JULIETTE CONTAT / BA3 / THA LE CYCLE DE LA COMPOSITION

JULIETTE CONTAT / BA3 / THA
LE CYCLE DE LA COMPOSITION
La composition désigne la conception architecturale. Concevoir, c’est composer. Problématique qui
préoccupe du début du XIXème jusqu’aux années 1920. La composition connaît une espèce de mutation. Au
départ, composition attachée à des idées de hiérarchie et de régularité. Puis s’en détache pour rejoindre
des idées d’irrégularité équilibrée. On passe de la symétrie bilatérale à la symétrie d’équilibre.
Jean-Louis-Nicolas DURAND (1760-1834)
Marche à suivre pour la composition d’un projet. Auparavant, pas de méthode, seulement des principes. On
est à l’époque néo-classique (classique épuré, suite à la redécouverte de la Grèce). Durand a travaillé pour
Boullée. Mais il fit peu de réalisations (Maison à Thiais).
Ses œuvres sont caractérisées par l’élégance, un style épuré, une géométrie fine, une matérialité peu
exprimée au profit de la réflexion derrière la réalisation.
Recueil Le Grand Durand
Recense les différents programmes des édifices publics et privés. Seulement des planches. Remet en
question l’origine de notre propre architecture. Certains pensent qu’il s’agit du médiéval. Tout est
représenté selon une régularité. Véritable obsession pour la régularité. Dissymétrie impensable. On ne
représente pas en perspective, fallacieux. Les bâtiments recensés par programmes, en Monge, à même
échelle. On veut gager de ces études comparatives des principes universels, des programmes
correspondant à des convenances (formules graphiques de Durand). De l’autre part, les rationalistes
tendent à l’éclectisme, par la mise en parallèle de nombreux bâtiments. On compare (préalable), on met en
parallèle (étude).
Précis des leçons d’architecture données à l’Ecole Polytechnique
Vol. I : L’architecture est un langage, à la dimension arbitraire, qui dépend des régions et s’inscrit dans un
certain relativisme.
«
L’architecture a pour objet la composition et l’exécution tant des édifices publics que privés ».
Il faut
apprendre à disposer les éléments. COMPOSITION/EXECUTION = REALISATION/CONCEPTION
Il bouscule la trilogie vitruvienne (
construction, distribution, décoration)
et le modèle de la cabane. Les
questions relatives au caractère d’un édifice sont subordonnées à l’utilité. On met en avant l’économie
de projet par l’utilité.
Il définit l’architecture comme un langage, avec alphabet, mots, phrases. Paradigme architectural. Les
éléments, les parties, les ensembles. Deux axes de réflexion : syntaxique, puis syntagmatique. Gymnastique
architecturale.
Processus d’apprentissage = analytique. Processus de composition = synthétique. ELEMENTARISATION DE
LA COMPOSITION.
Reynaud dans cette même optique.
Vol. II : Il recense des types de bâtiments, comme non plus ensembles, mais cette fois-ci éléments de la ville.
On se pose la question du langage. On part de la fixation d’une centralité, plutôt que de la division d’une
figure. L’élève est capable d’inventer de nouveaux programmes. D’une part, des bâtiments modèles. De
l’autres, des bâtiments types. Question entre programme et langage.
Maison de campagne à Thiais
Elégante dans son abstraction, éléments peu nombreux. On doit composer avec peu d’éléments.
L’architecture ne cherche pas à inventer, mais à composer.
Obélisque dans le jardin, avec quatre noms de personnalités influentes (Monge, Lebrun, Le Roy, Boullée).
Berlin Karl Friedrich Schinkel Pavillon de Charlottenburg
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Langage grec simplifié, proportions contrôlées, introduction d’éléments
contemporains. L’apparence d’une construction vraie lui importe peu, il
s’intéresse plus à la manière dont les éléments fabriquent un ensemble, articulation
entre eux.
William Wilkins Cambridge
Néo-classique, ici aussi marqué par la pureté. Il fait lui aussi un autre édifice
gothique (Kings), comme Schinkel le fit.
On retrouve beaucoup cette idée de confrontation de deux langages (Padoue).
On peut résumer le XIXème à cette sitation entre deux langages, la tradition
antique, la tradition du moyen-âge.
METHODE-MODELE-TYPE :
le cercle de la composition.
Reynaud rédigea également un traité semblable au précis de Durand, mais avec des objectifs différents.
Beaucoup plus rationnel, axé sur les matériaux. Très fidèle à la tripartition vitruvienne. Il parle de vérité
matérielle, et de vérité morale.
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LA COMPOSITION PAR SUTE SYMETRIQUE
Pour Durand, la symétrie bilatérale est une des trois conditions de l’économie : SIMPLE REGULIER
SYMETRIQUE.
«
La symétrie est une des principales beautés de l’architecture »
(Jacques-François Blondel). Cela désigne la
parité entre les parties d’un bâtiment divisé par un axe. Quatremère de Quincy distingue la symétrie
eurythmique (proportion) et la symétrie comme correspondance. Symétrie obsessive qui conduit à des
erreurs (Durand et le temple de Louxor).
