22 mai 2007
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XIIème Conférence annuelle
Les Echos
22 mai 2007
« Politique de Santé et du Médicament : quelles perspectives ? »
Christian Lajoux, Président du Leem
L’industrie du médicament est confrontée à des ruptures qui requièrent un
nouveau partenariat Etat-Entreprises renforcé ; il faut concevoir un cadre
stratégique plus performant.
1. L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE SUBIT UN CONTEXTE PROBLEMATIQUE
POUR SON DEVELOPPEMENT EN FRANCE
LE SECTEUR EST FRAGILISE DEPUIS PLUSIEURS MOIS DANS SA GESTION ECONOMIQUE
DABORD
Un ralentissement voulu de la croissance de la consommation
L’Industrie a plus que tenu ses engagements d’évolution du chiffre d’affaires
remboursable (+ 0,7 % pour un « k » défini à + 1 % en 2006).
Fort ralentissement des dépenses de médicaments remboursables en 2006
situé à + 1,4 % contre 4,5 % en 2005 (source : CNAMTS)
Une maîtrise médicalisée chaotique
L’absence de mise en œuvre des mesures prévues en matière d’ALD et de
maîtrise des remboursements dont l’origine est notamment l’hôpital.
En 2006, seulement 600 millions d’euros d’économies ont été réalisés sur les
721 millions d’euros prévus en raison notamment du non respect de
l’ordonnancier bi-zone.
3,5 milliards d'euros d'économies étaient prévus dans le plan Douste-Blazy,
seul un tiers a été réali et principalement par des mesures affectant le
médicament.
Des déséquilibres financiers de l’Assurance Maladie qui perdurent
Avis attendu du Comité d’Alerte en cette fin de printemps 2007
Une problématique simple : une demande de soins et de progrès thérapeutique
continue et une crise de la recette
La demande de santé ne cessera de croître (vieillissement de la population,
progrès thérapeutique, augmentation des patients traités grâce aux actions de
dépistage)
Un débat sur les recettes qui est revenu sur le devant de la scène
(cf. campagne électorale : franchises, tva sociale, csg…)
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2. CETTE SITUATION S’INSCRIT DANS UNE NOUVELLE DONNE INTERNATIONALE
QUI SUSCITE AUSSI DES INQUIETUDES
IL Y A UNE CRISE DU BUSINESS-MODEL DU SECTEUR
Affaiblissement de la productivité de la R&D pour un coût croissant
Nécessité de raccourcir les délais de développement
Mais prise de risque plus élevé avec de nombreux échecs en phase de
développement
Perte de brevets et génériques : un véritable défi
Le niveau le plus haut jamais atteint en 2006, dans le monde, avec 18 Mds $
exposés au risque générique
Impact de la précaution et augmentation des procédures réglementaires
Exigences supplémentaires en terme d’études et de gestion du risque
Délais d’enregistrement encore trop longs en France
ACCROISSEMENT DE LA COMPETITION INTERNATIONALE : LA FRANCE ENTRE EN ZONE DE
RISQUE
Un ré-équilibrage géographique des pays acteurs de l’économie de la Santé
Contribution à la croissance en baisse pour les marchés matures
Augmentation du poids des marchés émergents (Brésil, Inde, Chine…)
Les exemples anglais et allemand : ce qu’il faut faire et ne pas faire
L’offensive anglaise :
Le Royaume-Uni a construit un système sophistiqué de soutien
constant et lisible à son industrie nationale tout en acceptant de
réinjecter des fonds en ville et à l'hôpital lorsque le besoin s'en
faisait sentir. Ce système est un succès.
Le Royaume-Uni a attiré 30 % des investissements européens
dans ce domaine entre 2002 et 2004 contre 9 % pour la France. 40
% des entreprises européennes de biotechnologies cotées en
bourse sont anglaises, contre 7 % de françaises.
La voie allemande : l'approche comptable « désindustrialisante »
Ce pays a préféré supprimer le déficit de son assurance maladie
quitte à sacrifier son industrie du médicament (30 000 emplois ont
disparu en 15 ans, la plupart des centres de R&D ont été
délocalisés vers les Etats-Unis).
Il est vrai qu’il reste par ailleurs puissamment exportateur de biens
industriels.
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3. IL FAUT REDEFINIR LA RELATION ETAT-ENTREPRISES POUR MODERNISER
ET OPTIMISER LE PILOTAGE DE LA POLITIQUE DU MEDICAMENT EN RESTANT
ATTENTIF A SA DIMENSION INDUSTRIELLE
L’ECONOMIE DE LA SANTE EST UNE CHANCE POUR NOTRE DEVELOPPEMENT
Les risques sanitaires et les nouveaux besoins de santé appelleront des
investissements incontournables dans lesquels nous sommes bien placés
cf. Vieillissement et hausse de la dépendance, Alzheimer, maladies encore
incurables, maladies émergentes ou ré-émergentes, épidémies mondiales,
maladies liées à l’environnement (cf. succès du plan cancer).
