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Je reprends ensuite avec elle l’histoire de la maladie. Tout d’abord, cela faisait quelques
temps qu’elle se sentait plus fatigué qu’à l’habitude. Elle était essoufflée au moindre effort et devait
dormir avec plusieurs oreillers. Elle se plaignait également de palpations. Il y a 2 jours, elle venait de
se lever, se dirigeait vers la cuisine, elle sentit une faiblesse généralisée, des vertiges puis un malaise
l’ayant conduit à chuter. Elle n’a pas perdu connaissance mais était très essoufflée et n’arrivait plus à
se relever. Elle resta plusieurs heures sur le sol. Elle n’arriva pas à rejoindre son téléphone pour
appeler les secours. Elle décrit cet épisode avec une angoisse importante. Fort heureusement, son
voisin du dessus, l’entendis en passant devant chez elle en rentrant de son travail.
Elle a ensuite été transférée par les pompiers aux urgences les plus proches. A l’arrivée, elle
présente une hypothermie à 35 °C, une tachycardie à 150 battements par minute, une tension
artérielle à 14/9 mmHg, une saturation en oxygène à 91 % sous 6l/min O2. L’examen clinique
retrouve des signes d’insuffisance cardiaque droite et gauche, des crépitants bilatéraux montant
jusqu’à mis champs pulmonaire, un hématome au niveau de la hanche droite, un examen
neurologique et abdominal sans anomalie.
La radiographie thoracique est en faveur d’un œdème aigu pulmonaire. Le bilan biologique
une hyponatrémie à 125 mmol/l, une kaliémie à 5.1 mmol/L, une insuffisance rénale avec urée 16,4
mmol/l et créatininémie 132 micromol/l, NtProBNP augmenté à 17531 pg/ml, troponine augmentée
à 30 ng/l, pas d’anémie, pas de syndrome inflammatoire biologique. L’electrocardiogramme : une
tachycardie sur ACFA sans trouble de la repolarisation majeur. La radiographie du bassin ne retrouve
pas de lésion osseuse.
Le diagnostic porté aux urgences est une insuffisance cardiaque aigue sur ACFA rapide. Un
traitement par oxygénothérapie nasale, ralentissement de la fréquence cardiaque par digoxine,
anticoagulation par calciparine (avec arrêt du Xarelto), traitement diurétique intraveineux est
introduit.
Après stabilisation et un passage de 24 heures aux lits portes, la patiente nous est transférée
pour poursuite de la prise en charge.
J’aborde ensuite ses conditions de vie. Elle vit habituellement à Longjumeau, en
appartement, au premier étage sans ascenseur. Elle est veuve. Elle a deux enfants, un garçon vivant
près de Tours et une fille en Bretagne. Elle était couturière et dispose d’une retraite modeste. Elle
présente depuis quelques mois des difficultés de plus en plus importantes à effectuer les actes de la
vie quotidienne. Elle sort de moins en moins de chez elle. Elle dispose depuis quelques semaines du
portage des repas au domicile : « vous vous rendez compte, mois qui aimait tellement cuisiner ». Une
aide-ménagère vient également 2 fois par semaine l’aider pour le ménage et fait quelques courses.
Au niveau sensoriel, elle a une petite hypoacousie non appareillée, pas de plainte mnésique
particulière et la vision et correcte avec ses lunettes.
J’appelle ensuite son médecin traitant. Il a noté une perte d’autonomie importante ces
derniers mois, des difficultés plus importantes à la marche et une certaine tristesse de l’humeur. La
famille étant peu présente, s’était une situation compliquée à gérer. Il a mis les services sociaux de la
ville sur le coup. Cela a permis d’introduire le portage des repas et l’aide-ménagère. Au niveau
médical, elle présente cette ACFA depuis environ 1 an maintenant, objectivée sur un ECG au cabinet
(elle se déplaçait encore à ce moment-là). Il avait lui-même introduit le xarelto. Il lui avait proposé
une hospitalisation il y a quelques semaines pour faire le point mais la patiente avait refusé.
Sur le plan cardiologique :