La motivation à apprendre une LVE à l'école 1 La motivation, d'une manière générale, c'est "la chose du monde la mieux partagée" en ce sens que tout enseignant, tout élève à l'école, y fait référence plusieurs fois au cours d'une année scolaire pour expliquer le "bon" ou "mauvais" comportement mais c'est aussi une sorte de concept mou qu'on ne sait pas très bien décrire ou expliquer. On sait que la motivation est là mais on ne sait pas très bien ce que c'est. On décrit surtout les résultats, les effets, de sa présence ou de son absence. "Il ou elle est motivée alors elle s'est remise au travail" ou encore "Il a de bon résultats, forcément, il est hyper motivé!" (Qu'est-ce que le préfixe "hyper" ajoute à la chose on ne saurait très bien le dire mais votre interlocuteur acquiesce vigoureusement preuve, que lui, il a compris). On tourne également autour des facteurs de la motivation et parfois cela donne de bonnes empoignades dont les salles de professeurs portent encore les échos. "Tu n'as qu'à leur filer un contrôle à la fin de chaque séance, tu vas voir s'ils ne seront pas motivés!" Ou au contraire, "Forcément, ça les rase alors ils ne sont pas motivés". Ou bien encore, "Alors, là, tu aurais vu ça! Quand je leur ai dit que ceux serait eux qui choisiraient le film, tu aurais vu ça comme ça les a motivé!". Pour résumer, la motivation, ça existe, on en sûr parce que sans motivation il ne peut y avoir de travail et donc d'apprentissage à l'école mais comment ça marche, c'est une question plus compliquée. Nous nous proposons d'apporter modestement quelques éléments de réponse à cette question dans le domaine des LVE à l'école, en nous appuyant à la fois sur la littérature scientifique consacrée à ce sujet et sur les recherches que nous menons depuis six ans sur la motivation à apprendre les langues en France à l'université, au collège et au lycée. Les sept défis de la recherche sur la motivation Selon Zoltản Dörnyei (2001) les recherches scientifiques consacrées à la motivation se sont développées relativement lentement et de manière assez confuse, certains psychologues allant même jusqu'à refuser que ce sujet puisse faire l'objet d'études expérimentales, donc "sérieusement" scientifiques. Il explique cette réticence par la nature même du phénomène abordé qui suscite, selon lui, sept difficultés épistémologiques. Dans cette partie nous analysons chaque défi et nous l'illustrons, dans le domaine de la langue seconde par l'une de nos recherches. La motivation, un phénomène conscient ou inconscient ? La motivation est-elle un phénomène conscient relevant d’une réflexion par les individus sur ce qu’ils ont faits ou vécus et les conduisant à anticiper et vouloir, de manière consciente, tel ou tel comportement ? Ou bien s’agit-il comme le postulait à la fois les béhavioristes et la psychanalyse de mécanismes inconscients échappant à notre contrôle ? La littérature sur la 16/04/2017 La motivation à apprendre une LVE à l'école 2 motivation part, généralement, du principe que la motivation peut s’expliquer par des facteurs dont l’être humain est conscient. Or, il est évident que ce n’est pas toujours le cas. Mais, si la motivation se résume à la conséquence d'un désir ou d'une pulsion inconsciente, si elle demeure sous l'effet de facteurs inconscients, in n'est pas très pertinent d'en faire un objet de recherche scientifique car cela signifie qu'on ne pourra jamais aider un élève à prendre conscience de ce qui le pousse à écouter le cours de langue (ou non) ou bien à s'investir (ou non) dans son travail. Pour notre part, nous rejoignons Bandura (2003) et Dörnyei (2001, 2003) lorsqu'ils postulent que les comportements d'apprentissage étudiés sur une période assez longue sont activés et régulés, au moins en partie, par des mécanismes d'anticipation et de régulation conscients et donc qu'il est possible d'agir sur la motivation des élèves pourvu qu'on arrive à les aider, ainsi que les enseignants, à mettre à jour ces mécanismes. Les parents d'Isabella avaient fui le chili à la suite de l'accession au pouvoir de Pinochet. Isabella était en situation de refus total de travailler en anglais et mettait en avant des difficultés d'ordre cognitive (la langue était trop difficile à comprendre, trop loin des structures latines). En réalité, elle projetait sur la discipline "anglais" son ressentiment à l'égard des USA. Si son professeur d'anglais avait jugé que son refus de l'anglais relevait d'un processus inconscient que l'élève ne pourrait mettre à jour, elle aurait renoncé à comprendre son manque de motivation. Jugeant que les difficultés de cette élève ne relevaient pas fondamentalement du domaine cognitif, elle l'a mise en position de découvrir l'origine de son association entre la langue anglaise et les USA. Cette prise de conscience a conduit Isabella à dissocier les deux et à commencer à aborder l'anglais à l'école comme véhicule d'autres cultures. (Valérie Caituccoli, Mémoire professionnel, IUFM de Grenoble, 2002) La motivation, un phénomène cognitif ou affectif ? La