LE DEVELOPPEMENT PSYCHOAFFECTIF, COGNITIF ET SOCIAL DE LA PERSONNE Delphine ALLOUCHE - Psychologue Clinicienne - Pôle de Gérontologie - CHICAS Gap I. RAPPELS QU’EST CE QUE LA PSYCHOLOGIE ? Définitions : « La psychologie est la science de l’âme » Etymologie : Du grec : « psychè » (l’âme) « logos » (discours) C’est une science humaine Ex. histoire, sociologie Ce n’est pas : Une science de la nature Ex. physique, biologie Une science exacte Ex. mathématiques, logique Autres définitions de la psychologie : Ensemble des phénomènes psychiques qui caractérisent les manières de pensées, de sentir et d’agir d’une personne ou d’un groupe Discipline qui étudie scientifiquement ces phénomènes LA DEMARCHE CLINIQUE : Techniques d’« exploration » visant à la compréhension des phénomènes dans les sciences humaines La psychothérapie est une des formes d’exploration L’une des plus connue est la psychanalyse (ou psychothérapie analytique) QU’EST CE QUE LA PSYCHANALYSE ? Un procédé d'investigation des processus psychiques, qui autrement sont à peine accessibles Une méthode de traitement des troubles névrotiques, qui se fonde sur cette investigation Une série de conceptions psychologiques acquises par ce moyen et qui fusionnent progressivement en une discipline scientifique nouvelle «[...] La meilleure façon de comprendre la psychanalyse est encore de s'attacher à sa genèse et à son développement ». Sigmund FREUD - Encyclopaedia Britannica, 1923 II. LA DECOUVERTE DE LA PSYCHANALYSE L’œuvre de Freud : - Directement liée aux événements de sa vie personnelle - Chaque nouvel apport vient modifier l’œuvre précédente - Certains de ses textes sont abordés comme des hypothèses de travail Base de la démarche analytique : Association libre Analyse des problèmes psychiques de la même manière qu’une analyse chimique : - Décomposition du phénomène - Analyse pour en trouver les origines Référence au passé « Invention » de la psychanalyse : Anna O. « Talking cure » : suggestion sous hypnose puis auto-hypnose Attitude passive du thérapeute, basée sur l’écoute Dès que ce qui est refoulé ressurgit, le symptôme disparaît Le cas Anna O. constitue le 1er cas de psychanalyse La nouveauté : - Des symptômes « physiques » peuvent être considérés comme « psychiques - Répétition des séances, traitement long dont la durée et la poursuite sont déterminés par les symptômes du patient - Traitement par la parole : association libre - Apport de notions : Catharsis : « Epuration » càd faire ressortir ce qui est refoulé et qui surcharge le psychisme Remémoration : Tout symptôme semble être lié au passé A noter : - A travers les cas isolés qu’il étudie, Freud élabore ses concepts. De la même façon, il élabore ses théories à partir de son « auto-analyse » - On ne traite pas vraiment le symptôme mais ce qui en est à l’origine - Quelquefois, le symptôme apparaît puis disparaît pour être remplacé par un nouveau le symptôme disparaît, pas la souffrance du patient - Notion de transfert : lien « affectif » entre patient et thérapeute (en déplacement d’un autre lien affectif). Doit être le plus neutre possible La cure analytique : - Durée : le temps qu’il faut… - Pas d’interruption brusque - Poser des objectifs au niveau de la cure - Cadre spatio-temporel précis III. LES PRINCIPAUX CONCEPTS EN PSYCHANALYSE CONCEPTS THEORIQUES EN PSYCHANALYSE : 1ère topique : Étude de la structure mentale Permet de spatialiser les lieux psychiques Inconscient : ce qui est non accessible à la conscience (se révèle à travers les rêves, oublis, lapsus, actes manqués…) Pré-conscient : ce qui échappe à la conscience actuelle sans être inconscient au sens strict Conscient : système perception-conscience CONCEPTS THEORIQUES EN PSYCHANALYSE : Pulsion : « Processus dynamique consistant dans une poussée qui fait tendre l’organisme vers un but » Vocabulaire de la psychanalyse, Laplanche et Pontalis, PUF But : satisfaction (impossible) Objet : personne ou partie de, réel ou fantasmatique DEUX TYPES DE PULSIONS : Pulsions de vie (Eros): - Pulsions sexuelles : libido (envie ou désir) càd amour, amitié, tendresse - Pulsions d’auto-conservation : satisfaction des besoins vitaux de l’organisme (manger, boire) Pulsions de mort ou d’agressivité : Destruction, désorganisation CONCEPTS THEORIQUES EN PSYCHANALYSE : Principe de plaisir : Recherche