La motivation à apprendre une LVE à l'école 2
16/04/2017
motivation part, généralement, du principe que la motivation peut s’expliquer par des facteurs
dont l’être humain est conscient. Or, il est évident que ce n’est pas toujours le cas. Mais, si la
motivation se résume à la conséquence d'un désir ou d'une pulsion inconsciente, si elle
demeure sous l'effet de facteurs inconscients, in n'est pas très pertinent d'en faire un objet de
recherche scientifique car cela signifie qu'on ne pourra jamais aider un élève à prendre
conscience de ce qui le pousse à écouter le cours de langue (ou non) ou bien à s'investir (ou
non) dans son travail. Pour notre part, nous rejoignons Bandura (2003) et Dörnyei (2001,
2003) lorsqu'ils postulent que les comportements d'apprentissage étudiés sur une période
assez longue sont activés et régulés, au moins en partie, par des mécanismes d'anticipation et
de régulation conscients et donc qu'il est possible d'agir sur la motivation des élèves pourvu
qu'on arrive à les aider, ainsi que les enseignants, à mettre à jour ces mécanismes.
Les parents d'Isabella avaient fui le chili à la suite de
l'accession au pouvoir de Pinochet. Isabella était en situation
de refus total de travailler en anglais et mettait en avant des
difficultés d'ordre cognitive (la langue était trop difficile à
comprendre, trop loin des structures latines). En réalité, elle
projetait sur la discipline "anglais" son ressentiment à l'égard
des USA. Si son professeur d'anglais avait jugé que son refus de
l'anglais relevait d'un processus inconscient que l'élève ne
pourrait mettre à jour, elle aurait renoncé à comprendre son
manque de motivation. Jugeant que les difficultés de cette élève
ne relevaient pas fondamentalement du domaine cognitif, elle
l'a mise en position de découvrir l'origine de son association
entre la langue anglaise et les USA. Cette prise de conscience a
conduit Isabella à dissocier les deux et à commencer à aborder
l'anglais à l'école comme véhicule d'autres cultures. (Valérie
Caituccoli, Mémoire professionnel, IUFM de Grenoble, 2002)
La motivation, un phénomène cognitif ou affectif ?
La psychologie, traditionnellement, s’intéresse au fonctionnement ou à la nature de notre
esprit selon trois catégories :
La cognition s’intéresse à la manière dont nous savons, comprenons le monde ; à la manière
dont nous traitons les informations qui nous viennent de notre environnement ; les processus
d’encodage, de stockage, de traitement et de récupération; en résumé, au fonctionnement de
nos mémoires, au sens les plus large du terme. Elle pose la question du quoi : qu’est ce qui
s’est passé ? Quel est le sens de cette information? (Huitt, 1996; Tallon, 1997)
L’affect concerne la manière dont nous interprétons émotionnellement les perceptions, les
informations ou les connaissances. Il est associé à l’attachement positif ou au rejet que nous