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(6,56 également). Des questions plus spécifiques situent la France au 1er rang pour la qualité des routes,
au 2ème pour le ferroviaire, au 4ème pour la qualité de la distribution électrique, ou encore au 5ème rang pour
l’accessibilité (par bus, taxis, etc.) des principaux centres touristiques ou d’affaires.
Quant à la stabilité macroéconomique, elle est mesurée non par l’enquête d’opinion mais par des
statistiques classiques : inflation, déficit budgétaire, dette publique, etc. La France est classée au 65ème
rang, avec un score proche de la moyenne européenne.
Le 4ème pilier de base de l’économie, selon le Forum, c’est la santé et l’éducation primaire. Dans ces
deux domaines la France est classée au 9ème rang, avec de très bons scores. Mais ces scores ne sont pas
très éloignés de la moyenne européenne. En fait, tous les pays riches ont atteint des niveaux élevés encore
hors d’atteinte des pays les plus pauvres, comme le Tchad (classé au 134ème et dernier rang de la
compétitivité globale). La France se distingue par exemple par l’universalité de l’accès aux soins, avec
une 2ème place et un score de 6,79 – non loin du Danemark (score de 6,89). Encore une fois, la précision
d’un tel écart est illusoire, mais cette question place incontestablement la France dans le groupe de tête.
Les quatre « piliers » accélérateurs de croissance
Pour le Forum économique mondial – mais aussi pour de nombreux économistes, les accélérateurs de
croissance sont à chercher du côté du bon fonctionnement des marchés des biens, du travail et des
financements.
La France est dans la moyenne européenne en ce qui concerne l’efficience des marchés de biens. Des
marges de progrès sont évidentes par comparaison avec le pays leader, Singapour. En ce qui concerne le
marché du travail, il faut distinguer entre les questions liées à la flexibilité et les questions liées à
l’utilisation au mieux des talents.
La flexibilité du travail, en France, est obtenue par le recours à l’intérim et aux contrats à durée
déterminée. Mais ce qui pose problème, c’est la nature du droit commun. C’est l’objet des réformes en
cours. En attendant, la France est très mal notée par les cadres et dirigeants d’entreprises interrogés : à la
88ème place en ce qui concerne les modalités d’embauche et de licenciement, à la 105ème place en ce qui
concerne la conflictualité des relations de travail (opinion non confirmée pourtant par les statistiques de
grèves du Bureau international du travail), ou encore à la 78ème place concernant la possibilité pour les
entreprises de fixer les niveaux de salaires. Selon l’enquête, le manque de flexibilité du marché du travail
vient en premier dans la liste des « principaux obstacles à la bonne marche des entreprises en France »,
devant la réglementation fiscale et le niveau d’imposition. Mais en matière de flexibilité, l’Allemagne
obtient un classement encore plus sévère, pratiquement au dernier rang, du fait de l’importance des
accords de branche dans le modèle social de ce pays.
En ce qui concerne, la meilleure utilisation des talents, la France est classée 29ème, avec un score inférieur
d’un point à celui des Etats-Unis, le pays leader, mais équivalent à la moyenne européenne. Ce
classement synthétise divers sujets, comme la bonne correspondance entre le salaire et la productivité
(France : 82ème), la direction des entreprises par des managers professionnels (France : 21ème),
l’attractivité du pays pour les cerveaux (France : 41ème), ou encore la participation des femmes au
marché du travail (France : 37ème).
Quant aux marchés financiers, la France se situe un peu en-dessous de la moyenne européenne en ce qui
concerne l’efficacité des marchés, et légèrement au-dessus de la moyenne européenne en ce qui concerne
la solvabilité des banques. En ce qui concerne la santé des banques, la question posée est : « Dans votre
pays, les banques sont-elles insolvables et nécessiteraient un renflouement par le gouvernement (score 1)
ou généralement saines et bénéficiaires (score 7) ? ». Cette question classe la France au 48ème rang, mais
pourtant avec un bon score de 6,46 – tandis que la moyenne est de 6,37 pour l’Union européenne à 15 et
de 5,84 pour les nouveaux membres de l’Union. Les entreprises apprécient aussi la réglementation