B. La persuasion et l`impact sur le public

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SOCIOLOGIE DE LA COMMUNICATION
Cours de Monsieur Drouot
Semestre 1
Année 2010/2011

Distinction entre information et communication
Partie 1 : Les prémices des théories de l’information
A) La notion de système
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L

e feedback
B) Le modèle de Shannon et Weaver
C) Le courant de la cybernétique
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
exte d’Agotha KIRSTOF : Le grand cahier
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exte de WEAVER, La théorie de l’information (p. 35)
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
D

on JACKSON : l’homéostasie familiale (p. 18)
D) Régis DEBRAY : La loi des 3 états
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Partie 2 : Les théories relatives à la communication non verbaleError! Bookmark not defined.
A. La dimension cachée
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
exte «Communication et proxémie»
B. Le langage silencieux (1959)
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
es composantes de la culture
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
Les notions appliquées à ces composantes
16
e rôle du langage et le rôle du temps comme acteurs de la communication
17

L
Partie 3 : Analyse des approches théoriques de la communication de masseError! Bookmark not define
A. Le schéma de la communication de masse
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L

e modèle de LASWELL : la question programme
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Bernard CATHELAT
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
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exte de WATZLAWICK, «On ne peut pas ne pas communiquer» (1978)Error! Bookmark not def
B. La persuasion et l’impact sur le public
Partie 4 : Sociologie des NTIC
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Avant Propos

Tout pouvoir craint l’information, quand l’information ne sert plus pour sa
communication mais la dessert, il fait tout pour l’étouffer.
 Cas Woerth/Bettencourt
Communication de crise de la FFF après le fiasco de la Coupe du Monde

Lanceurs d’alerte (whistleblowers) : personnes ou groupes (particulier, ONG...) qui
découvrent des dysfonctionnements (dans une entreprise, un gouvernement...) d’une
gravité telle qu’ils doivent être dénoncés. Ils les portent donc à la connaissance
d’instances officielles, d’associations ou de médias. ≠ délateurs car ce qui est divulgué est
une menace dommageable pour le bien commun (société, environnement...).
Distinction entre communication et information



Du point de vue de la recherche :
 Information : on considère que c’est un contenu soit de texte, soit d’images, soit
de sons, soit tout autre forme de contenu numérique ou analogique.
 Communication : c’est le processus qui permet de porter ce contenu, soit
l’information, à la connaissance d’un ou plusieurs récepteurs. Dans un processus
de communication, il faut que soit en présence un (des) émetteurs(s) et un (des)
récepteurs. Avec la communication de masse : il y a un émetteur et une
multitude de récepteurs.
Au sens journalistique du terme :
 Information : est un objet qui relève de l’événementiel. Avoir une info, c’est avoir
pris connaissance d’un événement que l’on doit communiquer. C’est dans ce sens
que l’on parle des informations télévisées.
Partie 1 : Les Prémices des théories de
l’information
2
A. La notion de Systèmes
a. Les différents types de systèmes
 Un système : ensemble d’éléments interdépendants. Cette interdépendance est
telle que si l’on modifie les caractéristiques d’un élément, les autres éléments
proches vont voir leurs caractéristiques modifiées à leur tour.
Il existe deux types de systèmes :
 Naturels : comme le système nerveux, digestif, solaire, écologique. Dans le cas du
système nerveux nous avons des éléments interdépendants qui n’existent que par les
autres.
Ex : une blessure dont la douleur arrive de proche en proche au cerveau. Cf : Vol
au dessus d’un nid de coucous de Milos Forman.
 Artificiels : système métrique, etc. inventé.
Dans un système se créent des flux internes (interdépendance), mais également des flux
d’information. Un système est toujours placé dans un environnement et en subit les
modifications.
Ex : le système politique français est tributaire des variations du contexte
européen et mondial (ONU, autres Etats,…). Dans ces flux d’échanges il y a
toujours ce qu’on appelle le « feedback ».
b. Le feedback
David Easton (né à Toronto au Canada en 1917) est un politologue notamment connu pour
son oeuvre The Political System, qui établit les bases de la théorie systémique en sciences
politiques. Il est également connu pour avoir défini la politique comme une "authoritative
allocation of values", que l'on peut traduire par "répartition autoritaire des valeurs".
David Easton (membre de l’Ecole Systémique Américaine), dans L’analyse du système
politique, expose dans les années 60, un modèle baptisé par la suite modèle systémique.
Son ambition est d’offrir aux chercheurs une grille globale d’analyse d’un système politique, afin
de savoir comment le système politique agit ou rétroagit aux événements intérieurs et
extérieurs.
3




Selon Easton, il y a un deux types d’environnement :
 Intra-sociétal : les partis politiques, les groupes de pression, les églises, les
syndicats, l’armée…
 Extra-sociétal : composé par les systèmes politiques étrangers et internationaux.
Les gatekeepers sont les gardiens dont la mission principale est de réguler
(qualitativement et quantitativement) les inputs en opérant un travail de simplification
et de clarification.
Ex : les syndicats ou des organisations de l’Etat : préfet, qui filtre les informations
et n’en répercute que quelques unes…
Les outputs sont les réactions, les réponses du système politique. Ils peuvent être :
 Des réponses institutionnelles.
Ex : Le discours sur l’Etat de L’Union aux USA ; le discours du trône prononcé
tous les ans par la Reine d’Angleterre devant les Communes et les Lords réunis,…
 Des réactions plus simples.
Ex : après les manifestations contre les retraites, Sarkozy s’exprime en Conseil
des Ministres.
Le feedback est modification du système suite aux outputs, c’est un échange
d’information. Si la boucle de rétroaction de fonctionne pas, il se peut que le système soit
en danger de mort.
Ex : Chute de Louis XVI est peut être due au fait qu’il a ignoré les
envies/besoin/revendications de la population à l’époque. La réponse apportée
n’a pas suffit = il n’a pas eu de feedback car Louis XVI n’a pas tenu compte des
outputs.
Plusieurs exemples de l’importance du feedback dans d’autres domaines :
4



Syndicats qui prévoient d’autres manifs concernant les retraites, puis les gouvernants
précisent que la majorité a pris sa décision, puis il y a de nouveaux des manifestations,…
Appliqué à une entreprise : si une partie du personnel fait grève alors que l’autre ne fait
pas grève. S’il n’y avait aucun soutien mais que des demandes, le système exploserait.
Dans le cas de l’Ex-URSS le parti n’a peut être pas su répondre aux demandes. Il y avait
des demandes, mais les tentatives de réponses étaient inadaptées. Dans le cas de la
Perestroïka, les tentatives de modernisation ne correspondaient déjà plus aux nouvelles
demandes.
B. Le modèle « télégraphique » de Claude Shannon et
Warren Weaver (texte page 35 Fascicule 1)
Claude Elwood Shannon (30 avril 1916 à Petoskey[1], Michigan - 24 février 2001 à
Medford, Massachusetts) est un ingénieur électricien et mathématicien américain.
Il est l'un des pères, si ce n'est le père fondateur, de la théorie de l'information. Son
nom est attaché à un célèbre « schéma de Shannon » très utilisé en sciences
humaines, qu'il a constamment désavoué.
Warren Weaver (17 juillet 1894, 24 novembre 1978) était un scientifique
américain, mathématicien et administrateur de la recherche. Il est principalement
connu comme un des pionniers de la traduction automatique et comme une
importante figure de la promotion des sciences aux USA à travers la Fondation
Rockefeller. Il a développé en 1944 la théorie de l'information en collaboration avec
Ces deux chercheurs américains ont réfléchi aux modalités d’un processus de transmission
Claude Shannon.
Il est aussi
l'inventeur
en 1938faîtes
du terme
moléculaire.
de l’information.
Ils étaient
à l’aube
des recherches
dansde
ceBiologie
domaine.
Ils ont mis au point
une grille d’analyse baptisée, le modèle télégraphique (ou modèle mathématique).
Ils se sont intéressés uniquement au processus de transmission des informations : ce qu’il se
passe lorsqu’un émetteur lance un message jusqu’au récepteur.
Ce modèle s’appelle ainsi car il ne prend pas en compte le feedback, c'est-à-dire qu’un
processus de communication puisse être circulaire.
Le processus de communication est présenté comme linéaire : de l’émetteur au récepteur
sans aucune retombée.
Ils s’attachent à la qualité du message transmis. La question qu’ils se posent est : y’a-t-il une
distorsion entre le message envoyé et le message reçu ?
Ils font entrer dans les sciences de la communication la notion de rapport signal/bruit
(s’exprime en décibel) et qui décrit qu’un message peut être perturbé lors de sa transmission.

