Sémiologie désordre électrolytique. EQUILIBRE ACIDO-BASIQUE NORMAL, ACIDOSES ET ALCALOSES I. Equilibre acido-basique - - Acide : substance capable de fourni un ion H+. Base : substance capable d’accepter un ion H+. L’organisme produit chaque jour une charge d’acide importante : o Catabolisme protéique : 1mmol/kg/jour de H+. o Métabolisme mitochondrial : 1500mmol/j CO2 (+H2O = H2CO3). Le pH plasmatique est maintenant d’un intervalle précis. Concentration d’H+ est stable : o 40nmol/L de liquide extracellulaire. o 100nmol/L de liquide intracellulaire. - Equation d'Henderson-Hasselbach : pH = 6,1 + log - Maintien de l'équilibre acido-basique : o Le rein régule la concentration de HCO3- . o Le poumon régule la pCO2. La concentration d’ions dans le plasma : o Est très faible : 40nmol/L. o Est maintenue constante par l’action conjuguée du rein et du poumon (36,8nmol/L < [H+]plasma artériel < 43,6nmol/L). pH = - log [H+]. o Alcalose si pH > 7,42. o Acidose si pH < 7,38. Les ions bicarbonates (HCO3-) constituent le principal tampon du milieu extracellulaire. L’hyperventilation alvéolaire entraine : o Une diminution de la bicarbonatémie. o Une diminution de la concentration plasmatique de proton (augmentation du pH). L’augmentation de la quantité d’acide fixe entraine : o Une diminution de la bicarbonatémie. o Une augmentation de la concentration plasmatique de proton (diminution de pH). - - - - Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Sémiologie désordre électrolytique. - La régulation de la balance acide-base est assurée par des systèmes tampons extra et intracellulaire : o A court terme : tampons intracellulaire (os minéral et muscle). o A moyen terme : adaptation ventilatoire (sous forme de CO2) JH+ + HCO3- = H2O + CO2. o A long terme : adaptation rénale. o Régénération de HCO3-. o Elimination de H+. 1. Rôle du poumon - Seconde ligne de défense d’action rapide. Excretion du CO2 produti par le matabolisme cellulaire. Réaction à l’acidose par une hyperventilation alvéolaire : diminue la pCO2. 2. Rôle du rein - - - - - Troisième ligne de défense d’action plus lente. Maintenir le stock de bicarbonates de l’organisme en réabsorbant les HCO3- filtrés : o DFG x concentration en bicarbonate plasmatique. o 80 à 85% dans le tube contourné proximal. o 10 à 15% dans l’anse de Henlé. o Réabsorption grâce à une sécrétion active de H+. Excréter la charge acide produite quotidienne : o TCP. o Tube collecteur : o Acidité titrable (AT : H2PO4-). o L’ammoniac (NH4+). L’ammonium peut permettre l’élimination d’une grande quantité d’H+. Mécanismes cellules de réabsorption d’ions bicarbonates et de sécrétions d’ions H+ au niveau du TCP : o Dans la lumière tubulaire : H+ + HCO3- H2CO3. o H2CO3 H2O + CO2 grâce à l’anhydrase carbonique. CO2 et H2O diffuse librement pour rentré dans la cellule o Dans la cellule H2CO3 redonne H+ et HCO3- toujours grâce à l’anhydrase carbonique. o HCO3- passe dans le plasma : symport avec sodium. o H+ repasse dans l’urine : o Antiport avec sodium. o ATPase vacuolaire. La réabsorption du taux de bicarbonates : o Il existe un taux de réabsorption maximum de bicarbonates. Au-delà de 27mmol/L, la réabsorption est saturée et le surplus passe dans l’urine. o De façon physiologique, on ne retrouve pas de bicarbonates dans les urines. Cependant si le taux plasmatique dépasse 27mmol/L alors le rein excrète des bicarbonates dans l’urine. La réabsorption des bicarbonates augmente si (++QE) : o Le volume extracellulaire baisse (hypovolémie : alcalose de contraction). Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Sémiologie désordre électrolytique. - - o La pression partielle artérielle de CO2 (PaCO2) augmente. o Hypokaliémie. La réabsorption de bicarbonates diminue si (++QE): o Le volume extracellulaire augmente. o La pression partielle artérielle de CO2 (PaCO2) diminue. Excrétion nette d’acide : [H+]u = [AT]u + [NH4+]u + [HCO3-]u II. Approche clinique des désordres acido-basiques - - - Acidose : diminution du pH plasmatique (acidémie) (<7,38). Alcalose : augmentation du pH plasmatique (>7,42). Gazométrie artérielle (valeur à retenir) : o pH = 7,4 ± 0,02. o pCO2 = 40mm/Hg. o HCO3 = 25 ± 2mmol/L. o pO2 = 80 à 100mm.Hg. o SaO2 = 95 à 99%. Pour interpréter un désordre acido-basique il faut également connaitre sur l’ionogramme plasmatique : o Kaliémie = 3,5 à 5 mmol/L. o Trou anionique : différence entre cations et anions dosés donc correspond aux anions indosés (utiliser dans désordres métaboliques). o TA = [Na+ + K+] – [Cl- + HCO3-] = 16 ± 5mmol/L. A utiliser o TA = [Na+] – [CL- + CHO3-] = 12 ± 4mmol/L. A ne pas utiliser. Examens urinaires : o pHurinaire. o Bicarbonaturie = 0 physiologiquement o TA urinaire = [Na+ + K+] – [Cl- + CHO3-] = 30mmol/L (mesuré uniquement dans des troubles urinaires complexes). o pCO2 urinaire. Acidose métabolique Alcalose métabolique Acidose respiratoire Alcalose respiratoire pH ↘ ↗ ↘ ↗ H+ ↗ ↘ ↗ ↗ HCO3↘ ↗ ↗ ↘ pCO2 ↘ ↗ ↗ ↘ III. Diagnostic d’un désordre acido-basique - Réponses compensatoires rénales ou respiratoires. En cas d’acidose métabolique simple la compensation peut être prédite : ∆pCO2 = ∆[HCO3-] x 1,2. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Sémiologie désordre électrolytique. 1. Acidose métabolique - a. Physiopathologie Charge acide excessive d’origine exogène ou endogène. Pete excessive de bicarbonates. Défaut d’excrétion rénale d’acide. Dilution brutale du compartiment extracellulaire. b. Diagnostic biologique - pH < 7,38. [HCO3-] < 22mmol/L. pCO2 < 36mmHg. Hyperkaliémie souvent. Compensation : pH tend vers la normal. - c. Cliniquement Hyperventilation alvéolaire voir détresse respiratoire. Dyspnée profonde et ample dite de Kussmaul. Obnubilation ou coma. Collapsus cardiovasculaires (baisse de tension) si acidose sévère ou bas débit cardiaque. - d. Diagnostic étiologique : calcul du trou anionique sanguin Accumulation d’acide : TA élévé (>16mmol/L) Perte de bicarbonates : TA normal (<16mmol/L) Accumulation d’acide dont l’anion est chlore : TA normal. - Trou anionique élevé (>16mmol/L) Surproduction organiques Les acides lactiques (>2mmol/L) : o Hypoxie tissulaire (état de choc). o Intoxication du CO2. o Médicaments et toxique : éthanol, méthanol, biguanide, salicylés, isoniazide, etc. o Diabète sucré, insufisance hépatocellulaire, cancers. o Héréditaires, déficits en : glucose-6-phosphate, fructose-1-diphosphate, pyruvate carboxylase. Les céto-acidoses (acides acéto-acétique/β-hydroxybatyrique). o Diabétique, éthylique, de jeûne. o Anomalies du métabolisme du glycogène. Les intoxications (anions autres que le chlore) : salicylés, éthylène-glycol, méthanol, paraldéhyde. Les rhabdomyolyses massives. - Les insuffisances rénales Aigues. Chronique au stade terminal. Il y a souvent rétention de beaucoup d’anions qui augmente le trou anionique. - - Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Sémiologie désordre électrolytique. - - Les acidoses métaboliques à trou anionique inchangé (<16mmol/L) Les pertes digestives de bicarbonates : la diarrhée. Les acidoses tubulaires rénales : excrétion urinaire insuffisance de NH4+. o Acidose tubulaire proximale, type II (défaut de réabsorption proximale de HCO3). o Acidose tubulaire distale, type I (défaut excrétion ions H+ ou défaut de NH3 médullaire). o Acidose tubulaire médullaire de type IV. Les intoxications (anion = chlore). A part : o