Farge 2011-2012
Damien 11 Octobre 2011
LMPHI185, D. Forest CAPES Notions 1
CAPES Notions 1
Second cours sur l’hallucination :
Rappel des textes distribués :
Thomas Reid (1710-1796), Essais sur les pouvoirs intellectuels de l’homme, 1785. II
Malebranche, Recherche de la vérité : Livre I, chap. XI, section VI : Quatre choses que
l’on confond dans chaque sensation (Pléiade, I, p. 96)
Philosophie et psychologie, La connaissance tacite. Illusion de Ponzo.
G. Kunizsa/Kanizsa, Seeing and thinking.
Débat, Bruner/Fodor : il faut admettre des limitations importantes à la thèse d’une perméabilité de la perception
vis-à-vis de nos désirs, croyances, attentes.
- On peut reconnaitre une indépendance des processus perceptifs par rapport à des processus mentaux de plus
haut niveau.
- Si on admet une ressemblance, il y aurait une ressemblance partielle et non totale.
Y a-t-il une analogie entre le raisonnement, le jugement rationnel ou la perception ? Un personnage central qui
hérite de tout cela : Helmholtz, qui, en 1867 a popularisé la notion d’inférence inconsciente : deux strates sont
distinguées, à savoir les sensations (aucun jugement, aucune inférence), et la perception de l’espace dans ce qui
est organisé dans une dimension (une gauche, une droite) où il faut une inférence inconsciente.
Cette idée de l’inférence inconsciente joue un rôle, postérieurement à Helmholtz, lorsqu’il s’agit d’expliquer les
illusions visuelles, à savoir l’illusion de Ponzo.
Pourquoi le sujet voit-il les lignes inégale ? La convergence des lignes ascendantes est interprétées par le
système visuel comme un éloignement, comme si nous voyions des rails. Ensuite, si ce qui est plus éloigné a la
même taille de ce qui est proche et apparent, alors il est plus grand.
On a donc a admettre un raisonnement à partir d’une prémisse fausse. La perception reposerait donc sur des
routines, ou sur des procédures canoniques, généralement adéquates au traitement de l’image visuelle, mais qui
ne sont pas infaillibles. Il est source d’illusion dans des cas loin des situations écologiques standards.
Si on admet quelque chose comme ça, deux problèmes se posent :
- Le statut de cette inférence : comment se fait-elle ? Qui la fait ? Comment bénéficier d’une inférence que nous
n’avons pas conscience de faire ?
- Si on admet quelque chose comme un modèle inférentialiste qui rend compte de l’illusion de Ponzo, jusqu’au
faut-il aller dans cette rationalisation de la perception ? Les processus perceptifs sont-ils rationnel en un sens
intéressant ? Jusqu’où aller dans le sens de cette rationalisation ?
Kunizsa explique qu’il ne faut pas aller trop loin dans cette modélisation de la perception. Voir et penser, 1985 :
Quand nous raisonnons, nous respectons des principes qui ont à voir avec la recherche de la cohérence et la
recherche de la ressemblance. S’il y a des procédures sous-jacentes à la perception, ces procédures ne respectent
pas les principes en question. Il y a donc différences entre les principes qui régissent la perception et les
jugements rationnels.
Les gens ont une représentation des objets comme objets malgré les phénomènes d’occlusions partielles.
Lorsque l’on voit un chat derrière un grillage, on voit le tout et non une partie du tout : on complète. Il y a donc
l’idée que ce n’est pas comme se représenter qu’il y a des objets dans le couloir : on ne spécule pas sur la
présence d’objets actuellement invisible : ça relève de l’identification directe de ce qu’il y a dans
l’environnement. Quand on projette des figures à moitié cachées, on a des réponses extrêmement fortement
convergentes.
La question est donc de savoir quels sont les principes qui régissent la compression modale ? Si la complétion a
modale donne quelque chose comme ça, il y a donc quelque chose de fondamental : fondamentalement, les gens
comme Fodor ont raison de dire que l’opération du sens est distincte de l’opération des croyances, mais il faut
aller plus loin : ce n’est pas parce qu’il y a un processus distinct, on a, au contraire, un processus qui utilise des
régularités totalement différentes de celles utilisées pour un raisonnement.
La rationalisation de l’opération perceptive est problématique parce que le jugement perceptif a ses principes
propres qu’il faut découvrir, et qu’on ne peut établir autrement qu’en les déclinant.