Un ou des bruits émis par une source externe viennent perturber la qualité du signal 
le récepteur ne reçoit jamais un message rigoureusement identique à celui qui a été
émis.
5

 Le rapport signal/bruit s’exprimant en décibel détermine la qualité du signal
reçu. Les perturbations peuvent aussi être de source culturelle (langue), mais
Shannon et Weaver ont un but uniquement technique : celui d’améliorer les
téléphones de l’époque (30s-40s), ils sont tous les deux payés par la compagnie
Bell.
Ce modèle a été largement critiqué car il ne tenait pas compte du feedback.
C. Le Courant de la Cybernétique
a. La cybernétique comme « science de gouvernement des sociétés » selon
Karl DEUTSCH

Cybernétique :
 terme souvent associé à la robotique, car le robot a un fonctionnement similaire à
celui d’un système (il réagit aux inputs reçus de l’environnement, etc.).
 Dans les années 40, le mathématicien Karl DEUTSH l’a défini comme« la science
de gouvernement des sociétés des hommes ».
 Il constate qu’il existe des similitudes entre l’art de gouverner un navire et celui
de gouverner des sociétés humaines, où la trajectoire n’est pas forcément la ligne
droite car il faut tenir compte de paramètres aussi bien internes qu’externes.
D’où le choix du mot cybernétique : vient du grec kubernetes qui signifie
gouvernail. Le capitaine du bateau doit prendre en compte certains paramètres
internes (taille du bateau, forme de la coque,…), et des paramètres externes
(marées, courants, vents…)
Karl Deutsch est un informaticien, dans les années 40 travaillant au MIT (Massachussetts
Institut of Technology). Il va globaliser un modèle mis au point par Norbert Wiener.
Wiener est un expert consulté par le Pentagone. En 1940, les US sont près à entrer en
guerre et l’état major réalise qu’il a un adversaire très puissant, le Japon. De plus, les US
vont devoir se partager entre deux fronts. Le souci des généraux est de pouvoir lutter
contre l’aviation japonaise et l’aviation allemande. On demande alors à Wiener de mettre
au point un système automatisé, permettant à une pièce aérienne de suivre un avion.
Après mise au point de son appareil, il s’aperçoit lors de test que la pièce d’artillerie
s’arrête de bouger. A la cantine du MIT, il rencontre un neurophysiologiste Rosenbluth.
Rosenbluth fait le parallèle entre un système mécanique, celui de Wiener et le système
naturel d’un patient qui ne parvient pas à boire un verre d’eau car son geste s’arrête. Si le
flux s’arrête entre inputs et outputs, l’information n’arrive pas à terme et la finalité n’est
pas atteinte. Cela montre toute l’importance du feedback.
Wiener va élargir les analogies entre le système mécanique, le système naturel et le système
politique.
6

Load : quantité des informations relatives à la trajectoire que l’artilleur
reçoit de l’avion. Plus le load (poids) est léger, plus il sera facile d’atteindre la cible.

Camion/avion :
 Si la trajectoire reste identique : à chaque instant, les informations seront
les mêmes  la décision de tir est facile
 Si la trajectoire change beaucoup : la décision de tir de l’artilleur sera plus
difficile.

Société : le citoyen est une cible. En utilisant l’exemple des retraites : les inputs
sont les revendications communiquées par les syndicats au gouvernement. Le
poids des informations (le load) peut être très élevé car les syndicats n’ont pas
forcément la même position.

Lag : c’est le temps de réponse. Combien de temps le système a-t-il besoin
pour répondre ?

Avion/Camion : le camion reçoit des informations en provenance de l’avion. La
position de tir se trouve modifiée à chaque instant. Il y a un temps de réponse qui
n’est pas immédiat car la pièce d’artillerie doit crée des problèmes de force
d’inertie  Les systèmes les plus perfectionnés ont un lag très faible.

Système politique : c’est le temps que requiert une réponse politique (à une
manifestation politique par ex.). plus la décision est centralisée, plus elle est
rapide.
 Ex : combien de temps, le président des USA a-t-il pris pour décider que
les USA allaient entrer en guerre contre le Japon après Pearl Harbour ?
Le lag dépend du système politique. Dans certains systèmes, il faut du temps
car la constitution prévoit que l’entrée en guerre doit être une décision commune
aux chambres élus. Il faut alors attendre que cette décision soit votée.
 Ex : En avril 1961, en France, a lieu le Putsh des généraux (Raoul Salant,
Maurice Challe, Edmond Jouhaux , Andrée Zeller). De Gaulle réagit
immédiatement en prenant les pleins pouvoirs (utilisation de l’Article
16). Il a pris sa décision moins de 24h après le Putsh : le lag ici est très
réduit.

Gain : c’est l’avantage attendu par l’artilleur du résultat de son tir.
Camion/Avion : l’avantage attendu est qu’après que l’avion ait été détruit est
d’être tranquille. Le gain est l’avantage escompté avant la prise de décision, puis
il devient le gain obtenu après la prise de décision.

Système politique : apport d’une intervention politique. Réflexion sur les
retombées futures après la prise de décision.
 Seconde Guerre Mondiale : dans le cas de Pearl harbour : c’est le
moment à partir duquel les américains ont exprimé leur suprématie
militaire. Lors de la 2GM, le gain est considérable. A l’inverse, qu’en est-il

7



de la décision de Kennedy d’envoyer des marines au Vietnam ? ou encore,
plus récemment, d’envoyer des soldats en Afghanistan ?
Guerre du Vietnam : au départ, sur les questions nationales, il y a
unanimité. Puis, peu à peu, il y a une fracture dans l’opinion. Dans le cas
du V., la guerre était asymétrique à l’avantage des américains. On peut
dire que le gain n’a pas été positif dans la mesure où le conflit est devenu
très impopulaire.
Guerre en Irak : le gain n’a pas été positif pour Bush qui a vu son parti
battu aux élections suivantes. Les objectifs étaient la chute de Sadam
Hussein, l’instauration de la démocratie. Les américains se sont basés sur
leurs interventions en Europe et au Japon lors de la 2GM, mais ont oublié
le fait qu’ils avaient alors affaire à des pays industriels.
Lead : c’est la distance-temps. Plus le lead est important, plus le système
aura du temps pour réagir.

Camion/avion : C’est la distance temps qui sépare le moment où l’avion a été
détecté et l’endroit où il a été détruit. L’artilleur a intérêt à avoir un maximum de
temps pour réagir. Il y a un lien avec le lag (le temps de réponse)

Système politique : on s’aperçoit que lorsqu’un gouvernement est saisi de
questions qu’il doit résoudre rapidement, il aura un lead faible et il devra réagir
rapidement. Il risque alors de prendre les mauvaises décisions. Si le lead est
important, il aura plus de temps pour peser le pour et le contre de l’ensemble des
décisions qui lui seront présentées et alors de choisir la meilleure.
 Ex : dans le cas des vagues de suicide chez France Telecom, la réaction de
la direction a d’abord été une catastrophe car le président à déclaré
« j’espère que cette mode des suicides va bientôt s’arrêter ». Le lead est :
qui c’est suicidé ? comment s’est il suicidé ? a-t-il laissé un mot ?
 ce modèle d’analyse s’applique surtout à la prise de décision (ex : communication au sein
d’une entreprise), permettant d’en mesurer l’efficacité.
 un système capable de maîtriser ces quatre facteurs est efficace et viable. Dans le cas
contraire, la pression de l’environnement sera tellement forte que le système disparaîtra.
 l’information doit circuler librement et sans entrave. Il peut également y avoir surinformation
(si les gatekeepers ne jouent plus leur rôle), désinformation ou mésinformation.
 importance de l’anticipation et de la circulation de l’information.
b. Agotha Kirstof : le grand cahier
Dans les pays anglo-saxons, en matière de journalisme le fait est traditionnellement séparé du
commentaire (moins valable aujourd’hui).
Dans la presse française, on mélange les deux  risque de distorsion.
c. Weaver : la théorie de l’information (texte page 35)
On essaye d’atteindre l’isomorphie, c'est-à-dire que le message reçu soit le même que le
message envoyé  Weaver va au-delà de la problématique purement technique abordée par
Shannon.