Les acidoses de dilution. o Les inhibiteurs de l’anhydrase carbonique (Diamox). SCHEMA PROF 2. Alcalose métabolique - - a. Physiopathologie Elevation du taux de HCO3- plasmatique : o Perte accrue d’ions H+ (tube digestif ou rénale). o Apport excessif de HCO3-. o Déshydratation extracellulaire. Baisse de l’excrétion de HCO3- par le rein. b. Diagnostic biologique - pH > 7,42. [HCO3-] > 26mmol/L. pCO2 > 44mmHg. Hypokaliémie. Compensation : pH normal. - c. Cliniquement Hypoventilation alvéolaire; Céphalées, somnolence, syndrome confusionnel. Crampes musculaires, tétanie, faiblesse musculaire. Obnubilation, coma, convulsions. Troubles du rythme. - d. Diagnostic étiologique Volume du secteur extracellulaire. Chlorurie. - - Causes Excès d’apport en bicarbonates : o Syndrome des buveurs de lait. o Apport exagéré de bicarbonates ou de ses précurseurs. o Anticacides associées à des résines échangeuses de cations de cations. o Rebond après une acidose métabolique. Les alcaloses sensibles au chlore + déshydratation extracellulaire, chlorurie < 20mmol/L : Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Sémiologie désordre électrolytique. - o Vomissements. o Prise de diurétique. Les alcaloses insensibles au chlore, hydratation extracellulaire normal ou augmenté, chlorurie > 30mmol/L : hyperaldostéronisme primaire à l’origine d’un syndrome de Cohnn : o Alcalose. o Hypertension artérielle. o Hypokaliémie. 3. Acidose respiratoire - a. Physiopathologie Toujours secondaire à hypoventilation alvéolaire : augmentation de la pCO2. Augmentation des HCO3- plasmatique (par compensation). b. Diagnostic étiologique - - - - - - - - pH < 7,38. pCO2 > 44mmHg. [HCO3-] > 26mmol/L. Compensation : pH tend vers la normal. c. Cliniquement Conséquence de l’hypoventilation alvéolaire : o Hypoxie. o Hypercapnie. Signes respiratoires : o Bradypnée. o Polypnée superficielle. Signes circulatoires : o Tachycardie. o Hypertension. Neurologiques : o Céphalées – tremblements. o Torpeur – agitation – délire. Cutanées : cyanose – sueurs. d. Diagnostic étiologique Hypoventilation d’origine périphérique. o Moelle cervicale : poliomyélite, traumatisme. o Neuropathie périphérique : sundroem de Guillain-Barré. o Musculaire : myasthénie, paralysie périodique. o Cyphoscoliose. Hypoventilation d’origine centrale, atteinte du SNC (psychotropes – morphiniques) : o Syndrome de Picwick. o Antidépresseurs respiratoires. o Alcalose métabolique sévère. o Syndrome d’apnée du sommeil. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Sémiologie désordre électrolytique. - o Oxygénothérapie respiratoire chronique Hypoventilation d’origine pulmonaire. o Hypoventilations d’origine alvéolaire. o Obstruction aigue de la filière aérienne (corps étranger, laryngospame). o Dysfonctionnements de la ventilation mécanique. 4. Alcalose respiratoire - a. Physiopathologie Hyperventilation alvéolaire : diminution del a pCO2. Diminution des HCO3- plasmatiques (par compensation). - b. Diagnostic biologique pH > 7,42. pCO2 < 36mmHg. [HCO3-] < 22mmol/L. Compensation : pH tend vers la normal. c. Cliniquement - Polypnée. Syndrome confusionnel. Crampes musculaires. Obnubilation. Coma. d. Diagnostic étiologique - - - Hypoxie. o Due à une maladie pulmonaire. o Insuffisance cardiaque congestive. o Anémie sévère (pas assez d’hémoglobine pour transport l’oxygène). o Haute altitude. Hyperventilation d’origine central. o Intoxication par les salicylés. o Progestérone. o Après correction d’une acidose métabolique. o Insuffisance hépatocellulaire. o Maladies du SNC (encéphalites, etc.). Affections pulmonaires. Dysfonction de la ventilation mécanique. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011.