d’une satisfaction pulsionnelle (ou tout objet permettant la décharge d’un état de tension) cf. principe de constance (homéostasie ou maintien d’une quantité constante d’excitation) Principe de réalité : principe régulateur (satisfaction en tenant compte des conditions imposées par la réalité extérieure) CONCEPTS THEORIQUES EN PSYCHANALYSE : Les 3 instances de l’appareil psychique : (2ème topique) Rapport entre somatique et réalité extérieure - Le Ça - Le Moi - Le Surmoi LE ÇA - 1ère des 3 instances à être. - Totalement inconscient - Réservoir des énergies pulsionnelles - Coexistence de désirs contraires - Les pulsions cherchent à sortir pour réaliser un plaisir immédiat (soumis au principe de plaisir) LE MOI Partie consciente (permet de penser) et partie inconsciente Produit des différentes identifications vécues (ex. adultes importants pour l’enfant) Médiateur entre la réalité extérieure et le Surmoi (soumis au principe de réalité) Lieu où les conflits sont réglés (+ ou – bien, cf. pathologie) Pôle défensif de la personnalité (cf. mécanismes de défense) LE SURMOI Instance critique, juge, censeur Porteur des consignes morales à l’égard du Moi pour que les désirs ne s’accomplissent pas (ex. sentiment de culpabilité) Constitué par l’intériorisation des exigences et des interdits parentaux inconscients (Surmoi parental) Héritier de l’Oedipe selon Freud CONCEPTS THEORIQUES EN PSYCHANALYSE : Investissement : le fait qu’une certaine énergie psychique peut se retrouver liée à un objet Désinvestissement : retrait de cette énergie, rendue à nouveau disponible pour de nouvelles liaisons Contre-investissement : rôle défensif de certains investissements visant à éviter l’irruption dans la conscience de contenus refoulés INVESTISSEMENT D’OBJET : Charge énergétique, affective, puissante, mise dans des objets élus : une autre personne, un travail, soi-même… Peut être problématique selon le choix de l’objet MECANISMES DE DEFENSE DU MOI : Différents types d’opérations psychiques ayant pour finalité la réduction des tensions psychiques internes Généralement inconscients Utiles en principe pour protéger la cohésion de l’appareil psychique mais peuvent devenir pathogènes et entraver le fonctionnement mental QUELQUES MECANISMES DE DEFENSE : Refoulement : Opération par laquelle le sujet cherche à repousser ou à maintenir dans l’inconscient des représentations (pensées, images, souvenirs) liées à une pulsion Se produit dans les cas où la satisfaction d’une pulsion (susceptible de procurer par elle-même du plaisir) risquerait de provoquer du déplaisir à l’égard d’autres exigences Se retrouve généralement dans la plupart des névroses, notamment l’hystérie Projection : Opération par laquelle le sujet expulse de soi et localise dans l’autre, personne ou chose, des qualités, des sentiments, des désirs voire des « objets », qu’il méconnaît ou refuse en lui Se retrouve en particulier dans le mécanisme de la paranoïa Déni (de la réalité) : Refus par le sujet de reconnaître la réalité d’une perception traumatisante Se retrouve particulièrement dans les psychoses mais peut également être perçu chez des individus mentalement sains Démarche clinique : AUTRES PSYCHOTHERAPIES LES THERAPIES COGNITIVO-COMPORTEMENTALES : Les thérapies comportementales se sont développées depuis plus d'un siècle sur le principe de l'apprentissage pour acquérir ou modifier des comportements. Elles se sont enrichies récemment de connaissances sur le traitement de l'information qui filtre et organise la perception des événements d'où leur nom de thérapies comportementales et cognitives (TCC). Elles entrent dans le groupe des thérapies brèves et structurées. LES THERAPIES SYSTEMIQUES : Méthode d’observation centrée, non sur l’individu, mais sur l’ensemble ou le système que celuici forme avec son environnement Analyse des interactions entre divers membres d’un groupe, inspirée des théories de la communication (Ecole de Palo Alto : notions de messages paradoxaux, disqualification du message de l’interlocuteur) Ces anomalies de logique de communication deviennent pathogènes à condition qu’il existe un lien affectif et de dépendance du récepteur envers l’émetteur AUTRES PSYCHOTHERAPIES : Analyse transactionnelle Thérapie primale Bio-énergie Gestalt-thérapie Rebirthing Elles se destinent plus à l’épanouissement de