Il y a trois niveaux de problèmes de communication :
8



 Les problèmes techniques : le transfert du message est il exact ? (qu’il soit une
série de symboles, un signal ou un pattern comme la télé)
 Les problèmes sémantiques : l’interprétation du récepteur est elle identique à
l’intention de l’émetteur ?
 Les problèmes d’efficacité : la signification convoyée jusqu’au receveur
provoque t elle la conduite désirée ?
Pour Weaver, communiquer c’est exercer une influence. Il inclut l’art dans sa
définition de la communication, car l’art peut véhiculer des valeurs ou des opinions par
son contenu.
Ex : Guernica de Picasso, Le Sacre de Napoléon par David, utilisation des œuvres
de Wagner par le régime Nazi.
Shannon et Weaver sont considérés comme les inventeurs du langage binaire qui a
permis le développement du langage informatique. On passe aujourd’hui de l’âge
analogique à l’âge numérique, les contenus s’alourdissant énormément avec le son et
l’image.
L’information analysée par Weaver est brute, c’est un contenu quantifiable. Mais une
information peut également être porteuse de sens.
d. Don Jackson : L’homéostasie familiale, 1952-1953 (P .18)
Don Jackson rejoint dans les années 50 l’école de Palo Alto. Cette école est connue
pour son travail en psychologie et en sciences de la communication. Don Jackson
travaille notamment sur la schizophrénie. Don Jackson reprend la théorie de Sullivan
qui analyse les personnalités sur le mode de relations interpersonnelles.
Le processus d’homéostasie, analysé par Walter CANNON et Claude Bernard, a
d’abord été observé dans la mécanique (forme de régulation). JACKSON l’applique au
milieu clinique (psychiatrie).
Dans le domaine physiologique, l’homéostasie est un processus biologique qui
permet à un système de se maintenir en équilibre dans l’environnement dans
lequel il est placé.
Ex : si l’on pousse le chauffage dans une pièce aux fenêtres et aux portes
bloquées, nos organismes au lieu de lutter vont s’adapter au nouvel
environnement (ralentissement des pulsations cardiaques....). Elle est
possible grâce à la sécrétion d’une substance par les glandes surrénales :
l’adrénaline.
L’auteur dit que le texte a été rédigé entre 1952 et 1953. Il traite de la question de
l’homéostasie familiale. Jackson fait une analyse très intéressante de l’homéostasie
puisqu’il l’étend à la cellule familiale. L’homéostasie est l’équilibre d’un système.
Chez Jackson, la « famille » est entendue au sens large puisque ce sont tous les
individus qui constituent le cercle intime du patient. Dès lors, le patient n’est plus
considéré comme une individualité, mais bien comme une entité au sein d’un tout. Selon
Jackson, dans la famille, il existe des effets rétroactifs entre les individus d’une
famille qui permettent de maintenir l’équilibre. Dès lors qu’un individu malade est
soigné, Jackson préconise qu’il faille soigner toute la famille, c'est-à-dire, travailler pour
trouver un nouvel équilibre autour du patient guéri.
9
Jackson influence durablement l’école de Palo Alto, notamment avec deux hypothèses.il
fonde notamment la thérapie familiale systémique, c'est-à-dire que si un membre de
la famille présente des troubles psychiatriques, il ne fait pas s’employer à ne soigner
uniquement cet individu mais l’ensemble de la famille. Pas que la famille entière soit
malade, mais que l’équilibre de celle-ci soit liée à la maladie du membre en question.
Ainsi, si le psychiatre intervient, il convient de modifier l’équilibre de l’ensemble de la
famille.
Ex : couple dont la femme était frigide, après avoir été soignée, c’est
l’homme qui a des troubles de l’érection. Il faut donc soigner le système
dans son ensemble afin de recréer un nouvel équilibre.
 Jackson donne une application sociale de l’homéostasie.
Jackson démontre l’importance des relations internes d’un groupe, l’importance de la
circulation de l’information, l’importance du feedback. La rétroaction peut alimenter un
processus de relation en augmentant l’intensité de ces réactions.
Ex: Une personne en colère en agresse une autre, même si celle-ci est calme,
comme elle est agressée, elle va se mettre en colère aussi. Du coup, sa colère va
augmenter celle de l’autre. Ici l feedback est positif car il y a une augmentation.
Si par contre celui qui est agressé essaie de calmer le jeu, alors le feedback sera
négatif car il va se calmer.
Conclusion :
Peut-on appliquer l’homéostasie chez France Télécom ? Y a-t-il eu un équilibre avec ce nouveau
mode de gouvernance ? Apparemment non, étant donné le nombre de suicide. On a eu ici
l’application d’un concept en usage dans la mécanique ou physiologie au champ de la
psychiatrie.
D. Régis Debray : La Loi des Trois Etats, P.14
Régis Debray est normalien, agrégé de philosophie, compagnon du Che en Bolivie, à la
fin des années 60, début 70. On voit des photos archives montrant Debray
s’engageant, même s’il assure ne pas avoir combattu et être resté un idéaliste. Il a été
capturé par l’armée Bolivienne et condamné. Il a été libéré suite à une intervention de
De Gaulle. A son retour en France, il réintègre le milieu universitaire. En 1981,
Mitterrand le nomme conseil spécial pour les affaires du Tiers Monde. Ce fut l’un des
sherpa (porteur népalais) de Mitterrand. Le plus célèbre était Jacques Attali. Il liquide
l’Elysée après avoir exercé ses fonctions et retourne à l’université. En 1985, il publie
son cours de médiologie générale fait d’une douzaine de leçons, tirées de ses cours.
Une des dernières leçons est La loi des trois états.

D’après MACLUHAN (école de Toronto), on peut ramener l’histoire de l’humanité à
celle des moyens de communication utilisés par l’homme. Cette histoire est passée
par deux étapes qu’il appelle des « galaxies » :
 La galaxie Gutenberg (inventeur de l’imprimerie) : âge du papier
 La galaxie Marconi (inventeur de la Transmission Sans Fil [TSF]) : âge de
l’électronique
10
 Pour Debray, l’histoire de la communication est celle de la transmission des
messages, qui s’est faîte à travers 3 âges (et autant de moyens de transmission)
qu’il appelle des sphères.  la pensée est tributaire de la technique. C’est le
mode de mise en mémoire qui va déterminer le mode de pensée et permettre la
transmission. Sa pensée peut en cela se rapprocher de la démarche de l’Ecole de
Toronto qui fait dépendre le spirituel du matériel.
 Ces trois sphères sont :
 La logosphère : milieu «techno-culturel» caractérisé par la domination
de l’écriture. Le savoir et la culture sont transmis par le verbe : la parole
est le principal moyen de transmission, la plupart des gens étant illettrés. 
Ex : les religions du livre (dans les sociétés africaines incapables de
déchiffrer le Coran il est répété, psalmodié → l’élève qui récite est marqué
par un rythme, la transmission est non seulement verbale mais également
physique). La catégorie sociale qui domine est le clergé (la vérité est dans
la parole divine).
 La graphosphère : dominée par l’imprimerie : LES livres remplacent
peu à peu LE livre.
 La vidéosphère : règne des technologies de l’audiovisuel (image
accompagnée par le son, analogique).
On est peut être en train de passer à une autre époque, dominée par le
numérique. Debray fait remarquer qu’une technique ne chasse pas forcément
l’autre
11
.
12
Partie 2 : Les théories relatives à
la communication non verbale
L’école de Palo Alto : p 41
C’est une école de pensée que l’on a baptisé le « Collège Invisible » car
contrairement à la plupart des écoles de pensée, c’est une école de circonstance.
La plupart des membres de cette école ne se sont jamais rencontrés
physiquement. C’est une école sans mur. Les membres communiquaient par voie
épistolaires. L’axe fondamental de cette pensée est de soutenir l’idée selon
laquelle il existe de multiple forme de communication en dehors de formes
classiques, notamment en dehors de la communication verbale. La gestuelle est
une forme de communication. Le fait de mettre en présence des personnes qui
n’échangent aucun mot, c’est de la communication.
L’un des auteurs les plus intéressants de cette école est Edward T.Hall, un
anthropologue né en 1914. Son œuvre est dominée par deux ouvrages : La
dimension cachée et Le langage silencieux. Il met en avant la notion de proxémique
en communication. Si certains développements semblent évidents, jamais aucun
chercheurs n’avaient développé ce thème. Il met l’accent sur l’importance de la
distance géographique dans la communication.
A. La dimension cachée
HALL se base sur les observations de divers chercheurs qui ont observé les
relations entre les animaux et leur comportement dans l’espace : c’est l’éthologie.
Il observe qu’il existe des sphères invisibles autour de chaque sujet, un peu comme si
chaque animal était enfermé dans une bulle. Lorsque la bulle est franchie par un autre,
l’animal peut avoir deux réactions en fonction de la distance:
 La distance de fuite : lorsqu’elle est franchie l’animal s’enfuit par crainte
d’être agressé ou importuné.
 La distance critique : tellement rapprochée que l’animal se trouve à
portée directe de l’intrus : craignant d’être attaqué, il va alors se
défendre.
 Ex : on observe ces distances lorsque des oiseaux sont sur des
câbles électriques. Ils sont situés à certaines distances les uns des
autres. Lorsqu’un oiseau d’une autre espèce se pose également sur
le fil, on observe que l’on passe de la distance de fuite à la distance
critique.
13
 Ex : En matière de surpopulation, on observe que les sujets
deviennent agressifs entre les différents sujets car la distance de
fuite ou critique ont été franchies. On peut aussi observé dans
certaines espèces des cas de suicide lorsque la surpopulation est
trop insupportable. De là, les migrations.
Ces observations sont transposées par HALL dans les relations humaines. Chez
l’animal c’est l’instinct qui est à l’origine de ces distances, tandis que chez l’homme il y
a aussi une dimension culturelle : selon les époques et les pays, ces distances varient.
Pour HALL, la dimension cachée est cette forme de communication par la distance qui
peut s’établir entre les individus, c’est-à-dire l’existence de bulles invisibles. Il affirme
qu’il existe 4 types de distance dans les relations humaines, et pour chaque type de
distance il y a deux dimensions.
 La distance intime :
 Dimension proche (0 cm) : s’observe lorsqu’il y a un contact physique
direct entre les sujets (se touchent).
 Ex : acte sexuel, lutte gréco-romaine (!)
 Dimension éloignée (de 15 à 45 cm) : il n’y a pas contact mais la
proximité est telle que les individus peuvent se toucher. Dans la sphère
intime la vision que l’on peut avoir de l’autre est déformée car les
individus sont obligés de loucher.
 La distance personnelle :
 Dimension proche (de 45 à 75 cm) : les individus sont obligés d’étendre
les membres pour avoir un contact, mais on reste dans une sphère de
relative intimité. C’est la distance à l’intérieur de laquelle on peut se
confier (chuchotement)
 Dimension éloignée (75 à 125 cm) : la distance habituellement observée
dans une conversation à deux ou à plusieurs entre des individus qui se
connaissent. Il faut parler à voix normale pour s’entendre.
 La distance sociale :
 Dimension proche (1m25 à 2m10) : les individus peuvent communiquer
normalement en se parlant. Sans élever la voix les individus se
comprennent aisément ; personnes qui se côtoient quotidiennement,
notamment dans le cadre du travail.
Dimension
éloignée (2m10 à 3m60) : il s’établit des relations de type

