5)
Système de soins
« Mon traitement me fait grossir », comment réagir ?
Médecine
Le don du sang en questions
Médecine
Cannabis : une drogue pas si douce
Prévention
50 ans : le bon âge pour faire un bilan de santé
Prévention
Brèves et filets (5)
Santé
Produits ménagers faits maison : on s’y met !
Vie pratique /
Environnement
Numéro 556 – Novembre 2015
Des entretiens pharmaceutiques pour les patients
Système de soins
sous anticoagulant
Vrai-faux : tout savoir sur le don de gamètes
Système de soins
Brèves et filets (5)
Système de soins
Syndrome du choc toxique :
Médecine
les tampons hygiéniques sont-ils dangereux ?
Des mains propres pour un hiver en bonne santé
Prévention
Iatrogénie : quand les médicaments font plus de mal
Prévention
que de bien
Brèves et filets (5)
Santé
Poursuivre sa scolarité à l’hôpital
Vie pratique /
Education
Numéro 555 – Octobre 2015
Salariés : ce que l’ANI va changer pour vous
Système de soins
L’Avastin officiellement disponible pour traiter la DMLA
Système de soins
Brèves et filets (6)
Système de soins
Electrosensibilité : en voie de reconnaissance
Médecine
Fièvre de l’enfant : adoptez les bons réflexes
Médecine
Le vaccin contre la grippe en dix questions
Prévention
Brèves et filets (5)
Santé
Quand le chien de la famille devient dangereux
Vie pratique
pour les enfants
Nombre
de signes
4 241
5 755
5 696
8 320
6 893
6 728
5 029
5 388
6 740
5 322
5 061
4 829
5 272
5 874
5 270
6 801
4 160
6 566
5 769
9 038
5 213
6 307
5 050
6 403
Janvier 2016 – N° 558 –
3
Titre
Rubrique
Numéro 554 – Septembre 2015
Tiers payant généralisé : une mesure controversée
Système de soins
Médecine du travail : jusqu’où dans la prévention ?
Système de soins
Chambre mortuaire de l’hôpital : le dernier service
Système de soins
Brèves et filets (5)
Système de soins
Quand la presbytie s’installe
Médecine
Apprentissage précoce de la musique :
Education
un atout pour la scolarité
Brèves et filets (5)
Santé
Numéro 553 – Juin 2015
Animaux de compagnie : l’équilibre nutritionnel de mon chat Vie pratique/
et de mon chien en sept questions
Famille
Dossier pharmaceutique : quels avantages ?
Système de soins
Brèves et filets (5)
Système de soins
Les maladies thyroïdiennes en huit questions
Médecine
La chirurgie ambulatoire, une voie d’avenir
Médecine
Dengue et chikungunya : le risque s’installe en France
Prévention
Brèves et filets (5)
Santé
Le téléphone portable au collège, pour ou contre ?
Vie pratique /
Famille
Accident du travail : comment est-on indemnisé ?
Vie pratique /
Emploi
Numéro 552 – Mai 2015
Comment est-on remboursé de ses soins à l’étranger ?
Système de soins
Solidaire et responsable, votre contrat santé
Système de soins
Nombre
de signes
7 364
4 380
5 551
5 826
6 259
5 870
4 851
4 104
4 137
4 600
5 234
6 433
7 278
4 706
4 113
6 121
4 553
5 052
Brèves et filets (5)
L’incontinence par urgenturie : ça se soigne
Bronzage artificiel : halte à l’intox !
Eviter les petits maux en avion
Brèves et filets (5)
Fruits et légumes : la chasse aux pesticides est ouverte
Numéro 551 – Avril 2015
Quand le patient refuse les soins
Système de soins
Médecine
Prévention
Prévention
Santé
Environnement
5 129
6 540
6 235
5 040
4 287
5 993
Système de soins
6 449
Brèves et filets (5)
Système de soins
4 821
Janvier 2016 – N° 558 –
4
SYSTÈME DE SOINS
Calibrage
Texte principal : 6 222 signes
Encadré 1 : 1 141 signes
Encadré 2 : 1 625 signes
La Sécurité sociale et la branche maladie
en questions
5 visuels :
01_SystemeSecu
La Sécurité sociale, qui a fêté ses 70 ans en 2015, est à la fois
bien connue et mal comprise par les Français. Entre les
branches, les caisses et les services ou encore les
acronymes, sans oublier le « trou de la Sécu », il est parfois
difficile de s’y retrouver dans le fonctionnement de cette
institution.
La Sécurité sociale, qu’est-ce que c’est ?
Créée en 1945, la Sécurité sociale regroupe un ensemble de
prestations et d’institutions de protection sociale. Elle repose sur le
principe de solidarité : chacun contribue en fonction de ses ressources
et reçoit en fonction de ses besoins. L’affiliation et l’assujettissement à
la Sécu sont obligatoires ; les cotisations, prélevées sur les revenus,
sont calculées en fonction des moyens des assurés, et chacun peut
bénéficier de prestations sociales (remboursement des frais de santé,
allocations familiales, paiement des retraites…). La Sécurité sociale
couvre quatre « risques » principaux : la maladie, la vieillesse, la
famille et les accidents du travail.
En France, les dépenses de protection sociale représentaient 33 %
du produit intérieur brut (PIB) en 2012*. A titre de comparaison, cette
même année, les pays de l’Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE) y consacraient en moyenne
20 % de leur PIB.
Comment la Sécurité sociale est-elle organisée ?
La Sécurité sociale est composée de cinq branches, gérées par
différents régimes.
• La branche maladie est gérée par la Caisse nationale d’assurance
maladie des travailleurs salariés (Cnamts), le Régime social des
indépendants (RSI), la Mutualité sociale agricole (MSA) et les
régimes spéciaux.
• La branche accidents du travail-maladies professionnelles est
principalement gérée par la Cnamts (pour l’ensemble des salariés du
secteur privé), ainsi que par la MSA.
Janvier 2016 – N° 558 –
5
• La branche famille est principalement gérée par la Caisse nationale
des allocations familiales (Cnaf ; régime général) et la MSA (pour le
régime agricole).
• La branche retraite est principalement gérée par la Caisse nationale
assurance vieillesse (Cnav), le RSI, la MSA et les différents régimes
spéciaux.
• La branche cotisations et recouvrement est gérée par l’Agence
centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss) et les régimes
spéciaux.
La Cnamts gère la branche maladie du régime général de la Sécurité
sociale, qui couvre les travailleurs et les inactifs. Elle assure 91 % de la
population, finance 86 % de l’ensemble des dépenses d’assurance
maladie et pilote le réseau des caisses primaires d’assurance maladie
(CPAM).
Qui sont les acteurs de l’Assurance maladie ?