psychologie, traditionnellement, s’intéresse au fonctionnement ou à la nature de notre esprit selon trois catégories : La cognition s’intéresse à la manière dont nous savons, comprenons le monde ; à la manière dont nous traitons les informations qui nous viennent de notre environnement ; les processus d’encodage, de stockage, de traitement et de récupération; en résumé, au fonctionnement de nos mémoires, au sens les plus large du terme. Elle pose la question du quoi : qu’est ce qui s’est passé ? Quel est le sens de cette information? (Huitt, 1996; Tallon, 1997) L’affect concerne la manière dont nous interprétons émotionnellement les perceptions, les informations ou les connaissances. Il est associé à l’attachement positif ou au rejet que nous 16/04/2017 La motivation à apprendre une LVE à l'école 3 ressentons vis-à-vis de personnes, objets, choses, idées ou situations. Il pose la question « qu’est-ce que je ressens vis-à-vis de cette connaissance ou de cette information? » La conation réfère à la manière dont cognition et affect s’articulent dans la manière dont nous agissons, dont nous nous comportons. Elle concerne la question du pourquoi. Elle constitue le composant personnel, intentionnel, délibéré de la motivation. Elle constitue l’élément proactif par opposition à l’élément rétro-actif, ou habituel du comportement (Baumeister, Bratslavsky, Muraven & Tice, 1998; Emmons, 1986). Elle est associée au concept de volition, défini comme la manière dont nous utilisons notre volonté, ou notre liberté de faire des choix (Kane, 1985; Mischel, 1996). Elle est essentielle dans les cas de travail autonome, d’auto apprentissage. La recherche actuelle est caractérisée par l’approche cognitive qui met l’accent sur les connaissances, les pensées, les réflexions des individus, leur manière d’interpréter l’expérience. C’est une rupture avec l’approche béhavioriste qui voyait les choses en termes de stimuli et de renforcements ou les approches psychanalitiques qui parlaient d’instincts, de pulsions (drive), d’états émotionnels. Cependant, aucun chercheur, actuellement, ne pourrait nier le rôle des émotions dans le déclenchement ou le maintien de la motivation : colère, anxiété, attente, fierté etc. C’est pourquoi, alors que les deux aspects étaient traités séparément, aujourd’hui on tente de trouver leur articulation. C’est le cas notamment de la théorie des attributions de Weiner (1986) sur laquelle nous reviendrons. En ce qui concerne l'apprentissage des langues étrangères, Schumann dans son livre "The Neurobiology of Affect in Language" (1998) affirme que c'est un processus qui est fondamentalement piloté par l'émotion, et Arnold (Affective language learning, 1999) et Young (Affect in foreign language and second language learning, 1999) lui font écho. Dans le programme de recherche ESCCALE 1 qui portait sur l'effet motivationnel des TICE, nous avons confronté trois types de données issues de modèles cognitifs ou affectifs afin de cerner au mieux la motivation des élèves et son évolution. Les questionnaires et les vidéos nous ont renseigné également sur les aspects cognitifs et affectifs; tandis que les productions 1 Evaluation de Cyber-scénarios Collaboratifs pour l'Apprentissage d'une Langue Etrangère 16/04/2017 La motivation à apprendre une LVE à l'école 4 des élèves, tout au long du projet (rédaction d'articles, tests de connaissances ou création de page web), nous en renseigné sur les aspects essentiellement cognitifs de la question. Dans une étude menée au cycle 3, Accardi (2005) met en place un dispositif didactique interdisciplinaire pour l'étude de trois contes, en langue espagnol et en langue française. Le résultat de sa recherche montre comment sur le plan individuel les élèves acquièrent de nouvelles compétences cognitives et langagières grâce au conte, instrument fortement motivant en raison de ses composantes cognitives et affectives. Approches réductionnistes versus approches holistiques Pour expliquer la motivation on fait appel à des variables ou facteurs généraux mais aussi à d'autres facteurs précisément liés à tel ou tel domaine d'application, par exemple, la motivation pour les mathématiques et la motivation ne relèvent pas des mêmes processus. Il y a là un problème épistémique. D'autre part, on sait que la motivation met en jeu plusieurs facteurs dans un processus complexe qui préside à leur interaction. Pour les chercheurs en psychologie, la motivation est un agrégat de comportements et découle de l'interaction d'un agrégat de facteurs. Pour les chercheurs de type "réductionnistes", il convient, à partir d'un travail de modélisation piloté par une théorie ou deux, d'identifier un nombre relativement limité de facteurs susceptibles d'expliquer un maximum de comportements motivationnels. La méthode réductionniste présente un double avantage : d'une part, elle permet de mettre à jour avec précision les interrelations qui s'établissent entre les facteurs sélectionnés et, d'autre part, le modèle est opérationnalisable dans le cadre d'une démarche expérimental. Nous avons voulu savoir en