Sb2O4 ou Sb4O3 résultant de Sb2O3 + Sb2O5 : ce composé est quelquefois
nommé acide antimonieux. Enfin quelques chimistes admettent un sous-
oxyde, dont la composition n'a pas été déterminée : ce serait la matière
grisâtre qui se forme à la surface de l'antimoine par son exposition à l'air
humide, et que l'on peut obtenir quand on emploie comme pôle positif
un fil d'antimoine pour décharger une pile électrique dans une
dissolution de sulfate de zinc ou de soude. Cet oxyde forme des flocons
d'un gris foncé.
OXYDE D’ANTIMOINE.
L'oxyde d'antimoine se trouve dans la nature à la surface du sulfure
naturel ou de l'antimoine natif, à Allemont, à Przibram, à Braunsdorf,
souvent en enduits terreux ; il est alors hydraté, blanc jaunâtre, ou
cristallisé sous forme de houppes composés d'aiguilles blanches d'un
éclat nacré : il est anhydre dans ce cas : une variété d'Allemont a donné la
composition suivante : Oxyde d'antimoine 86, Oxyde de fer 3, Acide
silicique 8, perte 3, Total 100,00.
L'oxyde d'antimoine pur est sous forme de petits prismes aciculaires
blancs, qui ont un vif éclat presque métallique, quand il est préparé par
voie sèche : on lui donne alors le nom de fleurs argentines d'antimoine ;
obtenu par voie humide, il est blanc, pulvérulent, volumineux et non
hydraté, on hydraté selon le mode de préparation; on l'obtient cependant
cristallisé par voie humide, ainsi que l'a observé M. Mitscherlich en
versant goutte à goutte une dissolution bouillante de carbonate de soude
dans une dissolution de sesquichlorure d'antimoine dans l'eau acidulée
par L'acide chlorhydrique, pourvu qu'on ne sature pas complément
l'acide. Ces cristaux sont prismatiques. Si l'on opère à froid, le précipité
que l'on obtient est hydraté, et sa formule est Sb2O3, H2O : dans les deux
cas, l'acide carbonique se dégage. On l'obtient en petits octaèdres
réguliers d'une dissolution bouillante de cet oxyde dans la potasse
caustique. Lorsqu'on chauffe cet oxyde à l'abri du contact de l'air, il fond
en un liquide jaune qui se solidifie en se* refroidissant, et redevient blanc
quand il est arrivé à la température ordinaire, et prend une texture
cristalline. Si l'on porte la température au rouge, il se volatilise ; et les
vapeurs cristallisent en se condensant ; il est indécomposable par la
chaleur seule. Chauffé légèrement au contact de l'air, il s'enflamme avant
la température de sa fusion, en produisant l'oxyde intermédiaire que l'on
nomme quelquefois, en raison de sa composition, antimoniate d'oxyde
d'antimoine, qui n'est ni fusible ni volatil.