l’individu qu’au traitement d’une maladie QUELLE QUE SOIT LA PSYCHOTHERAPIE… Toutes répondent à un cadre thérapeutique précis (heure, durée, fréquence) Thérapies brèves (ex. TCC) ou longues (ex. analyse) ; individuelles ou groupales (ex. groupe de gestion du stress en TCC) Possible utilisation de médiateurs, de tests (évaluation psychométrique) Importance du choix du thérapeute (en fonction de la pathologie, des attentes de la personne) Possibilité de fixer des objectifs : - Traitement des troubles dans le cas d’une pathologie d’ordre psychologique avérée - Amélioration thymique dans le cas d’un mal-être (ex. gestion du stress, affirmation de soi…) Vocation de contenance, de gestion de l’angoisse… Une psychothérapie peut être inspirée par différentes théories Ex. Psychanalyse freudienne, lacanienne, kleinienne… AUTRES MODES D’INTERVENTION EN PSYCHOLOGIE : Pratiques relevant du domaine de l’analyse des pratiques professionnelles (psychologie sociale) Ex. coaching, counselling, supervision, régulation… Ce ne sont pas des psychothérapies au sens stricte RELATION ENTRE PSYCHE ET SOMA : SYMPTÔME POSTULATS EXEMPLE MALADIE Signe physique, corporel Origine physique Infarctus du myocarde par hypercholestérolémie Maladies organiques Cécité (pas de raison physique ou physiologique pouvant l’expliquer) Hystérie de conversion (névrose) Physique, corporel (perte d’une Origine psychique fonction corporelle) Physique, corporel Cause physique mais due à une Asthme organisation psychique particulière Maladies psychosomatiques Psychique Origine psychique Délire dans la psychose Maladies mentales CAS PARTICULIER : LES MALADIES PSYCHOSOMATIQUES Maladie caractérisée par des symptômes physiques dont les causes sont multiples, mais où des facteurs émotionnels jouent un rôle important. Elle affecte habituellement un organe ou un système physiologique. Des émotions réprimées ont une action physiologique qui, si elle est durable et suffisamment intense, peut amener des perturbations de la fonction, voire une lésion de l'organe. Terminologie de neuropsychologie et de neurologie du comportement, Bérubé Louise, Éditions de la Chenelière Inc Le malade n'est pas conscient de la relation qui existe entre sa maladie et ses émotions. Terminologie de neuropsychologie et de neurologie du comportement, Bérubé Louise, Éditions de la Chenelière Inc Ex : Le stress affaiblit les défenses immunitaires Lien entre stress et maladies auto-immunes De nombreuses maladies sont multi-factorielles Le soignant travaille avec un individu (corps + esprit) IV. DEVELOPPEMENT ET ORGANISATION DE LA PERSONNALITE INTRODUCTION : LE PROJET D’UN ENFANT L’enfant qui naît a déjà une histoire La représentation de l’enfant à venir est étroitement liée aux relations des parents avec leurs propres parents Investissement ambivalent de la part des parents (objet de défi et support de projets narcissiques) L’ENFANT- de la naissance à la puberté LA NAISSANCE : Accouchement = confrontation entre l’enfant imaginaire et l’enfant réel 1ère séparation d’avec la mère : préfigure l’individuation et l’autonomisation progressive de l’enfant Développement sensoriel très rapide : afflux de sensations et d’informations de l’extérieur entraînant un accroissement de la tension interne (impossible à décharger par la motricité ou l’action sur le monde externe) Pare-excitation des parents Développement moteur très lent : situation de dépendance forcée INTERACTIONS PRECOCES MERE-ENFANT : A la naissance, le bébé n’a pas conscience de son existence en tant qu’individu séparé des autres Interactions permanentes avec la mère : c’est en fonction de la qualité des soins maternels que l’enfant pourra se construire et inversement (capacité à être une « bonne mère ») dyade mère-enfant ou symbiose Dans le cas contraire, sensation de discontinuité relationnelle et d’abandon (ex. « hospitalisme » de Spitz carences) INTERACTIONS PRECOCES MERE-ENFANT : Importance des soins donnés à l’enfant (toucher, portage) dépendance physiologique, physique et affective à la mère Étayage : l’enfant s’appuie sur l’objet des pulsions d’auto-conservation dans son choix d’objet d’amour (choix d’objet par étayage) La vie du bébé est rythmée par des moments de tensions et de gêne (besoin) et de plénitude (besoin apaisé) STADES DU DEVELOPPEMENT LIBIDINAL : De 0 à 2 