quoi filles et garçons se distinguaient ou non en classe de langues vis-à-vis de leur usage des TICE. Nous avons d'abord choisi trois modèles théoriques pour aborder cette question, celui du sentiment personnel d'efficacité de Bandura (2003, celui de la théorie de l'autodétermination (Deci et Ryan, 2004) et, enfin, celui des attributions de Weiner(1992). Nous avons ensuite mis en œuvre un projet pédagogique appuyé sur la cyberquête2, puis nous avons établi des questionnaires dans lesquels nous mettions en œuvre les deux théories précitées. Les résultats montrent qu'aucune différence significative ne peut être établie entre les réponses des filles et des garçons. Les filles ont le même sentiment de compétence avant et après le projet que les garçons, le même intérêt pour l'utilisation de l'Internet en classe de langues (Raby, sous presse). 2 La cyberquête est largement inspirée de la Webquest de Bernie Dodge. 16/04/2017 La motivation à apprendre une LVE à l'école 5 Cependant, l'approche réductionniste (le terme le dit clairement) a pour inconvénient de réduire le champ d'investigation du chercheur. Seuls des comportements homogènes et relativement rationnels au détriment de la complexité du monde "réel". Ainsi, dans notre étude, avons-nous volontairement ignoré des facteurs sociologiques comme le passé linguistique des élèves, leur origine linguistique, l'effet classe ou l'effet établissement. Encore avons-nous pris le soin de chercher un effet maître ce qui n'est pas toujours le cas dans les recherches portant sur les usages des TICE en classe de langues. Pour conclure sur Charybde et Scylla, nous pensons avec la plupart des chercheurs qu'une approche réductionniste est inévitable si on ne veut pas se contenter de discourir à propos de la motivation ou bien simplement de la décrire parce que les approches "compréhensives", holistiques ou systémiques, ne sont pas opérationnalisables. En revanche, il nous semble que les discours généraux issus de la démarche philosophique ou bien inscrits dans le champ de la didactique ont pour rôle de stimuler la réflexion et de proposer des pistes d'interprétation aux chercheurs. L'interdépendance des facteurs Une autre difficulté liée à l'approche réductionniste réside dans le fait que même lorsque le chercheur a bien identifié un ensemble de facteurs susceptibles de prédire les comportements des élèves, il les appréhende comme si ces comportements se produisaient indépendamment des autres comportements ou actions dans lesquels les élèves sont engagés. Certes, dans la classe de langue un élève ne peut pas être engagé dans toute sorte d'activité ou actions cependant, plusieurs épisodes ou processus peuvent être activés simultanément. Aussi, l'un des enjeux de la recherche consiste à expliquer les interactions entre divers orientations de l'actions, divers buts et divers mécanismes de contrôle. C'est ce que Dörnyei appelle "parallel multiplicity" et que nous traduirons par multiplicité parallèle (des facteurs). L'une des rares chercheurs à avoir tenté d'approcher la multiplicité parallèle de manière empirique est Boekarts (1998). Des situations de travail interdépendantes … exigent que les étudiants mettent en balance plusieurs buts et tâches simultanément. (..) Nous savons encore peu de choses sur la manière dont ils hiérarchisent leurs buts, dont ils les changent en fonction des conflits qui peuvent survenir entre tel ou tel but. Nous ne savons, aussi, pratiquement rien de la manière dont ils changent leurs stratégies en fonction du sentiment de réussite qui les anime et des compensations que cela entraîne entre différentes ressources cognitives. Les recherches à venir devraient s'attaquer à ces questions. (Boekaerts, 1998, p. 21) Nos propres recherches empiriques nous ont fournis quelques exemples de l'importance de la multiplicité des facteurs parallèles. Dans une étude longitudinale menée auprès d'étudiants 16/04/2017 La motivation à apprendre une LVE à l'école 6 travaillant l'anglais en autonomie dans un centre de langue à l'université, nous avons demandé aux étudiants qui le voulaient bien de tenir un journal de leur apprentissage en autonomie en y confiant leurs attentes, leurs succès et leur échec. De nombreux étudiants à l'image de Marie, étudiante en droit en deuxième année, mentionne l'effet négatif que joue le modèle de travail de la fac de droit sur sa motivation à se prendre en charge dans le cadre de son apprentissage de l'anglais. En droit, c'est pas pareil, on sait ce qu'on doit faire, on apprend et on récite, c'est peut-être moins intéressant mais c'est plus facile. En fait, en droit, c'est comme au lycée, c'est pas nous qui décidons tandis qu'au CLV, on doit nous même construire notre programme et on n'a pas l'habitude. Quelquefois, c'est décourageant, on a l'impression qu'on sait pas ou on va. (Marie, journal de bord, mars 2004). La perspective individuelle versus la perspective sociale Traditionnellement, la psychologie de la motivation s'est centré sur les facteurs individuels afin d'expliquer pourquoi telle ou telle