Au XIXème, contradiction entre commodité (déjoue les plans de la représentation) et représentation (la
résolution des problèmes de commodité déjoue la symétrie). Problématique qui s’affronte avec celle de
l’unité et du tout.
La régularité symétrique Percier et Fontaine
Un désaxement «
offense toutes les convenances et toutes les règles de l’art ».
A la même époque que
Schinkel en Allemagne. Ils deviendront les architectes attitrés de Napoléon. Véritables protagonistes du
mode de composition par suite symétrique. Voyage en Italie, dessin et relevé de nombreux édifices, fascinés
par l’architecture de la Renaissance. L’architecture italienne est regardée comme un laboratoire de la
composition.
Pour eux, la tentation pittoresque nait d’une confusion des genres, l’architecte au peintre les moyens de
son art. La perspective est d’autant plus frappante qu’elle est désaxée de l’axe de symétrie.
Projet de réunion du palais du Louvre et du palais des Tuileries
Projet de courte durée en raison de l’incendie de 1871. On veut combler l’irrégularité en créant une autre
cour, par la mise en place d’une autre galerie. C’est cet entre-deux qui comble toutes les irrégularités. Ils
proposent une fontaine à l’intersection des axes des deux cours, pour masquer l’irrégularité. Procédure ici
explicité dans un recueil.
Pièces et paysages intérieurs Villa Giulia
Suscite un véritable intérêt chez Percier et Fontaine, suite symétrique de l’entrée jusqu’à
l’extrémité des cours et jardins qui constituent la ville. Le paysage n’est pas dehors, mais
dedans. C’est une enfilade, une succession de plans. Voir jusqu’au bout ne signifie pas
tout connaître. Enfilade accompagnée d’un jeu de niveaux. Projet qui fonctionne comme
une réponse à l’engouement pour les jardins anglais. On se préoccupe plus de dispositions
d’ensemble que de motifs architecturaux particuliers. «
Une pièce fait désirer l’autre »
(Le
Camus de Mézières).
PLANS / ECRANS / SEQUENCES. Ce n’est pas une simple addition d’éléments les uns à la suite des autres.
Villa Madama Raphaël
Représentation en perspective désaxée (première introduction de la vision biaise, irrégulière). Tout ce qui est
directement autour du bâtiment doit répondre à cette idée de régularité. Après, cela importe peu.
Maison de plaisance pour le roi du Wurtemberg P.L.F. Fontaine
Ce n’est au fond qu’un assemblage d’éléments. Les éléments pourraient exister par eux-mêmes. On
n’est plus dans cette période architecturale où tous les éléments sont fondus.
Autres exemples Hôtel Thélusson, Paris Claude-Nicolas Ledoux
Enfilade comme principe architectural qui s’applique aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, à l’échelle
domestique, à l’échelle urbaine. Enfilade de trois pièces, antichambre (carré), vestibule (octogonal), grand
salon (ovale). Chaque pièce se différence par la lumière, la hauteur, la volumétrie.
Jacques-François Blondel Metz
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Abbaye royale :
suite de parties, ensemble = collage, plan homogène. D’un côté, autonomie des éléments,
de l’autre, possible synthèse ?
Plan d’embellissement de Metz :
Il essaye de régulariser les éléments, création de pièces urbaines (places),
on introduit dans la ville l’idée de suite, de composition, de régularité.
COMPOSER DES ENSEMBLES
Duban (Ecole des Beaux-Arts), Labrouste (Bibliothèque Nationale), Duc (Palais de Justice), Vaudoyer
(Conservatoire des Arts et Métiers) : architectes de la génération romantique. Réformateurs, attitude
analytique vis-à-vis de l’Antiquité. Chacun Grands Prix de Rome :
la forme extérieure comme traduction de
la structure intérieure.
Dans tous les projets, grande évidence distributive, répertoire d’éléments
architecturaux très simples, hiérarchies compréhensibles (sans pour autant trop marquées), coupes
longitudinales aux analogies indéniables), motifs renaissants. Les architectes doivent réfléchir aux relations
entre architecture nouvelle et héritage ancien.
Duban Ecole des Beaux Arts
Arc du château de Gaillon dans l’axe du palais des études. Jeu avec des morceaux qu’il combine, qu’il
assemble. Analogie entre ensemble architectural et ensemble urbain. Paysage intérieur. Perspective
ambulatoire. Tous les éléments sont inclus dans le processus de composition.
Duc Palais de Justice
Illustre les grandes règles de la composition, économie distributive remarquable.
Labrouste Bibliothèque Nationale et Sainte Geneviève
Architecte très fonctionnaliste. Manière d’enseigner basée sur la mise en valeur d’un élément principal.
Bibliothèque Nationale :
Emploi de matériaux nouveaux, disposition des éléments remarquable. Projet
contraint par la conservation de parties anciennes. Terrain saturé. Les avis sont mitigés quant à cette
bibliothèque. Pour Gieidon, il s’agit de la chapelle Pazzi des temps modernes.