ans, la sensation de plaisir est liée à l’excitation de la cavité buccale (activités de succion) : Stade oral (la bouche est un moyen de percevoir le monde) De 2 à 3-4 ans, la zone érogène n’est plus la sphère orale mais la sphère anale : Stade anal (période de l’apprentissage de la propreté, contrôle expulsion/rétention des matières fécales comme jeu relationnel avec les parents) Entre 4 et 6 ans, questionnement de l’enfant vis à vis de la différence des sexes : Stade phallique (différenciation père/mère, homme/femme ; mise en place du processus d’identification au parent du même sexe) PHASE DE TRIANGULATION ET OUVERTURE A LA SOCIALISATION : A ce stade, l’enfant reconnaît la place du tiers (différenciation entre lui et sa mère; présence du père) Reconnaissance du père en tant que tiers mais aussi tout autre « objet » susceptible d’animer le désir maternel et de détrôner l’enfant de sa position imaginaire de partenaire exclusif Entrée dans la phase oedipienne LA PHASE OEDIPIENNE (entre 3 et 5 ans): Complexe d’Oedipe : ensemble des désirs amoureux et agressifs que l’enfant éprouve à l’égard des parents (cf.Sophocle) Désir sexuel pour le parent du sexe opposé et hostilité (désir de tuer) pour le parent du même sexe, le rival Menace de castration par le père (interdit de l’inceste) qui entraîne le renoncement à ces désirs et leur refoulement dans l’Ics Le dépassement du complexe d’Oedipe inaugure l’entrée dans la période de latence POUR RESUMER… De 0 à 5 mois : période de symbiose avec la mère. Apparition du sourire, 1er organisateur du développement psychique selon Spitz (3 mois) De 5 à 9 mois : Période de différenciation, le bébé s’éloigne physiquement de la mère pour jouer avec elle. A 8 mois, angoisse de l’étranger (2ème organisateur) De 9 à 16 mois : période d’exploration et début de l’autonomie De 16 à 24 mois : Période de rapprochement, ambivalence entre le désir de s’éloigner et de rester près de la mère De 24 à 36 mois : Période d’individuation, l’enfant peut rester séparé de sa mère A 2 ans : l’enfant a la capacité de contrôler son environnement et son corps : apparition du « non » (3ème organisateur) et contrôle sphinctérien Vers 3 ans : apparition du « je » PSYCHOLOGIE GENETIQUE : La genèse du psychisme est conçue non pas comme la simple réalisation d’un programme prédéterminé mais comme le résultat d’une interaction continue entre des structures innées et l’environnement de l’individu Succession de phases correspondant à certaines tranches d’âge PERSPECTIVE PIAGETIENNE : Étude du développement cognitif : genèse de l’intelligence et de la logique, acquisition des notions de nombre, de quantité, de volume, de poids, de temps, de vitesse… Développement intellectuel = processus d’adaptation résultant de 2 mouvements : - Assimilation : intégration de tout ce qui est extérieur aux structures propres du sujet - Accommodation : transformation des structures du sujet sous l’effet des influences extérieures STADES DU DEVELOPPEMENT SELON PIAGET : Stade sensori-moteur (de la naissance à 18 mois) : exercices réflexes, 1ères habitudes, coordination vision/préhension (manipulation d’objets), recherche de l’objet caché, utilisation de moyens connus en vue d’atteindre un but nouveau, Stade pré-opératoire (de 18 mois à 6-7 ans): capacités logiques (catégorisation), compréhension du monde de son propre point de vue (pas encore de notion de solidarité Stade des opérations concrètes (de 6-7 ans à 12 ans) : accession aux qualités physiques du monde (conservation des formes, des quantités) Stade des opérations formelles (de 12 à 16 ans) : capacité d’opérations abstraites, raisonnement Approche applicable entre autre aux phénomènes du vieillissement et aux troubles instrumentaux (dyslexie) PERSPECTIVE WALLONIENNE : Pas de séparation des aspects cognitif et affectif du développement de la personnalité Place importante à la maturation du système nerveux et au rôle des émotions, liens constants des émotions avec la maturation psychomotrice Développement discontinu, jalonné de crises, de mutations, marqué par des conflits STADES DU DEVELOPPEMENT SELON WALLON : Stade impulsif-moteur (0-3 mois) : activité préconsciente ou impulsive Stade émotionnel (3-12 mois) : transformation des décharges impulsives en expressions émotives Stade sensori-moteur et projectif (1-3 