personne se comportait de telle ou telle manière ou choisissait telle action plutôt que telle autre. D'une part, cela satisfait le sens commun car ce sont bien les individus qui s'engagent dans des actions et la cause immédiate de nos comportements, c'est bien notre motivation individuelle. D'autre part, cela répond à une tradition culturelle bien antérieure à la naissance de la psychologie comme science. Les grands mythes qui expliquent le comportement humain (la motivation se rattache à celui d'Eros) fournissent des explications individuelles du comportement des dieux ou des héros et non sociale (même si une lecture contemporaine de type sociale a pu voir le jour). Mais le problème, du point de vue du logos et non du mythos, c'est que nous sommes des êtres dont toutes les actions s'inscrivent dans des contextes socio-culturels qui influencent notre cognition, notre affect et nos comportements. Il faut donc, aujourd'hui pour rendre compte de la motivation pour la L2 envisager les deux faces du phénomène: la face sociale et la face individuelle, mais il ne s'agit pas de les considérer comme deux phénomènes co-existant de manière indépendante mais comme un ensemble de facteurs et de mécanismes qui s'influencent réciproquement. Un modèle dynamique et intégratif devient alors nécessaire, c'est à l'élaboration d'un tel modèle que s'emploie Dörnyei et Ushioda (2003). Dans une étude menée auprès d'étudiants anglophones impliqués dans un apprentissage par immersion au Canada, Coletta et al (1983) cherche à savoir si l'attitude des parents a une influence sur la motivation et le comportement des apprenants. Leurs résultats confirment les théories de Gardner (1999) selon lesquelles une attitude encourageante de la part des parents entraîne une orientation positive chez les apprenants vis-à-vis de la langue seconde. Récemment, Noels et al (1999) dont les travaux s'inscrivent dans la théorie de l'autodétermination de Deci et Ryan (1985) ont montré que le style de leadership de l'enseignant de langue affectait grandement le sentiment de 16/04/2017 La motivation à apprendre une LVE à l'école 7 confiance en soi des élèves et leur plaisir à communiquer en langue étrangère dans la classe de langue. Autre exemple, les recherches menées par Peter Prince dans un centre d'apprentissage des langues à l'université ont montré combien le dispositif technique, didactique et institutionnel d'apprentissage influençait positivement ou négativement la motivation des étudiants à travailler en autonomie (Peter Grigg, en préparation). Or, les socio-linguistes ont beaucoup insisté sur l’influence des contextes variés sur la motivation des apprenants et les mécanismes d’apprentissage (Gardner). Selon que l’on apprend la langue par interaction dans des situations concrètes de la vie quotidienne ou professionnelle ou selon qu’elle fait l’objet d’un apprentissage académique, les interactions avec l’environnement changent de nature et affectent, par la même, les processus d’apprentissage. Ainsi, les théoriciens de l’interlangue inspirés par les théories innéistes de Chomsky proposent-t-ils d’établir une distinction entre la langue eue : celle qui se développe « naturellement » par l’interaction verbale, sans grande intervention de la conscience et la langue sue, celle qu’on apprend à l’école et qui fait appel à des activités conscientes et à des stratégies cognitives. On distingue ainsi les processus d’acquisition (naturels) et les processus d’apprentissage (institutionnels). Dans tous les cas, l’importance de la dimension sociale et culturelle explique que les recherches sur la motivation en L2 aient été fortement marquées par les composants sociaux et culturels de la motivation à travers des thèmes comme le multiculturalisme, la globalisation langagière, le bilinguisme, les langues en contact, les relations de pouvoirs entre communautés ethnolinguistiques… Devant une telle diversité, les approches, les théories et même les objets de recherche pour les chercheurs dans le domaine de la motivation en langues étrangère couvrent un spectre aussi varié que les théories psychologiques (Dornyei, 2001). A lire les différents ouvrages qui ont proposé une synthèse de la littérature dans le domaine, une distinction importante apparaît qui n’a pas été, à nos yeux, suffisamment expliquée et exploitée. Il existe, en réalité, aujourd’hui deux grands types d’approche de la motivation : une approche que nous qualifierons de fixiste, en ce sens qu’elle présente tel ou tel composant de la motivation comme un trait de la personnalité de l’individu peu ou pas sujet à variation. Cette approche n’est pas sans rappeler les fameux profils d’apprentissage au travers desquels on prétend caractériser les individus comme étant implicitement toujours et en tout lieu telle chose ou telle autre chose. On décèlera ainsi dans le domaine de la motivation des intégratifs, des normatifs, des individus ayant un faible concept de soi etc. A l’inverse, d’autres théories, souvent plus récentes, que Dörnyei rassemble dans les théories dite situées