hiérarchique.
 Ex : un entretien d’embauche. C’est une distance
«protocolaire» (plus elle est éloignée plus le protocole sera
rigide). Les individus ont un contact visuel et oral.
 La distance publique :
 Dimension proche (3m60 à 7m50) : distance pour laquelle les individus
doivent faire l’effort d’élever la voix pour se faire comprendre. En même
14
temps, plus on approche de 7m60, plus la précision de la vision va
diminuer.
 Dimension éloignée (7m50 et +) : distance d’un orateur face à un public.
La hiérarchie est encore plus marquée et l’orateur doit appuyer ses propos
par des gestes. C’est à cette distance qu’intervient la théâtralité dans la
communication (exagérations dans l’intonation, gestes...). L’orateur ne
distingue plus le public.
Avec ce schéma, HALL propose une grille d’analyse. Selon les cultures, ces distances
peuvent changer fondamentalement.
Ex : dans les cultures du Maghreb il n’est pas choquant de voir les gens
pratiquer la distance personnelle : un peu comme si l’absence de contact physique ne
permettait pas à la communication de se faire efficacement.
Un protocole républicain sera toujours plus léger qu’un protocole monarchique. Lorsque
Giscard d’Estaing a accédé au pouvoir, il a voulu simplifier le protocole entourant la
présidence de la république (visible notamment dans les portraits officiels,
démocratisés, où il est photographié en costume de ville). Ce protocole était présent
dans les monarchies anciennes, et l’est toujours dans certaines monarchies actuelles :
tourner le dos à la Reine d’Angleterre est une insulte (visible dans The queen de Stephen
Frears). Les premiers ambassadeurs envoyés au Siam, à l’époque de Louis XIV, ont noté
la complexité du protocole, qui existe toujours même s’il a été allégé. Le protocole
montre une volonté de marquer la différence dans la position sociale. En dehors des
distances qui existent culturellement, ces distances protocolaires sont créées
artificiellement pour marquer le statut de la personne avec laquelle on est en contact.
 Texte « communication et proxémie » 
• Mot clé principal : «culture», «culturel». Au début des années 50, HALL soutenait que
la culture était basée sur des modèles linguistiques. Avant la culture il y a ce qu’il appelle
la pré-culture, qui est à la base d’un mode de communication. Il adhère donc aux idées
de Palo Alto en reconnaissant que la communication n’est pas que verbale.
• L’intérêt des études de HALL est qu’on peut par exemple les appliquer à l’architecture
et l’urbanisme. La reconstruction d’une ville peut être un échec si on construit des
habitats non adaptés à la culture locale. Dans les pays arabes l'architecture des maisons
est ordonnée autour d’un riad (jardin) qui est le centre de la maison et autour duquel
tourne la vie familiale. Les pièces qui donnent sur ce riad sont équipées de fenêtres à
croisillons à travers lesquelles on peut voir mais pas être vu : secret mais aussi
transparence. Il y a donc eu dans certains pays des échecs de l’utilisation d’une
architecture occidentalisée.
• On peut commettre des impairs graves en ne respectant pas ces distances. Ex : médias
anglais choqués du comportement de Chirac envers la Reine d’Angleterre, lorsque par
galanterie (française) il lui a pris le bras... or on ne touche pas la reine.
15
B. Le langage silencieux (1959), par Hall
a. Les composantes de la culture
HALL s’est intéressé à la dimension de l’espace (voire plus haut), à celle de la langue
et à celle du temps. C’est ce qu’il appelle la «triade fondamentale», inhérente à toutes
les formes de cultures. Il établit une hiérarchie : la communication par l’espace est
la plus importante. HALL s’attaque à un préjugé tenace : celui que pour toute personne,
une culture étrangère se compose d’abord de tous ses éléments folkloriques. Or la réalité
est tout à fait différente : pour lui la culture englobe toutes les composantes cachées
en vertu desquelles les individus se comportent. Pour étudier une culture, il convient
de s’attaquer d’abord aux composantes qui la structurent.
 HALL distingue trois composantes, pour lesquelles il donne l’exemple du ski :
 Formelle : la pratique du ski est formelle pour toutes les populations
qui vivent dans le Grand Nord et qui l’utilisent quotidiennement
comme moyen de transport. La connaissance formelle s’apprend par
l’injonction, la remontrance, c’est un apprentissage du quotidien. La
pratique formelle du ski se transmet donc de génération en génération,
très tôt.
 Informelle : le ski pratiqué de manière occasionnelle lorsqu’on va
aux sports d’hiver. Les skieurs informels savent utiliser l’outil, mais pas
expliquer comment l’utiliser. Cette connaissance informelle fait référence
à un modèle que l’on cherche à imiter (le moniteur).
 Technique : le ski technique est celui qui est pratiqué par les
professionnels (sportifs de haut niveau). Il est plus scientifique et la
connaissance se transmet de maître à élève.
• Cette formule peut être appliquée à l’ensemble de l’activité humaine.
b. Les notions appliquées à ces composantes
A chaque élément de cette structure vont s’appliquer des notions. HALL en distingue
trois.
 La connaissance :
 La connaissance formelle se retrouve essentiellement dans l'éducation
familiale (la culture se transmet de parent à enfant) et distingue ce qui
est permis de ce qui est interdit. C’est par extension ce que BOURDIEU
appelle l’habitus. Il est constitué par les injonctions que l’on inculque aux
jeunes enfants. BOURDIEU analyse cette connaissance formelle comme
une formation qui paraît de prime abord anodine («tiens-toi bien à
table»), mais qui en réalité contribue à structurer l’esprit du futur adulte.
 La connaissance informelle : la pratique répétée permet d’acquérir des
réflexes et de maîtriser certains aspects de la culture à laquelle on
appartient
 La connaissance technique contient toute la transmission scientifique
réalisée par des experts.
16
 La conscience :
 La conscience formelle est constituée par tout ce qu’une personne
acquiert dans son apprentissage. Il s’agit d’un héritage culturel
tellement ancré dans les esprits que l’individu a du mal à concevoir qu’il
puisse exister d’autres modes de comportement.
 La conscience informelle se compose de comportements acquis, même
si ceux-ci sont devenus automatiques et qu’on les observe de manière
machinale.
 La conscience technique est faite de comportements acquis auprès d’un
maître et que l’on pratique de manière consciente.
 L’affect
 L’affect formel est l’ensemble des règles/commandements qui doivent
être observés par chacun au sein d’une culture. C’est ce que l’on trouve par
exemple dans les guides de voyage («Faites, ne faites pas»).
 L’affect informel concerne les réactions suscitées par des comportements
qui enfreignent les règles.
 L’affect technique : les individus ont la maîtrise entière de la situation,
notamment celle de leurs propres émotions.
Tous ces éléments se retrouvent dans les processus de communication. Pour ce qui
est du langage, le premier constat est de noter que d’une langue à l’autre les concepts
peuvent être différents, ce qui peut conduire soit à des quiproquos culturels sans
conséquences majeures soit à des erreurs plus graves si on se place par exemple dans le
cadre des relations diplomatiques. D’où le rôle crucial de l’interprète.
c. Le rôle du langage et le rôle du temps comme acteurs de la communication
HALL constate que le langage est construit autour de séries, de notes et de schémas.
 Une série est composée de mots dont la fonction est de désigner un objet ;
elle se caractérise donc par son côté objectif
 Une note est au contraire chargée de subjectivité dans la mesure où le
locuteur ajoute une charge émotionnelle
 Un schéma découle de la culture à laquelle on appartient
i.
Le langage
 Ces éléments sont très variables d’une culture à l’autre, ce qui peut poser
problème dans un processus de communication. Lorsque l’incompréhension
parvient à un point de non-retour, le seul langage commun est la violence.