L’Assurance maladie fait intervenir des organismes paritaires composés
pour moitié des représentants des employeurs et des salariés. Elle est
soumise à une double tutelle : celle du ministère des Affaires sociales,
de la Santé et des Droits des femmes et celle du ministère de
l'Economie et des Finances.
Comment est-elle financée ?
La Sécurité sociale est financée par diverses taxes, dont les
cotisations sociales et la contribution sociale généralisée (CSG).
Les cotisations sociales sont pour une part à la charge des salariés
et pour une autre à celle des employeurs. Visibles sur les bulletins de
salaire, elles sont prélevées en fonction du revenu de l’assuré. La CSG,
elle, est prélevée sur l’ensemble des revenus, et pas uniquement sur
ceux du travail. En 2013, les cotisations sociales et la CSG
représentaient respectivement 58,2 % et 20,1 % des recettes du régime
général de Sécurité sociale**.
Comment maîtriser les dépenses ? A quoi sert l’Ondam ?
Le déficit du régime général de l’Assurance maladie devrait atteindre
7,4 milliards d’euros à la fin 2015. L’Assurance maladie doit donc
maîtriser ses dépenses afin de faire perdurer son fonctionnement.
Chaque année, l’objectif national de dépenses de l’Assurance
maladie (Ondam) est fixé lors du vote par le Parlement de la loi de
financement de la Sécurité sociale. Cet indicateur a pour but de
rendre possible une maîtrise médicalisée des dépenses de santé tout
en offrant un service de qualité au meilleur coût. Pour cela, des
mesures qui agissent sur l’offre et la demande de soins permettent de
faire évoluer les comportements des prescripteurs et des
consommateurs de soins tout en limitant les dépenses.
Janvier 2016 – N° 558 –
6
Qu’est-ce que l’assurance maladie universelle ?
L’universalité est l’un des principes fondateurs de la Sécurité sociale,
à l’origine de la création de la couverture maladie universelle (CMU)
en 1999. La CMU de base permettait à toute personne résidant en
France, de façon stable et régulière et ne pouvant relever à aucun
autre titre d’une couverture maladie obligatoire, de bénéficier de
remboursements de soins. Gratuite si le revenu fiscal était inférieur à
un certain plafond, elle bénéficiait à 2,2 millions de personnes en
décembre 2013. Depuis le 1 er janvier 2016, la CMU de base est
remplacée par la protection universelle maladie (Puma). Avec cette
réforme, toute personne qui travaille ou réside en France de manière
stable et régulière a droit à la prise en charge de ses frais de santé.
La CMU complémentaire (CMUC), elle, favorise l’accès aux soins
pour les personnes qui n’ont pas les moyens de payer une
complémentaire santé. Elle comptait 5,1 millions de bénéficiaires en
juin 2014.
Enfin, pour limiter les effets de seuil et compléter ces deux dispositifs,
l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS) a été mise en
place. L’Assurance maladie délivre une attestation-chèque
permettant d’obtenir une réduction sur le montant annuel de la
cotisation à une complémentaire santé, à condition de choisir un
organisme complémentaire qui propose l’un des contrats sélectionnés
au titre de l’ACS. Cette aide concernait 1,2 million de personnes en
juin 2014.
Léa Vandeputte
* « Panorama de la santé 2015 : les indicateurs de l’OCDE », Organisation de
coopération et de développement économiques (OCDE), Paris, 2015.
** « Les chiffres clés de la Sécurité sociale », Direction de la Sécurité sociale,
éditions 2013 et 2014.
Sources : le blog de la Sécurité sociale, Communication-securite-sociale.fr ; le site
de l’Assurance maladie, Ameli.fr ; le portail du service public de la Sécurité sociale,
Securite-sociale.fr.
Encadré 1
La délégation de gestion aux mutuelles
L’Assurance maladie délègue une partie de la gestion du régime
obligatoire à des mutuelles. C’est le cas, notamment, pour les
fonctionnaires et les étudiants. En contrepartie des dépenses
engagées, elle reverse aux mutuelles des « remises de gestion ».
Or, ces dernières années, ce système a été à plusieurs reprises
remis en cause, et à ces critiques s’ajoutent les difficultés
rencontrées par certaines mutuelles. En 2015, La Mutuelle des
étudiants (LMDE) était ainsi au bord de la faillite.
Partant de ce constat, la loi de financement de la Sécurité sociale
pour 2016, datée du 21 décembre 2015, réaffirme le principe de
l’habilitation de gestion. Elle comporte en effet un article qui précise
qu’aucune nouvelle délégation de gestion ne pourra avoir lieu et
Janvier 2016 – N° 558 –
7
qu’un « décret en Conseil d'Etat détermine les modalités
d'organisation, de mise en œuvre et de financement de ces
opérations de gestion », ainsi que « les conditions dans lesquelles il
peut être mis fin à ces opérations de gestion en cas de défaillance
rendant impossible la gestion des régimes obligatoires dans des
conditions normales ».
Encadré 2
Quel est l’impact de l’Assurance maladie
sur la santé des Français ?
Deux aspects soulignent l’impact positif de l’Assurance maladie sur
la santé des Français. Tout d’abord, un accès facilité aux soins
entraîne un meilleur état de santé, notamment chez les plus
démunis (réduction des maladies infantiles, meilleure prise en
charge des pathologies chroniques). Ensuite, les dépenses de soins
évitées chez les populations les plus pauvres ont un effet bénéfique
sur les autres postes de dépenses des ménages (alimentation,
logement), et cela participe au maintien du bon état de santé de la
population.
De plus, les données de santé sont favorables au système de soins
français. L’espérance de vie à la naissance est l’une des meilleures
des pays de l’Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE). Elle était de 82,3 ans en 2015 pour les
Français, contre 80,5 ans en moyenne dans l’OCDE. De même,
l’espérance de vie au-delà de 65 ans était en 2012 de 23,4 ans pour
les femmes et de 19,1 ans pour les hommes, contre respectivement
20,9 et 17,7 ans en moyenne dans l’OCDE. Enfin, la France détient
le taux de mortalité le plus faible d’Europe pour les maladies
cardiovasculaires. L’accès facilité aux professionnels de santé, aux
techniques modernes et aux médicaments permet de prolonger la
vie des personnes, qu’elles soient en bonne santé ou malades
chroniques.
Pourtant, et bien que le système de soins français soit performant
sur le plan curatif, des efforts restent à faire en termes de prévention
afin de réduire les facteurs de risque tels que le tabagisme, la
consommation d’alcool ou le surpoids.