soulignent 16/04/2017 La motivation à apprendre une LVE à l'école 8 l'importance du contexte ou de la situation. Ces derniers modèles sont nés avec le développement des recherches sur la motivation en situation académique car les facteurs externes (tâches, enseignants, pairs, instruments) y jouent un rôle important. Il faut noter que les deux approchent théoriques (fixistes et situées) ne s’opposent pas en termes de contenu mais en terme philosophique et méthodologique. Dans un cas, on cherche l’image que l’individu entretient de lui-même, d’une manière générale, comme si ces traits étaient issus de son patrimoine génétique ou avaient été fixés pour toujours par l’expérience ; dans le second cas, on met en relation la motivation avec contexte particulier et on ne généralise pas les résultats que l'on a pu trouver dans tel ou tel contexte. C'est dans ce deuxième paradigme de recherche sur la motivation que s'inscrit le travail que nous avons mené. La théorie fondatrice : la théorie de Robert Gardner Cette théorie, profondément marquée par une approche psycho-sociale a vu le jour au Canada, un pays fortement marqué par une situation de bilinguisme dans laquelle chaque partie de la communauté parlait une langue dominante dans le monde : l’anglais et le français. Cette situation presque unique constitue un véritable défi pour les chercheurs en sciences sociales et les gouvernements canadiens ont promu ou soutenu la recherche dans ce domaine. Dans leurs premiers travaux de 1972 Gardner et Lambert « …viewed L2s as mediating factors between different ethnolinguistic communities in multicultural settings. They considered the motivation to learn the language of the other community to be a primary force responsible for enhancing or hindering intercultural communication and affiliation. » (Dörnyei, 2003, p.4.) L’un des éléments les plus connus et les plus cites de la théorie de la motivation chez Gardner est l’intégrativité. On la retrouve sous diverses formes comme l’orientation intégrative, l’intégrativité, le motif intégratif, les intégratifs (par opposition aux individus normatifs). Pourtant cette notion a toujours suscité des interrogations. D’abord, parce qu’elle n’appartient pas aux théories générales de la motivation en psychologie ; ensuite, parce que s’il est possible d’y associer un certain type de comportements chez les apprenants, il est difficile d’en donner une définition exacte comme l’a expliqué Gardner lui-même, à plusieurs reprises. On peut toutefois, caractériser une disposition intégrative comme une orientation affective, interpersonnelle positive à l’égard de la communauté qui parle la L2. Un individu intégratif aura envie de découvrir la culture, les mœurs des locuteurs de la L2, il lui plaira à s’identifier à eux quand il parlera leur langues, il pourra même aller dans certains cas jusqu’à vouloir abandonner sa communauté d’origine pour s’intégrer totalement à la communauté de la L2. 16/04/2017 La motivation à apprendre une LVE à l'école 9 Selon Gardner (1985) la motivation à proprement parlé se décompose en trois éléments : L’intensité motivationnelle (l’effort) Le désir d’apprendre la langue (le besoin) Les attitudes vis-à-vis de l’apprentissage d’une langue (la cognition) Le plaisir d'apprendre (l’affect) Le problème se pose alors, de savoir que faire de ce concept quand on s’intéresse à l’apprentissage institutionnel de la langue en milieu exolingue.3 L’apprentissage d’une langue seconde ou étrangère dans la classe est souvent considéré de la même manière que les autres sujets. La thèse que nous soutenons est que cette perspective est totalement fausse En effet, pour les élèves de nos classes françaises il n’existe pas de communauté anglophone à qui s’identifier. Pourtant, on sait que les représentations que se font les élèves à propos de cette langue et qui portent, par exemple, sur un gradient de difficulté : l’ »anglais est plus facile que l’allemand » ; sur la valeur instrumentale de la L2 : l’anglais est la langue de communication internationale elle est donc devenue indispensable dans le monde professionnel et celui du tourisme ; ou encore sur des valeurs esthétiques ou culturelles : le cinéma américain, la musique britannique etc. ; tous ces éléments constituent autant de facteurs qui peuvent créer des dispositions d’attraction ou de répulsion à l’égard de la L2. Pour ces raisons, récemment, Dörnyei et Csizér ont avancé l’idée que le terme d’intégrativité ne rendait pas complètement justice à l’étendue et l’importance du concept. Leur approche consiste à situer faire de l’intégrativité un cas particulier d’un processus plus général, celui de l’identification à l’œuvre dans la théorie du concept de soi. Les recherches menées par Apprentissage exolingue : quand la langue n’est pas parlée dans le pays où les apprenants apprennent la langue. Ex : l’apprentissage de l’anglais, à l’école en France. Apprentissage endolingue : quand la langue est parlée par le pays où les apprenants apprennent la langue. Ex : l’apprentissage du français, en France par de jeunes immigrés turcs. 