HALL constate que selon les cultures tel ou tel élément sera mis en valeur
par rapport aux deux autres.
Ex : dans la langue esquimau les expressions utilisées pour désigner la
neige sont très nombreuses, contre seulement quelques unes dans des
langues comme le français.
17
Dans certaines langues les mots peuvent avoir, selon l’intonation qu’on leur
attribue, des significations différentes. Il peut également y avoir des mots dont la
signification est opposée mais dont la prononciation est très proche.

HALL désigne par «langage silencieux» tout ce que l’on peut trouver
dans les comportements et acquis culturels qui peut constituer un
langage en soi.
ii.
Le temps
 La façon d’appréhender le temps est très différente d’une culture à l’autre, et
constitue un langage en soi. HALL dit notamment que le temps «parle plus
simplement que les mots», dans la mesure où il est utilisé de façon moins
consciente. L’avantage du temps est qu’il n’est pas dénaturé comme le langage
parlé. Le temps dit la vérité, alors que les mots peuvent mentir.
 HALL va donc appliquer sa distinction au temps :
 Temps formel : chaque individu se réfère de manière plus ou moins
consciente à son passé mais aussi à son avenir
 Temps informel : possède une charge subjective, reflète le poids de la
culture de chacun. On établit une hiérarchie en fonction de la durée que
l’on assigne à tel ou tel instant. Ex : le retard qui est une impolitesse grave
aux Etats-Unis (le temps est lié à l’argent), mais qui est inscrit dans les
cultures arabo-musulmanes où le temps ne compte pas. Les repères sont
donc également des limites.
Temps
technique : le temps qui est mesurable quantitativement

(mesure mathématique objective). Il y a cependant également des repères
élastiques («le quart d’heure aixois»)
 Plus un individu est pressé, plus le temps paraît long (ex : embouteillage). HALL
parle également du «moment» : il y a dans la culture occidentale des moments où
on ne doit pas déranger quelqu’un, qui sont neutralisés (ex : le weekend), car cela
constituerait une intrusion dans la vie privée.

Dominique WOLTON, Informer n’est pas communiquer.
C. Boris Cyrulnik (p.33) : travaux sur la notion de
résilience
Boris Cyrulnik, né le 26 juillet 1937 à Bordeaux, est un neurologue, psychiatre,
éthologue et psychanalyste français. Responsable d'un groupe de recherche en
éthologie clinique à l'hôpital de Toulon et enseignant l'éthologie humaine à
l'université du Sud-Toulon-Var, Boris Cyrulnik est surtout connu pour avoir
développé le concept de « résilience » (renaître de sa souffrance). Il a aussi
apporté des précisions au terme « oxymore », mais sa contribution à la science
réside dans son engagement : Boris Cyrulnik voit d'abord l'éthologie comme
« un carrefour de disciplines[1] ». Il est membre du comité de parrainage de la
Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de nonviolence.
18
Travaux cliniques sur la notion de résilience : aptitude à surmonter un choc
immense en s’adaptant. Boris Cyrulnik a lui-même survécu à un traumatisme, le
ghetto de Varsovie. On peut aussi penser au chanteur Corneille dont la famille a été
massacrée sous ses yeux au Rwanda. Aux US, un centre ICT (http://ict.usc.edu/) créé
par l’intermédiaire d’Hollywood, de l’armée et d’une université travaille sur la thérapie à
travers les jeux vidéo. Il s’agit notamment de soigner les militaires qui reviennent d’Irak
ou d’Afghanistan. Le but non avoué de cet institut c’est la propagande en faveur de
l’intervention américaine au Moyen-Orient. On peut comparer la résilience à
l’homéostasie. C’est un processus physique et physiologique.
Partie 3 : Analyse des approches théoriques
de la Communication de Masse
A. Le schéma de la communication de masse
a. Le modèle de LASWELL : la question programme
Les 5 W, modèle pour décortiquer le processus de communication : Who says what to whom by
which channel with what effect ?
 Who : on parle de l’émetteur. C’est un premier questionnement qui permet
de s’interroger sur l’identité véritable de celui qui s’exprime.
Ex : du discours de la reine pour l’investiture sur le trône : on pourrait
penser que l’émetteur est la reine, mais ce n’est pas elle qui a rédigée son
discours, c’est le Premier Ministre. Mais le Premier Ministre n’est pas non
plus l’émetteur parce qu’il n’est pas le seul à avoir travaillé sur ce discours.
Ex : Emile Ajart (Romain Gary) a décroché le Goncourt, il a mystifié tout le
monde pour La vie devant soi.
« Who » n’est pas toujours celui qui s’exprime réellement, mais quelqu’un qui
veut rester en retrait mais qui a néanmoins une grande influence.
 What : Cela dépend s’il s’agit d’une analyse quantitative ou qualitative lorsqu’on
s’intéresse au contenu. Une analyse quantitative permet de cibler les sujets
récurrents. Alors qu’une analyse qualitative permet de mettre en avant le sujet
du récit. Si on compare les JT de TF1 ou d’Arte, on voit que les centres d’intérêts
des deux chaînes sont très éloignés. Le journal de Jean-Pierre Pernau est qualifié
de « pétainiste » car très attaché à la terre. Faut-il en conclure que la logique du
marché est en contradiction avec l’éthique ? Ce n’est pas un hasard si le BVP a
transformé son action pour devenir une autorité.
 Whom : les cibles sont différentes selon le contenu des discours.
19
Ex : les radios sont classées en 5 catégories. Selon les formats de radios on
a un ou des plublics attitrés : le format de Skyrock, n’est pas celui de
Nostalgie, on ne vise pas du tout le même public. Veronique Cayla est la
nouvelle présidente d’Arte.
 Which Channel ? analyse du support. C’est un questionnement qui est utile par
exemple lors d’une campagne électorale
 With what effect : c’est le feedback. Quels peuvent être les effets d’une alerte.
Récemment il y a eu un lanceur d’alerte sur les LED et leur effet néfaste sur la vue
notamment chez les enfants.
 Ce schéma permet de décrypter tout processus de communication. Il ne faut pas le
confondre avec les questions classiques que se pose un journaliste. On pourrait aussi se
demander pourquoi la communication se fait, ex : la communication de crise. Le
remaniement ministériel en cours est une opération de communication (choisir Borloo
recréerait de la confiance).
b. La fonction des médias selon Bernard Cathelat (fasci. 2 p1)
La fonction «antenne» :
 On pourrait aussi appeler «fonction relai». Les médias relaient des
informations sur ce qui s’est passé dans d’autres pays ou cultures.
 Le NOMIC (Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication) :
l’essentiel des informations circulant dans le monde proviennent de la
poignée d’agences mondiales qui travaillent à l’échelle de la planète, qui
sont toutes des agences occidentales. Dans les années 70 une revendication est
née pour pointer le doigt sur cette inégalité, car l’image donnée des pays du Sud
était très négative (on rapportait seulement les coups d’Etat, la corruption, les
catastrophes naturelles...). Notamment Sean MacBride, un des fondateurs
d’Amnesty International. Cette revendication demandait aux pays occidentaux de
ne pas mettre l’accent uniquement sur les aspects négatifs, mais également sur
les progrès accomplis.
 L’information est uniformisée non seulement au plan national mais aussi au
plan global, car l’immense majorité des contenus d’un journal vient des agences
(seulement 12% des contenus sont produits en interne). C’est pourquoi un
journaliste britannique a appelé cela, par dérision, «Churnalism» (du verbe to
churm : produire en grande série).
La fonction «ampli» :
 La redondance amplifie la prise de conscience d’un phénomène. Cette
fonction évoque une autre technique de communication : la technique de
répétition utilisée par la propagande.
 Dans Essai sur la propagande politique, Jean-Marie DOMENACH définit les règles
de la propagande politique :
20
 La loi de simplification et l’ennemi unique : le langage utilisé doit être
simple voire simpliste
 La loi de répétition : consiste à marteler le même message jusqu’à ce qu’il
soit intégré et fasse partie des réflexes du public. DOMENACH cite
notamment les Nazis («Ein Volk, ein Reich, ein Führer»)
 La loi d’orchestration : tous les médias doivent s’unir pour relayer le
même message (propagande totalitaire)
 La loi de transfusion : dans les systèmes totalitaires on semait d’abord le
doute dans l’esprit du propagandé en lui suggérant que tout ce qu’on lui
avait appris était faux (critique des valeurs établies), avant de lui
transfuser les idées nouvelles. On retrouve cela dans la publicité,
notamment comparative.
La
loi de contagion : on la retrouve dans la fonction prisme et la fonction

