Ces aiguilles sont souvent accompagnées de petits octaèdres réguliers
(Wöhler). Lorsqu'on chauffe de l'antimoine dans un tube de porcelaine
traversé par un courant d'air très lent. il se dépose, d'après Terreil, de
l'oxyde octaédrique dans les parties froides du tube, et de l'oxyde
prismatique dans le voisinage du métal. Si l'on essaye de sublimer
l'oxyde octaédrique, il se transforme totalement en cristaux prismatiques
dans un courant rapide de gaz. Ces deux formes incompatibles de l'acide
antimonieux sont, les mêmes que celles de l'acide arsénieux, seulement,
tandis que, pour l'acide antimonieux, la forme prismatique est la forme
la plus fréquente et la plus stable, pour l'acide arsénieux, c’est la forme
octaédrique. (H. Debray.)
La décomposition par l'eau de l'oxychlorure d'antimoine donne
également les deux formes de l'oxyde d'antimoine. A 150°, en vases clos,
on obtient l'oxyde prismatique, la décomposition lente à la température
ordinaire fournit l'oxyde octaédrique.
L'oxyde d'antimoine existe dans la nature sous ces deux formes, en
Bohème, en Algérie dans la province de Constantine, à Bornéo. La
valentinite (prisme rhomboïdal droit), a pour densité 5,70, la
sénarmonitite (octaèdres réguliers) a pour densité 5,11 ; les produits
artificiels ont la même densité.
L'oxyde d'antimoine chauffé devient jaune, il rond au rouge et se
sublime. Il est insoluble dans l'eau, l'acide azotique, mais il se dissout
dans les acides chlorhydrique et sulfurique concentrés et dans les alcalis.
Son meilleur dissolvant est l'acide tartrique ou le bi-tartrate de potasse
avec lequel il forme l'émétique. Les réducteur (charbon, hydrogène), le
ramènent facilement à l'état métallique. L’oxyde prismatique pur est plus
facilement attaquable par les divers réactifs que l'oxyde octaédrique.
L'oxyde d'antimoine hydraté Sb2O3, H2O s'obtient en versant à froid une
dissolution de protochlorure d'antimoine dans du carbonate de soude. A
chaud, on obtient des cristaux anhydres d'oxyde d'antimoine. C'est une
base faible qui joue aussi le rôle d'acide vis à vis des oxyde basiques.
Acide antimonieux Sb2O4
1332. Il se forme dans l’action de l’acide azotique sur l’antimoine
métallique, lorsqu’on chauffe à l’air de l’oxyde d’antimoine, ou que l’on
décompose par la chaleur l’acide antimonique. Poudre blanc jaunâtre, un
peu soluble dans l’eau, que l’acide chlorhydrique décompose en donnant