Bibliothèque Sainte Geneviève :
Topologiquement identique à la villa Giulia. Ce ne sont pas des objets, mais
des ensembles, dotés de paysages intérieurs.
Vaudoyer Conservatoire des Arts et Métiers
Ici aussi série de tableaux. Régularisation par la mise en place de deux bâtiments de part et d’autre d’une
cour. La question du contexte n’est pas simplement physique, mais architecturale (deux bâtiments du
moyen-âge existants).
Dans les quatre projets, les parties concourent, à armes égales, à la définition de l’ensemble. Les principes
de composition sont les mêmes à n’importe quelle échelle. Analogie entre intérieur et extérieur (Davioud
avec sa place, il cultive la découverte séquencée des espaces).
A RETENIR
1. Spatialité : mise ne symétrie des pièces.
2. Régularisation d’un ensemble : homogénéiser (Percier et Fontaine), effacer les contrastes d’un
ensemble (Duban, Labrouste, Duc, Vaudoyer)
3. Progrès d’une conscience historique : confrontation de bâtiments d’époques diverses, la mise en
symétrie est souvent comme un acquis. Questions de la composition et de l’enfilade qui seront des
préoccupations au XXème avec Perret et Le Corbusier.
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LA QUESTION DE LA PIECE
L’INTUITION ET L’IDEE
Procéder par synthèse, c’est avoir une intuition de l’idée de l’ensemble. Aboutissement d’un long
apprentissage selon Charles Garnier, comme apprendre le piano (ou peinture, ou littérature). Le croquis,
l’idée première, contient tout, mais il faut libérer ce tout.
Les études donnent la force de l’intuition, mais jadis il s’agissait de manières, théories jamais écrites.
Huyot, professeur dont on a des traces des cours. Il établit une distinction entre DISPOSITION (ordre général)
et DISTRIBUTION (arrangement des parties). CONVENANCE et CARACTERE. Il adopte également une marche
à suivre. Mais il ne procède pas comme Labrouste, avec prépondérance d’un élément principal ; il a plutôt
une conception de la composition comme combinaison de parties, la question de la pièce est donc centrale.
L’Opéra de Paris - Charles Garnier
Etude préalable tous les grands opéras européens. Reconnu de manière unanime comme une composition
magistrale, en raison de l’intelligibilité de la combinaison et de l’enchaînement des différentes parties.
Logique à la fois architecturale et urbaine (scénographie, méthode cérémonielle de composition).
C’est par
le système des oppositions que vivent et s’imposent tous les arts.
Foyer/grand escalier ; grand
escalier/salle. Succession des pièces sur un axe, toutes différentes. Rappelle la suite des pièces de la villa
Giulia. Le bâtiment doit exprimer ce qu’il contient, ses fonctions, non fallacieux.
Le grand escalier comme une scène pour le public. Scénographie à nouveau.
JEAN GUADET (1834-1908) Vitruve moderne
Activité importante de 1865 au début du XX7me, grand théoricien, professeur aux Beaux-Arts, chef
d’atelier, puis professeur de théorie. Grand Prix de Rome pour un projet d’un hospice dans les Alpes. La
question du style est peu importante, c’est plutôt la composition qui prime. On est plus attentif au
dispositif d’ensemble, le plan, la régularité, l’ordonnance, l’équilibre, la distribution. La grande
composition. Son enseignement correspond à l’apogée de l’école.
Il ne parle pas de parties comme Durand, mais d’éléments, bien qu’il y ait au final cette idée d’un tout
cohérent.
Il distingue pour chaque édifice un élément de composition principal sans lequel le programme ne pourrait
être nommé. Cet élément est entouré.
Les choses ont leurs raisons.
Distinction entre espace servi, espace
servant.
Selon lui, la pièce possède une individualité (peut-être distinguée d’une composition d’ensemble), une
spécificité (répond à des exigences précises). Il distingue ensuite les surfaces utiles, et les communications,
ces dernières n’étant pas neutres et offrant le plus de liberté à l’architecte.
La combinaison des
circulations est souvent l’âme même de la composition.
C’est un réseau artériel. Cependant, Guadet ne
préconise pas une marche à suivre. Personnage pragmatique.
Selon lui, la symétrie est indiscutable, et le pittoresque ne se compose que par lui-même. Il ne rejette pas la
composition irrégulière.
Nouvel hôtel des Postes Paris
Etude des hôtels de Postes à travers l’Europe, véritable réflexion programmatique. sulte d’une
concrétisation d’un programme complexe. C’est un bâtiment machine, à la dimension fonctionnelle,
diagrammatique. Style haussmannien, à 80% métallique.
Plan d’un hôtel du XVIIème
Certaines pièces se confondent entre circulation et surfaces utiles. Il faut distinguer ces éléments, pour les
pièces soient indépendantes.
Groupe scolaire Paris
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