1. Contexte et Justification
La Grippe aviaire est une infection d’origine virale due à un virus du type Influenza de la souche A dont
plusieurs sous types sont connus parmi lesquels les sous-types H5 et H7. La plupart des espèces d’oiseaux,
sauvages ou domestiques sont sensibles au virus. Les poulets et les dindes peuvent présenter une forme très
contagieuse assortie de fortes mortalités chez ces espèces.
Le réservoir de virus est constitué par le gibier d’eau migrateur notamment le canard sauvage. Le contact direct
ou indirect entre les oiseaux domestiques et le gibier d’eau migrateur est à l’origine des épidémies dans les
élevages.
Le virus de la grippe aviaire peut se transmettre exceptionnellement à l’homme, lors de contacts fréquents et
intensifs avec des sécrétions respiratoires ou des déjections d’animaux infectés comme cela a été observé pour le
virus influenza A/H5N1 à Hong Kong en 1997 et en février 2003 ou, plus récemment, au Vietnam où des foyers
de virus aviaire ont été observés fin 2003. Ce passage du virus aviaire à l’homme risque de favoriser des
échanges de matériel génétique entre les deux virus chez une personne déjà contaminée par le virus de la grippe
humaine et engendrer l’apparition d’un nouveau type de virus susceptible de s’adapter plus facilement à
l’homme et diffuser sur un mode épidémique voire pandémique.
A ce jour, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 117 cas humains de grippe A(H5N1) ont été
identifiés, dont 60 mortels.
Depuis le début de l’épizootie depuis décembre 2003, 13 pays ont été touchés : Cambodge, Chine, Corée du Sud,
Indonésie, Japon, Kazakhstan, Laos, Malaisie, Mongolie, Russie (Sibérie), Thaïlande, Turquie et Vietnam. Les
foyers les plus récents dus au virus H5N1ont été identifiés en Turquie en Roumanie et en Grèce. Actuellement,
les régions à risque immédiat sont l’Asie Centrale, les Balkans et le Moyen Orient, l’Asie du Sud (Inde,
Pakistan), l’Afrique de l’Est, puis de l’Ouest, du centre et du Sud.
Chaque foyer de grippe aviaire animale nouvellement identifié nécessite la prise de mesures destinées à éviter
toute exposition au virus et d’éradiquer la maladie. Les stratégies de lutte contre l’influenza aviaire reposent
essentiellement sur le diagnostic, l’hygiène, l’éducation, la quarantaine et une politique d’abattage massif.
Partout, dans le monde, les mesures préconisées pour lutter contre une pandémie grippale vont dans ce sens à
savoir détecter précocement l’apparition du virus grippal, contenir sa diffusion et organiser une bonne limitation
de son impact social et économique.
A ce jour, il n’a pas été observé de cas de grippe aviaire au Sénégal. Cependant, pour prévenir le risque
d’introduction de la maladie lié aux échanges d’animaux et de produits d’origine animale, le Ministère de
l’Elevage, en relation avec le Ministère du Commerce, a déjà pris des mesures d’interdiction des importations de
volailles, d’œufs et de matériel avicole en provenance des pays contaminés.
Mais en raison de la précision de la menace, et pour préserver la santé publique et l’économie de la filière
avicole des lourdes pertes économiques découlant de l’introduction de la grippe aviaire, le Sénégal se doit, à
l’instar des autres pays, d’aller plus loin dans ce combat commun par l’identification et la mise en place d’un
programme vigoureux de prévention et de lutte contre ladite maladie.
C’est dans ce cadre, que le conseil des Ministres, en sa session du 20 octobre 2005, a pris un certain nombre de
des mesures conservatoires dont :
- L’arrêt des importations de volailles,
- la mise sur pied d’un Comité de vigilance chargé de surveiller la propagation de la maladie ;
- la préparation d’un plan de prévention et de lutte contre la maladie ;