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Séance pratique 1 : Les Bacchantes - Euripide
Nous avons tout d’abord fait plusieurs exercices d’articulation, d’éveil énergique du corps et
de prononciation des mots (voyelles). Ensuite, nous avons lu le prologue de Dionysos, avec
une première tentative de mise en espace.
Godefroy nous a appris plusieurs éléments sur la pièce. Celle-ci est la dernière d’Euripide.
Elle est la seule à représenter un dieu présent sur scène, visible par le spectateur, dès le début
de la pièce. Il est le premier à s’exprimer. Le rôle est d’autant plus important car il est le dieu
fondateur du théâtre. Cette dimension donne à la pièce un côté mystérieux et important pour
l’Histoire du Théâtre. Bien que cette dimension soit intéressante, il est un problème de taille :
comment représenter Dionysos ? En effet, le personnage se présente à la fois comme un dieu
puis comme un homme, troublant le spectateur. Mais est-ce un Dieu dans une enveloppe
corporelle ou bien un dieu qui devient homme une fois sur terre ?
L’acte du comédien est typiquement de se mettre dans le corps d’un autre. On retrouve donc
en Dionysos un point commun de taille avec l’acteur, puisqu’il est également un homme-
taureau. La pièce pose aussi la question du rapport de l’homme à l’animal. De plus, c’est la
première fois que le chœur a un rôle concret, ce sont des bacchantes et pas des anonymes.
Les Bacchantes interroge aussi sur la place de la femme dans la société. A l’époque
d’Euripide, la femme n’avait pas le droit de jouer au théâtre. Dans la pièce, le personnage
principal (protagoniste) est entourée de femmes (éponymes), ce qui est étrange quand on
compare l’œuvre face à la condition de la femme à l’époque car elle est sous l’emprise du
pouvoir de l’homme. Malgré cela, on remarque tout de même que beaucoup de femmes ont eu
du pouvoir à l’antiquité (ex : Cléopâtre).
Plus largement, la pièce interroge sur ce qu’est le théâtre par le travestissement de Penthée, et
le fait que les Bacchantes aillent collectivement chercher la jouissance et le pouvoir, hors des
codes. Euripide pose donc la question des droits de chacun : si une femme joue dans une pièce
de théâtre, elle accède à la jouissance, et elle n’en a pas le droit, d’où le déguisement et la
question du rôle. Cette pièce interroge le rapport à la vie et à la société.
Pour revenir à l’animalité présente dans l’œuvre, on remarque que l’auteur n’a rien inventé
ici. En effet, depuis la préhistoire, il existe un lien entre l’humanité et l’animal (cf. peinture
de la grotte Chauvet du taureau qui enlace la femme). Tous ces éléments prouvent que la
pièce sonde l’histoire humaine.
L’auteur a fait un travail intense sur la liberté face à la censure, et veut casser les codes d’un
théâtre qui irait « trop loin ». Même si les exigences de la réalité rattrapent l’imaginaire, il faut
tenter de repousser les limites au maximum.