Janvier 2016 – N° 558 –
8
SYSTÈME DE SOINS
(brèves)
Calibrage : 805 signes
021_Sovaldi
Hépatite C : seul un patient sur dix a accès au traitement en France
L’hépatite C, qui touche 150 000 personnes en France, pourrait être
totalement éradiquée d’ici une dizaine d’années si le prix des nouveaux
traitements n’était pas si exorbitant. Ces médicaments, comme le
Sovaldi, un antiviral du laboratoire américain Gilead, sont nettement plus
performants que les traitements conventionnels (interféron et ribavirine),
sans en présenter les effets secondaires. Ils permettent aujourd’hui de
guérir plus de 95 % des cas d’hépatite C. Malheureusement, ils sont très
chers : une cure de douze semaines coûte de 40 000 à 60 000 euros.
C’est la raison pour laquelle ils ne sont remboursés, en France, que
pour les cas les plus avancés. Par conséquent, seule une minorité des
malades (un sur dix) y a accès.
Calibrage : 1 236 signes
022_PatientMedecin
Les médecins ne prescrivent pas assez de génériques
Près de trois quarts des médicaments sont encore prescrits sous leur
nom de marque : c’est ce que révèle une enquête de l’association
UFC-Que Choisir. Sur un échantillon de 815 ordonnances, seuls 13 %
des médicaments étaient inscrits en dénomination commune
internationale (DCI), c’est-à-dire sous le nom de la molécule, 14 %
comportaient la DCI ainsi que le nom de marque et 73 % étaient
prescrits avec le seul nom de marque. Pourtant, depuis un an, les
médecins ont l’obligation de prescrire en DCI. L’association rappelle
que la généralisation de cette obligation serait « un moyen efficace de
lutter contre le surdosage ou les interactions médicamenteuses, en
évitant le piège des noms de marque qui masquent les molécules
présentes », et permettrait aux consommateurs « d’acheter à moindres
frais la bonne molécule ». Au vu des résultats de son enquête, l’UFCQue Choisir a demandé au ministère de la Santé et à l’Assurance
maladie « l’inscription de la prescription en DCI dans les critères de
rémunération sur objectifs de santé publique des médecins », ainsi que
« des contrôles pour identifier les médecins récalcitrants et leur
rappeler instamment cette obligation légale ».
023_Honoraires
Calibrage : 1 244 signes
Généralistes : à quand la consultation à 30 euros ?
La consultation chez le généraliste pourrait coûter 25 euros, au lieu de 23
actuellement ? C’est en tout cas ce que visent deux syndicats de
médecins généralistes, qui prônent un passage en force afin de peser
sur les prochaines négociations des tarifs de base avec l’Assurance
maladie pour la période 2017-2021. MG France (Fédération française
Janvier 2016 – N° 558 –
9
des médecins généralistes), premier syndicat de généralistes du pays,
et l’Union nationale des omnipraticiens français (Unof-CSMF), dans un
communiqué publié le 4 janvier, demandent aux médecins de
secteur 1 d’augmenter unilatéralement le montant de leur consultation
de 23 à 25 euros, car, disent-ils, « le médecin généraliste français,
avec un revenu net de 26 euros de l’heure, a le revenu européen le
plus bas des médecins généralistes ». L’Unof-CSMF souhaiterait
même aller plus loin en passant la consultation à 30 euros. En plus
de la « désobéissance tarifaire », les syndicats appellent aussi à la
« désobéissance administrative » : ils incitent les médecins à ne pas
appliquer le tiers payant, en refusant la carte Vitale de leurs patients et
en leur délivrant des feuilles de soins, afin de compliquer le travail des
CPAM, déjà débordées.
024_Vaccin
Calibrage : 1 144 signes
Vaccination : un plan d’action pour lever les doutes des Français
Le gouvernement et les professionnels de santé s’inquiètent de la tendance
des Français à remettre en cause le bien-fondé de la vaccination.
L’érosion de la couverture vaccinale constatée au cours de ces dernières
années a convaincu les pouvoirs publics de la nécessité de faire évoluer
leur politique. Pour cerner les motifs de défiance de la population, une
vaste concertation citoyenne va être lancée, qui débouchera sur des
propositions d’ici à la fin de l’année. La ministre de la Santé, Marisol
Touraine, a prévu des mesures phares autour desquelles s’articulera son
plan d’action. Il s’agira notamment d’« assurer une meilleure information
du grand public et des professionnels de santé », de créer un « comité des
parties prenantes », constitué de professionnels de santé, d’associations
d’usagers et d’institutionnels, et d’accélérer la mise en place d’un carnet de
vaccination électronique avec un site Internet dédié. Il faudra ensuite
trouver les bons arguments pour restaurer la confiance des Français,
seule clé du succès de cette nouvelle politique de vaccination.
025_Palliatif
Calibrage : 757 signes
Le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie créé
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé dans un
communiqué la création du Centre national des soins palliatifs et
de la fin de vie. Inscrit dans le Plan national 2015-2018 pour le
développement des soins palliatifs et l’accompagnement en fin de vie,
ce centre aura pour mission de contribuer à une meilleure connaissance
du secteur. Il participera également à l’information des patients sur
leurs droits et devra notamment mener une campagne nationale de
communication. Constitué d'un conseil d'orientation stratégique
comprenant un président et quatorze membres, il représentera les
autorités sanitaires ainsi que plusieurs sociétés savantes impliquées
dans les soins palliatifs.
Janvier 2016 – N° 558 –
10
MÉDECINE
Calibrage
Texte principal : 3 251 signes
Encadré 1 : 1 329 signes
Encadré 2 : 1 193 signes
Acné : les nouvelles recommandations
de la HAS
4 visuels :
03_Acne
Huit ados sur dix sont importunés par des boutons
disgracieux qui s’enflamment et peuvent laisser de vilaines
cicatrices à vie. Ce que l’on sait moins, c’est que 12 % des
femmes adultes sont également touchées. La Haute Autorité
de santé (HAS) et la Société française de dermatologie
(SFD) préconisent d’adapter le traitement anti-acnéique au
cas par cas.
L’acné n’est pas un mal anodin, elle peut gâcher le quotidien et
altérer la qualité de vie : le risque de dépression, par exemple, est
plus élevé chez les adolescents qui en sont atteints. Heureusement,
quand le traitement est adéquat et qu’il est bien suivi, cette maladie
de la peau se soigne plutôt bien. Certains médicaments, susceptibles
d’entraîner des effets secondaires, nécessitent toutefois de prendre
des précautions. A la suite d’études et de retours d’expériences
cliniques, la Haute Autorité de santé (HAS) et la Société française
de dermatologie (SFD) ont donc récemment mis à jour leurs
recommandations de prise en charge des patients acnéiques.