MAIS IL FAUT DEFINIR LATTRACTIVITE ET LA COMPETITIVITE DE LA FRANCE AU PLUS HAUT
NIVEAU EN RELATION AVEC LES ACTEURS INDUSTRIELS
Le CSIS est un bon outil pour piloter une stratégie industrielle…
qui doit permettre de parvenir à une vision Gouvernement-Parlement
cohérente et de moyen-long terme, fondée sur la Recherche et générant des
exportations …
mais aussi assurer la cohérence avec la nouvelle organisation de l’Etat : lien
avec la Santé, la Recherche, la Stratégie industrielle et les Comptes
ASSURER LA LISIBILITE ET LA COHERENCE DE LA GOUVERNANCE DU MEDICAMENT
En permettant une large concertation avec les entreprises à tous les stades
En définissant les champs de responsabilités de chaque décideur de santé (cf.
Avenant 23 et rôle que s’attribue la CNAM…)
Et en donnant au CEPS les moyens d’être notre partenaire de référence selon les
termes de l’Accord-cadre
METTRE DEFINITIVEMENT FIN AUX METHODES ANCIENNES ET ETABLIR UN SYSTEME DE
REGULATION COHERENT SUR LE LONG TERME ENTRE LA REGULATION DU CA ET LA
REGULATION EN REMBOURSEMENT
Mettre fin aux méthodes anciennes : actions par les prix ou le champ du
remboursement
Mais surtout avoir un système cohérent :
Le médicament est régulé comptablement de 2 façons.
L'évolution de son chiffre d'affaires est contrainte par une clause de régulation
qui se déclenche à partir de "k" = 1 % en 2005, 2006 et 2007, qui lui est
opposable et mise en œuvre par le CEPS et le sous-ONDAM "produits de
santé" de la CNAMTS qui ne lui est pas opposable mais objec.
La précédente législature n'assurait pas une cohérence entre les deux
objectifs de chiffre d'affaires et de remboursements.
L'ONDAM médicament a été depuis son origine considéré comme une
variable d'ajustement.
Nous souhaitons une cohérence entre ces deux objectifs en demandant aux
Parlementaires de la nouvelle législature d'adopter, sur la base du projet
gouvernemental, une LFSS cohérente. Du reste, faut-il un ONDAM « Produits
de santé » ?
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Ce point est en apparence technique : il recouvre en réalité le double besoin
de maîtrise. Les faits ont montré que la maîtrise du chiffre d'affaires de
l'industrie du médicament n'assurait pas la maîtrise des remboursements.
Une action est nécessaire sur la prise en charge, elle était prévue en 2004,
elle est moins avancée que l'encadrement du chiffre d'affaires en prix
fabricant ou en prix public.
DEVELOPPER LES CAPACITES DE R&D DE LA FRANCE
Poursuivre et appliquer les décisions de soutien à la Recherche dans les
Sciences du vivant : pôle de compétitivité, Etudes cliniques…
SORTIR DUNE FISCALITE PARTICULIERE EXCESSIVE ET DESUETE
Une taxation spécifique fragilisant les investissements de Recherche
Taxe sur la promotion, taxe sur les ventes directes, taxe sur le chiffre
d'affaires (1 %), redevances diverses, … soit entre 4 et 5 % du chiffre
d'affaires chaque année
Résultats nets après impôts 2005 : 5,5 % du chiffre d'affaires dont dépendent
directement les investissements de R&D (comparaison : États-Unis et
Royaume-Uni : 15 %, Japon : 10 %)
AU NOM DES ENTREPRISES DU MEDICAMENT, LE LEEM FERA DES PROPOSITIONS
AUX NOUVEAUX POUVOIRS PUBLICS POUR FAIRE DE LA FRANCE UN GRAND PAYS
DES SCIENCES DU VIVANT ET DE LA SANTE
LES ENTREPRISES DU MEDICAMENT SONT PRETES A ASSUMER TOUTES LEURS
RESPONSABILITES DINDUSTRIELS DANS TROIS DOMAINES MAJEURS :
L’adaptation de notre modèle industriel et de Recherche
L’engagement dans le bon usage et la qualité
L’implication dans les enjeux de société : économiques, sociaux, éthiques,
d’indépendance sanitaire et dans des partenariats pour l’accès aux soins
MAIS NOUS AVONS BESOIN POUR CELA DE CONSTRUIRE TRES VITE AVEC LES POUVOIRS
PUBLICS UN ENVIRONNEMENT PORTEUR
Nous pouvons nous appuyer sur une opinion qui nous suit et qui nous fait
confiance
Confiance dans les Entreprises du Médicament : 76 % de Français favorables
(sondage IFOP, mars 2007)
84 % des Français considèrent que sans les entreprises du médicament, la
recherche médicale et pharmaceutique n’avancerait pas
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