écho. Les valeurs injectées vont se propager de proche en proche, le
message totalitaire vise à infiltrer tous les esprits.
c. « On ne peut pas ne pas communiquer », Paul Watzlawick
(1978)
Paul Watzlawick, né le 25 juillet 1921 à Villach (Autriche) et mort le 31 mars 2007 à
Palo Alto (Californie) est un théoricien dans la théorie de la communication et le
constructivisme radical, membre fondateur de l'École de Palo Alto. Psychologue,
psychothérapeute, psychanalyste jungien et sociologue, ses travaux ont porté sur la
thérapie familiale et la psychothérapie générale.
En 1977, Paul Watzlawick précisait dans un entretien avec Carol Wilder, publié dans
Journal of Communication (vol. 28, n °4, 1978), le sens de certaines de ses analyses.
 La problématique est dans l’intitulé : c’est le cœur même de l’interrogation des
sciences de l’information et de la communication. WATZLAWICK fait partie de
l’école de Palo Alto.
 Pour lui, à partir du moment où deux personnes sont en présence il y a
communication. Il cite l’exemple de son collègue qui fait des claquettes dans la
pièce d’à côté, croyant être seul → il n’ose pas bouger pour ne pas le gêner. Il y a
donc communication même si elle n’est pas intentionnelle. L’enjeu de la
communication est la transmission d’un message, d’un contenu quel qu’il
soit. L’idée de transmission est intéressante car on inclut toute les autres formes
que le langage.
B. La persuasion et l’impact sur le public
Il faut partir des premières approches sur les médias de masse et leur influence directe
sur les publics. A ses débuts la propagande politique était basée sur un impact
immédiat : on a désigné ces approches sous le nom de «piqûre hypodermique». En
21
effet le processus de communication agirait sur les masses comme une seringue sur un
malade que l’on vaccine : cela provoquerait l’adhésion à une idéologie. L’émetteur
n’aurait donc pas besoin d’intermédiaire pour exercer son influence sur le public.
Dans le domaine commercial, la communication publicitaire était également fondée sur
ce principe : on voulait provoquer un réflexe d’achat. Toutes les propagandes totalitaires
(nazie, fasciste, soviétique) étaient basées sur ce principe. Mais il a été attaqué par des
chercheurs américains : Paul LAZARSFELD, Elihu KATZ et Hazel GAUDET.
a. Le « Two-step flow of Communication » Par Lazarsfeld
Paul Felix Lazarsfeld (Vienne, Autriche le 13 février 1901 - 1976) est un sociologue
américain, d'origine Autrichienne. Il est particulièrement connu pour l'importance de ses
travaux sur les effets des médias sur la société et pour l'utilisation de techniques
d'enquêtes pour la collecte d'information, mais aussi pour sa contribution au
développement de la sociologie électorale.
Elihu Katz (né en 1926), est un sociologue américain, ainsi qu'un penseur et un analyste
des phénomènes médiatiques. On lui doit, en particulier, la réhabilitation de Gabriel
Tarde.
L’École de Francfort est le nom donné, dans les années 1960, à un groupe
d'intellectuels allemands réunis autour de l'Institut de Recherche sociale fondé en 1923
et soutenu par le mécène Felix Weil. Le philosophe Axel Honneth est actuellement
considéré comme sa figure principale.Connue pour ses illustres chercheurs, parmi
lesquels on compte notamment Theodor W. Adorno, Max Horkheimer, Herbert Marcuse
et Walter Benjamin, son projet initial était d'accomplir une analyse critique des sciences
sociales dans une perspective néo-marxiste. L'école de Francfort est notamment connue
pour s'être penchée sur l'apparition de la culture de masse dans les sociétés modernes,
dont elle développera une critique à l'aide du concept de l'« industrie culturelle ».
C’est LAZARSFELD qui est le plus connu : il appartenait à l’école de Francfort, et ses
recherches ont surtout porté sur l’influence exercée par les médias dans le domaine
électoral sur la décision des électeurs. Pour étayer sa thèse, KATZ va étudier l’impact
des campagnes électorales américaines entre 1940 et 48 (analyse de terrain avec
enquêtes d’opinion). Il aboutit à proposer un modèle qu’il baptise le Two-step flow of
communication.
22
 Selon P. Lazarsfeld, les individus sont peu perméables aux messages des
médias, du moins de façon directe. En effet, les électeurs, en grande partie,
choisissent de voter pour un candidat donné en fonction de leur entourage.
Parmi leurs proches, certains sont plus influents : ce sont des « leaders
d'opinion » (aussi appelés « relais d'opinion » ou « guides d'opinion »). Or, ceuxci ont comme particularité d'être à l'écoute des médias et de définir leur position
politique selon les messages qu'ils diffusent. Les leaders sont en situation
d’analyser, de filtrer l’information et de relayer ces informations vers les
électeurs. Cela peut se faire au cours de discussions, d’interviews, d’articles, des
blogs,…
Ex : Cas des attentats à Madrid : alors que les trains explosent, Aznar
précise qu’il faut privilégier la piste de l’ETA alors qu’il s’agit d’attentats
d’Al Quaïda. Mais comme on était à la veille d’élections, Aznar ne voulait
pas reconnaître que les attentats étaient liés à la prise de position en
faveur de l’intervention des USA. A la veille de l’élection, les gens ont reçu
des sms disant qu’Aznar avait menti.
 Ces leaders d’opinion auraient une influence plus considérable que les
émetteurs eux même. Les conversations informelles avec les leaders d’opinion
seraient plus influentes que les médias. Il y aurait un flux en deux parties. Parmi
les leaders d’opinion, on peut avoir des journalistes spécialisés qui peuvent
devenir des références dans leur domaine.
Ex : Cas de Tchernobyl : le gouvernement, qui est l’émetteur annonce
qu’il n’y aura pas de conséquences en France. Parmi les leaders d’opinion,
on peut avoir des météorologues qui communiquent sur le déplacement
du nuage. On peut aussi faire référence aux experts dans le domaine du
nucléaire.
 Dans la plupart des cas, le public ne comprend pas la signification du
message, alors qu’il fréquente régulièrement les médias.
23
Ex : Bernard Kouchner ministre de la santé, polémique autour du vaccin
contre l’hépatite B. Les personnes vaccinées développaient des scléroses
en plaque. Il décide alors de suspendre les vaccinations selon un principe
de précaution
 Dans le cas de l’hypothèse de la seringue hypodermique : le
vaccin est dangereux
 Selon le two steps flow : l’analyse du discours révèle que
Kouchner n’a jamais dit que le vaccin était dangereux.
 Certains auteurs ont souligné les limites du modèle de Lazrsfeld et Katz en précisant
que c’est un modèle élitiste qui favorise une approche élitiste de la consommation
des médias, c’est également cette poignée d’élite qui contribue à façonner des
comportements. C’est une approche qui est manichéenne dans la mesure où elle aboutit
à diviser les publics entre les actifs, les leaders d’opinion qui appartiennent à l’élite et les
suiveurs, les followers qui constituent la majorité de la population, qui constitue un
public passif. Enfin, l’approche se fait uniquement sous l’angle de la persuasion alors que
le rôle des médias peut se produire de manière différente.
b. La propagande totalitaire
Quand on aborde le concept de propagande, il faut savoir que le l’origine du mot
vient de l’église catholique. Le Pape avait créé une congrégation religieuse, la
congrégation pour la propagation de la foi. Des missionnaires ont alors été envoyés
partout dans le monde pour évangéliser les peuples. Le mot en lui-même avait une
connotation religieuse et c’était alors valorisant. C’est au XX° que le mot a commencé à
se vêtir d’une connotation politique. Le terme a pris une connotation péjorative
avec l’émergence de régimes totalitaires.
La propagande totalitaire c’est quand un gouvernement totalitaire transmet
une idéologie. Les récepteurs sont le public. Les canaux, à l’époque des régimes
totalitaires, sont la radio, les affiches, le cinéma (Les dieux du stade de Riefenstahl réalisé
à l’occasion des JO de Berlin en 1936, a plupart de western américains qui glorifient la
conquête de l’ouest).
La propagande désigne un ensemble d'actions psychologiques effectuées par
une institution ou une organisation déterminant la perception publique des
événements, des personnes ou des enjeux, de façon à endoctriner ou embrigader
une population et la faire agir et penser d'une certaine manière. Entendu en ce
sens, ce phénomène, propre en général aux forces politiques ou militaires, est souvent
désigné par l'expression de « propagande politique » (« political propaganda » en