La pilule contraceptive en deuxième recours
Il était courant d’administrer la pilule contraceptive Diane 35 pour
lutter contre l’acné, même si la patiente n’avait pas besoin de prendre
un contraceptif. En raison des risques avérés de thrombose
veineuse, la HAS recommande de ne plus la prescrire qu’en
deuxième recours. Désormais, pour une acné légère à moyenne, les
médecins (généralistes, dermatologues, gynécologues) sont invités à
privilégier dans un premier temps les traitements locaux, crèmes ou
gels à base de peroxyde de benzoyle ou de vitamine A (acide
rétinoïque), qui ont fait la preuve de leur efficacité.
Un recours moins systématique aux antibiotiques
Ce traitement externe peut éventuellement être associé à la prise
d’antibiotiques par voie orale (doxycycline ou lymécycline), y compris en
traitement d’attaque, mais, comme c’est le cas pour d’autres maladies,
« il convient de limiter leur utilisation aux situations où ils sont
nécessaires, en raison de l’augmentation des souches bactériennes
Janvier 2016 – N° 558 –
11
résistantes », précise la Société française de dermatologie. La HAS
alerte également sur ces risques d’antibiorésistance, alors que des
traitements plus efficaces existent. De plus, les antibiotiques doivent
être pris pendant plusieurs mois, pour des résultats qui ne sont pas
toujours au rendez-vous.
De l’importance d’un traitement suivi jusqu’au bout
La réussite du traitement dépend aussi, pour beaucoup, de l’attitude
du patient. Ce dernier ne doit pas, en effet, l’abandonner en cours de
route. Pour que l’acné puisse être résorbée de façon durable, il faut
du temps. Partant du constat qu’« à ce jour moins d’un patient sur
deux (de 32 à 50 %) suit correctement le traitement qui lui a été
prescrit », la HAS insiste sur la nécessité, pour une guérison
définitive, d’une bonne communication du médecin avec son patient
et d’un suivi personnalisé. La Société française de dermatologie
enfonce le clou en soulignant que, « si le traitement d’attaque a pour
but d’obtenir une réduction importante ou une disparition des lésions
et de prévenir la survenue de lésions cicatricielles, celui du traitement
d’entretien est d’éviter les rechutes ».
Catherine Chausseray
Encadré 1
Le point sur l’isotrétinoïne
L’isotrétinoïne (Roaccutane) est proposée en première intention
dans les cas d’acné très sévère présentant un risque cicatriciel
important et en seconde intention, après trois mois de traitement
local et d’antibiothérapie sans amélioration, pour les acnés sévères
susceptibles elles aussi de laisser des cicatrices.
Ce médicament, administré par voie orale, constitue un remède
efficace, mais demande un suivi médical très strict. Des examens
préalables au traitement sont indispensables. Un test de grossesse
est obligatoire, en raison du risque tératogène (risque de
malformation du fœtus) présenté par cette molécule. Il doit être
réalisé trois jours avant chaque consultation. Bien entendu, une
contraception par voie orale (pilule contraceptive) doit
automatiquement y être associée. Un dernier test de grossesse sera
effectué cinq semaines après la fin du traitement.
Par ailleurs, lorsque l’acné est soignée par isotrétinoïne, un bilan
biologique (prise de sang) doit être pratiqué régulièrement : au
début, un mois plus tard, puis tous les trois mois, tout au long du
traitement. Certains dosages seront alors vérifiés (cholestérol,
triglycérides et enzymes du foie dites transaminases). Un mauvais
fonctionnement du foie (insuffisance hépatique) constitue une
contre-indication au traitement.
Janvier 2016 – N° 558 –
12
Encadré 2
Le laser : efficace sur l’acné et non invasif
Bien qu’ils ne fassent pour l’instant l’objet d’aucune recommandation
d’utilisation de la part des experts, les lasers à infrarouge donnent de
bons résultats dans le traitement de l’acné. Leur action consiste à
chauffer les glandes sébacées. Pour traiter l’inflammation, les
dermatologues utilisent des leds rouges et des leds bleues. « Alors
qu’un traitement tel que le Roaccutane demande à être pris sur une
longue période, le laser agit immédiatement, explique Isabelle Catoni,
dermatologue et membre du Syndicat national des dermatologues
vénéréologues (SNDV). Il présente aussi l’avantage de cibler la zone
à traiter. Théoriquement, les femmes enceintes peuvent soigner
leur acné sur le visage avec le laser, alors que c’est impossible
avec le Roaccutane. Cela dit, les consignes médico-légales le
déconseillent », tient-elle à préciser. Le laser est aussi utilisé avec
succès pour faire disparaître les cicatrices dues à l’acné.
Une séance de laser reste un acte médical. Il est important qu’elle
soit pratiquée par un dermatologue spécialement formé, apte à
poser un diagnostic et à utiliser les appareils en fonction de la peau
du patient.
Janvier 2016 – N° 558 –
13
MÉDECINE
Calibrage
Texte principal : 6 239 signes
Encadré 1 : 564 signes
Encadré 2 : 736 signes
Parkinson : mieux vivre avec la maladie
grâce aux thérapies complémentaires
3 visuels :
04_Parkinson
La maladie de Parkinson touche en France près de 192 500
personnes, dont le quotidien est gâché par des difficultés
physiques qui s’accroissent avec le temps. L’orthophonie et la
kinésithérapie offrent à ces patients un meilleur confort de vie.
La maladie de Parkinson, appelée aussi maladie du mouvement, se
caractérise par la destruction des neurones qui fabriquent et libèrent
de la dopamine, un neurotransmetteur indispensable au contrôle du
corps, à la motricité et à la coordination des muscles.
Cette pathologie, dont l’origine est encore mal connue, évolue
lentement. Elle débute cinq à dix ans avant que les premiers signes
apparaissent. Troubles de la parole, micrographie (écriture très petite),
blocage dans les mouvements, rigidité et douleurs musculaires font
partie des épreuves que traverse le patient.
Tremblements au repos et perte de mobilité
On associe souvent à tort les tremblements à la maladie de Parkinson,
mais ils ne signifient pas forcément que l’on en est atteint : « Il n’est
pas anormal de trembler lorsque l’on porte une tasse à sa bouche, par
exemple, assure Philippe Gros, kinésithérapeute-ostéopathe à Paris.
Le parkinsonien, lui, connaît des tremblements lorsqu’il est au repos
– à distinguer des tremblements essentiels, qui touchent deux fois
plus de personnes en France et ne correspondent pas à la maladie
de Parkinson. »
Parmi les principaux symptômes, les tremblements au repos, la perte
de mobilité (akinésie) et la raideur musculaire (hypertonie) doivent
amener à consulter. Une grande fatigue, des douleurs, voire une
dépression peuvent également être des signes annonciateurs. Aucun
parkinsonien n’est semblable à un autre : les symptômes et le degré
d’évolution de la maladie varient selon les patients. Néanmoins,
toutes les personnes atteintes perdent progressivement leur mobilité
et leur voix.
