L’utilisation pratique des grains chez les volailles Les grains constituent la base des aliments pour poulet, poule pondeuse, dindon, canard... Ils couvrent 70 à 90 % du besoin énergétique des volailles et 35 à 50 % (quantitativement) de l'apport azoté. Cet apport azoté est cependant de médiocre qualité et une supplémentaire très précise s'impose à l'aide de tourteaux, farines animales (lorsqu'elles sont autorisées par la législation), et d'acides aminés de synthèse. Les grains les plus utilisés sont le mais et le blé. Ces 2 céréales présentent l'avantage d'être régulières, leur valeur énergétique (par rapport à la matière sèche) varie peu d'une année à l'autre. Le mais est la céréale de choix pour l'alimentation des volailles car il possède la valeur énergétique la plus élevée des céréales (du fait de ses teneurs élevées en amidon et en matières grasses) et il est riche en pigments xanthophylles. Le mais est une bonne source d'acide linoléique. Par contre sa teneur en protéines est faible mais elles possèdent une bonne digestibilité chez les volailles. Le phosphore du mais est pratiquement indisponible en raison de l'absence de phytases endogènes. Les pigments xanthophylles du mais sont particulièrement disponibles et efficaces pour la coloration du jaune de l'œuf et de la peau des oiseaux génétiquement aptes à fixer ces pigments. Le maïs est traditionnellement employé pour le gavage des oies et des canards. Sa richesse en lipides et son déficit en choline facilite l'obtention de la surcharge lipidique du foie. Le blé tendre, également très employé en alimentation aviaire, est dépourvu de xanthophylles. Son utilisation dans la ration des poules pondeuses ou pour les volailles à peau jaune nécessite donc une supplémentaire par des xanthophylles naturels ou de synthèse. Par contre le blé est plus riche en protéine. Son phosphore présente une digestibilité de 50 % bien qu'il soit présent à 70 % sous forme phytique, la présence de phytases dans le grain permet une hydrolyse partielle de ce dernier. L'orge est peu utilisée habituellement pour l'alimentation des volailles. Son taux de cellulose plus élevé entraîne une valeur énergétique plus faible par rapport au blé ou au mais et comme le blé, elle est dépourvue de xanthophylles. De plus il existe dans l'orge des béta glucanes (polysaccharides non amylacés hydrosolubles) qui ne sont pas hydrolysés par les oiseaux. Ces composés forment un gel visqueux qui entraîne l'excrétion de fientes riches en eau qui humidifient abondamment les litières. Le sorgho a une composition chimique et une valeur alimentaire proches du mais. Le principal problème réside dans sa teneur en tannins très variable en fonction des variétés. Ces tannins diminuent la digestibilité des protéines et de l'amidon. L'avoine possède une faible valeur énergétique compte tenu de son taux de cellulose élevé. Son emploi en alimentation aviaire est très limité. Le seigle possède une valeur alimentaire médiocre et renferme des beta glucanes et des composes phénoliques (de la famille du Nalkyl resorcinol) qui limitent beaucoup son taux d'incorporation dans les rations pour volailles. Ce taux doit être inférieur à 15% pour les jeunes oiseaux et à 25% pour les adultes. Des taux supérieurs entraînent des diarrhées et des baisses de performance. Les triticales sont de type varié. Les variétés cultivées sont proches des blés tendres et ne possèdent quasiment pas les facteurs anti nutritionnels du seigle. Le riz est essentiellement destiné à l'alimentation humaine. Le riz non décortiqué (riz paddy) est riche en cellulose. Par contre, lorsqu'il est décortiqué, il ne présente aucun défaut majeur et ne fait l'objet d'aucune limite d'emploi. Les grains peuvent être utilisés entiers, broyés ou en farine mais le degré de mouture n'a aucune influence sur la digestibilité de ces aliments chez les volailles. RDCF – Club de volaille Etienne Jacques