anglais), et peut se retrouver mis en œuvre par divers moyens. L’objectif de la
propagande est d’obtenir une adhésion. Les messages sont délivrés par un état
totalitaire à l’adresse de la population du pays et aussi des populations étrangères, en
vue de légitimer l’action du gouvernement et d’obtenir l’adhésion à l’idéologie
proclamée. Il n’y a pas d’opposition possible. Aucune critique n’est admise. Le public est
passif dans la mesure où il ne peut pas exercer son esprit critique.
24
Tchakhotine, 1939, Le viol des foules par la propagande politique,
immédiatement interdit en France par Léon Bonnet pour ne pas déplaire à Hitler et
Mussolini. Il a fallu attendre l’après-guerre, 1952 pour que le livre soit réédité.
L’intention de Tchakhotine était de donner un fondement scientifique à la
propagande. Il a cherché à donner une efficacité scientifique à la propagande nazie. On
avait pu remarquer qu’il y avait eu une adhésion à la thèse défendue. Il est allé
chercher l’explication dans la psychologie et il en a tiré un modèle qui repose
essentiellement sur le réflexe conditionné. On doit à Pavlov une étude approfondie
sur le réflexe conditionné. Il a obtenu le prix Nobel de médecine : on peut provoquer un
réflexe conditionné quand certaines conditions sont déterminées. (Exemple du chien)
Tchakhotine va faire un rapprochement entre l’expérience de Pavlov et la
propagande nazie.
o Le peuple allemand est le chien. Le maître est Goebbels ou Hitler. Le
réflexe auquel on veut aboutir est l’antisémitisme. Au moment où la guerre
va basculer au profit des alliés, le réflexe recherché sera l’hostilité pour les
alliés. Le stimulus consiste à faire re naitre des sentiments enfouis dans la
conscience populaire, par exemple exalter le nationalisme allemand. Il
s’agit de provoquer l’adhésion du peuple à la politique nazie.
Plusieurs stimuli sont analysés :
 Stimuli visuels : la croix gammée, l’aigle, le slogan Ein Volk Ein
Reich Ein Führer,… L’individu soumis à des pulsion set fini par
obéir à ses pultions jusqu’à avoir un comportement inconscience
 Stimuli auditifs : les discours. Les individus s’identifient comme
appartenant à une même nation.
Ces stimuli sont à la fois de reconnaissance (les individus s’identifient
comme appartenant à une même nation), mais aussi des stimuli
conditionnels (ils finissent par provoquer tel ou tel comportement).
Tchakhotine note aussi que ces symboles frappent les esprits sans les informer. Ils
jouent sur l’émotivité. La population peut être divisée en deux catégories :
-
Les passifs : 90% de la population, ceux qui agissent de manière inconsciente
Les actifs : 10% de la population : ils concernent un esprit critique et gardent un
certains recul par rapport au message diffusé et sont peu ouvert à l’influence de
la propagande. Pour eux, il faut des arguments plus convainquants.
 Le triomphe de la volonté, film de Leni Riefenstahl : utilisation des techniques de la
propagande comme la contre-plongée, elle avait fait installer des caméras au sol dans le
stade, elle avait fait installer des plates-formes pour les caméras. Son film exalte les
figures sportives à la manière des athlètes grecs. Riefenstahl se défend d’avoir participée
à la propagande pour l’idéologie national-socialiste en disant qu’elle faisait de l’art. On
peut comparer certaines techniques filmiques à celles employées pour filmer les
concerts de rock. Les foules sont toujours réunies sur des hauts lieux du régime comme
le stade de Nuremberg.
Parallèle avec la publicité : la méthode de Tchakhotine du réflexe conditionné peut
elle s’appliquer à la publicité ? Par exemple dès que l’on entendra ou verra le jingle ou
logo de Dim, on pensera instantanément à la marque. On fait appel au reflexe
25
conditionné. Il y a des pubs plus ou moins subtiles. Les publicités pour les lessives sont
les plus simplistes alors que d’autres jouerons sur le second degré. On ne peut plus dire
qu’on fait appel au réflexe conditionné, on fait appel à la complicité du public. On fait
appel au public actif.
 Jean-Marie Domenach, auteur français intellectuel et grand résistant. Il a publié un
livre sur la propagande politique. Il définit les règles auxquelles une propagande doit
obéir pour être efficace :
-
-
Simplicité et ennemi unique : il faut que le contenu de la propagande soit
simpliste et dépouillé
La répétition : il faut répéter le même message sans craindre de lasser le public.
Exemple des missionnaires qui ont répété sans cesse les mêmes messages.
La loi d’orchestration : où qu’il soit l’individu doit pouvoir être atteint pas le
message
La loi de grossissement et de défiguration : la propagande se base souvent sur
un fait véridique, mais celui-ci est grossi. La propagande ne repose pas
systématiquement sur le mensonge. Pour être efficace, elle doit se baser sur la
vérité, mais cette vérité sera par la suite transformée.
La loi de transfusion : on va utiliser des mythes collectifs pour étayer les
messages à propager.
La loi de contagion : notion d’unité mentale d’un groupe.
 Gustave Le Bon, psychologue des foules, 1895. Il décrit « la foule psychologique ».
Elle se distingue de la foule habituelle que l’on peut retrouver sur une place publique par
hasard. La foule psychologique ne se retrouve pas par hasard, elle se retrouve
après une convocation (manifestations, meetings,…). Cela crée un lien, une solidarité
grâce à un but commun. Cette foule va être manipulée par des meneurs : orateur. Un
meneur est un ancien de la foule. Il la connaît donc bien. Le bon meneur doit avoir des
qualités oratoires, du charisme, il doit être habile et intelligent. Il doit aussi savoir
charmer la foule et créer l’unité mentale du groupe.
Le Bon établit une typologie des foules en distinguant les champs dans lesquels
peuvent se développer les phénomènes de foules :
-
Les foules parlementaires
Les foules judiciaires : ce sont les foules qui sont à l’intérieur d’un prétoire et
même parfois à l’extérieur ; Ce que note
Le Bon c’est que chaque individu va abandonner sa propre personnalité, va oublier
son passé personnel et se défait de son caractère pour entrer dans la peau de la foule.
Un individu très doux peut devenir ainsi très violent. L’ouvrage de Le Bon est au
programme de nombreuses académies militaires.
De quelle notion voisine la propagande peut se rapprocher ?
La propagande et la publicité pouvaient utiliser les mêmes ressorts
psychologiques. Au début la propagande était surtout religieuse. La propagande
lorsqu’elle est totalitaire ne laisse aucun choix au public alors que la publicité laisse le
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consommateur libre de s’engager ou pas. C’est justement pour le guider vers cet acte
d’achat, que la publicité va multiplier les actes pour séduire.
La censure est de la propagande par le vide puisque elle supprime l’information. Il
faut rapprocher la propagande de la désinformation. Sans la censure, la propagande
ne marcherait sans doute pas. Ce sont deux modes de communications qui sont
complémentaires l’un de l’autre. La désinformation repose souvent sur des faits qui sont
faux. Alors que la propagande pour être crédible, doit reposer sur un fondement
véridique.
La propagande totalitaire agit sur le mode de la violence mentale, verbale. La
propagande ne laisse pas le choix au propagandé. La décision est dictée. La persuasion
politique fonctionne sur le mode la séduction. On essaie de séduire à force d’arguments.
Chaque candidat s’efforce de déployer des arguments pour séduire son électorat.
Monica Charlot, spécialiste des institutions britanniques. La persuasion politique. Elle
développe des arguments propres à séduire le l’électoral. Exemple de la campagne de
1988 : les meilleures affiches électorales, celles de Chirac (déclinaison).
Elle définit trois types de propagande :
-
Propagande blanche :source clairement identitifée
Propagande noire : source inconnue
Propagande grise : elle se dit amie, mais est hostile
C. Les théories critiques : Ecole de Francfort, l’école de
Toronto, l’agenda settings,…
Endormir les consciences des individus en les détournant des véritables problèmes. Il y
a plusieurs courants de pensée dans ces théories critiques.
a. Ecole de Francfort
Auteur marxistes, marxisants, sans pour autant être forcément communistes. Fondée
dans les années 20. Ils ont du s’expatrié à l’arrivée des nazis car beaucoup d’entre eux
étaient juifs.
Beaucoup de ces auteurs ont eu des parcours divers. Certains sont restés en Europe,