3 16/04/2017 La motivation à apprendre une LVE à l'école 10 Higgins, 1987 et Markus et Nurius, 1986 dans le domaine de la psychologie, ont mis en évidence l’important des mois possibles ou idéaux. Possible selves represent individual’s ideas of what they might become, what they would like to become and what they are afraid of becoming, and thus provide a conceptual link between cognition and motivation. (p. 954) Les nouvelles approches de la motivation La théorie de Gardner s’inscrit dans le courant de la psychologie sociale, avec le développement du cognitivisme de nouvelles théories de la motivation en psychologie sont apparues qui ont fertilisé les la recherche en L2 comme en témoignent les modèles plus récents développés par Gardner et son équipe. Enfin, avec le développement de la neurobiologie, de nouvelles théories ont vu le jour dans le cadre des neurosciences, en particulier les théories de Schumann. Les orientations motivationnelles et la théorie de l’auto-détermination Les théories de Deci et Ryan (1985 et 2002) constituent un champ important du travail actuel en psychologie sur la motivation et au cours des quatre dernières années Vallerand e Pelletier, des chercheurs canadiens, ont rejoint Noels et Clément pour élaborer un modèle de l’auto détermination (extrinsèque et intrinsèque) appliquée à la langue seconde. Ils ont aussi mis au point un instrument fiable, sous forme de questionnaire, pour opérationnaliser le modèle. De plus, dans une recherche ultérieure (Noels, 2001) a pu à mettre en relation l’autonomie et la motivation. Or, l’autonomie a été un champ de recherche important en L2 au cours des dernières vingt années (Benson, 2001) et c’est une question qui est presque toujours associée au travail avec les TICE. Il est donc intéressant pour nous de nous pencher sur la question des relations qu'entretiennent autonomie, TICE et motivation dans l'apprentissage d'une langue étrangère. La théorie classique de l’accomplissement. A l’instar de Hull avec le modèle du drive, Atkinson (1974) avait voulu, au travers du TAT proposer un modèle motivationnel mathématique. Pour Atkinson, la tendance à adopter un comportement est le résultat d’un conflit entre les tendances d’approches et d’évitement (cette théorie s’inspire du gradient d’approche étudiée par les béhavioristes principalement chez l’animal). Ces tendances ont, à chaque fois, des implications émotionnelles que sont la fierté en cas de réussite et la honte en cas d’échec. L’anticipation de la force de ces émotions va déterminer si au final l’individu va avoir un 16/04/2017 La motivation à apprendre une LVE à l'école 11 comportement d’approche ou d’évitement de l’activité (Fenouillet, p. 31). La théorie de l’attribution vient corriger ce modèle, ou du moins le compléter. Le lien entre la théorie d’Atkinson et la théorie de l’attribution peut être établi de la manière suivante. L’un des composants clefs de la théorie de l’accomplissement est l’anticipation du succès ou de l’échec (expectancies of success or failure), or, cette anticipation ou cette attente dépendent elles-mêmes de plusieurs facteurs qui ont été mis en lumière par les recherches ultérieures, à savoir la manière dont on évalue son expérience passée (théorie de l’attribution ; Weiner , 1980), la manière dont on juge sa propre compétences et ses capacités (théorie de l’auto-efficacité, Bandura, 1993, 2003), la manière dont on entretient son estime de soi (théorie de l’estime de soi, Covington, 1992). Covington insiste sur l’importance de l’estime de soi comme facteur de la motivation à l’école. En effet, dans nos sociétés les individus acquièrent plus ou moins de valeur sociale à l’aune de leurs accomplissements ou réalisations. A l’école ; les élèves vont chercher à s’intégrer, à se faire accepter et à s’accepter eux-mêmes, à travers l’accomplissement de tâches réalisées dans des situations souvent compétitives ou en tout cas parfois plus ou moins explicitement agoniques. Because of this it is understandable that students often confuse ability with worth. For those students who are already insecure, tying a sense of worth to ability is a risky step because school can threaten their beliefs in their ability.(Covington, 1992, p.74) La théorie de l’attribution Weiner (1992) s’intéresse à la manière dont les individus tentent d’expliquer leurs succès ou échecs antérieurs en élaborant des déterminants causaux et leurs différentes influences sur les comportements. Ces explications, pèsent ensuite sur la motivation en ce que la manière dont un individu interprète les raisons des ses échecs ou de ses succès influent sur l’orientation et la force de ses désirs et de ses efforts à venir. Selon Graham (1994), si on se place dans un contexte scolaire, les attributions les plus courantes à l’école portent sur la capacité, l’effort, la difficulté de la tâche, la chance, l’humeur, le milieu familial, l’aide ou la gêne émanant des autres. La capacité et l’effort sont les deux attributions dominantes avec un impact fort de la capacité sur la démotivation et un impact moins fort de l’absence d’effort. Selon la théorie de Weiner, ces diverses causes se classent selon trois grandes catégories : Le locus ou lieu de la cause, conduit à distinguer des causes imputables à l’élève qui sont qualifiées d’internes et des causes imputables à l’environnement (classe, professeur, programme, instruments) et qui sont qualifiées d’externes. 