Les médicaments que l’on prescrit pour compenser le déficit en
dopamine ne soignent pas la maladie, ils ne font qu’améliorer l’efficience
des mouvements. A ce traitement sont associées des séances de
kinésithérapie. Et lorsque des troubles à la déglutition surviennent, avec
Janvier 2016 – N° 558 –
14
de fréquentes « fausses routes », le neurologue ou le médecin dirige le
patient vers un orthophoniste.
L’orthophoniste devrait intervenir en amont
Pauline Lorrain-Debrin, orthophoniste à Metz, regrette que les personnes
atteintes de parkinson lui soient adressées « seulement lorsqu’elles
rencontrent des troubles de la déglutition. Il y a énormément de choses à
travailler auparavant, souligne-t-elle, et notamment l’intensité de la voix,
qui diminue. Souvent, ces personnes ne s’aperçoivent pas qu’elles
parlent moins fort, elles disent que c’est leur conjoint qui est sourd. Sans
même s’en rendre compte, elles finissent par s’isoler des conversations,
n’osent même plus sortir pour aller acheter du pain, et leur vie sociale
s’en trouve affectée ». L’association France Parkinson tente de
sensibiliser médecins et patients à la nécessité de consulter au plus tôt
un orthophoniste, car il est plus difficile pour le praticien de rattraper un
retard de prise en charge.
Certains proposent une méthode spécifique : la Lee Silvermann Voice
Treatment (LSVT). « Elle permet de retarder le développement des
difficultés, explique Pauline Lorrain-Debrin. Pendant un mois, à
raison de quatre séances hebdomadaires, nous faisons travailler le
patient jusqu’à ce qu’il retrouve une intensité de voix correcte.
Comme l’unique consigne est de parler fort (on utilise un sonomètre),
il se concentre là-dessus, ce qui le fait respirer correctement sans
même avoir à y penser. » Le chant est également un bon exercice,
car il mobilise toutes les fonctions.
Les problèmes de déglutition, qui surviennent chez un tiers des
patients à mesure que la maladie progresse, peuvent être dus, eux
aussi, au ralentissement général des mouvements. La faiblesse et la
mauvaise coordination musculaires rendent ardues la mastication et
l’ingestion des aliments. Il arrive que la langue, les muscles des joues
et de la gorge, les anneaux du larynx bougent moins vite. La
nourriture a alors du mal à descendre. Le manque de salive, causé
par la prise de médicaments, peut contribuer à ces difficultés
d’ingestion. Les aliments partent vers les poumons et sont parfois à
l’origine d’infections, de pneumopathies... La séance d’orthophonie
améliore significativement ces troubles. « C’est aussi l’occasion
d’expliquer la maladie, de proposer des adaptations, aussi bien pour
la texture des aliments à privilégier que pour les postures à
adopter », ajoute Pauline Lorrain-Debrin.
La kinésithérapie pour préserver au maximum les capacités
motrices
La plupart des parkinsoniens ont du mal à initier les mouvements, en
particulier ceux qui demandent une certaine précision ainsi que les
gestes semi-automatiques comme la marche ou l’écriture : c’est ce
que l’on appelle l’akinésie. Le travail du kiné consiste à faire effectuer
Janvier 2016 – N° 558 –
15
des étirements et des exercices musculaires de coordination. En luttant
contre la rigidité musculaire, la kinésithérapie permet de soulager les
douleurs, car cette raideur rend les patients hyperalgiques. Philippe
Gros, kinésithérapeute-ostéopathe, insiste sur la nécessité absolue
pour les malades de rester actifs afin « d’éviter une dégradation de la
qualité de vie, car c’est une maladie évolutive. Il faut garder la plus
grande autonomie pour toute activité de la vie journalière, en priorité
une autonomie à la marche, poursuit-il. La non-utilisation d’une
fonction physiologique est plus grave que son vieillissement. La kiné
préservera les capacités du patient et constituera un frein à
l’altération de l’état général ».
Diminuer le stress
Le stress, un facteur aggravant, amplifie les symptômes (tremblements,
raideur des muscles…). Bien qu’elles n’aient pas d’effet sur l’évolution
de la maladie, des séances de méditation, de yoga ou de balnéothérapie
peuvent apporter une relative détente au patient et le soulager au moins
momentanément. Tout ce qui fait du bien au moral est bon pour le
parkinsonien. Lorsque la détresse psychologique vient s’ajouter aux
souffrances physiques, une psychothérapie est souvent recommandée.
Isabelle Coston
Encadré 1
L’ergothérapie pour adapter le cadre de vie
C’est le médecin qui oriente son patient vers un ergothérapeute. En
apportant des solutions pratiques, l’ergothérapie permet de surmonter
les handicaps et d’améliorer la mobilité et l’autonomie. Le spécialiste
s’attache à aider le malade dans la réalisation de ses tâches
quotidiennes. Il lui propose par exemple des réaménagements du
logement afin de faciliter les déplacements, la toilette ou la prise des
repas, des aides techniques pour mieux communiquer, tout en tenant
compte de ses habitudes et de son environnement.
Encadré 2
Une découverte importante sur les origines de parkinson
Une équipe de chercheurs franco-belge, dont les travaux ont été
publiés dans la revue Nature en juin 2015, a isolé les causes de
plusieurs pathologies neurodégénératives parmi lesquelles la
maladie de Parkinson. Une protéine se trouvant dans les cellules
nerveuses, l’alpha-synucléine, qui joue un rôle essentiel dans la
bonne communication entre les neurones, serait à l’origine de
parkinson. Cette découverte apporte beaucoup d’espoir, car elle
pourrait permettre de détecter la maladie avant que les premiers
symptômes n’apparaissent et d’en bloquer la progression. Mais il
faudra certainement attendre encore quelques années pour qu’un
traitement puisse être élaboré.
Janvier 2016 – N° 558 –
16
PRÉVENTION
Calibrage
Texte principal : 6 197 signes
Cancer : les gestes indispensables
Certains cancers, s’ils sont repérés à un stade précoce de
leur développement, se traitent très bien. Ne soyez pas
négligent et mettez toutes les chances de votre côté : prendre
soin de sa santé passe par des gestes simples et par des
dépistages réguliers.
4 visuels :
05_Cancer
L’examen de la peau
Lorsqu’il est détecté à ses débuts, le mélanome, le cancer de la peau le
plus grave, se soigne. S’il n’est pas décelé à temps, en revanche, il peut
se développer très vite, en quelques mois. Voilà pourquoi, d’une part,
l’auto-surveillance est un bon réflexe à prendre et, d’autre part, il faut au
moindre doute demander l’avis de son médecin traitant ou d’un
dermatologue.