ans) : prise de connaissance de l’environnement STADES DU DEVELOPPEMENT SELON WALLON : Stade du personnalisme (3 -6 ans) : indépendance et enrichissement du moi Stade catégoriel (6-11 ans) : pouvoir d’autodiscipline mentale (entre 6 et 7 ans), pensée catégorielle Stade de la puberté et de l’adolescence (11-16 ans) PERIODE DE LATENCE (entre 8 ans et la puberté) : Le sexuel passe au second plan (désexualisation des relations d’objet) Apparition de la tendresse, du dégoût, de la pudeur, des aspirations morales et esthétiques (permettront de limiter le comportement sexuel) Refoulement des motions sexuelles (cf. oedipe) amnésie infantile : sublimation (constructions désexualisées, désir de savoir, intérêts culturels), identification aux parents (prenant la place des investissements amoureux et agressifs) L’ADOLESCENCE - Entrée dans la puberté Deuxième moment du choix d’objet Transformations biologiques (corporelles, hormonales) évolution libidinale (découverte de l’objet sexuel, primat de la génitalité) Transformations psychiques : Résurgence des positions de l’enfant, retour aux problèmes archaïques (relation à la mère, vécu vis à vis du père) Réactivation de la problématique oedipienne d’où un retour vers les figures parentales et non plus vers les tiers Opposition très forte vis à vis de la parentalité Renversement des générations, extension de la génitalité, non plus seulement réservée aux parents Attaque du corps (détruire le corps pour vivre) Seconde phase de séparation/individuation : mouvement de désengagement vis à vis des parents mais grandes périodes d’angoisse de rejet, d’abandon L’ADULTE Age censé de la « complète indépendance » Pas de mouvement psychique particulier Age des « constructions familiales » Transmission générationnelle (naissance des enfants) La personne doit assumer pleinement sa vie et celle des siens (responsabilités financières, familiales…) Influence sur le vécu personnel et relationnel de tout ce qui s’est joué auparavant LA PERSONNE ÂGEE GENERALITES SUR LE VIEILLISSEMENT : VECU DE VULNERABILITE L’âge cesse d’être investi positivement Difficulté lorsqu’on atteint l’âge ou ses propres parents sont morts (culpabilité) Trahison du corps mais pas de l’esprit (sauf démences) Différents stades : port de lunettes, apparition de rides, des cheveux blancs, modifications corporelles, soucis de santé… Début de la cohabitation avec le système compensatoire « médicament » Mise à mal de la sexualité Discordance entre l’image investie et la réalité (déni de reconnaissance de sa propre image) Perte d’étayages sociaux (cf. retraite) Le modèle d’étude du vieillissement est celui de la crise d’identité PSYCHOPATHOLOGIE : Surinvestissement défensif du corps (préoccupations de santé) Repli sur le domicile, sur les rôles familiaux, dépendance affective, vie par procuration Absence de nouveaux investissements, de nouveaux rôles, de nouveaux amis Atteinte de l’estime de soi Réduction des possibilités d’adaptation Mauvaise gestion de l’agressivité Tendance aux conduites régressives (alimentation, vêtements, hygiène) RISQUE D’APPARITION DE PATHOLOGIES : Décompensation de phobies, d’obsessions Décompensation névrotique (demande qui passe par le corps) Dépression (suicide) Manifestations délirantes Persécution Hallucinations Tendance confusionnelle (suite à des événements émotionnels ou somatiques) Risques cognitifs (démences) LA VIEILLESSE : Définition ??? Vieillesse = polypathologie (simultanées et chroniques) Selon Ploton, la vraie définition de la vieillesse se situe au niveau relationnel Changement de statut : demande implicite de protection « Bénéfices secondaires » liés à l’âge (ex. être au dessus des lois ») PERIODES CRITIQUES : Périodes de changement : - Décès d’un être cher et plus jeune Décès du conjoint Hospitalisation Déménagement (ou entrée en institution) Arrivée à l’âge du décès de ses parents Agressions et cambriolages : violation du sanctuaire Le risque est de les hyper protéger, leur cacher des choses… « Une vieillesse réussie c’est une vieillesse qui est prête à ne pas s’économiser, qui prend le risque de vieillir et donc de mourir » L’AXE SOIGNANT / FAMILLE : Attitude de la famille : hyper présente, abandon, fuite Ambivalence : - Recherche d’un coupable à la maladie - Agressivité envers l’institution - Demandes paradoxales - Culpabilité/agressivité dans les relations entre la personne âgée et sa famille Attitudes à adopter : - Fixer avec la famille des objectifs à atteindre - « Imposer » des directives de soins - S’interroger en équipe sur la validité des objectifs et les réévaluer Appropriation de la tâche par les soignants Meilleur investissement en tant qu’appui du soin La question des prises de pouvoir et des consentements : - Rôle de la famille - Rôle des soignants Dimension sociale, dimension intime Échange des rôles Le risque de collusion : Discours direct entre le soignant et la famille, discours caché au patient LA NOTION DE HANDICAP DEFINITIONS : Le handicap selon l’OMS : « Un sujet dont l’intégrité physique ou mentale est passagèrement ou définitivement diminuée, soit congénitalement, soit sous l’effet d’une maladie ou d’un accident, soit encore sous l’effet de l’âge, en sorte que son autonomie, son aptitude à fréquenter l’école ou à occuper un emploi s’en trouve compromise. Est handicapé toute personne qui n’est pas conforme à la norme de l’époque où elle vit dans de multiples domaines : de la santé, de l’équilibre mental, de l’intégrité physique, de la sexualité, de la productivité ». AUTRES DEFINITIONS : Poly-handicap : « Handicap grave à expression multiple associant déficience motrice et déficience mentale sévère ou profonde entraînant une restriction extrême de l’autonomie et des possibilités de perception, d’expression et de relations » Loi de 1989 Déficience : « Anomalie de la structure ou de l’apparence du corps et du fonctionnement d’un organe ou d’un système, quelle qu’en soit la cause » Dictionnaire fondamental de la psychologie Redéfinie par l’OMS en 1980 comme une des composantes du processus conduisant au handicap. Incapacité : « Désigne la restriction fonctionnelle qui résulte des déficiences ou du vieillissement physiologique » Conséquences vis à vis de l’environnement : - Qualité de vie - Fonctionnalité sur le plan individuel Importance pour le soignant de prendre en compte les souhaits, droits et ressources de la personne Importance pour le soignant de pallier la dépendance de la personne mais surtout veiller à son autonomie UN EXEMPLE DE HANDICAP : L’AUTISME Maladie neurologique Probables implications génétiques Handicap majeur dans la relation aux autres et troubles du comportement Prévalence : 10 pour 10 000 (plus de garçons que de filles Considéré avant comme une pathologie mentale (psychose cause maternelle) CAUSES POSSIBLES : Multiples étiologies Anomalies neurologiques (lobes temporaux et occipital, cervelet) expliquant une incapacité à traiter de façon adéquate l’information perçue Souffrance cérébrale congénitale Troubles métaboliques Anomalies au niveau des neuro-transmetteurs Maladies infectieuses touchant le Système Nerveux Central DIFFERENTES FORMES : Syndrome d’Asperger : - Autistes « intelligents » : langage acquis, potentiel intellectuel normal, mémoire excellente - Le handicap se situe essentiellement au niveau relationnel Autres formes : - Pas d’acquisition du langage - Particularités quant au rapport au corps, aux sensations - Retard mental et épilepsie souvent présents SEMIOLOGIE : Un diagnostic précoce pour un développement optimal : Bébé sage voire indifférent, pas de mimiques Ne s’accroche pas au regard voire détourne les yeux Pas de mouvement relationnel quand on essaie de le prendre au bras Hypotonie Particularités du sommeil : comportements auto-agressifs (ex.cognement contre des objets durs) - Mouvements rythmiques incessants - Refus alimentaires L’autisme est caractérisé par une suspension de la vie mentale , une altération de la capacité à penser, à mémoriser - THERAPEUTIQUE : Vise à une amélioration des capacités résiduelles, pas à une guérison : Prise en charge dans le cadre de l’éducation spécialisée : différentes approches Objectifs globaux : lutter contre l’enfermement, rendre l’environnement compréhensible, prévenir l’automutilation ou autres risques physiques Thérapies psychomotrices Médicaments BIBLIOGRAPHIE Pour aller plus loin… Dictionnaire fondamental de la psychologie, Ed. Larousse In Extenso FLEM, L. L’homme Freud. Poche FLEM, L. Freud et ses patients. Poche Revue Adolescence JOSSERAND, A. Le vieillard, ses soignants, l’institution gériatrique et la mort, L’information psychiatrique, 74, 8, pp. 771 à 784