16/04/2017 La motivation à apprendre une LVE à l'école 12 On peut, ensuite, distinguer les attributions causales en fonction de leur degré de stabilité : certaines causes sont stables, ne peuvent être modifiées (du moins est-ce la perception qu’en ont les apprenants, comme le niveau de langue, ou les capacités cognitives) ; d’autres, comme l’effort ou la qualité des instruments mis à la disposition des apprenants peuvent fluctuer, être modifiées. Elles sont qualifiées d’instables. Enfin, Weiner établit aussi une distinction liée au contrôle par l’élève de la cause. Le manque d’effort, par exemple, est contrôlable, le manque d’intelligence ne l’est pas. Il est à noter que cette dimension concerne non seulement les attributions causales tournées vers le passé mais aussi les anticipations, les perspectives futures : la motivation d’un individu dépend de la perception qu’il a de sa capacité à contrôler des évènements à venir. La théorie de l’auto-efficacité Elle renvoie chez Bandura à la manière dont les individus évaluent leur capacité à réaliser telle ou telle tâche. Ce sentiment d’auto-efficacité va jouer dans la manière dont un élève va sélectionner des tâches (quand il en a la possibilité)4, dans ses aspirations, dans la quantité d’effort fourni et la manière dont l’élève maintient ou non son effort. Comme d’autres concepts que nous avons vus précédemment, le sentiment d’auto efficacité est un construit. Il se décompose en quatre facteurs : les performances antérieures, l’apprentissage vicariant, les encouragements verbaux émanant des pairs ou des guides, ses propres réactions psychologiques comme des manifestations d’anxiété. Il est important de noter que l’écart peut être grand entre la croyance en son auto-efficacité et sa compétence et ses savoir faire réels car le sentiment d’auto-efficacité est le produit de traitements cognitifs complexes de diverses sources concurrentes comme les feedbacks, les réactions de l’environnement, l’évaluation, les encouragements ou renforcement, la formation, l’observation de pairs… Tout ceci est d’autant plus important à l’école dans les forme d’auto-apprentissage (côté élève) et d’enseignement tutoré (côté prof) dans la mesure où l’espace de choix laissé à l’élève dans l’organisation de son travail est bien plus important que dans un cours frontal. 4 16/04/2017 La motivation à apprendre une LVE à l'école 13 La théorie de la valeur ou théorie de la valence Au cours des quarante dernières années les modélisations les plus riches se sont situées dans un cadre théorique qui tournait autour des concepts d’anticipation et de valeur ou valence. Underlying expectancy-value theories –similarly to most cognitive theories- is the belief that humans are innately actively learners with an inborn curiosity and an urge to get to know their environment and meet challenges, and therefore the main issue in the value theories is not what motivates learners but rather what directs and shapes their inherent motivation. (Dörnyei, p. 20) Cette théorie se décompose en deux composants principaux: l’anticipation du succès et la valeur que l’individu attache à la tâche. La question est de savoir si l’individu veut vraiment réaliser une tâche donnée. Eccles et Wigfied (1995) se sont attaché à distinguer l’anticipation ou l’attente de la valeur attribuée à la tâche. (Voir Brophy, 1999, pour une discussion centré sur cette théorie dans le domaine de l’éducation.). Ils élaborent quatre grands composants de la valence : La valeur du succès: l’importance personnelle qu’il y a à maîtriser un savoir faire, une compétence et à bien réussir dans une tâche. La valeur intrinsèque : le plaisir qu’il y a à réaliser la tâche, la dimension esthétique du plaisir. La valeur extrinsèque : l’utilité de la tâche, sa valeur instrumentale. Le coût associé à la tâche. IL s’agit d’une valence négative comme l’effort, le sentiment de peur ou d’anxiété qui peut résulter de la tâche. La théorie des buts Les buts ont toujours constitué un élément central dans les études sur la motivation en langue 2. Même si cette question est traitée la plupart du temps sous la rubrique « orientations » plutôt que « but ». Cependant, il faut attendre les travaux de Tremblay et Gardner (1995) pour voir clairement la théorie des buts en L2 reliée aux théories dominantes en psychologie. Le but peut se définir comme la représentation cognitive qu’un individu se fait de la tâche qu’il a à accomplir. Wentzel (1993) distingue entre but sociaux et buts scolaires. Les buts sociaux concernent la relation qu’un élève établit avec les autres élèves et avec l’enseignant. Dans une classe, par exemple, un élève peut avoir pour but