Les personnes à la peau claire, aux cheveux blonds ou roux et qui
bronzent difficilement, celles qui comptent beaucoup de taches de
rousseur, qui ont de nombreux grains de beauté (plus de quarante),
irréguliers ou d’un diamètre supérieur à 5 millimètres, celles qui ont
subi une forte exposition solaire ou encore celles qui ont des
antécédents familiaux de mélanome doivent être particulièrement
vigilantes et surveiller l’aspect de leur peau. Comment s’y prendre ?
« Pour faire la différence entre un grain de beauté bénin et un
mélanome, il faut s’examiner régulièrement, afin de pouvoir repérer
tout changement suspect, recommande Frédéric De Bels, responsable
du département dépistage de l’Institut national du cancer (Inca), qui
conseille aussi aux personnes à risque de consulter tous les ans un
dermatologue, car, dit-il, « le nombre de cancers de la peau a triplé au
cours des vingt dernières années, à cause des expositions au soleil
sans protection suffisante ou en cabine UV ».
Lorsque l’on examine sa peau, le spécialiste préconise de « se méfier
de tout ce qui n’est pas habituel : apparence, forme, couleur ». Tous les
grains de beauté d’une même personne doivent en effet avoir la même
apparence. Il propose de se référer à la règle ABCDE développée par
l’Institut national du cancer sur son site (E-cancer.fr) :
• A comme asymétrie (le grain de beauté n’est ni rond ni ovale) ;
• B comme bords irréguliers (ses contours ne sont pas nets) ;
• C comme couleur non homogène (il présente plusieurs couleurs) ;
• D comme diamètre (son diamètre augmente) ;
Janvier 2016 – N° 558 –
17
• E comme évolution (on assiste à un rapide changement de taille, de
forme, de couleur ou d’épaisseur).
« C’est une surveillance simple, qui doit faire partie des réflexes à prendre,
insiste Frédéric De Bels. Et pour les zones difficiles d’accès, comme la
chevelure ou le dos, mieux vaut demander de l’aide à son entourage. »
L’autopalpation des seins
Dès l’âge de 25 ans, on peut pratiquer l’autopalpation des seins afin de
repérer une grosseur qui serait nouvellement apparue. « Dès lors que
l’on remarque des choses inhabituelles, persistantes, ou un
écoulement du sein, par exemple, on doit consulter », affirme Frédéric
De Bels, avant de rappeler qu’« une fois par an le médecin traitant ou
le gynécologue doit procéder à une palpation des seins ».
Dans le cadre du dépistage organisé du cancer du sein, une
mammographie est prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie
tous les deux ans pour les femmes entre 50 et 74 ans. Mais attention,
« le bénéfice du dépistage est dans la reproduction du geste. Il ne
suffit pas, en effet, de faire une mammo une fois, puis d’abandonner.
Pour être efficace, le suivi doit être systématique et répété, dans le
respect des recommandations », avertit le spécialiste.
Un dépistage peut être préconisé plus précocement et pris en charge
à 100 % pour les femmes à risque élevé (antécédents personnels).
Quant à celles dont le risque est très élevé – à l’instar de l’actrice
Angelina Jolie, qui présentait des prédispositions génétiques à
l’apparition de cancers –, elles subiront en outre des examens de
dépistage des cancers des ovaires et de l’utérus. Concernant le
cancer de l’utérus, Frédéric De Bels rappelle aux femmes de 25 à
65 ans que « le frottis de dépistage est nécessaire tous les trois
ans ». Les médecins remarquent souvent une baisse de la vigilance
et de la participation à cet examen à partir de 45 ans.
Le dépistage du cancer colorectal
Comme pour les cancers du sein ou de l’utérus, qui, lorsqu’ils sont
traités à leurs débuts, se soignent bien, le dépistage précoce du
cancer colorectal permet d’en guérir neuf fois sur dix, grâce à la mise
en place d’un traitement qui laissera moins de séquelles. « Le nouveau
test de dépistage est plus simple, avec un seul prélèvement, et plus
performant », précise Frédéric De Bels. En cas de résultats positifs,
des examens complémentaires pourront être menés, comme une
coloscopie, puis une biopsie, afin de déterminer s’il y a cancer ou non.
Le test immunologique, à réaliser chez soi, est remis par le médecin
traitant. Il est conseillé aux hommes comme aux femmes, entre 50 et
74 ans, de le pratiquer tous les deux ans.
Responsable de 17 700 décès par an, le cancer colorectal est le
deuxième cancer le plus meurtrier en France, derrière celui du poumon.
Janvier 2016 – N° 558 –
18
C’est aussi le troisième le plus fréquent, derrière celui de la prostate
et du sein.
Et pour la prostate ?
L’Institut national du cancer ne recommande pas le dépistage
systématique du cancer de la prostate. Selon Frédéric De Bels, « il
faut que les personnes soient informées des bénéfices et des risques
de ce que l’on prescrit. Une discussion doit avoir lieu entre le
médecin et le patient ».
En ce qui concerne le cancer des testicules, il n’y a pas de
recommandations particulières : il faut juste se surveiller. L’autopalpation
des testicules tous les trois ou quatre mois permet d’alerter en cas
d’apparition d’une grosseur ou d’un changement inhabituel dans la
consistance des tissus.
Dépister le cancer du poumon ?
On parle de dépistage lorsqu’il n’y a aucun symptôme. « Des
examens par scanner spiralé sont en cours d’étude, en ciblant les
anciens gros fumeurs. La Haute Autorité de santé doit rendre un avis
sur l’intérêt ou non d’un programme de dépistage, sur sa capacité à
guérir et à améliorer la survie, annonce Frédéric De Bels. Le cancer
du poumon est fréquent et tue beaucoup. Il y a une vraie priorité dans
la mise en place d’un programme de dépistage », conclut-il.
Isabelle Coston
Janvier 2016 – N° 558 –
19
FORME
Calibrage
Texte principal : 3 306 signes
Encadré 1 : 1 523 signes
Bien dormir pour être en forme
Nous passons en moyenne un tiers de notre vie à dormir et
cette activité est essentielle pour avoir de l’énergie, conserver
sa vigilance et surtout rester en bonne santé. Pourtant, 45 %
des Français âgés de 25 à 45 ans considèrent qu’ils dorment
moins que ce dont ils ont besoin.
4 visuels :
07_Sommeil
Les obligations familiales ou professionnelles, mais aussi les
mauvaises habitudes, comme le fait d’avoir une alimentation
déséquilibrée, ont une influence sur le sommeil. Sa qualité et sa
durée peuvent en pâtir. Mais pour passer une bonne nuit dans les
bras de Morphée, encore faut-il comprendre le fonctionnement de son
corps et les mécanismes du sommeil.
Pourquoi a-t-on besoin de dormir ?