d’autres sont partis aux USA où certains sont restés. D’autres sont rentrés à la fin de la
guerre pour reformer cette école fermée par les nazis.
Théodore Adorno, musicien, compositeur, musicologue. De père allemand et de
mère italienne. Philosophe réputé. Dans son œuvre, il martèle quelques idées fortes.
En particulier, celle selon laquelle, la logique marchande et commerciale fini par
tout contaminée et contamine notamment la culture, la vie quotidienne,
jusqu’à la sexualité.
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De là né le concept d’industrie culturelle. Elle se forme à partir du moment où le
capitalisme récupère la culture. Elle en contrôle les contenus, et finalement culture et
industrie finissent par se confondre totalement.
Cela se traduit par le fait que l’industrie culturelle perverti les valeurs.
Ex : une œuvre d’art devient une marchandise qui accède souvent au
statut d’icône.
Le résultat de cette perversion du langage est qu’un objet ne fini plus que par exister
à travers son image de marque.
Ex : dans les transatlantiques à la voile, on ne cite plus le nom du skipper
mais celui du sponsor. Groupama, Crédit Agricole. L’objet ne fini que par
exister plus qu’à travers la marque, l’image de marque
Le résultat est que l’individu est complètement aliéné. L’individu cherche à
ressembler à des modèles stéréotypés véhiculés par les médias. L’individu perd son
identité au profit de modèles qui sont propagés par les médias. *
Tout le courant des auteurs publiphobes s’inscrit dans la même logique qu’Adorno.
Beaucoup d’auteurs reconnus viennent critiquer la publicité. Alors qu’elle est censée
informer, beaucoup la voit comme manipulatrice et désinformatrice.
Ex : sur tous les sites de firmes multinationales, on a toujours une
rubrique ‘nos valeurs’ dans laquelle des mots clés reviennent toujours,
quelque soit l’entreprise. Parmi ces mots : responsabilité sociale à l’égard
des salariés mais aussi du public. Développement durable : nous sommes
en faveur de blablabla, et avons mis des actions en œuvre dans ce sens…
respect de l’environnement. Droits de l’homme, droit du travail, blablabla.
Coca cola : il n’y a pas de sucre. Mac do : nous certifions nos viandes,
nourriture légère et autres mensonges.
Les auteurs de l’école de Francfort dénoncent cette communication mensongère.
Mondialisation de plus en plus importante de cette industrie culturelle, donc formatage
des cultures et aliénation des individus.
C’est notamment le message qui est diffusé par Chomsky aux USA. Il va jusqu’à dire que
la communication d’un Etat et notamment celle des USA, vise à conforter le
capitalisme et c’est une vaste manipulation des esprits qui est réalisée à travers
ces différentes communications.
d. Rôle et fonctions des médias : La spirale du silence
Dans cette théorie il y a un modèle qui vient d’Allemagne : la spirale du silence.
Modèle lancé par une auteure allemande, Elisabeth Noel Neumann ; qui est à la fois
universitaire et directrice d’un institut de sondage. Elle avait une chair à l’université où
elle enseignait les théories de la communication.
Sa thèse est originale dans la mesure où elle pense que les médias ont un rôle
spécifique qui consiste à diffuser des opinions dominantes dans une société, à
travers leur contenu. Il y aurait une culture dominante, qui à travers le matraquage
médiatique, s’imposerait dans tous les esprits. Les personnes qui veulent s’opposer à
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cette opinion dominante se mettent un peu hors circuit dans la mesure où ces personnes
ne sont plus admises dans le cercle des médias. Plus de couverture médiatique, à
partir de là, elles se marginalisent car les médias n’en parlent plus. C’est le
phénomène de l’aspiration dans cette spirale du silence car les personnes
minoritaires n’ont plus la possibilité de s’exprimer dans les médias dans la mesure où
elles expriment des opinions qui vont à l’encontre des opinions dominantes.
Autre théorie : médias aujourd’hui contrôlés par grands groupes industriels qui sont
placés autre part que dans le domaine des médias ex : dassault et armement. Donc dans
leur intérêt, ils diffusent l’opinion dominante.
b. L’agenda settings par Mc Combs et Shaw
La fonction des médias n’est pas d’informer, mais d’attirer l’attention du public
sur tel ou tel sujet. Cela pour détourner l’attention du public des véritables
problèmes. La fonction essentielle des médias serait donc de dire aux gens ce à quoi ils
doivent penser. Et aussi à quel moment il faut y penser. Les médias agiraient comme un
agenda.
Ex : pendant grands événements sportifs, matraquage tel que tout le
monde en parle, surtout tous les médias.
Au-delà des événements sportifs, il y a les événements politiques. L’événement qui est le
plus important, c’est l’élection présidentielle américaine. Le monde entier est au
courant. Captation des esprits.
Pas étonnant que dans un pays comme la France, le calendrier des réformes batte le
plein pendant les mois d’été. Gens sont occupés à penser à autre chose pendant les
vacances.
c. Ecole fonctionnaliste : Robert K Merton
Robert K Merton avait analysé les fonctions des partis politiques. Parsons. 60s.
Théorie s’appuie sur la puissance que détienne les médias. Impact que détiennent les
esprits. Dans années 40, ces thèses étaient à l’honneur. Modèle de Laswell extrêmement
populaire à ce moment là.
A partir des années 40, se sont des auteurs fonctionnalistes qui vont essayer de
s’inscrire en faux contre tout cela. Ils vont essayer de montrer que les médias, certes
exercent des effets, mais que ce n’est pas systématique. Le résultat n’est pas
nécessairement la manipulation des esprits. Ces courants critiquent l’aspect
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linéaire de la dénonciation, et s’opposent à l’idée d’un public tout le temps passif.
Il y a des publics critiques, qui réagissent.
L’intention des fonctionnalistes va se focaliser sur la réception du message. Selon ces
auteurs, l’opinion peut se former à partir d’une réflexion personnelle des
individus. Elle va s’exercer également dans des cercles limités comme celui des amis et
de la famille, et même dans des cercles plus larges tels que les médias par exemple. C’est
dans ce contexte que s’inscrit le modèle de Lazarsfeld et Katz du ‘two steps flow’.
Le courant fonctionnaliste insiste sur le fait que tout processus de communication
doit être envisagé d’une façon bipolaire :
 d’une part les fonctions des médias
 et d’autre part des dysfonctions des médias.
Ainsi, lorsque le message subit des distorsions, des déformations, il y aura des
dysfonctions.
Les différentes fonctions :
 Fonctions manifestes : Fonction majeure, avouée et assumée. les partis
politiques par ex. cette fonction est inscrite dans les statuts : la conquête et
l’exercice du pouvoir. La fonction majeure d’un parti politique c’est de choisir un
candidat.
 Fonctions latentes : fonctions qui ne sont pas recherchées. Elles sont latentes
lorsque les effets attendus par l’action divergent de ceux qui étaient initialement
prévus. Une des fonctions latentes des partis politiques : fonction
d’ascenseur/promotion social(e) de certaines personnes.
Ex : Barack Obama : c’est le parti démocrate qui a assuré son ascension
sociale. Même chose avec Sarah Palin et le tea party.
 Les médias auraient des fonctions latentes comparables :
Epreuve : texte qui ne dépassera pas une demi-page. Il faudra identifier l’auteur. Si
on ne le connait pas, le contenu du texte devrait nous indiquer à quel courant il
appartient.
Dans la forme : style, pas de fautes de français ni de syntaxe. Pas de barbarisme. Pas
de fautes d’accords. Copie propre.
Construction : Introduction. Plan. (2 ou 3 parties) il peut être apparent ou pas.
Objet de l’intro : présenter l’auteur, le courant auquel il appartient, situé le texte,
contexte, environnement a-t-il influencé l’écriture ?
Quelles sont les idées force que l’auteur a voulu présenter ?
Il faut montrer notre compréhension du texte, quelle est sa portée, le mettre en
relation avec d’autres textes étudiés.
8 pages idéal. Pas de copies fleuves.
Le texte ne sera pas tiré du fascicule.
Conclusion ouverture sous de nouvelles perspectives sans non plus ouvrir un
nouveau débat.
Aucun document autorisé.
Merci à Marie et Mathilde pour leur cours qui m’ont beaucoup aidé à compléter les
trous du mien !
Prévenez-moi en cas d’erreur ou de précision à apporter.
Bon courage avec les révisions et ces chers exams tant attendus.
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