Séance 2 : Le courant behavioriste 1. Le contexte Avant le 18e et le 19e siècles, domination de la pratique du secret ==> L’information tient un rôle secondaire pour une grande partie des populations. Aux 18e et 19e, lutte pour la liberté de la presse et formation d’un « espace public bourgeois », notamment avec les salons littéraires. L’exclusion reste importante. Le 19e siècle et le début du 20e siècle sont marqués par plusieurs tendances d’ordre économique, politique, technique et culturel qui expliquent le développement des « médias de masse ». C’est une période aussi caractérisée par des luttes sociales -- grèves, manifestations -- parfois très dures de la part des syndicats afin de faire avancer les droits humains. 2. Les fondations Les premiers chercheurs qui se penchent sur les questions sur la communication vont le faire à partir de la notion de « foule ». Scispio Sighele, auteur de La foule criminelle (1891). Met l’accent sur les violences collectives, les « crimes de la foule ». Importance de la suggestion. Dans la deuxième version de l’ouvrage (1901), les organes de presse sont considérés comme des meneurs, des vecteurs de suggestion. Gustave Le Bon, auteur de La psychologie des foules (1895). Observe les mouvements ouvriers de l’époque et considère que tout collectif constitue une régression de l’espèce humaine. Deux auteurs conservateurs qui ont peur des mouvements sociaux de gauche, notamment syndicaux. Ivan Pavlov, auteur de la théorie du stimulus-réponse. Expérience du chien. Pense le concept de réflexe conditionné. Chez les êtres humains, les réflexes conditionnés peuvent être appris par la discipline, l’éducation, l’habitude. 3. Les recherches Au début du 20e siècle, John B. Watson veut faire de la psychologie une science objective, fondée sur l’expérimentation ==> Approche behavioriste. Travaille dans le domaine de la publicité. Contexte historique du taylorisme et du fordisme. Développement de la radio commerciale aux ÉU. Dans les années 30, les Payne Fund Studies visent à déterminer l’impact des films de gangster sur le public, notamment sur les jeunes. Préoccupation pour la violence. Serge Tchakotine s’intéresse à la propagande politique. Auteur de Le viol des foules par la propagande politique (1939). Bilan des recherches. Un autre auteur majeur, Harold D. Laswell avec notamment Propaganda Technique in the World War (1927). Aborde la communication en répondant aux questions suivantes : « Qui, dit quoi, par quel canal, à qui et avec quel effet ? ». Mais accorde en fait plus d’importance à certaines questions, notamment celles de l’influence et de la persuasion. Auteur du concept de « seringue hypodermique ». Point positif : envisage la communication en tant que processus dynamique que certains behavioristes auparavant avec l’introduction de plusieurs étapes. Point négatif : développe un modèle qui reste tout de même un peu simpliste. 4. Les caractéristiques du behaviorisme Le partage d’un objet : la communication en tant que contenu à lire, à écouter ou à regarder. La relation immédiate entre le contenu et la réception. La problématique autour de la question centrale : Quel impact les médias ont-ils sur les récepteurs, notamment à court terme ? Les récepteurs (lecteurs, lectrices, auditeurs, auditrices, etc.) sont considérés comme faibles face à des médias puissants. La méthodologie employée : des observations des comportements en laboratoires à certains stimulus et des questionnaires directifs, voire semi-directifs. Le lieu : aux États-Unis surtout, notamment dans de grandes agences de publicité. Également dans les Universités mais plus marginalement. 5. Les critiques Des interrogations sur la nature de la publicité et de la propagande. La publicité actuelle / la publicité à ses débuts La propagande aux ÉU (notamment depuis le 11 septembre 2001) Une trop grande place des facteurs psychologiques ? Au détriment du social ? L’absence de toute dimension historique dans l’analyse ? Une méthodologie discutable ?