Tout comme la respiration ou la digestion, le sommeil fait partie des
fonctions vitales pour l’organisme. C’est un moment de récupération
pour le corps et le cerveau. « Il permet une réparation tant au niveau
cellulaire qu’au niveau physiologique », précise le docteur Joëlle Adrien,
présidente de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV). Il
joue également un rôle dans le maintien des fonctions d’apprentissage,
de mémorisation et d’adaptation. « Pourtant, en France, 30 % de la
population ne dort pas assez pendant la semaine, observe le docteur
Adrien. Or cette dette de sommeil a un impact sur la santé : elle favorise
l’obésité, le diabète, l’hypertension et les troubles anxieux. »
Comment le sommeil est-il structuré ?
Il existe deux types de sommeil : le sommeil lent, avec une activité
cérébrale ralentie, et le sommeil paradoxal, avec une activité cérébrale
intense. Le passage de l’un à l’autre constitue un cycle de sommeil qui
dure en moyenne quatre-vingt-dix minutes. Au cours de la nuit, quatre
à cinq cycles se succèdent. « En première partie de nuit, le sommeil
lent est plus profond qu’en deuxième partie, explique Joëlle Adrien.
C’est pour cette raison que les trois ou quatre premières heures de
sommeil sont les plus récupératrices. »
Quelle est la bonne durée d’une nuit de sommeil ?
Les besoins de sommeil diffèrent d’une personne à une autre. En
moyenne, un adulte dort entre sept et huit heures par nuit. « La durée
Janvier 2016 – N° 558 –
20
idéale d’une nuit est celle qui permet de se sentir en forme et de
fonctionner normalement au cours de la journée, indique le docteur
Adrien. Il est donc important de bien se connaître pour pouvoir
respecter ce besoin ainsi que les horaires propices au sommeil. En
résumé, il faut savoir coopérer avec son horloge biologique. La
période des vacances permet d’apprécier ses besoins. Après une
journée d’activité normale, il faut aller se coucher dès que l’on a
sommeil, puis noter l’heure de son réveil spontané et renouveler
l’expérience. »
Comment le sommeil évolue-t-il avec l’âge ?
La durée et la qualité du sommeil évoluent tout au long de la vie. Un
nouveau-né dort environ seize heures sur vingt-quatre, un enfant de 10
ans, entre dix et onze heures. Enfin, à l’âge adulte, la durée du
sommeil se stabilise entre sept et huit heures. La profondeur du
sommeil diminue aussi au fil des ans. « Un enfant a un sommeil lent
profond plus important en raison de la croissance et du besoin de
renouvellement des cellules, souligne Joëlle Adrien. A l’inverse,
après 50 ans, le sommeil est plus léger et les réveils au cours de la
nuit sont plus fréquents. »
Léa Vandeputte
Encadré
Les bienfaits de la sieste
Avoir un « coup de mou » ou « piquer du nez » en début d’après-midi
est tout à fait normal, « c’est physiologique », assure le docteur Joëlle
Adrien, présidente de l’Institut national du sommeil et de la vigilance
(INSV). C’est donc le moment idéal pour faire une sieste, mais
attention, pas n’importe comment. « Elle doit être courte, entre dix et
quinze minutes, pour ne pas entrer dans une phase de sommeil
profond et avoir du mal à s’éveiller, prévient le médecin. Il faut
s’installer confortablement. On peut s’allonger sur son lit, mais il
vaut mieux éviter que les conditions, lumineuses notamment, soient
les mêmes que lors du sommeil nocturne. Ceux qui n’arrivent pas à
se réveiller doivent programmer leur réveil pour qu’il sonne au bout
de quinze minutes. En revanche, les personnes qui ont une dette de
sommeil importante ou qui travaillent en horaires décalés peuvent
faire des siestes plus longues. » Une fois toutes ces conditions
réunies, il ne reste plus qu’à se détendre et à profiter des bienfaits
de la sieste : elle réduit les effets négatifs du manque de sommeil et
permet d’être plus vigilant. « Nous militons pour que la sieste soit
possible dans le milieu du travail, ajoute Joëlle Adrien. En effet, le
manque de sommeil a une incidence non seulement sur la santé,
mais aussi sur l’absentéisme, la consommation de produits de santé
ou encore sur les accidents domestiques et les accidents du travail.
La sieste permet de limiter ces impacts négatifs. »
Janvier 2016 – N° 558 –
21
SANTÉ (brèves)
Calibrage : 1 183 signes
061_Poitrine
062_RechercheInternet
Ablation et reconstruction du sein : une opération par robot
moins mutilante
A l’Institut Gustave-Roussy (IGR), à Villejuif, viennent d’être réalisées
pour la première fois dans le monde deux mastectomies avec
reconstruction mammaire simultanée sous « robot-assistance ». Ces
interventions n’ont laissé aucune cicatrice sur le sein, car les
incisions ont été pratiquées sous l’aisselle. « L’objectif est de
proposer, dans le cadre réglementé et sécuritaire d’un essai clinique,
une alternative chirurgicale, plus esthétique et moins traumatisante
psychologiquement, aux femmes qui doivent subir une ablation du sein
suivie d’une reconstruction immédiate », précise le docteur Benjamin
Sarfati, chirurgien plasticien oncologue à l’IGR, à l’origine de ces
prouesses. Outre les bénéfices esthétique et psychologique, ce type
d’intervention chirurgicale « robot-assistée », qui en est encore au
stade expérimental, permettrait également de diminuer le risque de
complications post-opératoires (infections, nécrose cutanée…). Une
étude clinique de faisabilité a été lancée pour évaluer l’ensemble des
avantages apportés. L’Institut prévoit d’opérer trente-trois patientes
supplémentaires selon cette méthode.
Calibrage : 1 016 signes
Pages jaunes : les médecines alternatives de plus en plus
recherchées
Le baromètre santé 2015 des Pages jaunes fait transparaître l’intérêt
des Français pour les médecines douces. Le site a en effet enregistré
une hausse de 61 % en 2014, par rapport à 2013, des recherches
de spécialistes de la médecine dite alternative. Les recherches pour
les sophrologues, les magnétiseurs et les hypnothérapeutes ont
même augmenté de 105 % entre 2011 et 2014. Pages jaunes dévoile
également le palmarès des professionnels de santé les plus
recherchés, avec en première place les médecins généralistes
(34,1 millions de recherches), suivis des chirurgiens-dentistes, des
kinésithérapeutes, des ophtalmologistes et des radiologues. Toutes
spécialités confondues, le nombre de recherches de professionnels
de santé en 2014 est en augmentation de 17,8 % par rapport à 2013
et représente 17,4 % du volume global des recherches effectuées sur
le site Pagesjaunes.fr, avec 245 millions de recherches, dont 30 %
sont effectuées depuis un mobile.