de s’identifier à des jeunes de son âge, d’adhérer à un groupe d’élèves pour en partager les valeurs et les projets, ou encore de s’affirmer par rapport à l’autre sexe. Les buts scolaires ont trait à l’apprentissage et à ses conséquences. Certains chercheurs, tel Dweck (1986), suggèrent de distinguer entre buts d’apprentissage et buts de performance. Les premiers concernent l’acquisition de connaissances à proprement parler. Les seconds 16/04/2017 La motivation à apprendre une LVE à l'école 14 souhaitent réussir leurs tâches pour gagner l’estime, voire l’affection d’un enseignant, pour obtenir des récompenses ou des félicitations. On trouve chez Nicholson (1984) une autre manière de qualifier les buts d’apprentissage, ce sont les buts pilotés par la tâche (task oriented goals). Par ailleurs, dans une étude des traces de l’activité laissée par les étudiants travaillant la langue 2 en autonomie, Raby (2003) a repéré trois grands profils d’étudiants : Ceux dont les notes portent sur la langue et la culture anglaise et qu’elle qualifie de profil épistémique. Ceux-ci poursuivent un but d’apprentissage. Ceux dont les notes ne comportent que le numéro de l’exercice et la note obtenue, et qu’elle qualifie de profil « procédural » car il s’entraîne pour l’examen. Ceux-ci poursuivent un but de performance. Enfin, les profils mixtes correspondent aux étudiants qui mélangent les deux buts. Ces derniers se révèlent plus internes que les autres et réussissent mieux aux épreuves de certification. Cette distinction parait pertinente mais ce qui ne l’est pas, comme le souligne fortement Viau, c’est le fait d’opposer les buts comme si l’un devait exclure l’autre comme facteur de l’apprentissage. La recherche menée par Raby (2003) citée supra, montre que ces deux buts ne sont pas exclusifs, qu’ils relèvent de processus socio-cognitifs différents et que les élèves les plus efficaces associent, justement, les deux facteurs de motivation. La motivation en classe de langue : une approche située Le niveau de la perspective future En contexte scolaire, on s’intéresse à la manière dont les élèves perçoivent la valeur d’une activité dans le temps. Un élève qui est capable de situer une activité dans le temps (par exemple) sur l’ensemble d’un trimestre, ou sur l’ensemble d’un projet pédagogique et non cours après cours, peut mieux apprécier la valeur d’une activité. Dans le mécanisme de transposition de la tâche, c’est-à-dire la manière dont il ré-interprète la tâche prescrite par l’enseignant (Raby, 1997 ; Raby, 2003, Raby sous presse) ; il est en mesure de définir pour lui-même des sous-buts qu’il étale dans le temps et même d’en créer qui ne sont pas explicitement prévus dans la tâche. A l’inverse, un élève démotivé, dont les buts sociaux et scolaires sont confus, peu identifiés, aura du mal à hiérarchiser les sous tâches, à planifier ses activités et manque de repère pour juger de la pertinence d’une activité, surtout si celle-ci s’étale dans le temps comme un scénario pédagogique. 16/04/2017 La motivation à apprendre une LVE à l'école 15 La motivation pour la tâche Interest in the motivational basis of language learning tasks can be seen as the culmination of the situated approach in L2 motivation research (Dornyei, 2003, p.14 Selon nous, ce développement tient à deux facteurs. Le premier vient d’être évoqué : la tâche est une condition particulière de l’environnement : la situation de travail en classe en langue étrangère (Raby, 1997). Le niveau de la classe ou du cours, pour parler plus simplement, est celui qui voit, selon les termes mêmes de Hoc et Leplat (1983), l’association d’un sujet et d’une tâche, c'est-à-dire un but à réaliser dans certaines conditions et contraintes. La deuxième raison est que la tâche est l’élément qui permet d’articuler enseignement et apprentissage du point de vue de la motivation. La classe est un lieu contraint dans lequel les tâches élaborées et prescrites par l’enseignant sont reçues, traitées, interprétées et redéfinies par les élèves qui, au bout du compte s’en approprient ou non les buts. Cette redéfinition dépend en partie des caractéristiques affectives, sociales et cognitives de chaque élève, en partie de la conception et planification de la tâche par l’enseignant. Les recherches sur la motivation doivent aussi se donner pour tâche d’identifier ces facteurs externes ou internes et de repérer des modes de structuration des tâches, dans leur temporalité, susceptibles d’agir favorablement sur la motivation des élèves. Récemment, Julkunen (2001) propose d’expliquer les comportements des élèves liés à la tâche en combinant des facteurs généraux et des facteurs spécifiques de la motivation. Cette distinction rejoint celle établie par Gremblay, Goldberg et Gardner (1995) entre les états motivationnels et les traits motivationnels. Les premiers correspondants à des dispositions stables et durables et les seconds à des dispositions transitoires. Le modèle de Dörnyei : un modèle du processus motivationnel Voir le chapitre intitulé: le modèle de Dornyei 16/04/2017