communicative et relationnelle, générant ainsi peu de planification et d'
évaluation de toutes les activités;
• les contenus de la communication sont susceptibles d'être excessivement
parachuté de la sphère politique vers l'institution - qui devrait être domaine
distincte - et ensuite promus avec le financement du public;
• l'utilisation du réseau, avec la nécessité d'avoir accès à la documentation d'utilité
publique (fondement essentiel d'une politique de qualité et de l'approche "Open
Data"), il est souvent déformée et surtout le potentiel de l'Internet est sous-
exploité.
7. Ensuite, il y a un point important - c'est une question sur la quelle se connecte Caroline
Ollivier-Yaniv dans son approche au langages de la politique (j'ai lu certains de ses
travaux )
- concernant (un mot difficile à utiliser) la «relation avec la vérité". L'héritage
schizophrénique du XXe siècle (de ce point de vue ) est désormais administré par nos
Etats dans le domaine de la communication publique. Les expériences de «propagande»
et les expériences de "vérité" sont souvent entelacées et en comparaison continue.
8. Je suis sur le point de publier un livre sur ce sujet qui est intitulé "Communication,
pouvoirs et citoyens» où, en un mot, j'estime que nous ne pouvons pas séparer en deux
parties le XXe siècle pour définir une moitié celle de la propagande et l'autre moitié celle
de la participation. En fait, le facteur P est melangè et pas seulement dans le contexte
des régimes non démocratiques, mais souvent aussi dans des soi-disants "contextes
démocratiques" garantis par le pluralisme et le contrôle. Cette question demeure ainsi
très importante et difficile à traiter.
• Hitler - par la méthode de Goebbels, à savoir la construction scientifique de la
relation entre le vrai et le faux - a intégré (comme beaucoup d'autres, Mussolini,
Staline, Franco, Salazar, de nombreux autres «ismes» du XXème siècle), a
construit un monument à la propagande. Et il a fait une mauvaise fin.
• Churchill a établi un lien pas démagogique avec le peuple. Il a promis une vérité
fondée sur «sang et larmes". Il a assuré la liberté et l'indépendance à son pays,
mais immédiatement après la guerre n'a pas été réélu.
9. En bref, la politique européenne - comme dans d'autres parties du monde, mais aussi
avec des expériences vertueuses qui heureusement ont existé - a toujours flirté avec la
démagogie. Et la démagogie est le point où la vérité et la propagande se croisent, Alors,
les pouvoirs publics sont tenus de suivre les rues sinueuses et souvent vides de sens en
établissant des relations avec les citoyens.
10. Egalement dans ce cas il n'y a pas le temps d'aller en profondeur. Mais même ici, nous
disons que nous avons besoin de l'Europe. À condition que l'Europe ne soit pas la somme
des défauts des Etats nationaux, mais la force d'une nouvelle délégation.
11. Je demande depuis de nombreuses années que l'Europe soit confrontée au problème du
statut disciplinaire de la communication publique (limites théoriques de la matière).
Et surtout que elle aborde le problème du statut professionnel de la communication
publique (le rapport de la double loyauté, avec les institutions d'une part et les citoyens
sur l'autre).
Le thème du rapport «politique-administration-société » doit avoir des règles
communes à tous les pays d'Europe, dans un domaine autant sensible qui investit les
noyaux du débat public et de la transparence.
12. Il est évident que la communication politique et la communication institutionnelle ont
un degré d'implication mutuelle dans le vaste domaine de la communication publique.
Mais les deux ont également l'obligation de se rapporter à la communication sociale. Et
ainsi d'être affectés par l'influence d'un principe fondamental de la démocratie : celui
du contrôle social. Eu égard aux tendances dans de nombreux pays (et, je crais, même
un peu dans les institutions européennes), on peut penser que la communication
politique et la communication institutionnelle cherchent à parvenir à un accord pour
éviter cet équilibre. De cette façon elles pourraient mettre les bases - malgré le travail
de nombreux fonctionnaires honnêtes qui pensent qu'ils servent loyalement la
souveraineté du peuple - de continuer à faire ce que la communication publique à fait
surtout par le passé: être la voix du pouvoir et non pas le service au citoyen.