Janvier 2016 – N° 558 –
22
Calibrage : 930 signes
063_PommesDeTerre
Diabète gestationnel : les pommes de terre sous surveillance
Les femmes qui consomment beaucoup de pommes de terre auraient
plus de risques de développer un diabète gestationnel, selon une étude
publiée dans le British Medical Journal. Les chercheurs ont étudié des
données collectées entre 1991 et 2001 auprès de 15 632 femmes non
diabétiques dans le cadre de l’étude « Nurses’ Health Study II », et ils
ont observé que les grandes consommatrices de pommes de terre
étaient surreprésentées parmi celles qui avaient déclaré un diabète
gestationnel. Ce type de diabète est une complication fréquente de la
grossesse, susceptible d'avoir des effets délétères tant sur la mère
que sur l'enfant. Mais les futures mamans ne doivent pas pour autant
s’alarmer ni bannir les pommes de terre de leur alimentation,
puisque, de l’avis même des auteurs de l’étude, ces observations
doivent être complétées par des recherches plus approfondies.
Calibrage : 1 174 signes
064_ArretCardiaque
Les problèmes cardiovasculaires en hausse pendant
les attentats de janvier
Les attentats ont provoqué une hausse de près de 75 % des
hospitalisations dues à des problèmes cardiaques les 7, 8 et
9 janvier 2015, selon une étude de la clinique Pasteur de Toulouse.
Les cardiologues ont étudié l’impact du stress émotionnel induit par
les attentats sur les maladies cardiaques, à partir de données
d’activité du centre de la douleur thoracique de l’établissement. Une
augmentation significative des pathologies (infarctus du myocarde,
arythmies cardiaques symptomatiques et insuffisances cardiaques) a
été notée par les médecins au cours des trois jours d’attaques
terroristes par rapport à l’ensemble du mois de janvier. « Le stress
émotionnel provoqué par ces trois jours d'horreur, surmédiatisés
minute par minute dans toute la France, a été un facteur de risque
cardiovasculaire même à des centaines de kilomètres du lieu des
attentats », explique la clinique Pasteur dans un communiqué, avant
d’ajouter que, « si cette étude pilote demande confirmation à plus
grande échelle, [...] elle souligne l’importance du stress comme
facteur de risque de maladie cardiovasculaire ».
Calibrage : 752 signes
065_Complement
Alimentaire
Compléments alimentaires : le chrome doit être consommé
avec modération
Le chrome présent dans certains coupe-faim pour maintenir le taux de
glycémie et procurer une sensation de satiété serait dangereux pour la
santé. Selon une récente étude australienne, publiée dans Angewandte
Chemie, cet oligoélément pourrait avoir des effets cancérogènes : une
Janvier 2016 – N° 558 –
23
partie du chrome III, contenu dans ces compléments alimentaires, se
transformerait en chrome VI, une substance toxique susceptible à long
terme de favoriser le cancer du poumon. Dans l’attente de recherches
plus poussées, mieux vaut limiter sa consommation de gélules
« minceur » et respecter la dose maximale de 25 microgrammes (µg) de
chrome par jour recommandée dans le cadre d’une supplémentation.
Janvier 2016 – N° 558 –
24
VIE PRATIQUE / DROITS
Calibrage
Texte principal : 3 179 signes
Vrai-Faux : connaissez-vous les droits
et les devoirs du piéton ?
Le piéton est, lui aussi, soumis au Code de la route et, à ce
titre, il doit respecter certaines obligations. Mais parfois,
pressé ou tête en l’air, il prend des libertés... Pour rester dans
les clous, mieux vaut connaître quelques règles.
3 visuels :
08_Pieton
Quand je m’engage pour traverser la chaussée, les véhicules
doivent me céder le passage
Vrai. Lorsqu’un piéton s’engage ou manifeste de façon claire
l’intention de s’engager dans la traversée d’une chaussée, les
véhicules doivent lui céder le passage et, au besoin, s’arrêter. Il est
donc bel et bien prioritaire. Cela ne doit toutefois pas l’empêcher de
respecter certaines règles, par exemple utiliser le passage piéton s’il
en existe un à proximité ou encore respecter le feu de signalisation.
Je peux traverser hors passage piéton
Vrai, mais… s’il existe un passage piéton à moins de 50 mètres, vous
devez l’utiliser. Dans le cas contraire, il faut traverser en respectant un
axe perpendiculaire à la chaussée. Enfin, le Code de la route indique
que le piéton doit s’engager « en tenant compte de la visibilité ainsi que
de la distance et de la vitesse des véhicules ».
Dans une zone piétonne, je suis prioritaire sur tous les véhicules
Vrai, sauf sur les tramways. Comme son nom l’indique, une zone
piétonne est dédiée aux piétons. Ils sont donc prioritaires sur tous les
véhicules, à l’exception des tramways. Dans ce type de zone, seuls
les vélos et les véhicules nécessaires à la desserte locale peuvent
circuler, à une allure très modérée.
Quand il n’y a pas de véhicule à l’horizon, je peux traverser
même si le signal piéton est rouge
Faux. Comme tous les usagers de la route, les piétons doivent
respecter le Code de la route. Il y est d’ailleurs clairement inscrit que,
« lorsque la traversée d'une chaussée est réglée par ces feux, les
piétons ne doivent s'engager qu'au feu vert ».
Janvier 2016 – N° 558 –
25
En l’absence de trottoir, je peux marcher sur la chaussée
Vrai. En l’absence de trottoir ou d’accotement, ou s’ils ne sont pas
praticables, le piéton peut marcher sur la chaussée, près de l’un des
bords. Attention cependant, hors agglomération, sur les routes de
campagne, il faut marcher sur le bord gauche de la chaussée afin de
voir arriver les voitures en face de soi et de ne pas être surpris par
une voiture arrivant dans son dos.
Il est interdit de marcher sur la chaussée d’une place ou d’une
intersection
Vrai. Le Code de la route est clair : « Il est interdit aux piétons de
circuler sur la chaussée d'une place ou d'une intersection à moins
qu'il n'existe un passage prévu à leur intention leur permettant la
traversée directe. » Le piéton doit alors faire le tour de la place ou
contourner l’intersection, quitte à devoir traverser plusieurs rues.
Un piéton en infraction peut être verbalisé
Vrai. « Le fait, pour tout piéton, de contrevenir aux dispositions de la
présente section est puni de l'amende prévue pour les contraventions
de la première classe », indique le Code de la route. Si le piéton
traverse hors des clous ou s’il ne respecte pas les feux de
signalisation, il encourt une amende de 4 euros, voire de 7 euros
pour l’amende forfaitaire majorée.
Benoît Saint-Sever
Janvier 2016 – N° 558 –
26
Téléchargement