QSTP,sujet n°2, 08 09
CORRECTION QS : montrez que la hausse de la rentabilité des entreprises peut favoriser la
reprise de leurs investissements, mais qu’elle n’en est pas une condition suffisante.
TRAVAIL PRÉPARATOIRE :
Question 1 : Le taux de marge des sociétés non financières est le rapport de leur excédent brut d'exploitation (la valeur
ajoutée de laquelle a été déduite le paiement des salaires, des charges sociales et des impôts sur production) à la valeur
ajoutée (VA) (en %). C'est un indicateur de profit , puisqu'il mesure la part de la VA restant à l'entreprise et permettant
de rémunérer le facteur capital dans sa globalité. En d'autres termes, il indique la proportion de richesse disponible pour
rémunérer les créanciers, les propriétaires de l'entreprise (les actionnaires pour une société anonyme), l'État et
l'entreprise elle-même (sous la forme de bénéfice en réserve).
Question 2 : Les variations du taux de marge et du taux d’investissement vont de pair mais sans pour autant être
strictement parallèles.
Globalement, la baisse du taux de marge de 1970 à 1982 (- 5 points) va de pair avec une baisse du taux d'investissement,
(4 points) alors que la forte remontée du taux de marge depuis 1982 (7 points) s’accompagne d'une hausse du taux
d'investissement (mais seulement à partir de 1984) jusqu'en 1990, mais de moindre ampleur (2 points)
De 1984 à 1990 le taux d'investissement demeure plus faible qu'il ne l'était pendant les Trente Glorieuses, alors que le
taux de marge atteint des sommets inégalés.
À partir de 1990, le taux de marge se maintient à des niveaux élevés (entre 32 et 33 % de la VA), mais le taux
d'investissement subit des variations sensibles: il diminue de 1992 à 1997, pour repartir à la hausse en 1998. (Mais avec 4
points de moins que son niveau de 1970).
Donc le lien est moins net sans doute que d’autres facteurs comme la demande anticipée jouent un rôle plus important.
Question 3 : Pour décider d'un investissement nouveau, un chef d'entreprise envisage avant tout quel sera l'état de son
carnet de commandes. Il se projette dans un avenir à court terme et, selon que ses anticipations seront ou non optimistes,
il décidera ou non d'engager une dépense en capital.
Conformément à l'analyse keynésienne, les perspectives d'avenir, c'est-à-dire les débouchés prévus par les chefs
d'entreprise avant la décision d'engager un nouveau capital, seraient donc primordiales par rapport aux autres
déterminants de l'investissement. La demande effective détermine la quantité à produire. Ainsi, s’il faut produire plus,
l’entreprise va embaucher et investir. Inversement, si l’entreprise anticipe une récession, elle n’investira pas.
Question 4 : L’amélioration de la rentabilité se traduit par une hausse des profits. En période de taux d’intérêt élevés, les
entreprises peuvent déjà souhaiter se désendetter pour diminuer les charges financières qui pèsent sur elles. Elles le
feront d’autant plus facilement que la demande sera atone.
Mais les entreprises qui améliorent leur rentabilité peuvent aussi assainir leur bilan et ainsi obtenir plus facilement de
nouveaux financements externes: les prêts bancaires sont obtenus à des conditions plus favorables (taux d'intérêt plus
faibles car risque moindre). Les épargnants sont attirés par la hausse des profits et cela rend plus facile le financement
sur le marché financier. Cette hausse des profits favorise également la reconstitution de la marge d'autofinancement des
entreprises.
Donc cela élargit le choix des financements possibles pour l’entreprise.
Question 5 : On constate que la forte augmentation de l'investissement productif de 1986 à 1990, accompagnant la
croissance soutenue, et depuis 1994 (document 1) correspond à un taux d'utilisation croissant des capacités de production.
Plus ce taux s'élève, plus le rythme de croissance de l'investissement s'accélère (taux d'utilisation proche de 90 % en
1989 correspondant à un pic de l'investissement). À l'inverse, la baisse du taux d'investissement (de 1992 à 1994) se
conjugue à un taux d'utilisation des capacités productives beaucoup plus faible (creux en 1993).
On peut logiquement penser que la décision d'engager un investissement nouveau suppose une utilisation optimale des
capacités de production déjà existantes. A capacité de production inutilisée, toute augmentation ponctuelle de la demande
peut être satisfaite. Si la demande est forte et durable et dépasse les capacités de production alors l’investissement peut
se justifier (ref à l’accélérateur)
Question 6 : Le repli des taux d'intérêt réels signifie une baisse des taux d'intérêt nominaux déflatés, c'est-à-dire
desquels on a enlevé la hausse des prix. Le contexte de reprise économique permettant d’escompter une hausse des
profits, cette baisse des taux d'intérêt réels favorise les investissements productifs au détriment des placements
financiers puisque la profitabilité des entreprises se relève. Elle pousse également les entreprises à s'endetter de nouveau
pour profiter d'un effet de levier, c'est-à-dire d'une situation dans laquelle l'endettement accroît la rentabilité des
capitaux propres (la rentabilité éco des investissements apparaissait supérieure aux taux d’intérêt réels en baisse).